les bases immunologiques de la vaccination

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CARTERON-LARTIGUE
Steph & Chloé
VACCINOLOGIE
21/04/2009
14h00-15h00
S. Boulier
LES BASES IMMUNOLOGIQUES DE LA VACCINATION
Rappel : Le premier vaccin découvert est la vaccine (vaccin contre la variole) produit à partir de
Poxvirus bovin après avoir constaté que les agriculteurs en contact avec des bovins infectés au
Poxvirus étaient moins sensibles à la variole.
Depuis, les règles de production d’un vaccin ont beaucoup changées. Actuellement, un vaccin doit
regrouper deux qualités indispensables : efficacité et inocuité (l’idéal étant 0 effets secondaires).
L’objectif de la vaccination peut se voir à deux niveaux : une protection individuelle ou d’une
population exposée à un risque infectieux.
Le terme de vaccin regroupe toutes les préparations destinées à stimuler activement l’immunité
d’un individu afin qu’il développe une réponse immunitaire efficace quand il rencontrera l’agent
pathogène.
En fonction du vaccin utilisé on définit différents niveaux de protection :
 99% des vaccins ne protègent pas contre l’infection. Il est très rare d’avoir un vaccin
suffisamment efficace pour empécher l’infection. Dans ce cas, comme il y a infection, il y a
potentiellement excrétion de l'agent pathogène donc le risque épidémiologique persiste.
 Dans la grande majorité des cas le vaccin protège contre les symptômes et ne fait que
limiter la multiplication de l’agent pathogène. L’animal sera capable d’excréter l’agent
pathogène.
 Dans certains cas encore, le vaccin évitera uniquement l’apparition des formes les plus
graves liées à l’infection. Dans ce cas aussi l’animal excrète l’agent pathogène.
Exemple : le vaccin contre la tuberculose utilisé chez l’homme protège contre les formes graves de
tuberculose (tuberculose méningée ou osseuse) et pas contre la tuberculose pulmonaire.
En médecine véto, le vaccin contre la piroplasmose du chien protège uniquement contre les formes
rénales de piro.
Le vétérinaire praticien doit être capable de reconnaitre ces différents types de vaccins pour ne
pas exclure une maladie du différentiel sous prétexte que l’animal est bien vacciné mais aussi pour
prévenir le propriétaire des limites de protection du vaccin utilisé. Pour la majorité des
propriétaires, toute vaccination est synonyme de protection totale.
Il devra, aussi, être attentif au fait que lors de la mise en place d’une campagne de vaccination, il
est utile de vacciner seulement les animaux exposés au risque infectieux.
I.
Le principe de base de la vaccination
Il est bon de rappeler que le système immunitaire est spécifique (il adapte sa réponse à l’antigène
présent) et a de la mémoire. Cette réponse mémoire est plus rapide et plus efficace que la
réponse primaire. Ce sont ces caractéristiques de la réponse mémoire que l’on met à profit lors de
la vaccination : le système immunitaire va bloquer la dissémination de l’agent pathogène dans
Vaccinologie –Les bases immunologiques de la vaccination – page 110
l’organisme. Sans la mémoire, la réponse prendrait 3 semaines à se mettre en place et aura laissé
tout le temps nécessaire au pathogène pour se propager.
II.
L’induction d’une réponse vaccinale protectrice
Il faut répondre à un certains nombres de question pour savoir si l’on peut développer un vaccin :
Une réponse protectrice naturelle existe-t-elle contre l’agent pathogène dont on veut faire le
vaccin ?
Il existe deux types d’infections :
 Les infections aiguës :
- Si elles sont associées à la mort de l’individu, cela signe souvent le fait que la
multiplication de l’agent pathogène est trop rapide pour que la mise en place de la
réponse immunitaire. Ca ne veut pas forcément dire qu’il n’y a pas eu de réponse
immunitaire, seulement elle a été trop faible. On peut développer un vaccin dans
ce genre de cas, car la réponse immunitaire est efficace mais trop tardive.

-
Si elles sont associées à la guérison de l’animal dans certains cas, cela montre que
le système immunitaire est apte à combattre l’infection. On peut donc envisager
aussi de produire un vaccin dans ce genre de cas.
