Endocrinologie 122KB Sep 10 2010 06:40:41 PM

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Endocrinologie
Physiologie de la fonction thyroïdienne .................................................................................................. 2
Effets physiologiques et modes d’action............................................................................................. 2
Anatomie - Histologie .......................................................................................................................... 2
Biosynthèse et métabolisme des hormones thyroïdiennes ................................................................ 2
Transport des hormones thyroïdiennes .............................................................................................. 2
Mode d’action ..................................................................................................................................... 3
Régulation neuroendocrinienne ......................................................................................................... 3
Exploration biochimique de la thyroïde .................................................................................................. 4
Statut hormonal .................................................................................................................................. 4
Autres tests.......................................................................................................................................... 5
Incorporation de radio-éléments ........................................................................................................ 5
Hyperthyroïdie du chat ........................................................................................................................... 6
Etiologie ............................................................................................................................................... 6
Pathogénie........................................................................................................................................... 6
Etude clinique ...................................................................................................................................... 6
Diagnostic ............................................................................................................................................ 7
Traitement ........................................................................................................................................... 7
Conclusion ........................................................................................................................................... 8
Pour en savoir plus .............................................................................................................................. 8
Hypothyroïdie du chien ........................................................................................................................... 9
Etiologie ............................................................................................................................................... 9
Clinique ................................................................................................................................................ 9
Diagnostic .......................................................................................................................................... 10
Traitement ......................................................................................................................................... 10
Conclusion ......................................................................................................................................... 11
Pour en savoir plus ............................................................................................................................ 11
Physiologie du pancréas endocrine ....................................................................................................... 12
Les hormones pancréatiques ............................................................................................................ 12
Hormones pancréatiques et régulation du métabolisme énergétique. Error! Bookmark not defined.
Hormones pancréatiques et dérèglements du métabolisme énergétiqueError!
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Hypoglycémie ........................................................................................................................................ 14
Physiologie de la fonction thyroïdienne
La fonction thyroïdienne est déterminante, tant pour le développement du squelette et du système
nerveux central, que pour le maintien de l’homéostasie chez l’adulte. Les dysendocrinies
thyroïdiennes sont, en termes de fréquence, les secondes dysendocrinies.
La thyroïde fonctionne selon un mode permissif : elle rend possible la réalisation de nombreuses
tâches dans l’organisme, sans être déterminante par elle-même.
Effets physiologiques et modes d’action
Les hormones thyroïdiennes agissent sur la croissance, en régulant la maturation des chondrocytes
et en potentialisant l’action des facteurs de croissance sur les cartilages de conjugaison. Chez les
amphibiens, elles participent à la métamorphose.
Elles agissent également dans la maturation et au maintien du système nerveux central :
myélinisation des oligodendrocytes, croissance axonale et dendritique, différenciation neuronale.
Elles ont une action stimulante sur l’activité musculaire, aussi bien vis-à-vis des muscles striés
squelettiques que vis-à-vis du cœur.
Une autre action déterminante de ces hormones est celle de thermorégulation et de stimulation du
métabolisme, avec un effet lipolytique, hyperglycémiant, glycogénolytique, et stimulateur dans le
catabolisme des protéines.
Enfin, l’axe hormonal thyroïdien régule le développement des gonades, et le cycle reproducteur.
Anatomie - Histologie
La thyroïde est une glande située en région cervicale, et plaquée contre la trachée. Elle est entourée
de deux parathyroïdes, qui lui donnent un aspect symétrique. Elle est constituée d’acini de cellules C,
productrices de colloïde.
Biosynthèse et métabolisme des hormones thyroïdiennes
L’iode issu de l’alimentation est incorporé aux cellules C sont fournies à partir du sang, via des
transporteurs Na/K. D’autre part, elles produisent, dans leur réticulum endoplasmique, de la
thyroglobuline, qui est exportée, et constitue la colloïde.
Après importation par pinocytose, l’iode est rendu organique, par iodification de la thyroglobuline.
Après oxydation par action de péroxydases, on obtient les radicaux MIT (mono-iodés) ou DIT (diiodés), qui se combinent pour former deux hormones : T3 et T4. Celles-ci sont ensuite distribuées via
le système vasculaire dans l’organisme, après résorption de la colloïde (réservoir) selon les besoins
de l’organisme.
L’hormone produite en majorité par la thyroïde est la T4 (90%). Cependant, c’est la T3 qui possède la
plus grande activité. La conversion se fait dans les systèmes périphériques.
Transport des hormones thyroïdiennes
Dans le sang, l’iode se retrouve en très large majorité sous la forme de T3 liée à des protéines de
transport (transthyrétine dans le système nerveux central, albumine dans la circulation générale) ou,
dans les espèces qui la synthétisent, à la TBG (thyroxin binding hormon). Chez les espèces qui
disposent de cette hormone (homme, chien, cheval), la sensibilité aux perturbations de la fonction
thyroïdienne est accrue, car le turn-over hormonal est augmenté.
La T4 est transformée en T3 dans le foie, et dans certaines cellules-cibles : système nerveux central,
hypophyse.
Les hormones thyroïdiennes se lies à des protéines cytosoliques pour pénétrer dans les cellules. Elles
sont métabolisées par désiodation.
Mode d’action
Les hormones thyroïdiennes régissent tout le métabolisme, notamment les synthèses protéiques,
lipidiques et glucidiques. Leurs cibles sont donc très peu spécifiques. Seule la T3 forme libre est active
(et c’est de loin la forme minoritaire dans l’organisme : 0,02%). Selon les besoins, la conversion de T4
se fait en faveur de la T3 active, ou d’une forme rT3, inactive.
