Seconde F I – Définir par une phrase les termes suivants : ostracisme - kyrios - éphébie II – Explication d’un document 3 points non citation du document -1 point Extrait du discours prononcé par Périclès à l'occasion des obsèques officielles des morts athéniens de la première année de la guerre du Péloponnèse (431 avant J.-C.). « La constitution qui nous régit n'a rien à envier à celles de nos voisins. Loin d'imiter les autres peuples, nous leur offrons plutôt un exemple. Parce que notre régime sert les intérêts de la masse des citoyens et pas seulement d'une minorité, on lui donne le nom de démocratie. Mais si, en ce qui concerne le règlement de nos différends particuliers, nous sommes tous égaux devant la loi, c'est en fonction du rang que chacun occupe dans l'estime publique que nous choisissons les magistrats de la cité, les citoyens étant désignés selon leur mérite plutôt qu'à tour de rôle. D'un autre côté, quand un homme sans fortune peut rendre quelques services à l'État, l'obscurité de sa condition ne constitue pas pour lui un obstacle. Nous nous gouvernons dans un esprit de liberté et cette même liberté se retrouve dans nos rapports quotidiens, d'où la méfiance est absente. (...) Mais si nous sommes tolérants dans les relations particulières, dans la vie publique, nous évitons très scrupuleusement d'enfreindre les règles établies. Nous obéissons aux magistrats qui se succèdent à la tête de la cité, comme nous obéissons aux lois, à celles surtout qui assurent la protection des victimes de l'injustice et à ces lois non écrites qui attirent sur ceux qui les transgressent le mépris général. » THUCYDIDE, Histoire de la guerre du Péloponnèse, II, 37, fin du V* siècle avant J.C., trad. Denis Roussel, Gallimard, Paris, 1964. 1) Présenter le document. 1 point 2) Comment Périclès définit-il la démocratie ? 1 point 3) A quel type de magistrat fait référence Périclès dans l’expression soulignée ? Expliquer quelles sont les différentes magistratures et leurs fonctions. 2 points 4) Quels autres éléments du pouvoir politique existent à Athènes ? Expliquer leur rôle et leurs fonctions. 5 points 5) Pourquoi Périclès affirme-t-il que tous les citoyens sont égaux en politique ? Expliquer comment l’égalité est assurée dans l’accès aux fonctions politiques..1 point 6) Cette égalité est-elle réelle ? Expliquer quelle mesure a été prise pour la renforcer. 1 point III – Réponse organisée 6 points A l'aide des réponses aux questions, des informations du document et des connaissances personnelles, répondre à la question suivante : Montrer que les institutions athéniennes sont fondées sur l’égalité de tous les citoyens, mais de façon imparfaite. (1 page environ) Bon courage ! Corrigé de la RO La démocratie athénienne au Ves. av. J.C. était basée sur des institutions politiques qui s’appuyaient sur le principe de l’égalité de tous les citoyens. Ce principe était-il réellement appliqué ? La notion d’égalité fut instaurée par Solon au début du VI es. av. JC. avec l’isonomie : l’égalité de tous les citoyens devant la loi, c’est à dire le fait que tous les citoyens pouvaient avoir les mêmes droits politiques, quelle que soit leur richesse. Ainsi, en théorie, tous pouvaient participer aux assemblées, notamment l’Ecclesia, l’assemblée de tous les citoyens : c’était donc une démocratie directe. Afin de réellement appliquer ce principe, on institua le tirage au sort pour la participation aux différents organes du pouvoir, à l’exception de la stratégie, ainsi chacun avait une chance de remplir des fonctions politiques, et la richesse ne faisait dons pas la différence. Cependant, la réalité était bien moins parfaite que ne le laissait entendre le discours de Périclès. En effet, l’égalité n’était pas réellement possible. Certes, tous pouvaient participer à la vie politique, mais plusieurs éléments limitaient l’isonomie. Tout d’abord, la présence aux différentes assemblées posait quelques problèmes : assister à quatre jours de réunion par mois pour l’Ecclesia, ou bien 200 jours par an pour la Boulè ou l’Héliée n’était réellement possible qu’à ceux qui ne travaillaient pas pour vivre ou du moins pouvaient quitter leur emploi en étant remplacés par des employés ou des esclaves. Donc, les plus riches étaient favorisés. Certes, Périclès a mis en place l’indemnisation des journées de travail perdues avec le misthos, mais s’absenter autant de jours ne pouvait s’imaginer pour la plupart, le risque était grand de perdre son emploi ou de ruiner son commerce… De même pour ceux qui habitaient loin d’Athènes, ils ne pouvaient se permettre de venir jusqu’à la ville aussi souvent, ou même d’y habiter, sauf pour les plus aisés. Il faut en outre prendre en compte le degré d éducation qui était nécessaire pour participer à la rédaction des lois, ainsi que pour s’exprimer en public, surtout si on ambitionnait d’être élu stratège. L’apprentissage de la rhétorique avec des spécialistes coûtait cher et permettait encore à l’élite sociale de s’assurer le contrôle du pouvoir politique. De plus, le financement des liturgies par les plus riches leur assurait certainement l’élection à la stratégie. On peut donc clairement établir que l’égalité entre tous les citoyens dans les institutions politiques athéniennes n’existait que de façon théorique. La réalité était bien éloignée de l’idéal présenté dans les textes des auteurs anciens.