III. Prise en charge.
Quand traiter la spasticité ?
- la spasticité ne doit être traitée que si elle occasionne une gène fonctionnelle.
- Il est donc fondamental de distinguer :
La spasticité nuisible justiciable d’un traitement.
Et la spasticité utile qu’il faut respecter.
Comment traiter la spasticité ?
- dans tous les cas, il faut au préalable rechercher et traiter les épines irritatives : on désigne sous ce vocable, l’ensemble
des stimuli nociceptifs susceptibles d’activer les afférents de l’arc réflexe et d’entraîner en retour une augmentation du
tonus musculaire (réflexe d’étirement). En d’autres termes, ce sont toutes les stimulations qui seraient douloureuses si
la sensibilité existait. Ces épines irritatives peuvent être d’origine :
urinaire : rétention (globe vésicale), infection, lithiase,…
digestif : fécalome,…
cutanée : escarre, ongle incarné,…
vasculaire : phlébite,…
osseuse : fracture,…
….
- le traitement de première intention fait appel aux moyens physiques et aux médicaments per os (par voie orale).
Les traitements physiques : posture et étirement des chaînes spastiques, méthodes neuromotrices (Bobath,…),
cryothérapie, stimulation électrique, mobilisation passive.
Les médicaments per os :
o Le bactofène (lioresal) :
Agit au niveau médullaire.
Antispastique de première intention.
o Le dantrolène sodique (dantrium) :
Agit en périphérique (sur le muscle strié).
Effets indésirables hépatiques ++.
o Les benzodiazépines (Rivotril, valium,…) :
Agissent au niveau central.
Effets indésirables de type somnolence.
- le traitement de deuxième intention dépend bien sur de l’intensité mais aussi de la répartition topographique de la
spasticité.
Si la spasticité est localisée, on peut utilisée soit de la toxine botulinique soit des neurotomies fasciculaires.
Si la spasticité est diffuse, elle peut être traitée par le baclofène intrathécal et les radicotomies.
La toxine botulique :
o agit en bloquant la libération d’acétylcholine au niveau de la plaque motrice ce qui inhibe la contraction
musculaire.
o Injection intra musculaire.
o Début de l’effet après 3 à 4 jours : effet maximal obtenu en 15 jours, 3 semaines, durée totale de 2 à 3
mois.
Les neurotomies fasciculaires :
o Peuvent être réalisées sur différents nerfs périphériques selon le schéma spastique que l’on cherche à
réduire (surtout sur les SPI).
o Intervention sous AG.
o Caractère irréversible : ne se conçoit que pour pérenniser l’effet de la toxine si celle-ci est efficace.
Le baclofène intra thécal :
o Après un ou plusieurs tests effectués par ponction lombaire.
o Implantation en sous cutanée de la pompe reliée par un cathéter aux espaces sous arachnoïdiens.
o Produit délivré directement à proximité de son site d’action ce qui permet d’optimiser l’efficacité et de
réduire considérablement les doses.
o Remplissage de la pompe tous les 2 à 4 mois.
Les radicotomies :
o Section des racines postérieures réalisées aux différents étages médullaires.
o Traitement à ne proposer qu’en dernière intention en raison de nombreux effets indésirables notamment
sur la fonction vésico sphinctérienne et sur la sensibilité.