L’action de T3 se fait ensuite à deux niveaux : elle peut se lier à des récepteurs de la membrane
interne des mitochondries, et exprimer son rôle dans le métabolisme oxydatif, ou se lier à des
récepteurs nucléaires, et exprimer son rôle de facteurs de la transcription.
Remarque : chaque cellule peut adapter la quantité de T3 produite à partir de la T4, et on n’a pas
accès à ces concentrations. En particulier, lors d’un jeûne prolongé ou de pathologie intercurrente, la
cellule ralentit son métabolisme en augmentant la proportion de rT3 produite.
Régulation neuroendocrinienne
Axe hypothalamo-hypophysaire thyroïdien
L’hypothalamus produit la TRH (thyrotropin releasing hormon) et la relâche dans le système porte
hypophysaire. Cette production est fonction de facteurs environnementaux (la température
extérieure par exemple).
L’hypophyse, sous l’action transmembranaire et génomique de la TRH, produit de la TSH (thyroid
stimulating hormon). Les effets de cette hormone sur la thyroïde sont une augmentation des
biosynthèses des hormones thyroïdiennes, et une augmentation de la résorption de la colloïde.
La T4 et la T3 libres exerce un rétrocontrôle négatif sur l’antéhypophyse et l’hypothalamus, et la TSH
exerce un rétrocontrôle négatif sur la production de TRH.
Remarque : lorsque la quantité de T3 libre diminue, le rétrocontrôle négatif ne s’effectue pas, donc la
TSH augmente.
Autres
Les catécholamines ont une action stimulatrice centrale et hypophysaire, ainsi qu’une action directe
sur la thyroïde.
Les cytokines et la somatostatine hypothalamique inhibent la sécrétion de la TSH.
Exploration biochimique de la thyroïde
Il s’agit de l’ensemble des méthodes qui permettent d’évaluer la fonction de la glande thyroïde,
c’est-à-dire sa capacité à produire des hormones thyroïdiennes (principalement la T3 :
triiodothyronine et la T4 : tétraiodothyronine).
Cette évaluation doit être précise, et aboutir au statut hormonal de l’animal, en tenant compte des
formes liées et des formes libres. Pour être complète, elle devrait comprendre une estimation de la
valeur de la TSH, mais il n’existe pas de test fiable à ce jour pour les espèces domestiques.
L’exploration doit être complétée par des tests dynamiques, afin d’apprécier la capacité de réponse
de la thyroïde à des stimuli activateurs (TSH) ou inhibiteurs (T3). La visualisation de la morphologie
générale de la glande peut se faire par scintigraphie.
L’exploration fonctionnelle de la fonction thyroïdienne peut également être indirecte, par
l’évaluation des effets périphériques.
Statut hormonal
C’est le taux d’hormones circulantes, reflets de la production thyroïdienne.
Dosage hormonal
On utilise le dosage radio immunologique par compétition, disponible en médecine humaine à
condition d’adapter les valeurs. Attention, les valeurs usuelles dépendent beaucoup de l’espèce ! Il
faut également tenir compte de certains paramètres physiologiques : diminution physiologique du
taux d’hormones liées circulantes chez le sujet âgé, en été, et selon des rythmes circadiens chez le
cheval, augmentation en hiver et pendant la gestation…
Le dosage de la T4 liée est plus intéressant que celui de la T3 liée, car c’est l’hormone la plus produite
par la thyroïde, et que son dosage est donc le reflet direct de la fonctionnalité de la glande. C’est le
test de première intention à effectuer en cas d’hypothyroïdie.
Dosage des hormones libres
Le principe est de séparer les formes libres et liées sans en perturber l’équilibre, soit par dialyse, soit
par chromatographie (plus précis), en utilisant des analogues structuraux incapables de se fixer aux
protéines de transport. On créé de la sorte une compétition entre l’analogue et l’hormone libre
seule.
Le dosage de la T4 libre est le plus précis, mais il existe une zone de recouvrement entre les valeurs
usuelles et les valeurs obtenues lors d’hypothyroïdie, ce qui souligne l’intérêt des tests dynamiques.
Le dosage de la T3 libre est le reflet direct de l’intensité de la conversion T4 -> T3. C’est un marqueur
précoce et sensible de l’hyperthyroïdie, qui a une valeur pronostique.
Autres tests
Effets périphériques
Les plus grandes perturbations se font sur le métabolisme lipidique, et sont notamment révélées par
la cholestérolémie. Cependant, l’hypercholestérolémie dans le cas de l’hypothyroïdie, et
l’hypocholestérolémie dans le cas de l’hyperthyroïdie, n’existent que dans 50% des cas, et peuvent
être modifiés dans d’autres pathologies. Ce sont donc des éléments de présomption. De même, les
triglycérides plasmatiques peuvent être modifiés, sans plus de spécificité ou de sensibilité.
Enfin, l’hyperthyroïdie peut provoquer une induction des ALAT et ASAT, et de la Créatine Kinase.
Tests dynamiques
On appelle test de freination le test dynamique qui consiste à évaluer la capacité de la glande à
répondre à une stimulation inhibitrice (T3). On appelle test de stimulation celui qui évaluer la
capacité de la glande à répondre à une stimulation activatrice (TSH).
