Endocrinologie : cours n°3 Jeudi 24 janvier 2008 10h30-12h30 Dr DE ROUX Ronéotypeuse : Isabelle NAIIM HABIB BIOCHIMIE : AXE HYPOTHALAMOHYPOPHYSAIRE -1- PLAN 1) Anatomie fonctionnelle a) b) c) d) e) f) Hypothalamus Hypophyse Liens entre l’hypothalamus et l’hypophyse Organisation en noyaux de l’hypothalamus Organisation cellulaire de l’hypophyse Conclusion 2) Développement de l’axe hypothalamo-hypophysaire a) Développement de l’hypothalamus b) Développement de l’hypophyse 3) Biochimie du système hypothalamo-hypophysaire a) Neuropeptides b) Récepteurs c) Voies de signalisation intracellulaires 4) Les différents axes neuro- endocriniens a) Axe corticotrope b) Axe thyréotrope c) Axe gonadotrope d) Axe somatotrope e) Axe lactotrope 5) Pathologie 6) Les neurones magnocellulaires PS : J’ai regroupé certaines parties du prof car sinon, cela faisait trop de répétitions (Vous allez voir que niveau répétitions, il y en a déjà pas mal mais bon, il paraît que plus on répète et plus ça rentre…). -2- 1) Anatomie fonctionnelle a) Hypothalamus L'hypothalamus est une structure située dans le cerveau, c'est une structure neuro- endocrinienne, c'est-à-dire qu'elle est composée de neurones et elle participe à la fonction endocrine. En effet, elle régule un certain nombre d'effecteurs au niveau de l'hypophyse, mais pas seulement, elle va aussi avoir d'autres fonctions dont on parlera peu car on se limite à la fonction endocrinienne. C’est un organe qui est très conservé. Il a été démontré qu'un certain nombre de composants de cet organe sont présents dans les êtres les plus inférieurs, avant la séparation vertébrés/invertébrés. C'est un système intégrateur qui va recevoir des informations - neuronales, notamment du cortex, - endocriniennes, notamment de la périphérie sous forme de rétrocontrôle, et qui va recevoir des informations internes (on vient d'en parler) et externes (exemple : la lumière reçue par l'intermédiaire de la rétine est transformée en 1 signal électrique qui passe par l'intermédiaire des neurones, arrive à l'hypothalamus au niveau du noyau supra chiasmatique notamment. Cet influx nerveux dépendant de la lumière participe à la régulation du cycle nycthéméral et donc du cycle circadien chez l'homme.) Il participe au contrôle des hormones périphériques, à la fonction motrice d’un certain nombre d’organes digestifs et à certains comportements alimentaires voire à certains comportements agressifs. b) Hypophyse Elle est située dans la selle turcique. C’est une glande qui est en contact étroit avec le cerveau. Elle est composée de deux régions : - une antérieure : organe endocrine - une postérieure appelée neuro-hypophyse car composée d’extrémités axonales de neurones dont le corps cellulaire est situé dans l’hypothalamus. Ces neurones sont les neurones magnocellulaires qui vont synthétiser la vasopressine notamment. Elle reçoit des informations - de l’hypothalamus, notamment par l’intermédiaire d’un système vasculaire qui est le système porte - de la périphérie qui peuvent être métaboliques ou hormonales. Ces informations périphériques sont très importantes car il y a souvent un stimulus hypothalamique qui donne l’information à l’hypophyse de synthétiser certaines hormones et, en contrepartie, en périphérie, il y a des stimuli qui vont surtout être inhibiteurs (parfois activateurs), qui vont chercher à réguler cette sécrétion. -3- La fonction immédiate de l’hypophyse est de synthétiser un certain nombre de peptides dont la fonction est d’aller réguler les glandes endocrines périphériques, de participer à l’homéostasie hydro électrolytique au niveau du rein, et de participer à certaines fonctions au niveau de l’utérus. Chiasma optique Hypothalamus Hypophyse Schéma : Le chiasma optique est intéressant dans le sens où il donne des informations, en clinique sur l’hypophyse. En effet, lorsqu’il y a un adénome de l’hypophyse, il y a une expansion cellulaire au niveau de l’hypophyse dont la conséquence est la compression du chiasma optique et donc une des indication pour opérer ces patients est la compression de ce chiasma optique pour éviter les conséquences au niveau de la vision. -4- c) Liens entre l’hypothalamus et l’hypophyse - Il y a des neurones dont les corps cellulaires sont situés dans l’hypothalamus et dont l’extrémité axonale est située dans l’hypophyse. Il s’agit de la post-hypophyse. Le lien se fait de façon logique par l’intermédiaire des axones. - Pour l’antéhypophyse, il n’y a pas de lien cellulaire direct : le lien passe par un réseau vasculaire qu’on appelle le système porte qui a donc pour fonction de recevoir des peptides hypothalamiques et de les transporter à l’hypophyse antérieure où ils vont pouvoir aller activer leurs récepteurs spécifiques et donc réguler la voie endocrinienne. Ce système porte est extrêmement important. Il n’est pas présent avec un développement aussi important chez tous les mammifères, il est surtout très développé chez les primates. d) Organisation en noyaux de l’hypothalamus L’hypothalamus est organisé de façon un peu particulière, contrairement à d’autres régions du cerveau, il est organisé en noyaux et chaque noyau a une certaine spécificité fonctionnelle. On définit deux grands types de neurones : - Les neurones parvicellulaires qui ont pour fonction de