Fiche de lecture Comité de lecture théâtre Titre : Auteur : Editions : L’Atelier volant Valère Novarina POL Résumé Huit employés, tellement privés d'identité qu'ils sont appelés dans la pièce par les lettres de l'alphabet, vivent sous la parfaite domination des époux Boucot, couple ubuesque et sans scrupules. Les patrons sont obsédés par la peur d'une révolte des travailleurs et élaborent divers stratagèmes pour contrôler tous les aspects de leur vie et principalement le langage. Analyse Dans ce texte, la parole, insoumise et rebelle, est une arme pour combattre la loi, l’ordre immobile. La luttes des langues (argot, patois, néologie) métaphorise la lutte des classes. On voit comment, par le truchement de la langue, l’auteur traite des questions de travail et de l’aliénation. Contact : La Maison du Théâtre 02 98 47 33 42 Source : www.lamaisondutheatre.com L’Auteur Né en 1947, Valère Novarina passe sa jeunesse au bord du lac Léman. A Paris, il étudie la littérature et la philosophie, veut devenir acteur mais y renonce. Il écrit tous les jours depuis 1958, mais ne publie qu’à partir de 1978. Une activité graphique, puis picturale se développe peu à peu en marge des travaux d’écritures : dessins des personnages, puis peintures des décors lorsqu’il commence, à partir de 1986, à mettre en scène certains de ses textes. Dans son œuvre, il traite de la langue ou de l’oralité et manipule les mots dans la lignée de Jacques Audiberti et de James Joyce. On peut distinguer dans son œuvre les textes théâtraux (L’Atelier volant, écrit en 1972 ; Vous qui habitez le temps, 1989 ; L’Opérette imaginaire, 1998 ; Le Drame de la vie, 1984 ; Le Discours aux animaux, 1987 ; Le Repas) et les textes critiques qui interrogent le corps de l’acteur (Lettre aux acteurs, 1979 ; Pour Louis De Funès, Devant la parole). Novarina appartient au « théâtre du verbe », qu’il appelle « théâtre pour les oreilles » et sa « verbigération ». Fiche de lecture Comité de lecture théâtre Extrait Boucot – Allô, l’Hygiène ? Venez examiner mes personnels. Ils ne trouvent pas le rythme. (Le Docteur apparaît) Docteur, tout ça manque d’ardeur, venez les fortifier. Je suis très affecté, comprenez : c’est mon cheptel, j’y suis très attaché. Tout le monde en place pour la visite. Les employés se mettent en rang. Le Docteur les examine : Le Docteur - Oh, ils ne sont pas beaux, ils sont tout troués !... E.- Dis, on va pas déjà mourir ? Dis, on va encore servir ? Le Docteur- Les têtes flottent, les pattes sont molles… Je vais leur administrer un peu de durcisseur musculaire. Logiquement, ça devrait les revaloriser. Boucot- Attention, Docteur, ne dépassez pas la dose : s’ils sont trop musclés, ils vont se dresser et me frapper ! Le Docteur – Tenez, donnez-leur vous-même la cuillère. (Boucot les nourrit) Contact : La Maison du Théâtre 02 98 47 33 42 Source : www.lamaisondutheatre.com