 Les infections chroniques et/ou latentes :
L’agent pathogène est dans ce cas capable de s’installer dans l’organisme et de s’y maintenir alors
que la réponse immunitaire a eu le temps de se mettre en place. Il est donc en général plus dur de
mettre en place un vaccin car l'agent pathogène échappe au système immunitaire.
Il faut aussi évaluer la durée de la mémoire immunitaire pour valider l’utilisation et l’efficacité
d’un vaccin. Elle est variable en fonction de l'antigène.
Exemple : la rougeole induit une immunité à vie, le vaccin se justifie donc dans ce genre de cas.
Pour les gastro (ou la piro), l’immunité qui se met en place est de courte durée, ceci complique
donc la mise au point d’un vaccin efficace sur plusieurs mois(on choppe la gastro tous les 3 mois,
yeepi).
Pour améliorer l’efficacité des vaccins, il est indispensable d’isoler les facteurs de virulence des
micro-organismes et la connaissance de ces facteurs devient de plus en plus nécessaire pour
l’élaboration des vaccins du futur.
Remarque : Pourquoi les labos délaissent les vaccins anti-viraux au profit des vaccins antibactériens ?
Les vaccins anti-viraux sont encore les plus nombreux et ont été les premiers développés parce
qu’ils étaient la seule solution pour se protéger des virus. A l’inverse, les antibiotiques très efficaces
dans la lutte contre les bactéries, sont responsables du faible nombre de vaccins anti-bactérien. Il
faut noter que ces dernières années avec l’augmentation des antibiorésistances, les industries
pharmaceutiques ont retrouvé un intérêt à développer ce type de vaccin.
Quels sont les antigènes cibles de la réponse protectrice ?
Il existe aussi deux cas de figure :

Vaccinologie –Les bases immunologiques de la vaccination – page 210
 Soit l’antigène est connu
Exemple : le vaccin anti-tétanique dont la cible est la toxine tétanique
Le vaccin contre la grippe, où les anticorps dirigés contre l’hemaglutinine et la
neuraminidase sont les anticorps neutralisants. Ce qui n’est pas sans poser de problèmes puisque
ces Ag connaissent une très grande variabilité.
Dans ce cas, on peut produire des vaccins.
 Soit l’antigène est inconnu
Pour certains, on a quand même réussi à developper des vaccins. Ce sont tous des vaccins vivants
atténués.
Exemple : la vaccine obtenue de façon empirique ou encore des vaccins contre la maladie de Carré
et la Parvovirose.
Pour les autres, on n'a pas réussi à developper de vaccin, et ceci est particulièrement vrai pour les
vaccins anti-parasitaires.
Exemple de la réponse humorale anti-trypanosomes
Il existe deux types d’antigènes : variants et invariants.
Les antigènes variants (comme le VSG = Variable Surface Glycoprotéine, plus de 1000 variants
différents) ont des anticorps protecteurs, qui permettent l’élimination du parasite et limitent sa
multiplication. Vu leur variabilité, ces antigènes sont aussi responsables de l’échappement à la
réponse immunitaire de l’hôte. Il est donc impossible de mettre en place un vaccin car ils sont trop
variables et nombreux, pourtant c'est bien contre ces protéines qu'il faut agir. Les antigènes
invariants sont plus ou moins accessibles pour le système immunitaire. Il sont nombreux : protéines
de structure, transporteurs…Mais les vaccins les utilisant sont inefficaces.
On s’est interessé alors aux facteurs de virulence qui sont responsables des signes cliniques chez
l’animal. Les vaccins développés consistent à induire une réponse immunitaire humorale contre
ces facteurs mais n’empèchent pas l’infection mais améliorent grandement le score clinique de
l’animal en cas de contraction de la maladie.

Quel type de réponse immunitaire induire ?
 Th-1 si la multiplication est intracellulaire avec production de cellules cytotoxiques =
réponse cellulaire.
 Th-2 si la multiplication est extracellulaire avec production d’anticorps = réponse
humorale.
Remarque : Depuis quelques années on s’intéresse à la réponse Th-17 qui se met en place dans
certaines pathologies lors d’infections chroniques.
 Il faut savoir si on veut la production de cellules cytotoxiques ou d’anticorps.