synthétiser des peptides, dont les corps cellulaires sont situés dans les noyaux et dont l’extrémité axonale est située au niveau de l’éminence médiane. L’éminence médiane est une structure qui ne possède pas de barrière hémato-encéphalique c’est-à-dire qui a la possibilité de subir des stimulations par des peptides dans la circulation sans pénétration dans le cerveau, c’est la région qui permet l’interaction entre l’hypothalamus et le système vasculaire dans le sens où c’est là que sont relargués tous les peptides de l’hypothalamus qui sont synthétisés dans les neurones parvicellulaires. Donc le but des neurones parvicellulaires +++ est une neurosécrétion vers le système porte hypothalamo-hypophysaire. - Les neurones magnocellulaires qui sont des neurones beaucoup plus gros qui ont donc un corps cellulaire situé dans l’hypothalamus. Ils synthétisent l’ocytocine et notamment la vasopressine. La neurosécrétion va survenir dans la veine hypophysaire, c’est-à-dire que l’extrémité est située au niveau de la post-hypophyse. -5- Coupe schématique de l’hypothalamus : Les noyaux sont définis en fonctions de repères anatomiques : - noyaux para ventriculaires situés à côté du ventricule - noyaux pré optiques situés à côté du chiasma optique - noyau ventro-médial situé en plein milieu de l’hypothalamus qui présente une région médiane, une région antérieure et une région postérieure. Dans la région postérieure, on définit 2 ou 3 noyaux et en fonction des coupes, il y a la possibilité de préciser l’origine des neurones. Cette origine est généralement précisée par la localisation de son corps cellulaire : par exemple : un neurone localisé dans l’aire pré optique est un neurone dont le corps cellulaire est situé dans l’aire pré optique. Dans l’éminence médiane, il y a un noyau extrêmement important qui est le noyau arqué : il y a là énormément de neurones qui ont pour fonction une synthèse dans le système porte. Coupes frontales : On voit le 3ème ventricule (V3) et de part et d’autre du V3, les noyaux qui ont été décrits et, en fonction de la coupe (1), (2), (3), ou (4), on trouve des noyaux qui sont différents. Coupe (1) : on trouve des noyaux pré optiques et au fur et à mesure qu’on avance vers l’extrémité postérieure, on trouve des noyaux qui diffèrent très nettement. Certains noyaux sont très intéressants : les noyaux para ventriculaires où sont décrits de nombreux neurones qui vont avoir une production au niveau de l’éminence médiane. Cette éminence médiane est partiellement sous l’hypothalamus, certainement -6- présente à certains endroits de l’arc antéro-postérieur de l’hypothalamus (ce qui est un point fondamental). L’hypothalamus est symétrique par rapport au V3 avec des noyaux de part et d’autre du V3 +++. e) Organisation cellulaire de l’hypophyse Contrairement à l’hypothalamus et l’hypophyse postérieure, l’hypophyse antérieure n’est pas composée de neurones : elle est composée de cellules endocrines qui sont organisées en follicules, différents de ceux de la thyroïde : ils sont beaucoup moins bien organisés mais on voit des groupes de cellules situées les unes à côté des autres qui ont une fonction similaire. Le même type cellulaire peut être dispersé dans toute la glande. On définit 5 grands groupes de cellules : - Corticotropes - Somatotropes - Thyréotropes - Gonadotropes - Lactotropes La définition de ces cellules a été basée sur leur fonction et le type de peptides qu’elles sécrètent. - Les cellules corticotropes participent à la régulation de l’axe corticotrope. Elles synthétisent l’ACTH qui est le peptide qui va réguler le cortisol surrénalien. - Les cellules somatotropes participent à l’endocrinologie de la croissance. Ce sont donc des cellules qui synthétisent l’hormone de croissance : la GH. - Les cellules thyréotropes (cf. cours n°2) synthétisent la TSH dont la fonction est d’aller réguler les hormones thyroïdiennes. - Les cellules gonadotropes synthétisent la LH et la FSH : 2 hormones que l’on appelle les gonadotrophines qui ont pour fonction d’aller réguler la synthèse et la sécrétion des hormones sexuelles par les gonades (ovaires et testicules). - Les cellules lactotropes synthétisent la prolactine (PRL) qui est l’hormone de la lactation. Ces cellules sont un peu moins nombreuses. Les cellules somatotropes sont les plus nombreuses. A côté de toutes ces cellules, on en voit d’autres qui sont également organisées en follicules : les cellules folliculo-stellaires dont la fonction est une fonction de soutien et probablement de paracrinie, càd de régulation intra hypophysaire de la synthèse de tous ces peptides. En fait les cellules somatotropes ont une interaction fonctionnelle avec les cellules gonadotropes, les lactotropes ont également une interaction fonctionnelle avec les gonadotropes et tout cela passe probablement en partie par les neurones des cellules folliculo-stellaires. Comme déjà vu dans ce cours, l’hypophyse postérieure comprend les extrémités axonales des neurones magnocellulaires à ocytocine et vasopressine. -7- f) Conclusion Il faut donc bien faire la part entre les hypophyses antérieure et postérieure dont les développements sont différents. De plus la clinique et la pathologie sont disjointes : il peut y avoir des anomalies de l’hypophyse postérieure associées à des anomalies de la tige pituitaire (qui est l’élément anatomique reliant l’hypothalamus à l’hypophyse) alors qu’il y a des anomalies de l’hypophyse antérieure sans modifications, anomalies de développement de l’hypophyse postérieure Bien faire la différence entre les deux +++ (important en clinique notamment). 