Le test à la TSH porte aussi le nom de test de Quérido. Il s’agit de mesurer sur 6 à 8h, la concentration
sanguine de T3 et T4 après administration par IV ou IM de 1U/kg de TSH. En cas d’hypothyroïdie, on a
alors une absence d’augmentation ou une augmentation insuffisante des hormones.
Un test indirect à la TRH existe, mais n’a d’intérêt qu’à l’échelle d’une population (variations
interindividuelles importantes).
En administrant des hormones thyroïdiennes (sous leur forme la plus active : T3), on active le
rétrocontrôle négatif. Chez un euthyroïdien, il réduit à 60% la quantité de T4 circulante. Chez les
hyperthyroïdiens, il ne se fait pas : les valeurs ne diminuent pas suffisamment. C’est un test sensible
et précoce, et spécifique.
Incorporation de radio-éléments
Incorporation d’iode radioactif
La capacité de la glande à incorporer l’iode découle directement de son état fonctionnel. Ainsi, en cas
d’hypothyroïdie, la quantité d’iode lourd incorporée diminue, alors qu’elle augmente lors
d’hyperthyroïdie.
Scintigraphie
Hyperthyroïdie du chat
Etiologie
L’hyperthyroïdie est due à un adénome thyroïdien, sécrétant des hormones de façon inadaptée,
échappant au contrôle hypothalamo-hypophysaire. Il est souvent bénin, et assez fréquent chez le
chat âgé. Cependant, on remarque que les chats sont touchés de plus en plus jeunes. Un facteur de
risque semble être une alimentation humide.
Note : la thyroïde peut aussi être victime d’un adénocarcinome malin, non sécrétant. Cette forme
clinique se rencontre surtout chez le chien.
Pathogénie
L’adénome thyroïdien est sécrétant, et produit un excès d’hormones (T4 surtout), dont l’effet est
d’augmenter le métabolisme.
Il en résulte des effets sur le psychisme (névroses, troubles profonds), des altérations des fibres
musculaires lisses (effets digestifs), un effet trophique sur les cellules myocardiques (hypertrophie
concentrique), un effet hypertensif, qui augmente le débit de filtration glomérulaire, et protège les
reins.
Etude clinique
Tableau 1 Principaux motifs de consultation
Amaigrissement
Polyphagie
Anomalies du pelage
PUPD
Diarrhée chronique
Nervosité, hyperactivité
Vomissements
Tremblements
98%
67%
52%
45%
45%
34%
33%
30%
L’animal apparaît stressé, agressif. L’auscultation cardiaque est le plus souvent anormale (90% des
cas), avec une tachycardie et un souffle cardiaque systolique souvent sternal. Peuvent s’ajouter des
troubles du rythme, une polypnée, une matité déclive liée à l’insuffisance cardiaque gauche.
Tableau 2 Examen clinique
Animal maigre voire cachectique
Masse cervicale palpable
Hyperactivité
Aspect déshydraté
Auscultation cardiaque anormale :
Tachycardie > 220bpm
97%
95%
81%
66%
57%
Troubles du rythme
Souffle systolique
23%
10%
Ainsi, on suspectera une hyperthyroïdie chez un chat âgé présenté pour troubles digestifs, et
présentant un souffle.
L’adénome est assez souvent palpable le long de la trachée, il se présente sous la forme de nodules
unilatéraux. C’est une bonne confirmation de la suspicion clinique.
Diagnostic
On peut réaliser différents examens complémentaires afin d’orienter le diagnostic : ALAT et PAL
augmentées, densité urinaire basse, créatinine basse, épaississement du septum inter-ventriculaire
visible à l’échographie, dilatation atriale.
Le diagnostic différentiel se fait avec les autres causes de PUPD (diabète, insuffisance rénale ou
hépatique), de troubles digestifs, d’affections cardiaques (myocardiopathie hypertrophique).
Le diagnostic de certitude passe par le dosage des T4 totales. En cas de doute, on peut réaliser un
dosage dynamique de freination à la T3. Dans le cas d’un adénome thyroïdien, la production de T4
est indépendante de la TSH, et la concentration des T4 n’est alors pas modifiée par le rétrocontrôle.
Un autre moyen diagnostic est l’échographie ou la scintigraphie thyroïdienne.
Traitement
Précautions
On commence par prendre quelques précautions :
Si la créatinine est dans les valeurs basses, il faut perfuser l’animal dès le début du traitement, afin de
ne pas favoriser l’apparition d’une insuffisance rénale.
S’il y a une insuffisance cardiaque, on la traite d’abord, avec du furosémide en cas de crise, avec des
IECA en traitement de fond.
En cas de doute sur la viabilité d’une fonction, on réalise un bilan d’extension par scintigraphie.
Antithyroïdiens
Ce sont les carbimazole et le méthimazole – qui est plus efficace en deux prises qu’en une seule.
Iode radioactive
Elle se fixe dans la thyroïde, et détruit le tissu sécrétoire. Ce traitement n’est possible que dans des
centres autorisés, spécialisés, et disposant de moyens d’éliminer les déchets radioactifs.
Chirurgie
Elle n’est envisagée que si le traitement à l’iode radioactive est impossible, et uniquement après un
traitement médical ayant permis de stabiliser l’animal. Il faut veiller à respecter la parathyroïde !
Seule la glande touchée est retirée, la glande restante permettra de restaurer les productions.