Il faut connaitre le type de cytokines induites : IFNγ (Th-1), IL-4 (Th-2), IL-5 (réponse
mucosale).
Il faut garder en tête que le système immunitaire ne peut pas faire au même endroit et au même
moment une réponse th-1 et th-2 car les cytokines induites par la réponse th-1 inhibent les
cytokines induites par la réponse th-2 et vice-versa.
Lors d’erreur d’orientation du système immunitaire, cela induit une immunodéficience plus ou
moins associée à une immunopathologie, il faut donc toujours se demander si l’agent est intra ou
extra-cellulaire pour savoir quelle réponse induire.
Vaccinologie –Les bases immunologiques de la vaccination – page 310
Les vaccins inactivés restent à l’extérieur de la cellule, ils sont donc efficace pour des agents qui
ont une multiplication extracellulaire soit un réponse Th-2 induite.
Les vaccins atténués sont efficaces contre les agents qui pénètrent dans la cellule, et induisent
une réponse Th-1. (La majorité des pathogènes dont on a pas trouvé de vaccin sont dans ce cas.)
Remarque : il est souvent délicat de produire des vaccins atténués (soit la souche est trop atténuée
soit pas assez) et pourtant c’est la majorité des agents contre lesquels on veut lutter.

Quel profil immunologique et quels effecteurs pour cette réponse ?
Exemple de l’Herpès virus Canin de type 1 qui pose beaucoup de problème en élevage
(mortinatalité, mortalité des chiots avant le sevrage). L’objectif de la vaccination n’est pas de
protéger l’adulte (car asymtomatique et latent chez l’adulte) mais de protéger les chiots entre la
naissance et le sevrage.
Le système immunitaire des chiots est très inefficace donc ce n’est pas eux que l’on peut vacciner.
L’immunité utilisée est l’immunité passive transmise par la mère aux petits via le colostrum. Il faut
donc une concentration maximale d’anticorps maternels dans le colostrum. On veut une réponse
humorale car seul les anticorps sont capables de passer la barrière digestive. Les Ac protègent
contre les signes cliniques. Si le taux d'Ac est suffisant, il n'y a pas besoin de cellules cytotoxiques.
On vaccine les femelles gravides (et pas gestantes bordeeeeel) avant les chaleurs et 10 jours avant
la mise bas. Un vaccin inactivé suffit pour induire un réponse humorale et le vaccin utilisé est un
vaccin composés de sous-unités virales.
Remarque : de manière générale, les vaccins vivants atténués sont rarement utilisables chez les
femelles gravides car trop dangereux.
Autre exemple de la vaccination contre FeLV : La problématique est différente, on veut protéger
les adultes contre l'infection. L'agent pathogène est un rétrovirus qui entraine un infection
chronique avec une évolution lente. L'expression clinique est très variable. On ne sait pas atténuer
Vaccinologie –Les bases immunologiques de la vaccination – page 410
suffisamment les rétrovirus donc on a utilisé des vaccins inactivés mais l'efficacité est très limitée.
On a donc examiné la réponse qui était efficace contre l'infection.
Il existe différents cas de figure:
- profil avirémique: les animaux sont naturellement résistants. Il y a une réplication virale locale
puis élimination du virus. Les cellules cytotoxiques apparaissent très précocément (7 jours après
l'infection) mais on ne sait pas combien de temps elles persistent. La réponse humorale est
classique avec apparition des Ac environ un mois après l'infection et persistance toute la vie.
- profil virémie transitoire: la virémie est de faible intensité et de courte durée. Le chat élimine
aussi rapidement le virus. Les cellules cytotoxiques apparaissent aussi précocément (vers le 7ème
jour) mais n'empêchent pas la virémie (14-42j). La réponse humorale est en revanche un peu plus
tardive entre 28 et 42 jours.
- profil virémie persistante: la réponse cytotoxique est beaucoup plus tardive ainsi que la réponse
humorale ce qui laisse le temps au virus de se disseminer. L'installation du virus est définitive avec
l'atteinte des noeuds lymphatiques.
