BIBLIOTHEQUE ALPHA
Documents
sur Cagliostro
Par le Pr. Francis Dessart
Président d’honneur d’ALPHA INTERNATIONAL
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Documents sur Cagliostro
Nous remercions le professeur docteur Francis Dessart,
Président d’honneur d’Alpha International
pour son aimable contribution.
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Méditations proposées par Cagliostro
aux Initiés de la Franc-Maçonnerie Egyptienne
Honore le Grand Architecte de l’Univers
Aime ton prochain. Ne fais point le mal. Fais le bien.
Laisse parler les hommes.
Le vrai culte du Grand Architecte consiste dans les bonnes mœurs. Fais donc le
bien pour l’amour du bien lui-même. Tiens toujours ton âme dans un état pur.
Pour paraître dignement devant le Grand Architecte de l’Univers, aime les bons,
fuis les méchants, plains les faibles, mais ne hais personne.
Parle sobrement avec les grands, prudemment avec les égaux, sincèrement avec
tes amis, doucement avec les petits, tendrement avec les pauvres.
Ne flatte point ton frère : c’est une trahison.
Si ton frère te flatte, crains qu’il ne te corrompe.
Ecoute toujours la voix de ta conscience.
Sois le père des pauvres : chaque soupir que ta dureté leur arrachera, augmentera
le nombre de malédictions qui tomberont sur ta tête.
Respecte l’étranger voyageur ; aide-le ; sa personne est sacrée pour toi.
Evite les querelles ; préviens les insultes.
Mets toujours la raison de ton côté.
Respecte les femmes ; n’abuse jamais de leur faiblesse et meurs plutôt que de les
déshonorer.
Si le Grand Architecte te donne un fils, remercie-le, mais tremble sur le dépôt
qu’il te confie.
Sois pour cet enfant l’image de la divinité.
Fais que jusqu’à dix ans il te craigne, que jusqu’à vingt il t’aime, que jusqu’à ta
mort il te respecte.
Jusqu’à dix ans, sois son maître ; jusqu’à vingt ans, son père, jusqu’à la mort,
son ami.
Pense à lui donner de bons principes plutôt que de belles manières ; qu’il te
doive une droiture éclairée et non une frivole élégance.
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Fais-le honnête homme plutôt qu’habile homme.
Si tu rougis de ton état, c’est orgueil ; songe que ce n’est pas la place qui
t’honore ou te dégrade, mais la façon dont tu l’exerces.
Lis et profite ; vois et imite ; réfléchis et travaille.
Rapporter tout à l’utilité de tes frères, c’est travailler pour toi-même.
Sois content partout, de tout et avec tout.
Réjouis-toi de la justice.
Courrouce-toi contre l’iniquité ; souffre sans te plaindre.
Ne juge pas légèrement les actions des hommes.
Ne blâme point et loue encore moins.
C’est au Grand Architecte de l’Univers qui sonde les cœurs à apprécier son
ouvrage.
La Concorde grandit ce qui est petit
La Discorde annihile ce qui est grand.
Le sceau de Cagliostro
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Testament Philosophique de Cagliostro
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« Je ne suis d’aucune époque ni d’aucun lieu ; en dehors du temps et de l’espace,
mon être spirituel vit son étincelle d’existence et, si je plonge dans ma pensée en
remontant le cours des âges, si j’étends mon esprit vers un mode d’existence
éloigné de celui que vous percevez, je deviens celui que je désire. Participant
consciemment à l’Etre absolu, je règle mon action selon le milieu qui m’entoure.
Mon nom est celui de ma fonction, parce que je suis libre ; mon pays est celui où
je fixe momentanément mes pas. Datez-vous d’hier, si vous le voulez, en vous
rehaussant d’années vécues par des ancêtres qui vous furent étrangers ; ou de
demain, par l’orgueil illusoire d’une grandeur qui ne sera peut-être jamais la
vôtre ; moi, je suis Celui qui Est.
Je n’ai qu’un père ; différentes circonstances de ma vie m’ont fait soupçonner à
ce sujet de grandes et émouvantes vérités ; mais les mystères de cette origine, et
les rapports qui m’unissent à ce père inconnu, sont et restent mes secrets, que
ceux qui seront appelés à les deviner, à les entrevoir comme je l’ai fait, me
comprennent et m’approuvent. Quant au lieu, à l’heure où mon corps matériel, il
y a quelque quarante ans, se forma sur cette terre ; quant à la famille que j’ai
choisie pour cela, je veux l’ignorer ; je ne veux pas me souvenir du passé pour
ne pas augmenter les responsabilités déjà lourdes de ceux qui m’ont connu, car il
est écrit : « Tu ne feras pas tomber l’aveugle ». Je ne suis pas né de la chair ni de
la volonté de l’homme ; je suis né de l’esprit. Mon nom, celui qui est à moi et de
moi, celui que j’ai choisi pour paraître au milieu de vous, voilà celui que je
réclame. Celui dont on m’appela à ma naissance, celui qu’on m’a dondans
ma jeunesse, ceux sous lesquels, en d’autres temps et lieux, je fus connu, je les
ai laissés, comme j’aurais laissé des vêtements démodés et désormais inutiles.
Me voici : je suis Noble et Voyageur ; je parle, et votre âme frémit en
reconnaissant d’anciennes paroles ; une voix, qui est en vous, et qui s’était tue
depuis bien longtemps, répond à l’appel de la mienne ; j’agis, et la paix revient
en vos cœurs, la santé dans vos corps, l’espoir et le courage dans vos âmes. Tous
les hommes sont mes frères ; tous les pays me sont chers ; je les parcours pour
que, partout, l’Esprit puisse descendre et trouver un chemin vers vous. Je ne
demande aux rois, dont je respecte la puissance, que l’hospitalité sur leurs terres,
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En réalité ce texte fut un Mémoire en Défense mais la profondeur du texte et sa beauté
intrinsèque en font un vrai « testament philosophique ».
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