Surveillance
Elle se fait par des contrôles réguliers de la valeur de T4 totale et de la créatininémie. L’hypertrophie
cardiaque disparaît après quelques mois de traitement, et le retour à la normale de la fonction
cardiaque peut conduire à arrêter les IECA.
Conclusion
Les signes cliniques de cette affection sont un peu disparates, ce qui complique le diagnostic. Il faut
l’inclure dans le diagnostic différentiel des masses cervicales, des troubles digestifs, des troubles
psychiques et cardiaques, ou d’augmentation des PAL et ALAT.
Pour en savoir plus
MR. Slater, S. Geller, K. Rogers, Long Term Health and Predictors of Survival for Hyperthyroid Cats
Treated with Iodine 131, J. Vet. Intern. Med (2001), 15, 47-51.
TJ Becker, TK Graves, JM Kruger, WE Braselton, RF Nachreiner, Effects of methimazole on renal
function in cats with hyperthyroidism, J. Am. Anim. Hosp. Assoc (2000), 36 : 215-223.
PR Fox, ME Peterson, JD Broussard, Electrocardiographic and radiographic changes in cats with
hyperthyroidism : comparison of populations evaluated during 1992-1993 vs. 1979-1982, J Am Anim
Hosp Assoc (1999); 35:27-31.
RJ Milner, CD Channell, JK Levy, M Shaer, Survival times for cats with hyperthyroidism treated with
iodine 31, methimazole, or both : 167 cases (1996-2003), J Am Vet Med Assoc (2006), 228:559-563.
LA Trepanier, SB Hoffman, M Kroll, I Rodan, L Challoner, Efficacy and safety of once versus twice daily
administration of methimazole in cats with hyperthyroidism, J Am Vet Med Assoc (2003), 222: 954958.
Hypothyroïdie du chien
L’hypothyroïdie n’est pas la plus fréquente des endocrinopathies : elle se retrouve, en termes
d’incidence, derrière le diabète et l’hypocorticisme. Cependant, son diagnostic peut s’avérer
problématique. Ensuite, son traitement est efficace et bon marché.
Elle est plus fréquente chez le chien, et très rare chez le chat et le cheval.
Etiologie
Chez le jeune, il s’agit d’un déficit congénital par mauvais développement de la glande. C’est une
malformation assez rare.
Le cas le plus fréquent est lié à une réaction auto-immune dirigée contre la thyroïde : des anticorps
sont produits, qui sont dirigés contre la thyroglobuline. La thyroïde subit une infiltration lymphoplasmocytaire, et une fibrose. Elle apparaît le plus souvent chez des adultes vieillissants : 8-9 ans
(70% des cas entre 6 et 10 ans).
Clinique
Hypothyroïdie congénitale
L’hypothyroïdie congénitale provoque un nanisme disharmonieux, dû à un retard de croissance des
os longs (qui ont des besoins énergétiques supérieurs), ainsi qu’un retard du développement
nerveux, à l’origine d’un caractère peu vif, peu conciliant. Le pelage de chiot est persistant, ainsi que
les cartilages de croissance, à l’origine de problèmes précoces d’arthrose. L’accumulation de
thyroglobuline non iodée, donc non sécrétée, est à l’origine de la formation d’un goitre.
Hypothyroidie acquise
L’hypothyroïdie acquise s’installe lentement, en raison de l’équilibre entre
fraction liée, et de la destruction progressive de la glande par le processus
présente une certaine léthargie, il se déplace moins, et est moins tolérant à
poids, sans polyphagie. Ces signes sont très insidieux, et ne motivent
consultation.
la fraction libre et la
auto-immun. L’animal
la fatigue. Il prend du
généralement pas la
Les signes d’appel sont plutôt :
-
-
Dermatologiques : Une alopécie aux zones de frottement, liée à une télogénisation du poil,
une séborrhée importante, alors que le poil est sec, un squamosis, un épaississement cutané
(myxoedème), qui donne au chien un faciès de vieil animal, avec des plis faciaux augmentés.
Généraux : tendance à l’hypothermie (37,5°C), bradycardie sinusale, sans trouble du rythme
associé, augmentation de l’intervalle entre les chaleurs, baisse de la libido, diminution de la
taille des testicules.
Il existe d’autres signes cliniques, moins fréquents : athérosclérose provoquant des accidents
vasculaires cérébraux, arcus lipoïdes dans la cornée, troubles de la cicatrisation, déficit immunitaire,
pyodermites récidivantes, lactations inopinées.
Diagnostic
Le diagnostic différentiel se fait avec l’obésité vraie, les alopécies, les autres endocrinopathies, les
maladies chroniques qui diminuent l’énergie de l’animal, la pseudo-hypothyroïdie (diminution de la
T4 plasmatique dans le cas d’une maladie débilitante).
Les examens complémentaires ont pour but la recherche des indices témoins de l’hypothyroïdie :
-
Hématologie : anémie modérée (11-12g) dans 40% des cas,
Biochimie : hypercholestérolémie dans 90% des cas,
Electrocardiogramme : bradycardie sinusale, hypovoltage,
Echocardiographie : diminution de la contractibilité cardiaque,
Histologie cutanée : infiltrats muccopolysaccharidiques (myxoedème), schéma atrophique.
On peut également réaliser des dosages hormonaux (en laboratoire vétérinaire, car les VU et les
temps de demi-vie ne sont pas comparables !) : on préfère alors doser la T4 totale, caractéristique
des productions de la thyroïde, voire la T4 libre, par dialyse.