2) Développement de l’axe hypothalamo-hypophysaire a) Développement de l’hypothalamus Dans le développement de l’hypothalamus, certains neurones migrent notamment les neurones de la GnRH (régulation de l’axe gonadotrope) : ils migrent à partir de la placode olfactive qui est donc située à distance et externe au cerveau. Ils vont passer à -8- travers la lame criblée de l’ethmoïde et vont longer le bulbe olfactif. Donc il va y avoir une migration très importante de ces neurones qui vont aller se situer dans l’aire pré optique, et après émettre leur extrémité au niveau de l’éminence médiane. Le développement est donc complexe pour l’hypothalamus. b) Développement de l’hypophyse Il est important de comprendre ce développement parce qu’en pathologie (rares mais qui commencent néanmoins à être relativement bien connues), il y a des anomalies de développement de l’hypophyse. Des enfants naissent avec des syndromes un peu particuliers : ils ont un défaut sur l’axe corticotrope, ou somatotrope ou parfois sur plusieurs axes en même temps et, en fonction de l’anomalie qu’ils ont, on est capable d’envisager, en fonction du tableau clinique, à quel moment est survenue l’anomalie. L’hypophyse émerge au niveau de la poche de Rathke et va, au cours du développement, passer dans la selle turcique : le lobe postérieur aura une origine ectodermique et le lobe antérieur aura une origine différente. Lorsqu’on regarde le développement d’un point de vue biochimique, c’est un mécanisme assez complexe. Grâce à des approches chez l’animal et en pathologie humaine, un certain nombre d’éléments commencent à être compris. -9- Schéma : On prend l’exemple du facteur PIT : une anomalie de ce facteur va toucher la TSH, la GH et la PRL mais ne concernera pas les cellules qui synthétisent LH et FSH contrairement à une anomalie du facteur PROP1 ou LHX4 parce qu’une anomalie de LHX4 va entraîner des anomalies, des déficits combinés sur l’ensemble des axes endocriniens car c’est une anomalie très précoce. Donc connaître cette chaîne de développement va permettre de comprendre la pathologie notamment la pathologie pédiatrique. i) PITX1 Il joue un rôle au moment le plus précoce de l’embryogenèse, càd entre la 3 ème et la 5ème-7ème semaine de gestation. C’est un gène à homéodomaine qui est un facteur de transcription (FT) qui va réguler plusieurs gènes qui jouent un rôle notamment dans la différenciation des cellules. L’invalidation de ce facteur codé par un gène du chromosome 5 entraîne une agénésie complète de l’hypophyse, une absence de développement des membres et une agénésie du palais. On n’a pas encore retrouvé la mutation de ce gène chez l’homme. ii) PITX2 C’est un facteur situé sur le chromosome 4, qui est également un gène à homéodomaine qui joue un rôle dans l’organogenèse. Il participe à la différenciation des cellules gonadotropes, thyréotropes, somatotropes et lactotropes. Il joue également un rôle dans la prolifération cellulaire. Il en a été rapporté des mutations dans un syndrome qu’on appelle le syndrome de Rieger. Voilà un premier exemple où la démonstration de mutation dans le gène PITX2 a permis de mieux comprendre le développement de l’hypophyse, ce qui a un intérêt clinique même si cela concerne peu de patients (maladie rare). iii) PITX3 Non traité iv) LHX3 - 10 - C’est un gène important dans le développement de l’hypophyse, à homéodomaine de type LIM. C’est un gène exprimé dans la poche de Rathke et dans et dans l’hypophyse adulte. On commence à rentrer dans la complexité de ce réseau : LHX3 régule PIT1 qui est un des facteurs de transcription qui participe à la différenciation des cellules hypophysaires. Il va réguler d’autres gènes (c’est moins important) : la PRL, TSH β et α. Il a été décrit des mutations perte de fonction qui sont responsables, on le comprend bien, de déficits combinés puisque c’est une anomalie relativement précoce avec des déficits en GH, en PRL, en TSH, en LH et en FSH. Seul un axe n’est as concerné : l’axe corticotrope. Les enfants ont donc une petite taille (dû au déficit en GH), un déficit gonadotrope (micro-pénis à la naissance ou à l’absence de puberté chez l’adolescent et une infertilité chez l’adulte). Et, de façon anecdotique, il y a une anomalie de la rotation du cou qui, quand elle est associée aux anomalies précédemment décrites oriente vers le diagnostic. v) LHX4 C’est un FT homologue à LHX3, qui va participer au développement initial de la glande. Lorsqu’il est invalidé, il n’y a pas de poche de Rathke, c’est donc extrêmement précoce comme anomalie. Il a été décrit des mutations qui ne sont pas complètement invalidantes dans le sens où elles n’entraînent pas une perte de fonction complète de la protéine ou bien il y a une complémentation chez l’homme qu’on n’observe pas chez la souris. Ces mutations entraînent une petite taille (car déficit en GH). Il y a également un déficit en TSH, ACTH. Les déficits en FSH, LH ne sont pas retrouvés chez tous les patients. Les patients