On peut ainsi émettre l'hypothèse que pour avoir une vraie réponse protectrice il faut qu'il y ait
une combinaison de la réponse humorale et cytotoxique.La réponse cytotoxique permet de
limiter la réplication précocément. La production d'Ac, même tardive devrait permettre de
maintenir le virus en latence. On sait en plus que les Ac colostraux seuls semblent avoir un effet
protecteur très important contre l'infection alors qu’il s’agit d’une réponse uniquement humorale.
Les nouveaux vaccins induisent une réponse cytotoxique mais quasiment pas associée à une
production d'Ac. Ils ne protègent donc pas contre l'infection mais à priori la charge virale sera très
faible donc les animaux porteurs latents n'auront pas de signes cliniques. Attention, que ce soit les
anciens ou nouveaux vaccins, si l'animal est déjà infecté, la vaccination n'aura pas d'influence sur
l'apparition des symptômes.
Quelles sont les cytokines dont on a besoin pour protéger l'individu ?
Il existe plus de 50 cytokines.Pour chaque micro-organisme il y en a une qui sera la mieux adaptée.

Exemple : contre la tuberculose il faut obtenir des cellules qui produisent une grande quantité
d'IFNγ pour avoir une bonne réponse protectrice.
En fonction du niveau de la réponse immunitaire que l'on va être capable d'induire, on aura ou
non une protection contre l'infection ou une protection contre les signes cliniques graves.
Comment obtenir la bonne réponse immunitaire ?
Dans de nombreux cas, on a besoin d'une réponse Th-1 (intracellulaire, cytotoxique) et on ne sait
pas induire cette réponse sans utiliser de vaccins vivants atténués.
Il y a deux grandes voies pour contourner ce problème:
- la combinaison de vaccins de nouvelle génération induisant une réponse immunitaire mixte
- l'optimisation maximale des adjuvants qui ont un rôle majeur.

En fonction des vaccins, la réponse immunitaire va se mettre en place plus ou moins vite. On
cherche à produire des vaccins qui entrainent une réponse le plus rapidement possible et les
adjuvants ont un rôle très importants.
Exemple : Le vaccin actuel anti-grippal n’est pas assez rapide pour contenir la prochaine pandémie
de grippe. D’où l’intérêt de trouver des vaccins induisant une réponse immunitaire toujours plus
rapide.
Vaccinologie –Les bases immunologiques de la vaccination – page 510
Dridri et Raraph
Laxa et Tif (surnommés Steh et Chloé)
Vaccinologie
21/04/09
15h-16h
Séverine
 Les adjuvants
 Définition : ce sont des substances qui, utilisées en association avec l’antigène, induisent
une réponse immunitaire plus forte que lorsque l’antigène est utilisé seul.
 Nécessité des adjuvants : On utilise et on développe de plus en plus de nouveaux vaccins
peu immunogènes (inactivés, sous-unités, recombinants…), or le but de la vaccination est
d’imiter au maximum la réponse induite par l’infection naturelle. Les antigènes inertes ne
sont pas suffisamment immunogènes pour induire une réponse immunitaire protectrice,
d’où la nécessité de ces adjuvants.
L’utilisation d’adjuvant permet de recréer toute la série de signaux émis avant la réponse
immunitaire (comme la libération de cytokines par exemple) lors d’une infection naturelle,
ces signaux n’existant pas avec des vaccins sans adjuvants.
Cependant, les adjuvants ont très mauvaise réputation : par exemple, les sels d’aluminium
(adjuvants les plus couramment utilisés) provoqueraient la maladie d’Alzheimer chez
l’Homme, des fibrosarcomes chez le chat.
 Difficulté d’utilisation des ces adjuvants : ils peuvent entraîner une réponse locale comme
des abcès, une nécrose ou une hypersensibilité au point d'injection, et systémique comme
de la fièvre (car les cytokines sont pyrétiques). Certains effets secondaires sont considérés
comme acceptables, d'autres non. Certains adjuvants ont été reconnus comme
cancérigènes, ils ont évidemment été retirés du marché.
Ceci limite ainsi les recherches sur les adjuvants. Il s'agit donc de trouver un bon
compromis bénéfice/risque et efficacité/toxicité dans l’utilisation des adjuvants.
-
-
-
-
 Mode d’action potentiel des adjuvants : le but des adjuvants est d’améliorer
qualitativement et quantitativement toutes les étapes de la réponse immunitaire.
