Service de presse de Travail.Suisse – n° 18 – 8 décembre 2008 – Marché du travail
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Il n’y a là rien de nouveau. En période de crise, l’Etat a toujours joué ce rôle de couverture
et de régulation. On le vérifie aussi dans les manuels d’économie. Seulement voilà, ces
connaissances sur le rôle essentiel de l’Etat pour le développement du marché ont été
évincées par l’idéologie néolibérale au cours des quinze ou vingt dernières années.
L’économie va au-devant d’une grave récession
En septembre dernier encore, la conseillère fédérale Doris Leuthard défendait l’idée qu’il
n’y avait aucun nuage à l’horizon. Cette attitude montre au moins que les avis sur le déve-
loppement de l’économie en 2009 pouvaient encore être partagés.
Ces temps sont révolus. Il est parfaitement clair aujourd’hui que 2009 sera une année dif-
ficile sur le plan économique. Chez nos voisins, des usines entières sont partiellement
mises à l’arrêt. Mais en Suisse aussi, les mauvaises nouvelles s’accumulent : baisses dans
les carnets de commande, perspectives incertaines, travail à temps réduit. Et pour les syn-
dicats, la mise en place de plans sociaux en cas de licenciements de quelques dizaines de
travailleurs ou en cas de faillites est déjà à l’ordre du jour.
Il y a plusieurs semaines déjà, le Secrétariat d’Etat à l’économie - seco – annonçait qu’il
faudrait s’attendre, pour l’année prochaine, à une forte augmentation du chômage.
L’économiste suisse Thomas Straubhaar, directeur du « Hamburgisches
Weltwirtschaftsinstitut (HWWI) », s’attend même, dans la « Handelszeitung », à une
augmentation du taux de chômage jusqu’à un niveau de 4 %, ce qui correspondrait à
quelque 160'000 chômeurs.
Des défis très importants
En cette période économique difficile, la Suisse fait face à d’importants défis. Pour ne citer
que les principaux:
Oui à une Suisse ouverte – Oui aux accords bilatéraux: la votation du 8 février pro-
chain sur la poursuite de la libre circulation des personnes avec l’UE est absolument
fondamentale pour le développement économique futur de la Suisse. Un Non mettrait
fin à la voie bilatérale et replacerait la Suisse dans sa position des années 90, c’est-à-
dire lui ferait connaître une longue marche économique à reculons et un taux de chô-
mage élevé. Seul un Oui le 8 février permettra de relancer rapidement l’économie.
Lancement et réalisation d’un programme conjoncturel: les pouvoirs publics doivent
contribuer à atténuer le repli conjoncturel. Et ce, dans les plus brefs délais. Le montant
de 1,5 milliard de francs, proposé par le Conseil fédéral et devant encore être mis en
place par échelonnement, est insuffisant. C’est pourquoi Travail.Suisse invite le Par-
lement à utiliser la session actuelle pour décider d’un programme supplémentaire
d’assainissement des bâtiments en 2009.