développent également d’autres signes cliniques tels que des leucémies lymphoblastiques pré-B décrits lors de translocations au niveau de ce gène. vi) PAX6 C’est un gène qui participe à l’organogenèse en régulant l’expression d’une voie qui est SHH (Sonic HedgeHog). SHH est une voie extrêmement importante dans le développement. Il y a énormément de signaux et de voies qui passent à un moment ou à un autre par SHH. Cela va réguler le nombre de chaque type cellulaire, càd que c’est une régulation quantitative. Une mutation entraîne une diminution du nombre de cellules somatotropes et lactotropes et, en contrepartie, il y a une augmentation des thyréotropes et gonadotropes. Cela met l’accent sur la régulation extrêmement fine de l’hypophyse où la différenciation de certaines cellules favorise l’expansion d’autres ou au contraire, l’invalidation d’un gène a, dans un cas plutôt un effet positif et dans l’autre un effet négatif. Les mutations décrites l’ont été chez peu de patients : - une agénésie du pancréas - une agénésie de l’hypophyse associée. vii) SIX 3 et 4 Non traités - 11 - viii) HESX1 C’est un FT à homéodomaine, exprimé dans la plaque neurale et la poche de Rathke en formation. Il participe à la différenciation des cellules. Il est régulé par LHX3 et est réprimé par PROP1 (cf. x)). Il a été décrit des mutations : - dysplasies septo-optiques - hypoplasies de l’hypophyse avec aplasie ou hypoplasie du septum pellucidum et/ou du corps calleux. Cela donne donc une pathologie assez complexe. Et à côté de cela, il y a bien sûr un déficit hypophysaire combiné qui touche GH, LH, FSH, TSH et l’ACTH. ix) PIT 1 C’est un FT qui participe au développement des cellules thyréotropes, somatotropes et lactotropes. Il va agir en activant ou en réprimant certains gènes, il est donc soit co-activateur, soit co-répresseur. Il va réguler les gènes de la GH, de la PRL et de la TSH β. En pathologie humaine, il y a un déficit combiné en TSH, GH, et PRL. C’est donc l’un des facteurs terminaux de la différentiation hypophysaire où il y a déjà eu dissociation et destinée spécifique pour les cellules gonadotropes et en même temps, on reste encore dans des cellules qui vont pouvoir donner soit des cellules thyréotropes, soit des cellules somatotropes, soit des cellules lactotropes. Donc les cellules gonadotropes se différencient très rapidement par rapport aux autres cellules. Et on obtient un dernier groupe qui contient des cellules thyréotropes, somatotropes et lactotropes. x) PROP1 Ce FT annonce l’arrivée de PIT1. Il a une expression transitoire. Il va participer à la différenciation des lignées somatotrope, thyréotrope, gonadotrope et lactotrope. Il a été décrit une pathologie qui est rare mais à laquelle il faut penser quand un enfant a un déficit combiné en GH, TSH, LH, FSH, et PRL. Ce déficit combiné est isolé mais il faut y penser car on peut proposer des traitements. xi) Tpit C’est un FT uniquement exprimé dans les cellules corticotropes. Il a un rôle activateur et inhibiteur. Il va réprimer la différenciation des cellules gonadotropes. Il a été décrit des mutations de Tpit en pathologie qui sont responsables d’une absence d’ACTH par inhibition de sa synthèse. xii) SF1 Il possède un récepteur nucléaire orphelin. C’est un FT qui présente une homologie avec les autres facteurs (récepteurs des hormones thyroïdiennes par exemple) nucléaires, il possède donc un domaine de liaison à l’ADN comme tout FT mais au niveau de son domaine de transactivation, il y a homologie avec d’autres facteurs nucléaires. Il possède sûrement un ligand mais on ne l’a pas encore trouvé. Il régule un nombre important de gènes et est exprimé dans les testicules, l’hypophyse et l’hypothalamus. - 12 - Il donne le phénotype suivant : - absence de gonades - une pathologie rénale car SF1 joue un rôle très important dans le développement des surrénales. - agénésie des noyaux ventro-médians de l’hypothalamus. L’expression est différente dans l’hypothalamus et les testicules. En pathologie, exceptionnellement, on décrit des déficits gonadotropes isolés. xiii) Egr1 (Early growth response 1) Ce facteur joue un rôle dans le cancer, il y est fortement activé par différents facteurs de croissance des cellules cancéreuses. Il joue également un rôle dans la différenciation des cellules gonadotropes et somatotropes. Il a un rôle dans la régulation de LH sans rôle dans la régulation de la FSH. C’est intéressant car au niveau de l’hypophyse, certaines cellules n’expriment que LH, d’autres que FSH, d’autres encore sont « bi », càd qu’elles sont capables de sécréter LH et FSH. On ne sait pas à quoi sont dues ces différences de sécrétion. Erg1 est intéressant dans le sens où il joue un rôle dans la spécificité de la réponse hypophysaire sur une des 2 gonadotrophines. Pour l’instant, on n’a pas décrit de mutations chez l’homme. 