Pour cela :
Ils peuvent améliorer l’immunogénicité de l’antigène soit en favorisant la migration de l’Ag
dans les formations lymphoïdes (adjuvants huileux), soit en facilitant la phagocytose par les
cellules présentatrices d’Ag (CPA). Ceci est important lorsque l’on a un Ag n’induisant qu’une
faible réponse immunitaire.
Si l’on veut une réponse immunitaire spécifique efficace, l’Ag doit persister longtemps dans
l’organisme. Les adjuvants vont donc augmenter la vitesse de mise en place de la réponse
immunitaire ainsi que la durée de vie de l’antigène. Ceci est utile lorsque l’on injecte un vaccin
inactivé qui est rapidement dégradé par les granulocytes neutrophiles avant la phagocytose.
Ils peuvent aussi augmenter la qualité de la réponse humorale, en modifiant l’isotype ou bien
en améliorant l’avidité et la spécificité des anticorps. Ils ont donc une action sur les
lymphocytes B.
Ils peuvent stimuler la réponse cytotoxique (LT).
Ils peuvent induire une réponse immunitaire correcte avec une dose d’antigène moins
importante, ce qui diminue le coût de production des vaccins (ce qui coûte le plus cher dans un
vaccin c’est l’antigène et non l’adjuvant). Cela peut aussi être intéressant pour l’individu
Vaccinologie –Les bases immunologiques de la vaccination – page 610
-
vacciné car cela limite le nombre d’injections pour une primo vaccination (plus grand confort
du patient, moins de contraintes pour le proprio mais aussi moins de boulot pour les piqueurs...)
En médecine vétérinaire (controversé en médecine humaine), ils peuvent améliorer l’efficacité
des vaccins plurivalents en limitant la compétition antigénique. Dans les recherches actuelles,
on cherche à limiter au maximum les interférences et les compétitions entre valences dans les
vaccins plurivalents.
Remarque : il vaut mieux éviter de mélanger vaccins inactivés et vaccins atténués.
 Principaux adjuvants utilisés en médecine vétérinaire des chiens : il faut savoir qu’il est
très rare que les industries donnent les noms et les formules des adjuvants qu’elles utilisent
dans leurs vaccins (alors que ce n’est pas le cas en médecine humaine où tout est
réglementé et doit être déclaré).
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Les plus courants et les plus utilisés sont les sels d’aluminium (seuls adjuvants autorisés en
médecine humaine). Ils créent une trame dans laquelle l’antigène est bloqué, ce qui diminue sa
vitesse de dégradation. L’antigène va donc être une grosse particule et les cellules
présentatrices d’antigènes vont avoir une activité plus importante. De plus, ils induisent une
forte réponse humorale de type Th-2. Ils sont par exemple utilisés pour les vaccins antitétanique et anti-rabique. Mais cela devient plus compliqué lorsqu’on désire une réponse de
type Th-1 puisque les deux sont compétitrices. Attention, ces adjuvants ne sont pas très bien
tolérés chez le chat.
On utilise aussi des émulsions d’eau dans huile ou huile dans eau. Il y a formation d’une pâte
visqueuse au niveau du point d’injection, ce qui augmente la durée de vie de l’antigène et
stimule les CPA ce qui améliore la phagocytose. Il y a tout de même des inconvénients :
l’injection est assez douloureuse et il a un risque d’apparition d’une petite réponse
inflammatoire au point d’injection.
Exemple : Eurican, Corifelin, Fevaxyn pentofel. Ces adjuvants sont bien tolérés chez le chat.
On trouve aussi les saponines, qui sont des savons (responsables du vaccin contre la FCO qui mousse et
qui ressort de la vache). On ne connaît pas leur mode d’action mais même si l’on utilise un vaccin
inactivé, il y a induction d’une forte réponse de type Th-1 et cellules cytotoxiques. Les
saponines sont utilisées pour les agents pathogènes intracellulaires comme les piroplasmes par
exemple.
Cependant, ces adjuvants sont un peu irritants (alors que Trnka, lui, est totalement irritant…).
