Péricardite
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Une péricardite est une inflammation du péricarde.
On la distingue d'un épanchement péricarditique, qui correspond à la présence de liquide dans
le péricarde, sans obligatoirement d'inflammation. Ces deux entités restent cependant très
proches.
Sommaire
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1 Diagnostic
o 1.1 Clinique
o 1.2 Examens complémentaires
2 Causes
o 2.1 Péricardite infectieuse
o 2.2 Péricardite non-infectieuse
o 2.3 Epanchement péricarditique
3 Traitement
4 Évolution et complication
o 4.1 La tamponnade
o 4.2 La péricardite constrictive
Diagnostic [modifier]
Clinique [modifier]
Typiquement, la péricardite se manifeste par une douleur thoracique :
prolongée ;
médiane, ou latéralisée à gauche ;
augmentée à l'inspiration, rendant difficile cette dernière ;
beaucoup plus importante lorsque le patient est sur le dos (décubitus dorsal),
relativement calmée en position assise.
Les caractères les plus constants sont la durée prolongée et la majoration à la respiration.
De façon inconstante, il peut également exister :
une fièvre ;
un syndrome viral actuel ou récent (rhume, angine, douleurs musculaires…).
L'examen du patient peut montrer de manière inconstante :
un frottement péricardique à l'auscultation cardiaque : il s'agit d'un bruit perçu lors de
la systole et de la diastole, évoquant une "feuille de papier froissée" ou un "frottement
de vieux cuir".
Il sera systématiquement recherché des signes pouvant évoquer une forme grave (dite
"compliquée") :
une baisse de la pression artérielle, voir collapsus cardiovasculaire ;
la présence d'œdèmes des membres inférieurs prenant typiquement la marque du doigt
(signe du godet) lorsqu'on appuie dessus ("œdème hémodynamique") ;
un gros foie (hépatomégalie) douloureux (hépatalgie) ;
des veines jugulaires particulièrement apparentes au niveau du cou (turgescence
jugulaire).
Examens complémentaires [modifier]
L'ECG est essentiellement fait afin d'éliminer un infarctus du myocarde, autre cause de
douleurs thoraciques prolongées. Il peut être normal ou présenter des anomalies du segment
ST diffuses.
L'échocardiographie peut retrouver un liseré sombre autour du cœur, liseré plus ou moins
épais, signant la présence de liquide dans le péricarde, et donc, le diagnostic de péricardite. Si
ce décollement péricarditique est visualisé, on peut en apprécier le volume et le
retentissement sur les cavités cardiaques (essentiellement droites) à la recherche d'une forme
sévère. Fréquemment, l'examen est strictement normal, ce qui n'élimine cependant pas le
diagnostic.
L'IRM cardiaque est plus sensible que l'échographie, il montre et situe une inflammation en
hypersignal du péricarde. Il n'est pas cependant nécessaire en cas de péricardite banale.
Les examens biologiques montrent un syndrome inflammatoire plus ou moins important avec
une augmentation de la CRP, de la vitesse de sédimentation ou des globules blancs
(hyperleucocytose).
La radiographie thoracique n'est anormale que s'il existe un épanchement abondant. Elle
montre alors une augmentation de taille de la silhouette cardiaque (cardiomégalie) symétrique
avec un aspect en "théière" ou en "carafe".
Causes [modifier]
Dans près de huit cas sur dix, la cause est virale et l'évolution est simple. Sous réserve de
l'absence de point d'appel, il est inutile de lancer alors une recherche exhaustive de la cause.
En principe, on distingue les causes infectieuses et non-infectieuses :
Péricardite infectieuse [modifier]
infection virale à l'un des Coxsackie A virus, Adénovirus, Echovirus etc. Une
péricardite peut se voir également chez le patient porteur du HIV.
beaucoup plus rarement une infection bactérienne (mycobactéries (tuberculose,
infection dans le cadre d'une septicémie) peut causer une péricardite.
rarement peut être responsable une mycose (Candida, Aspergillus).
Péricardite non-infectieuse [modifier]
Un infarctus du myocarde peut provoquer une péricardite (Epicarditis
epistenocardica), dès le début, ou plusieurs semaines après. Dans le premier cas, elle
témoigne de l'atteinte de toute l'épaisseur de la paroi (nécrose trans-murale) et peut
(rarement) être évocatrice d'un risque de rupture du cœur. Dans le second cas, il s'agit
d'un phénomène inflammatoire réactionnel, non péjoratif (syndrome de Dressler).
La plupart des maladies auto-immunes systémiques (lupus erythematosus, polyarthrite
rhumatoïde, sarcoïdose…) peuvent se compliquer d'une péricardite.