3) Biochimie du système hypothalamo-hypophysaire a) Neuropeptides On rappelle un point fondamental en biochimie : les neuropeptides hypothalamiques sont tous des produits de la maturation post-traductionnelle de pro hormones selon un mécanisme très conservé au cours de l’évolution. On a un peptide signal qui va permettre de guider la protéine vers la voie de sécrétion et une séquence consensus (doublets diphasiques) qui seront reconnues par des proconvertases (PC1, PC2 …). L’action des pro-convertases va permettre la progression de peptides qui vont être matures et qui vont être capables d’aller activer un récepteur hypophysaire. Il est important de comprendre cela car lorsqu’un patient présente une mutation des pro-convertases, il va avoir un déficit hypophysaire simplement parce que certains des peptides n’auront pas été maturés correctement. Une autre modification est très conservée aussi : il s’agit d’une modification de l’extrémité C-terminale de type amide et non COOH. Schéma : synthèse des neuropeptides : - 13 - A gauche : un neurone qui possède un noyau, un RE. On a l’initiation de la synthèse, le signal peptide qui se fixe sur son récepteur qui est situé dans la membrane du RE la protéine pénètre à l’intérieur du RE la synthèse continue puis, par des mécanismes encore mal connus la protéine sort elle entre dans le Golgi (cis, médian, trans) : au cours de ce trafic, il y a maturation de la protéine : glycosylations mais elle va surtout être coupée par les PC sortie de vésicules de sécrétion à partir du trans migration des vésicules vers l’extrémité axonale où elles vont être soit stockées, soit relarguées immédiatement. Lorsqu’elles sont stockées, elles attendent un stimulus chimique pour être relarguées dans la fente synaptique. Celles qui sont relarguées tout de suite vont être différentes en taille et en densité par rapport à celles qui sont stockées. A droite : C’est la glycine qui va donner la fonction amine à la protéine. Celle-ci va être transférée en C-ter par une enzyme : la PAAO. Si la fonction amine est absente, le peptide ne sera pas fonctionnel. b) Récepteurs Les récepteurs des peptides hypothalamiques sont tous couplés aux protéines G. Plusieurs voies intracellulaires ont été décrites : notamment celle de la phospholipase C (PLC) et de l’adénylate cyclase (AC). La sécrétion des peptides hypophysaires dépend de la libération intracellulaire de calcium. Les vésicules sont stockées dans les cellules hypophysaires : elles sont relarguées sous la stimulation par les hormones hypothalamiques. Les peptides hypothalamiques arrivent dans le système porte, ils vont se fixer à leurs récepteurs au niveau de l’hypophyse ce qui va activer la sécrétion des hormones hypophysaires. Si la stimulation dure, il va y avoir une augmentation de l’expression des gènes comme pour les hormones hypophysaires avec un entretien de la stimulation. Mais parfois, on peut avoir une désensibilisation du récepteur. Prenons l’exemple de la GnRH : lorsque l’on donne un traitement continu avec un agoniste de la GnRH, on va réduire la capacité de l’hypophyse à relarguer la LH et la FSH (réponse à la GnRH), au bout d’un certain temps. C’est une situation clinique correspondant à l’absence de GnRH. Ceci est très utilisé en clinique : deux situations essentielles : - la castration chimique chez les patients ayant un cancer de la prostate (androgénique dépendant). Le patient ne sécrète plus de FSH et de LH et - 14 - - l’absence de ces hormones induit une absence de sécrétion de testostérone (cf. cours n°4). Ce traitement est adjuvant au traitement du cancer de la prostate. La puberté précoce chez l’enfant (fille ou garçon) de 5-6 ans qui, si on ne lui donne pas le traitement se retrouve avec un pronostic de taille défavorable car il soude précocement ses cartilages de conjugaison (sous l’influence de la testostérone ou de l’œstrogène), sa puberté n’étant pas corrélée à un pic de croissance. c) Voies de signalisation intracellulaires Ceci est un exemple de complexité de signalisation cellulaire avec la GnRH : on active un récepteur, ce qui va activer différentes voies intracellulaires, on active notamment la PLC mais aussi d’autres voies de signalisation : AC, PLD (phospholipase D). Le but dans la cellule gonadotrope est d’activer les protéines kinases. Le peptide se fixe sur son récepteur, il y a libération de calcium dans la cellule qui va favoriser le relargage des vésicules de sécrétion qui sont stockées à côté de la membrane plasmique et, en même temps, il va y avoir activation de la PKC, ce qui va activer les MAPK, qui vont pénétrer dans le noyau phosphorylation de FT et, en se fixant sur les promoteurs des gènes cibles, ils vont activer leur transcription, notamment la TSH (α et β), ce qui va permettre une augmentation de la production et sécrétion de ces protéines. - 15 - On a donc ici un exemple de système biochimique simple passant par des voies de signalisation intracellulaire qui augmentent, non seulement la sécrétion de peptides mais également la production de ces protéines (par une augmentation de l’expression des gènes). 