Il faut garder à l’esprit que les œstrogènes, l’insuline et les prostaglandines, ainsi que l’halothane et
l’amiodarone sont des facteurs augmentant la concentration plasmatique en T4. Le thiopental, la
phénytoïne, les glucocorticoïdes, les salicylés, le trimétoprime sulfate au-delà de 6 semaines, ainsi
que les insuffisances rénales, cardiaques ou hépatiques, le diabète, l’hypocorticisme, les affections
dermatologiques, sont autant de facteurs qui diminuent la concentration plasmatique de T4.
Ainsi, le dosage de T4 est facile, et donne relativement peu de faux-positifs, mais de nombreux fauxnégatifs. En conclusion, si la T4 est normale, la VPP est bonne, mais si elle est faible, l’incertitude est
plus grande. On complète alors le diagnostic par la valeur de la concentration plasmatique en TSH,
mais la sécrétion par pic donne à son tour de nombreux faux-négatifs.
-
Si T4 et TSH sont normales, on exclue l’hypothyroïdie ;
Si T4 est basse et TSH est élevée, on conclue à une hypothyroïdie ;
Si T4 est basse, et TSH basse également, on tient compte de la clinique pour décider de
refaire ou non le test ;
Si la T4 est normale mais la TSH est haute, on peut avoir affaire à une hypothyroïdie
débutante, il faut refaire le test plus tard.
Traitement
Il consiste en l’administration d’hormones thyroïdiennes : T4 par voie orale (LEVOTHYROX), 10 à 20
µg/kg matin et soir. Il vaut mieux éviter l’administration de T3, responsable de surcharges.
Le suivi se fait par dosage à T0, avant l’administration du comprimé, et à T0+8h. On commence le
suivi 10 à 15 jours après l’instauration du traitement, et on ne le renouvelle que si l’état de l’animal
se dégrade, ou si ses besoins énergétiques se modifient de manière marquée (sport, hiver...).
Les améliorations sont lentes, et c’est le dynamisme qui est souvent le premier signe d’amélioration.
Les signes cutanés mettent quelques mois à disparaître, et il faut parfois attendre jusqu’à un an pour
les troubles de la reproduction.
Le traitement est très disponible, très efficace, et bon marché, mais il devra être donné à vie.
Dans le cas des hypothyroïdies congénitales, on assistera à une modification du pelage, et à une
fermeture des cartilages de croissance.
Conclusion
Toute la difficulté réside dans l’établissement du diagnostic, parce que les signes cliniques ne sont
pas toujours évidents à relier à l’affection. La pseudo-hypothyroïdie et de nombreux facteurs
iatrogènes sont responsables de faux-positifs, il est donc indispensable de savoir identifier
l’hypothyroïdie vraie, et de ne traiter que celles là.
Pour en savoir plus
MM Diaz Esinerira, JA Mol, ME Peeters ,YWEA Pollak, L Iversen, JE van Dijk, A Ruhnberg, HS Kooistra,
Assessment of Thyroid Function in Dogs with Low Plasma Thyroxine Concentration, J Vet Intern Med
(2007); 21:25-32.
LA Frank, Comparison of thyrotropin-releasing hormone (TRH) to thyrotropin (TSH) stimulation for
evaluating thyroid function in dogs, J Am Anim Hosp Assoc (1996); 32:481-487.
RJ Kemppainen, JR Birchfield, Measurement of total thyroxine concentration in serum from dogs and
cats by use of various methods, Am J Vet Res (2006), 67:259-265.
LB Kantrowitz, ME Peterson, C Melian, R Nichols, Serum total thyroxine, total triiodothyronine, free
thyroxine, and thyrotropin concentrations in dogs with nonthyroidal disease, J Am Vet Med Assoc
(2001); 219:765-769.
LA Frank, KA Hnilica, ER May, SJ Sargent, JA Davis, Effects of sulfamethoxazole trimetroprim on
thyroid function in dogs, Am J Vet Res (2005); 66:256-259.
Physiologie du pancréas endocrine
Le pancréas est un organe localisé partiellement derrière l’estomac. C’est une glande mixte,
contenant à la fois des cellules exocrines (98%), produisant le suc pancréatique, et des cellules
endocrines (2%), produisant les hormones pancréatiques.
L’ablation du pancréas provoque, chez les monogastriques, une augmentation du débit urinaire, une
augmentation du volume urinaire, une perte de poids et la mort en 10 à 20 jours. Chez les
Ruminants, le trouble principal est digestif, avec une nette diminution du temps de rumination.
Les hormones pancréatiques
Les cellules endocrines sont regroupées en îlots de Langerhans, au nombre de 1 million environ. On
distingue :
-
Les cellules A, productrices de glucagon (20% des cellules totales)
Les cellules B, productrices d’insuline
Les cellules D, productrices de stomatostatine
Les cellules F, productrices de polypeptide pancréatique
Insuline
L’insuline a des rôles déterminants dans la régulation des métabolismes énergétiques. Elle stimule la
glycogènèse et inhibe la gluconéogénèse et la glycogénolyse. Dans le muscle, elle favorise également
le transport du glucose, et limite la glycogénolyse. Elle a donc un effet global hypoglycémiant. On
comprend que lors de diminutions de la production d’insuline (diabète), on ait une hyperglycémie, et
qu’une hypoglycémie se déclenche en cas d’hyperproduction (insulinome).
Elle inhibe également la lipolyse, et favorise la lipogénèse.