Le carbopol s’emploie chez le chat et le cheval. Ici, même principe que pour l’eau dans l’huile
ou l’huile dans l’eau : il y a formation d’une résine dans laquelle se trouve l’antigène. Cela limite
la dégradation de l’Ag et favorise la phagocytose, tout en n’étant que peu douloureux.
Enfin, certains vaccins combinent plusieurs adjuvants. C’est le cas du vaccin appelé Fevaxyn
pentofel, mais on n’a pas le nom de ces adjuvants. On sait seulement que l’utilisation de
plusieurs adjuvants permet d’utiliser chaque adjuvant en quantité moindre, ce qui diminue les
effets secondaires liés à chacun.
Sev’ nous conseille donc de bien lire les notices des vaccins qu’on utilise et d’essayer d’avoir des
renseignements précis sur les adjuvants par l’intermédiaire des commerciaux.
 Les adjuvants du futur (tadadaaaaaam) : énormément de recherches sont effectuées dans ce
domaine. On sait comment ils fonctionnent et quels effets ils vont entraîner.

On trouve tout d’abord les cytokines. On a donc le choix entre toute une pléiade de
molécules. Petit rappel : pour qu’un vaccin soit efficace, il faut qu’il y ait une bonne
Vaccinologie –Les bases immunologiques de la vaccination – page 710
présentation antigénique par les CPA et qu’il y ait une bonne induction de la
réponse de type TH-1. On cherche à faire exprimer des cytokines qui orienteraient
correctement la réponse immunitaire suite à la vaccination.

Le 2ème type sont les agonistes des TLR (rappel : les TLR sont exprimés par les CPA
et ont pour rôle d’induire une réponse inflammatoire avec des cytokines et
d’indiquer aux CPA à quel Ag elles ont à faire). Ils sont en grand boom ( et pas que le
vendredi soir) depuis la découverte des TLR.
Les plus prometteurs sont les ligands spécifiques du TLR 9 et du TLR 4 qui entraînent
tous deux une réponse de type Th-1. Ils ont été testés avec succès chez la souris et
sont en cours d’essai chez les bovins. En médecine humaine, le MPL compte parmi
les plus prometteurs. Il augmente de façon considérable l’efficacité vaccinale.
 Exemple de la vaccination contre la grippe équine : (parce que le cheval…) Attention, il ne
s’agit pas des mêmes sérotypes que pour l’Homme ou les oiseaux.
Nous allons comparer l’efficacité de plusieurs vaccins :
 Vaccin inactivé non adjuvé : le virus est chauffé pour être inactivé, il n’y a pas d’adjuvant. Il
y a uniquement une réponse humorale (à IgG). Les anticorps produits disparaissent au bout
de 3 mois et ne peuvent pas activer le complément. Il y a de plus absence de neutralisation
virale in vitro, donc même avant 100 jours, il n’y pas de protection.
Ce vaccin n’est pas suffisamment immunogène.
 Vaccin inactivé adjuvé aluminium (réponse de type Th-2) : on assiste à une réponse
humorale avec des anticorps persistant plus de 6 mois, mais il n’y a toujours pas de
réponse cytotoxique et au final, l'isotype induit est non protecteur puisque moins de 30%
des animaux vaccinés sont protégés.
 Vaccin sous-unité : on utilise l’hémagglutinine (HA) comme antigène et l’ISCOM (=
association de saponines où est pris l’antigène) comme adjuvant. Il y a une réponse
humorale avec des IgGa et des IgGb, mais pas de réponse cytotoxique. Les anticorps sont
de plus détectés pendant 1 an et tant qu’ils sont présents, le cheval est protégé à
quasiment 100%. On a obtenu des isotypes protecteurs.
 Vaccin recombinant : on utilise un Canarypox (non réplicatif chez le cheval et
possiblement non suffisamment immunogène) plus 2 hémagglutinines comme antigènes
(provenant des 2 souches majeures des virus de la grippe, conférant ainsi un spectre de
protection plus large) et du Carbomer 974P (dérivé du carbopol) comme adjuvant. On
assiste à une bonne protection clinique : il y a diminution de l’excrétion virale (donc la
vaccination ne protège pas contre l’infection) et induction d’une forte réponse humorale
contre les hémagglutinines (bons isotypes). Il n’y a par contre pas de réponse cytotoxique
(absence de protéines virales NP et M).