4) Les différents axes endocriniens a) Axe corticotrope Au niveau de l’hypothalamus, c’est le CRH (Corticotropin Releasing Factor) qui est un peptide synthétisé par des neurones hypothalamiques, libéré dans le système porte, dont la fonction est de réguler l’ACTH (AdenoCorticoTropic Hormone) qui est une hormone hypophysaire ayant elle-même pour fonction d’aller réguler le cortisol au niveau de la glande surrénale (corticosurrénale). L’ACTH est fondamentale : on dose très rarement la TRH mais on dose parfois l’ACTH. i) CRH C’est un peptide de 41 AA et dont la pro hormone possède 196 AA. Son gène est situé sur le chromosome 8. Il est très conservé : il y a 3 peptides CRH-like : urocortines I, II, et III. Il a été décrit 2 récepteurs couplés aux protéines G. Sa fonction est de réguler la sécrétion hypophysaire d’ACTH mais il joue également un rôle dans le comportement. Il y a récepteurs notamment situés au niveau du cerveau et pas seulement au niveau de l’hypophyse. L’axe corticotrope est activé par le stress, il y a donc des régulations qui ne dépendent pas directement du cortisol. ii) ACTH C’est un peptide fondamental pour comprendre les mécanismes de la pathologie des - 16 - surrénales. L’ACTH subit une maturation complète : C’est un peptide de 39 AA qui est issu d’une pro protéine qui est la pro-opio-mélanocortine (POMC). Il est synthétisé par les cellules corticotropes. L’ACTH régule la synthèse du cortisol en se fixant sur un récepteur qui est situé au niveau des cellules de la corticosurrénale, dans des foyers qu’on appelle fasciculés, réticulés. Le rétrocontrôle se fait sur l’ACTH par le cortisol. Dans la pathologie surrénalienne, il y a soit une hyper activation, soit une hypo activation, donc un hyper- ou un hypocorticisme. Il peut y avoir une pathologie surrénalienne ou hypophysaire lorsqu’il y a activation ou inactivation. Si on dose l’ACTH, cela donne une information sur l’origine hypophysaire ou surrénalienne de la pathologie. Il y a des syndromes que l’on appelle ACTH-like, paranéoplasiques qui sont des cancers qui vont synthétiser des molécules proches de l’ACTH et qui vont stimuler les surrénales. La maturation de la POMC permet d’expliquer un signe clinique : simplement, en regardant le patient, on a une hypothèse diagnostique. La POMC peut être maturée par les proconvertases. Ces proconvertases vont notamment pouvoir donner, à partir de l’ACTH, de l’α-MSH et un peptide que l’on appelle CLIP. C’est intéressant car un patient qui arrive avec une insuffisance surrénale aura une augmentation de synthèse de la CRH et de l’ACTH. Si ce patient arrive avec un teint bronzé, ce qui est tout à fait étonnant vu l’état de fatigue provoqué par l’insuffisance surrénale, il faudra tout de suite évoquer l’hypothèse qu’il ait une maladie d’Addison qui conduit à une destruction des surrénales. Le fait qu’il ait parallèlement une hypersécrétion d’ACTH va favoriser sa transformation en α-MSH responsable de la pigmentation de la peau. En effet, l’ α-MSH stimule la synthèse de mélanine. Si le patient arrive et qu’il n’a pas cet aspect bronzé, on peut suggérer qu’il a probablement une anomalie plutôt hypophysaire que surrénalienne dans le sens où son ACTH sera basse. Voilà comment la biochimie explique la clinique. L’axe corticotrope subit un rétrocontrôle négatif par le cortisol au niveau de l’hypothalamus et au niveau de l’hypophyse mais il y a également une régulation plus complexe par le système immunitaire (on ne rentrera pas dans les détails). En effet, les - 17 - glucocorticoïdes sont des molécules qui ont tendance à diminuer la réponse immunitaire. Au niveau physiologique, le système immunitaire participe à la régulation, au niveau de l’hypothalamus de l’axe corticoïde. b) Axe thyréotrope (cf. cours n°2) Au niveau de l’hypothalamus, on a la TRH (Thyreotropin Releasing hormone) qui régule la synthèse de la TSH (Thyreotropin Stimulating Hormone) qui a pour fonction de stimuler la glande thyroïde et qui régule la synthèse et la sécrétion des hormones thyroïdiennes (T3 : tri-iodothyroxine et T4 : tétra-iodothyroxine). i) TRH C’est un tri peptide (il y a 6 peptides dans la pro hormone) qui stimule un récepteur couplé aux protéines G. Il va activer la synthèse de TSH par l’hypophyse. Il subit un rétrocontrôle par la T3 et la T4. ii) TSH C‘est une glycoprotéine (GP) pituitaire. Elle subit donc une glycosylation. Elle possède une sous unité β qui est spécifique et une sous unité α commune à la LH et la FSH. Elle est synthétisée par les cellules thyréotropes. Son PM est de 35 kDa. Son récepteur est couplé aux protéines G. Elle stimule les thyrocytes qui synthétisent la T3 et la T4. Elle subit également un rétrocontrôle par la T3 et la T4. Les T3 et T4 exercent donc un rétrocontrôle hypothalamique et hypophysaire. - 18 - Rétrocontrôle négatif par T3 et T4 c) Axe gonadotrope La GnRH (Gonadotropin Realising Hormone) est un peptide qui a été découvert au début des années 70 et qui a pour fonction de réguler la synthèse de la LH et de la FSH par les cellules gonadotropes et qui est de plus très utilisé en clinique et en thérapeutique comme on l’a vu. Elles-mêmes vont aller réguler la testostérone et l’oestradiol (hormones sexuelles) au niveau des ovaires et des testicules. Il y a 3-4 ans, au niveau de l’hypothalamus, a été décrit un autre peptide qui s’appelle la kisspeptine et qui régule la sécrétion hypothalamique de GnRH. C’est un mécanisme aussi important que la GnRH voire plus important. Le dogme GnRH, LH, FSH a donc été remis en question. L’axe gonadotrope est en fait le suivant : kisspeptine GnRH LH, FSH testostérone, oestradiol (sécrétion dont la régulation est compliquée et différente chez l’homme et chez la femme, cf. cours n°4). i) GnRH On a tendance à parler du GnRH mais il faudrait en fait parler des GnRHs ! Celui qui est connu est un peptide de 10 AA synthétisé à partir d’une pro hormone de 92 AA. 2 