Enfin, elle diminue la protéolyse, et stimule la capture des acides aminés et la synthèse des
protéines.
Ces propriétés en font également un agent hypokaliémiant.
La sécrétion d’insuline est régulée par plusieurs mécanismes : par une glycémie supérieure à 3-4
mmol/L (la sécrétion est à son maximum pour une glycémie de 18 mmol/L), par la présence de lysine
ou de leucine, d’acides gras ou de corps cétoniques, et chez les ruminants, d’acides gras volatils.
Lors d’une hyperglycémie, le glucose entre dans les cellules B par des récepteurs GLUT-2, et produit
de l’ATP. Ceci provoque la fermeture de canaux ATP-sensibles, et la dépolarisation de la cellule, qui
évacue l’insuline.
Des hormones du tractus gastro-intestinal, les incrétines, ainsi que les autres hormones
pancréatiques, les catécholamines et la leptine, influencent également la production d’insuline. De
fait, elles sont toutes inhibitrices, sauf le glucagon.
Glucagon
C’est l’hormone du besoin urgent, et l’antagoniste de l’insuline. Il stimule la gluconéogenèse et la
glycogénolyse, et diminue la glycogénogénèse. Il a un effet transitoire d’insulinosécrétion, et un effet
natriurétique, inotrope positif.
Sa sécrétion est régulée par : l’hypoglycémie, des acides aminés (arginine, alanine) trouvés en
majeure partie dans l’alimentation, les hormones intestinales, la somatostatine… La glucagonémie
est globalement moins variable que l’insulinémie.
Somatostatine
C’est une hormone inhibitrice des autres hormones pancréatiques. Sa sécrétion est activée par le
glucose, les acides aminés, et inhibée par l’insuline et les agents α-adrénergiques.
Polypeptide pancréatique
Il est inhibiteur des enzymes pancréatiques. La régulation de sa sécrétion se fait par la prise
alimentaire.
Hypoglycémie
L’hypoglycémie est perçue comme une alerte par l’organisme du fait de son impact sur le système
nerveux central. Elle est donc rapidement rétablie par la sécréation d’hormones hyperglycémiantes.
La seule hormone hypoglycémiante est l’insuline. En revanche, il existe de nombreuses hormones
hyperglycémiantes : cortisol, hormone de croissance (GH), glucagon…
Etiologie
On distingue deux types de causes :
-
Le défaut d’apport de glucose, et notamment le défaut de réserve hépatique en glucose chez
les animaux jeunes ou très dénutris.
L’excès de sécrétion d’insuline lors de tumeurs sécrétantes du pancréas (insulinomes) à
sécrétion pulsatile ou continue.
Pathogénie
L’hypoglycémie entraîne une souffrance du système nerveux central, et est à l’origine de convulsions
épileptiformes.
Elle entraîne également une activation de la sécrétion d’hormones hyperglycémiantes, ce qui aboutit
au rétablissement de la glycémie : les crises sont de courte durée.
Clinique
Chez le chien, on observe des crises épileptiformes de courte durée :
-
A l’effort, après consommation du glucose par les muscles,
Après un repas, en raison de la décharge post-prandiale d’insuline.
Diagnostic
La suspicion clinique est basée sur la triade de Whipple :
-
Crise épileptiforme de type nerveux,
Glycémie basse pendant la crise (attention aux faux-positifs par consommation du glucose
par les muscles),
Crise stoppée par l’administration de sucre par voie orale.
Le diagnostic différentiel se fait avec les autres causes de crises convulsives (intra- et extracrâniennes), et toutes les causes d’hypoglycémie (hypocorticisme, hypoglycémie secondaire à la
crise, maladie de surcharge).
Il peut être utile de calculer le rapport insuline/glucose pour diagnostiquer un insulinome. Pour cela,
on met l’animal à jeûn, et on attend que la glycémie descende en-dessous de 0,6g/L. On réalise alors
une prise de sang pour mesurer l’insulinémie, puis on calcule le rapport
. S’il est supérieur
à 7, c’est en faveur d’un insulinome. Il convient également dans ce cas de réaliser une échographie
abdominale.
Traitement
On administre du sucre par voie orale au moment des crises convulsives. On augmente la ration
alimentaire, on fractionne les repas (2-3 repas par jour).
En cas d’insulinome, on augmente l’insulinorésistance avec des corticoïdes (prednisolone 0,25mg/kg
matin et soir), on prévoit un traitement chirurgical après un bilan d’extension.
Pronostic
Il est variable en fonction de l’étiologie. Attention au piège de l’hypoglycémie provoquée par les
convulsions !
Diabète sucré des carnivores domestiques
La digestion et, la glycogénolyse hépatique et la néoglucogénèse fournissent du glucose, ce qui
augmente la glycémie. L’hyperglycémie stimule les cellules β des îlots de Langerhans du pancréas, qui
produisent de l’insuline. Cette hormone hypoglycémiante active l’entrée de glucose dans les cellules
musculaires et les adipocytes. Par contre, les cellules du système nerveux central n’ont pas besoin de
la liaison insuline-récepteur pour externaliser le transporteur, et sont en équilibre avec le sang pour
le glucose.
