
exercé dans ce cadre au Centre G.F.
Leclerc pendant dix ans.
Je ferai ici une observation. Il arrive qu’un
patient atteint de maladie psychique et
souffrant de troubles somatiques ait des
réactions qui peuvent paraître
paradoxales, et qui nécessitent une
certaine spécificité dans l’approche. Un
patient délirant va ainsi parler de ses
troubles d’une certaine façon.
Autre point : des troubles psychiques
‘‘accompagnent’’, dans certaines situations,
une maladie somatique. L’un des exemples
les plus fréquents concerne les problèmes
thyroïdiens qui peuvent entraîner des
variations de l’humeur, ce qui ne constitue
pas en soi une maladie mentale. Il faut
alors équilibrer le traitement thyroïdien.
Je ferai une autre réflexion: l’état des
patients découle assez souvent de ce que
j’appelle leur «sédentarité» : mauvaise
alimentation, hygiène de vie défaillante…
Les arrêts cardiaques ne sont pas
exceptionnels.
Il est possible qu’un certain nombre de
psychiatres ne soient pas très à l’aise avec
les maladies du corps, même si beaucoup
d’entre eux prennent en compte cette
dimension. Dans une psychothérapie, la
personne parle beaucoup de son corps. Chez
les patients atteints de troubles
psychiques, les sensations corporelles sont
nombreuses et des somatisations, c’est-à-
dire des troubles liés à des idées fixes
centrées sur un organe, sont courantes ;
une partie d’entre eux est alors persuadée
de souffrir d’une maladie grave.
Par rapport à ces troubles à expression
somatique, il faut savoir s’orienter, et
recourir à un examen complet pratiqué
par des gens compétents.
Pour terminer, l’important est de ne pas
trop cliver, de ne pas trop séparer le
corps et le psychisme. Nous resterons
très prudents pour dire si certaines
maladies du corps sont liées à des
traumatismes ou au psychisme. Dans cette
dernière configuration, nous parlerons de
phénomène psychosomatique. En ce
domaine, nous sommes loin d‘avoir des
preuves irréfutables.
Le travail commun avec le bloc médical.
La collaboration est réelle, même si la
surcharge de travail, en psychiatrie
comme dans la sphère somatique, a
conduit les équipes à réduire les temps
réservés aux synthèses en présence des
médecins du bloc médical
Outre leur activité de soin proprement
dite, les collègues somaticiens s’impliquent
pour informer et sensibiliser les patients.
En conclusion, il existe une spécificité de
la médecine (médecine dite générale ou
médecine interne) dans les services de
psychiatrie : le Docteur Pascale Martin-
Berthole et le Docteur Isabelle Royer-
Rigaud participent au sein de l’hôpital à
des réunions, des colloques avec leurs
collègues psychiatres.
Intervention de Madame le
Docteur MARTIN-BERTHOLE
La prise en charge somatique en
psychiatrie démarre à Dijon en 1975 à
l’initiative de psychiatres, confrontés à
l’importance de problèmes pneumologiques
chez les personnes hospitalisées. Est alors
installé un poste de radiologie.
En 1980, c’est la mise en place d’une
consultation de médecine interne.
En 1989, le « bloc médical » est créé, il
devient un service autonome en 1990.
Mais depuis, le nombre d’internes au CH
La Chartreuse a diminué, la charge de
travail des psychiatres a augmenté, et le
travail en commun avec ces derniers est
devenu de plus en plus difficile.
Le bloc médical fonctionne avec :
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