 Le défaut de ces vaccins est qu’ils ne sont pas adaptés à la dérive antigénique que subit le
virus de la grippe quand il passe d’un individu à l’autre.
Remarque : si l’on vaccine avec HA, il faut impérativement mettre à jour le vaccin de veille
sanitaire.
Autre remarque : encore une fois, on ne connait pas exactement la durée de la protection
vaccinale. Le labo recommande un rappel annuel mais Séverine est sceptique.
 Comment définir l’efficacité d’une vaccination ? (on parle de médecine rétrospective)
 Lors de la mise au point du vaccin
Vaccinologie –Les bases immunologiques de la vaccination – page 810
-
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
on peut la définir par l’épreuve virulente : on utilise une population-test dont une moitié est
vaccinée mais pas l’autre. Attention, on travaille sur une population réduite (Beagle de 6mois
à 3ans), ce qui ne reflète pas les conditions naturelles (sanitaire, parasitisme, alimentation...).
De plus, il y a une très grande variabilité liée à la race, à l’âge et à l’état général au sein (cyrille)
d’une même espèce. Ce test est indispensable mais pas suffisant.
De plus, on essaie de limiter ces tests par des tests in vitro (demande sociétale)
recherche et quantification des effecteurs immunitaires.
En général, un vaccin est commercialisé quand il y a eu des résultats intéressants dans ces
conditions et que l’innocuité a été démontrée.
A postériori sur les animaux vaccinés (hors expérimentation).
On tente de créer un réseau de suivi des animaux vaccinés de tout âge, toute race…Ceci est
très difficile à réaliser, il n’y a pas d’harmonisation de tests suffisante. De plus, il faut arriver à
différencier les animaux vaccinés des animaux infectés, ce qui est assez compliqué, on a du
mal à corréler les tests in vitro avec le niveau de protection et enfin la durée de l’immunité
induite n’est jamais évaluée dans sa totalité, elle est souvent sous-estimée.
 Efficacité de la réponse vaccinale :
Elle n’est jamais de 100% car il y toujours des échecs de vaccination, dus à la variabilité
individuelle qui fait que certaines personnes répondent mieux aux vaccins que d’autres.
Ce dont on est sûrs, c’est que le vaccin fonctionne bien si le système immunitaire est efficace. Il
vaut donc mieux éviter de vacciner un animal avec des carences, un parasitisme ou ayant des
surinfections. Au final, on ne vaccine que des animaux en bonne santé.
Remarque : tous les vaccins dont on a parlé jusqu’à présent sont prophylactiques et non
thérapeutiques (vaccin ≠ traitement)
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 Vaccins et effets secondaires :
Vaccination : il est important de bien respecter les protocoles
On ne peut pas nier que les adjuvants ont des effets indésirables : inflammations locales,
fièvres
Effets collatéraux (sortes de légendes sur les vaccins) :
Réactions d’hypersensibilité de type I (c’est rare mais ça existe, comme Trnka…heureusement).
L’animal commence par se gratter, à saliver, puis détresse respiratoire, coma et mort. Dans ces
cas là, il faut essayer de changer de marque de vaccin.
Fibrosarcomes chez le chat (entre les scapulas). Ils reviennent toujours même si on les enlève
et finissent pas tuer l’animal. Comme ils apparaissent dans la zone d’injection des vaccins, on a
pensé qu’ils seraient dus aux sels d’aluminium. Cependant, des études montrent qu’il n’y a pas
de corrélation nette. Par contre, certains chats sont sensibles à certaines réactions
inflammatoires.
Maladies auto-immunes. Exemple : vaccin contre l’hépatite B chez l’homme, on a soupçonné
les vaccins de plein de choses mais des études ont prouvé que ces rumeurs étaient infondées.
Il arrive qu’un vaccin induise une mauvaise réponse immunitaire :
Vaccin RSV : IgE à la place d’IgG
Vaccin VIH : les anticorps faciliteraient la dissémination du virus
Ne pas oublier que la vaccination est un acte biologique. Ce n'est donc jamais anodin!
Vaccinologie –Les bases immunologiques de la vaccination – page 910
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