gènes ont été décrits sur les chromosomes 8 et 20. Les 2 GnRH décrits sont les GnRH I et II et ils ont 3 AA différents (on ne va pas rentrer dans les détails). Il a également été décrit 2 récepteurs : le I et le II. Le I est présent dans les cellules gonadotropes à LH et à FSH et le II est présent dans l’utérus et l’ovaire et probablement dans certaines régions du cerveau. GnRH I régule la synthèse et la sécrétion de LH et FSH. GnRH II joue probablement un rôle dans la régulation de la faim, la satiété. ii) Développement des neurones à GnRH La GnRH, au cours du développement, a une origine extra cérébrale. La GnRH apparaît dans la placode olfactive vers la 5ème-6ème semaine de gestation. Il faut qu’il migre vers l’hypothalamus selon une boucle très particulière qui passe notamment par les bulbes - 19 - olfactifs. Le bulbe olfactif est une structure située dans la base du cerveau et qui est une structure de relais des neurones olfactifs vers le cerveau. S’il n’y a pas de bulbe olfactif, les gens n’ont pas d’odorat. On s’est demandé pendant de nombreuses années pourquoi, en clinique, on observe, chez certains patients, l’association d’une absence d’odorat et d’une infertilité ou d’une absence de puberté. Il a pu être montré, grâce à la génétique humaine, que ces associations étaient dues à une anomalie du développement des bulbes olfactifs, anomalie qui est responsable d’un défaut de migration des neurones de la GnRH de la placode olfactive vers l’hypothalamus. Voici les gènes impliqués dans la régulation entre l’hypothalamus et l’hypophyse pour l’axe gonadotrope. KAL1 et FGFR1 ont un rôle dans le développement du bulbe olfactif, et par conséquent, dans le développement des neurones de la GnRH. Lorsqu’il y a mutation du gène KAL1 ou FGFR1, il n’y a pas de neurones de la GnRH dans l’hypothalamus ou bien ils sont en petit nombre. Si le patient est un garçon, il va naître avec des stigmates d’hypogonadisme à la naissance. L’hypogonadisme, à la naissance est diagnostiqué car il donne une cryptorchidie (les testicules ne sont pas dans les bourses) et l’enfant a une petite verge, càd, un micro-pénis. Devant cette situation clinique, il faut systématiquement penser à l’hypogonadisme et il y a une prise en charge qui est mise en place dans des centres spécialisés. Chez la fille, l’hypogonadisme à la naissance n’est pas visible. Tous ces enfants vont aller très bien jusqu’à l’âge de 14-16 ans où ils vont être amenés par les parents qui remarquent une absence de puberté chez leur enfant. En effet, il n’y a pas de neurones de la GnRH, il n’y a donc pas de LH et de FSH. De plus, le développement des caractères sexuels secondaires dépend des gonadotrophines (testostérone ou oestrogènes). S’il n’y a pas de LH et de FSH, il n’y a pas de testostérone chez le garçon et pas d’oestrogènes chez la fille. Le garçon a donc un aspect pré-pubaire : il a des testicules tout petits, une verge de petite taille, il n’a pas de pilosité, il ne mue pas. La fille a un développement des seins très modéré, ce qui constitue un signe clinique fondamental et il y a un autre signe systématique : elle est en aménorrhée primaire (elle n’a jamais eu de règles). Devant un ce tableau clinique associé à la une absence d’odorat, on évoque tout de suite une anomalie de l’un de ces gènes qui est appelé syndrome de Kalmann. iii) Gonadotrophines Ce sont donc des glycoprotéines hypophysaires qui sont : - la LH (Luteinising Hormone = hormone lutéinisante) qui a pour fonction de favoriser la préparation des follicules et dont le pic va entraîner l’ovulation du follicule - la FSH (Follicule Stimulating Hormone) qui est l’hormone qui participe à la - 20 - croissance des follicules au cours du cycle, dans la phase folliculaire. Ces 2 hormones sont des dimères composés d’une sous-unité β dont le gène se situe sur le chromosome 19 pour la LH et sur le chromosome 11 pour la FSH. Chez l’homme, la LH et la FSH, régulent la testostérone, la spermatogenèse par l’intermédiaire de la FSH. Chez la femme, elles régulent l’oestradiol et la croissance folliculaire au niveau de l’ovaire. iv) Kisspeptine C’est donc un peptide hypothalamique qui est composé de 54 AA synthétisé à partir d’une pro hormone de 142 AA. Son gène est situé sur le bras long du chromosome 1. Un récepteur couplé aux protéines G est décrit dans l’hypothalamus, notamment, au niveau des neurones de la GnRH. L’activation de ces récepteurs entraîne un relargage de GnRH. Il y a également un récepteur au niveau de l’hypophyse dont la fonction est encore à caractériser. Ce qu’il faut retenir est que les kisspeptines régulent la uniquement la sécrétion de la GnRH et non sa synthèse, ce qui est un fait nouveau dans les mécanismes neuroendocriniens Les kisspeptines ont un effet positif sur l’axe gonadotrope, en relargant la GnRH. d) Axe somatotrope Au niveau de l’hypothalamus, c’est la GHRH (Growth Hormone Releasing Hormone) : hormone permettant le relargage de l’hormone de croissance et la SST (somatostatine). Au niveau de l’hypophyse, c’est la GH qui n’a non pas la fonction d’aller stimuler une glande endocrine mais de stimuler la production d’une protéine intermédiaire, notamment au niveau du foie, qu’on appelle l’IGF1 (qui a différentes autres fonctions métaboliques) qui participe à la croissance, ce