Elle peut se voir en cas de réaction allergique (maladie sérique, allergie
médicamenteuse).
Epanchement péricarditique [modifier]
Il se voit :
en cas d'insuffisance rénale chronique ;
après un traumatisme de la poitrine (hémopéricarde où l'épanchement est sanguin) ;
après une radiothérapie sur le thorax ;
en cas de cancer du péricarde.
Dans certains cas, le bilan ne montre aucune explication. On parle alors de péricardite
idiopathique.
Traitement [modifier]
Une péricardite virale est traitée par :
le repos ;
les anti-inflammatoires : aspirine, anti-inflammatoires non stéroïdiens, corticoïdes.
Le traitement doit être prolongé au minimum jusqu'à la normalisation du syndrome
inflammatoire (en général un mois).
Les péricardites purulentes sont traitées par :
un drainage chirurgical avec mise en place d'un gros drain ;
une antibiothérapie prolongée par voie générale, adaptée au germe.
Les péricardites tuberculeuses sont traitées par :
un traitement anti-tuberculeux classique mais prolongé pendant un an;
une corticothérapie dans certains cas, ce qui pourrait diminuer le risque de constriction
Évolution et complication [modifier]
L'évolution se fait, dans la majeure partie des cas, vers la guérison sans séquelles.
Elle peut cependant récidiver.
Deux complications rares doivent être recherchées
La tamponnade [modifier]
Il s'agit d'une compression des cavités cardiaques par le liquide sous pression dans le
péricarde, empêchant ainsi le cœur de se remplir correctement.
La tamponnade se manifeste par une baisse de la pression artérielle pouvant aller jusqu'au
collapsus, voire à l'arrêt cardio-circulatoire. Il s'agit d'une complication grave nécessitant la
prise en charge urgente en milieu spécialisé.
On la soupçonne devant une péricardite associée à des signes de mauvaise tolérance : œdèmes
des membres inférieurs, essoufflement (dyspnée) particulièrement marqué lorsque le patient
est en position allongé, chute de la pression artérielle, veines jugulaires particulièrement
apparentes, surtout en position assise (normalement ne sont quasiment pas visibles dans ce
cas), gros foie douloureux.
Le diagnostic est fait par l'échocardiographie qui montre un épanchement plus ou moins
important dans le péricarde, et surtout, un aplatissement des cavités droites (les premières à se
comprimer, la paroi des cavités gauches étant plus épaisse), une veine cave inférieure dilatée,
ne variant pas avec la respiration (normalement, elle s'aplatit durant l'inspiration).
En cas de suspicion de tamponnade, le patient doit être laissé à jeun et maintenu en position
assise avec une surveillance rapprochée de la tension artérielle. Une perfusion doit être posée
afin d'obtenir un remplissage vasculaire correct.
Le traitement est chirurgical : il consiste en l'évacuation de l'épanchement par une incision
sous la xiphoïde sternale et l'installation d'un drain (tuyau relié à un poche permettant
l'écoulement du liquide). Cette intervention, simple et rapide, peut être faite dans un service
de chirurgie non spécialisé. Le chirurgien profite de l'opération pour prélever un morceau de
péricarde et de liquide pour analyse et recherche d'une cause.
En cas d'extrême urgence (tableau d'arrêt cardio-circulatoire ou de collapsus ne répondant pas
au remplissage à distance d'un bloc opératoire), ou lorsque la chirurgie est récusée (état
néral du patient), on peut être amené à faire une ponction du péricarde à l'aide d'une longue
aiguille, idéalement sous contrôle échocardiographique.
La péricardite constrictive [modifier]
Il s'agit d'un épaississement des feuillets constituant le péricarde, gênant ainsi l'expansion des
cavités et leur remplissage.
C'est une maladie chronique, souvent insidieuse et dont le diagnostic est difficile.
La cause la plus fréquente reste la tuberculose. Elle peut être également conséquence d'une
radiothérapie, plus rarement d'un cancer du péricarde.
Elle se manifeste par une insuffisance cardiaque droite : œdèmes des jambes, gros foie parfois
douloureux, veines jugulaires particulièrement apparentes ("turgescentes"). Le tableau est
proche d'une insuffisance cardiaque, dite restrictive.
L'échocardiographie peut montrer de manière inconstante un épaississement du péricarde avec
des anomalies du remplissage cardiaque au doppler. Le scanner confirme le diagnostic en
démontrant l'épaississement du péricarde qui peut être généralisé ou localisé.
Le traitement consiste en l'ablation chirurgicale du péricarde (pericardectomie).
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