démocratie athénienne soutenue par les sophistes. La pensée grecque qui nait avec
Socrate critique la démocratie dans sa version athénienne. La plupart des écrits
sophistiques et présocratiques sont détruits, sans doute au cours de l’incendie de la
bibliothèque d’Alexandrie. Mais cette pensée n’a pas de grand penseur qui l’aurait porté.
Bien souvent, on parle contre la pensée sophiste. Cependant, ces auteurs semblent
vraiment nous dire la quintessence de la pensée grecque. De plus, ils la poussent jusqu’à
son point ultime : ils se moquent des dieux, en les considérant comme des farceurs sur
qui on ne peut jamais compter, des superstitions, des cérémonies où le peuple semble
instrumentaliser : ils évacuent toute question métaphysique et spirituelle : « l’homme est
la mesure de toute chose ». La question d’une vie après la mort n’est pas considérée
comme philosophique. L’Homme ne peut pas concevoir l’éternité vu la brièveté de son
passage sur terre. La vie quotidienne dans la cité est bien plus importante, du comment
manger au comment la cité politique fonctionne. Sur le terrain politique, les sophistes
déclarent que « tout homme âgé de plus de 18 ans a une vocation naturelle à gouverner la
cité ». Ils n’ont pas le temps de trop théoriser cependant, puisqu’ils sont en même temps
les réels acteurs de la vie de la cité. Cette mentalité démocratique résulte des institutions
athéniennes. Les institutions démocratiques athéniennes ne sont qu’un aménagement
des institutions politiques communément répandues en Grèce. La plupart du temps, le
gouvernement de la cité repose sur une Assemblée politique (expression de la
communauté des citoyens), appelée à Athènes l’ecclesia – assemblée du peuple ; une
institution de gouvernement qui va mettre en forme et exécuter la loi, les magistrats ; les
tribunaux (à Athènes, constitution de jurys).
L’ecclesia est l’assemblée du peuple où se réunissent tous les citoyens. A l’ecclesia, le
citoyen va pouvoir librement s’installer et prendre la parole. L’ecclesia semble aussi peu
organiser que possible. Un magistrat fixe un ordre du jour et essaie de répartir le temps
de parole, mais ceci peut être facilement bouleversé. Le vote se fait par l’ensemble des
citoyens quelque soit la question. Les décisions se prennent à la majorité. C’est le plus
grand nombre qui détermine le vote. On voit bien ainsi que la démocratie est le
gouvernement du plus grand nombre. La minorité doit accepter comme loi de la cité le
vote majoritaire. La parole est donnée à celui qui demande la parole, et pas forcément à
celui qui a quelque chose à dire, ce que critiquera Platon. L’ecclesia est très rapidement
difficile à maitriser, et les attitudes seront vite éloignées du principe démocratique de
base. Les sophistes expliquent alors que la parole a énormément de poids, elle influe sur
le vote : l’art du débat est extrêmement important pour la démocratie. Il suffirait alors
de bien parler pour être un grand politique. Platon se scandalisera et les traitera de
démagogues abusant le peuple
Les magistrats : plus la cité est importante, plus elle s’organise administrativement, plus
le nombre de magistrats est important. Aujourd’hui nous fondons les critères
démocratiques notamment sur le mode de désignation des responsables politiques, dans
notre cas l’élection. Pour Athènes, c’est antidémocratique car les citoyens n’ont pas à
déléguer leur souveraineté à des magistrats ou à qui que ce soit. L’élection élimine les
citoyens pour choisir le meilleur, ce qui n’est pas démocratique. On tire donc au sort les
magistrats : les sophistes revendiquent la loi du hasard, la plus égalitaire et donc la plus
démocratique. La loi du hasard s’exerce dans le cadre des citoyens. Le pouvoir est
distribué entre les mains des citoyens par un mécanisme de rotation rapide du pouvoir.
La plupart des magistratures sont exercées pendant une année. Le magistrat, dans son
domaine de compétence, exerce pleinement ses pouvoirs pendant cette année. Les
magistratures militaires répondent à d’autres impératifs et dépassent une année de