Physiopathologie
Il existe deux types de diabètes sucrés :
-
Le diabète sucré insulino-dépendant, qui est le plus fréquent chez les carnivores ; les cellules
β ne sécrètent pas suffisamment d’insuline, il n’y a pas d’internalisation de glucose par les
cellules périphériques, qui ne reconstituent pas leurs réserves énergétiques. En
conséquence, la lipolyse augmente et les synthèses protéiques diminuent. Les cellules
hépatiques continuent de produire du glucose, mais elles ne peuvent pas l’internaliser, donc
produire du glycogène : elles aggravent l’hyperglycémie.
-
Le diabète sucré insulino-résistant, ou diabète gras. Il est plus fréquent chez l’homme que
chez l’animal, et est dû à une diminution du nombre de récepteurs à l’insuline (en raison de
l’obésité, de corticoïdes, de progestérone…). Il peut évoluer vers un diabète sucré insulinodépendant lorsque les cellules β sont épuisées.
Le diabète sucré à des répercussions sur le fonctionnement rénal : à partir d’une glycémie >1,8g/L,
les capacités de réabsorption des cellules tubulaires rénales sont dépassées, et une glycosurie se met
en place. En raison du fort pouvoir osmotique du glucose, se met en place une diurèse osmotique et
une PUPD à densité urinaire normale ou augmentée.
Chez le chat, l’hyperglycémie provoque également une sécrétion de substance amyloïde par les
cellules β, qui s’auto-intoxiquent : l’hyperglycémie prolongée provoque une insulinopénie.
L’hyperglycémie doit donc être prise en charge précocement chez le chat, et un diabète sucré peut
être réversible dans cette espèce, s’il découle de ce mécanisme.
Epidémiologie
Le diabète sucré apparaît chez l’animal vieillissant, pour les chiens entre 4 et 14 ans (pic à 7-9 ans),
pour les chats, à partir de 6 ans. Le diabète congénital est rare.
Chez le chien, il existe une nette prédisposition des femelles, car la progestéronémie durable est à
l’origine d’une insulinorésistance. Certaines races sont prédisposées : Golden Retriever, beaucoup de
petites races.
Chez le chat, les mâles castrés ou connaissant des problèmes dermatologiques traités aux corticoïdes
sont plus à risque de développer un diabète sucré.
Il existe également des facteurs favorisant l’apparition du diabète : phase lutéale chez la chienne,
hypercorticisme intercurrent (insulinorésistance), infections intercurrentes.
Etude clinique
Chez le chien, le diabète sucré se caractérise par une PUPD brutale, du jour au lendemain, avec une
densité augmentée ou normale. Il y a également une augmentation de l’appétit (les cellules des
centres orexigènes sont en déficit de glucose), un amaigrissement marqué dû à la lipolyse, une
cataracte d’apparition brutale liée à l’accumulation de fructose dans le cristallin, et des infections
intercurrentes : glycation des anticorps, ITU…
Chez le chat, il est souvent difficile d’objectiver la PUPD (mictions répétées ou inappropriées), mais
on observe une baisse de l’état général, un poil sale, une polyphagie et un amaigrissement. Des
troubles neurologiques et des problèmes de tendons provoquent une plantigradie.
Diagnostic
Face à un tableau clinique de polyphagie avec amaigrissement associée à une PUPD, il faut mettre en
évidence la glycosurie par bandelette urinaire.
Cette glycosurie peut également être d’origine rénale, c’est pourquoi il faut également mesurer la
glycémie sur l’animal à jeun. L’association glycosurie + hyperglycémie [VU : 3,7 à 8,2 mmol/l] à jeun
est diagnostique du diabète sucré chez le chien.
Chez le chat, l’hyperglycémie [VU : 4,7 à 11,0 mmol/L] peut également être liée au stress : on réalise
également un dosage du fructosamine, qui reflète l’hyperglycémie des 2 à 3 dernières semaines.
On réalise également un examen cytobactériologique urinaire (ECBU), car une ITU est associée dans
plus de 50% des cas, et on recherche les foyers infectieux pour prescrire une antibiothérapie ciblée.
Pour cela, on peut effectuer un bilan biologique : NF et protéines totales (augmentation des cellules
inflammatoires en cas de foyer infectieux), PAL et ALAT augmentées en cas de stéatose hépatique
(fréquente), Créatinine pour suivre une néphropathie diabétique ou une pyélonéphrite,
ionogramme : hyponatrémie (fuite de sodium en compensation de l’hyperosmolarité sanguine),
hyperkaliémie (car l’internalisation du potassium est aussi insulinodépendante).
Le diagnostic différentiel inclut les autres causes de PUPD, la glycosurie d’origine rénale, les
hyperglycémies post-prandiales ou de stress (chat surtout).
Il faut ensuite rechercher les causes favorisantes : pyomètre, dioestrus, médicaments diabétogènes
(corticoïdes).
Pour différencier les types I et II, on réalise un dosage de l’insulinémie AVANT la mise en place du
traitement, et chez le chien uniquement (en raison de l’insulopénie secondaire chez le chat). Il est
possible de congeler le sang pendant 2 mois pour le conserver avant cet examen.
Traitement
Une bonne observance est conditionnée par des explications détaillées et persuasives.
Le traitement est d’abord hygiénique :
-
Un régime strict, sans à-côtés, adapté aux apports d’insuline, riche en fibres, et à heures
fixes.
Des efforts réguliers, avec un apport de glucide adapté : régime particulier et doses d’insuline
particulières pour les journées de chasse par exemple. Il faut apprendre au propriétaire à
repérer les signes d’hypoglycémie (crises convulsives), et à y réagir (sucre par voie orale).