qui permet de grandir. Donc, lorsqu’il faut analyser un axe somatotrope, ce qui est important est le dosage de la GH qui donne une information sur la fonctionnalité hypophysaire mais il faudra aussi doser systématiquement l’IGF1 car elle donnera une information sur l’efficacité de la GH. La plupart du temps, quand il y a une baisse de la GH, il y a également une baisse de l’IGF1. - 21 - i) La somatostatine C’est donc une hormone hypothalamique qui est composée de 28 et 14 AA, pour laquelle plusieurs protéines G ont été décrites. C’est un inhibiteur de la GH, il inhibe la sécrétion de la GHRH et il a également une action inhibitrice de l’action hypophysaire de la GHRH. C’est un mécanisme un petit peu plus compliqué. D’autres facteurs jouent un rôle de régulateurs des facteurs hypothalamiques. La SST n’a pas qu’une action sur l’axe somatotrope, mais également d’autres fonctions notamment au niveau du cerveau, en fonction des récepteurs qui sont impliqués. ii) GHRH Elle est composée de 2 peptides de 40 et 44 AA qui sont des peptides très conservés au cours de l’évolution. Sa principale fonction est la régulation de la synthèse et de la sécrétion hypophysaire de la GH. Exceptionnellement, il y a 2 cas décrits dans le monde de la mutation du récepteur à la GHRH au niveau de l’hypophyse qui sont responsables d’une petite taille. iii) GH Le gène est situé sur le chromosome 17. 5 gènes ont été décrits dont un est important au niveau de l’hypophyse (que l’on étudie quand on veut mettre en évidence des mutations. 2 iso formes ont été décrites, un de 20kDa (75%) et l’autre de 22kDa (25%). Sa fonction principale est la régulation de la synthèse et de la sécrétion de l’IGF1 par le foie. (Elle a également une fonction directe sur le tissu adipeux et os qui est minoritaire par rapport à l’action sur l’IGF1). SRIF = SST Récemment, il a été mis en évidence un peptide : la ghréline qui joue un rôle sur l’axe somatotrope. C’est un peptide synthétisé par l’estomac. La ghréline favorise le relargage de GH, sa sécrétion augmente après le repas. - 22 - e) Axe lactotrope Son but est de synthétiser la PRL. La dopamine joue un rôle fondamental. C’est une propriété biochimique utilisée en clinique humaine : on donne des traitements qui vont agir sur la dopamine aux patientes ayant un adénome à PRL, on va ainsi diminuer leur adénome à PRL. L’hypophyse sécrète la PRL qui va aller agir au niveau de la glande mammaire et va ainsi favoriser la lactation et la trophicité de la glande mammaire. Elle est régulée par un tonus inhibiteur qui est la dopamine. Il va y avoir des facteurs stimulants la PRL mais qui vont être beaucoup moins importants : le TRH, le VIP, l’ocytocine et un facteur qui s’appelle le PrRP qui vient d’être découvert et dont on ne connaît pas le mécanisme d’action. Le fait que le TRH soit un facteur activant la PRL est une propriété très utilisée en clinique : on fait des tests au TRH : on injecte du TRH et on observe la sécrétion de TSH. Lorsqu’il y a une anomalie hypophysaire, on devrait observer une courbe qui est anormale. Il y a la possibilité de tester dans la tête, l’augmentation de PRL et cela donne une information sur le fait que l’anomalie touche plutôt l’axe thyréotrope ou lactotrope ou les 2. 5) Pathologie De nombreuses pathologies ont été décrites et un certain nombre d’entre elles sont non syndromiques, càd que les anomalies de l’axe hypothalamo-hypophysaire associées à un syndrome ne sont pas majoritaires, mises en avant dans ces syndromes, les déficits sont beaucoup plus importants sur d’autres fonctions biologiques et physiologiques. Ces anomalies sont donc un peu mises de côté. Néanmoins, il existe des cas où il y a des pathologies génétiques qui sont non syndromiques et qui concernent uniquement les axes neuroendocriniens. Il faudra toujours penser que, dans ces cas là, le phénotype sera très spécifique : en fonction de la clinique (très détaillée et de bon niveau), on est capable d’envisager les axes qui sont atteints. Un point fondamental qu’il faut garder en tête en endocrinologie est qu’on aura un phénotype identique que ce soit le ligand ou le récepteur qui est atteint. Sur l’axe corticotrope, lorsqu’il y a des anomalies isolées, il faut penser à des mutations du récepteur de l’ACTH (ACTH-R) et à des mutations de la POMC. Sur l’axe gonadotrope, il faut penser au récepteur de la GnRH (GnRH-R), de la LH, de la FSH et GPR54. Sur l’axe thyréotrope, ont été décrites des mutations sur le TRH-R, TSH-R et sur la TSH. Sur l’axe somatotrope, des mutations du GHRH ont été décrites et des mutations de la GH. Sur l’axe lactotrope, aucun phénotype n’a été décrit. - 23 - 6) Les neurones magnocellulaires Ce sont les neurones dont le corps cellulaire est situé dans l’hypothalamus et l’extrémité axonale est située dans la post-hypophyse. Ce sont des gros neurones par rapport aux neurones parvicellulaires. On décrit des neurones à vasopressine et des neurones à ocytocine. Ce sont des peptides de 9 AA, très conservés entre les espèces, dont les récepteurs sont couplés aux protéines G. La vasopressine joue un rôle dans la régulation de la pression osmotique et de la pression artérielle. L’ocytocine stimule les contractions utérines. Ces peptides présentent un cycle dû au pont disulfure. - 24 - - 25 -