Il faut également traiter les causes favorisantes d’insulinorésistance : stérilisation des femelles après
stabilisation en anoestrus ; traitement de toutes les infections, même subcliniques ; exploration des
autres fonctions hormonales après stabilisation du diabète sucré (Cushing).
Enfin, on met en place une insulinothérapie. Pour cela, sont disponilbes deux types d’insuline :
l’insuline vétérinaire issue du porc (CANINSULIN à 40 UI/mL) et l’insuline humaine produite in vitro
(100 UI/mL).
Chez le chien, on peut utiliser les deux :
-
-
Le CANINSULIN est constitué de 30% d’insuline rapide et de 70% de polymères à action
longue. La posologie recommandée est de 0,5UI/kg le matin et 0,25UI/kg le soir, à heure fixe,
au moment des repas.
Insuline humaine : 0,5UI/kg matin et soir.
Chez le chat, on utilise le CANINSULIN à 0,25 à 0,5UI/kg matin et soir. L’aliment peut rester en libre
service.
Attention, si l’animal ne mange pas, il faut réduire les doses d’insuline !
La mise en œuvre d’une insulinothérapie doit s’accompagner de nombreux conseils aux
propriétaires :
-
Sur le mode de conservation : au froid,
Sur la mise en suspension : obligatoire mais délicate, sous peine d’obtenir 100% de forme
rapide,
Sur le site d’injection : préférer le thorax en changeant de côte.
Sur la surveillance : quantité d’eau et de nourriture qui doivent diminuer.
Il faut parvenir à dédramatiser les injections.
Le premier contrôle se fait après 15 jours de traitement. On réalise à cette occasion une courbe de
glycémie : le repas et l’injection doivent être donnés juste avant de venir à la consultation. L’objectif
est que la glycémie reste entre 5,5 et 11 mmol/L au cours de la journée.
-
Si la glycémie dépasse 14 mmol/L c’est que la dose d’insuline est trop faible.
Si la dose est trop forte, l’animal présente d’abord une hypoglycémie brutale (<5,5mmol/L)
puis une rapide hyperglycémie (libération d’hormones hyperglycémiantes, ou effet
Stomogyi).
On réalise alors des ajustements par incrémentation de 10% de la dose, à 10 ou 15j d’intervalle, pour
obtenir un nadir (minimum) à 5,5mmol/L.
Les échecs thérapeutiques découlent de problèmes techniques (conservation, mauvaise réalisation
des injections) ou de l’insulinorésistance.
La consultation de suivi doit comprendre un debriefing du propriétaire quant à l’état général de
l’animal, la compliance du traitement, un examen clinique complet et une cytologie urinaire, une
surveillance du poids et de la quantité d’eau bue. Après la stabilisation, il faut réaliser une courbe de
glycémie ou un dosage de la fructosamine une fois par an.
Complications
Le diabète sucré peut se compliquer d’une cataracte chez le chien : elle est d’apparition brutale,
massive et classique. Inversement, l’apparition d’une cataracte doit motiver une exploration de
diabète sucré.
Il peut également se compliquer d’une rétinopathie (anévrisme et hémorragie rétinienne) et d’une
néphropathie (glomérulonéphrite membraneuse, glomérulosclérose) diabétiques, bien que leur
apparition soit plus rare chez l’animal que chez l’homme. Parfois, peut se déclarer une neuropathie
diabétique (ischémie nerveuse, modifications axonales à l’origine de faiblesse, d’anomalie de
posture, de plantigrandie chez le chat).
Diabète sucré acido-cétosique
Pathogénie
L’insulinopénie entraîne :
-
-
Une hyperglycémie avec PUPD, pertes en eau et électrolytes (K+, Na+), aboutissant à une
déshydratation et à une hypovolémie auto-aggravées par l’insuffisance rénale pré-rénale et
le choc.
Une augmentation de la lipolyse, donc une libération d’acides gras libres et de corps
cétoniques, ce qui concourt à l’installation d’une acidose aggravée par le stress métabolique
et les catécholamines liées à l’hypovolémie.
Etude clinique
L’animal est anorexique, abattu, déshydraté. Il présente des vomissements, de la diarrhée. Il peut
être en état de choc.
Les examens complémentaires révèlent une glycosurie et une hyperglycémie souvent marquées, une
cétonurie (qui peut également signer un jeûne durable), une hyponatrémie, et une acidose majeure
(HCO3- < 11mEq/mL).
Traitement
-
Réanimation : perfusion pour rétablir l’équilibre hydroélectrolytique et réhydrater. Il faut
aussi gérer les effets secondaires : vomissements (métoclopramide)…
Rétablissement des voies métaboliques classiques : apport d’insuline pour diminuer la
lipolyse, réalimentation…
Insulinothérapie :
o Au départ, insuline rapide 0,2UI/kg par voie IM.
o Ensuite, mesure de la glycémie toutes les heures, et adaptation de la dose : on vise
une diminution de 1g/L/h. Si c’est le cas, 0,1UI/kg après 1h. Si c’est plus, 0,05UI/kg.
Une diminution trop rapide peut entraîner un œdème cérébral.
o Lorsque la glycémie est inférieure à 16,5mmol/L, on passe à un relais sous-cutané.
Il est inutile de suivre la diminution des corps cétoniques, qui persistent 12 à 24h et n’empêchent pas
l’animal de se rétablir.
Complications
Le diabète sucré acido-cétosique étant déjà une complication du diabète sucré simple, ses
complications sont les mêmes.
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