CARTERON-LARTIGUE Steph & Chloé VACCINOLOGIE 21/04/2009 14h00-15h00 S. Boulier LES BASES IMMUNOLOGIQUES DE LA VACCINATION Rappel : Le premier vaccin découvert est la vaccine (vaccin contre la variole) produit à partir de Poxvirus bovin après avoir constaté que les agriculteurs en contact avec des bovins infectés au Poxvirus étaient moins sensibles à la variole. Depuis, les règles de production d’un vaccin ont beaucoup changées. Actuellement, un vaccin doit regrouper deux qualités indispensables : efficacité et inocuité (l’idéal étant 0 effets secondaires). L’objectif de la vaccination peut se voir à deux niveaux : une protection individuelle ou d’une population exposée à un risque infectieux. Le terme de vaccin regroupe toutes les préparations destinées à stimuler activement l’immunité d’un individu afin qu’il développe une réponse immunitaire efficace quand il rencontrera l’agent pathogène. En fonction du vaccin utilisé on définit différents niveaux de protection : 99% des vaccins ne protègent pas contre l’infection. Il est très rare d’avoir un vaccin suffisamment efficace pour empécher l’infection. Dans ce cas, comme il y a infection, il y a potentiellement excrétion de l'agent pathogène donc le risque épidémiologique persiste. Dans la grande majorité des cas le vaccin protège contre les symptômes et ne fait que limiter la multiplication de l’agent pathogène. L’animal sera capable d’excréter l’agent pathogène. Dans certains cas encore, le vaccin évitera uniquement l’apparition des formes les plus graves liées à l’infection. Dans ce cas aussi l’animal excrète l’agent pathogène. Exemple : le vaccin contre la tuberculose utilisé chez l’homme protège contre les formes graves de tuberculose (tuberculose méningée ou osseuse) et pas contre la tuberculose pulmonaire. En médecine véto, le vaccin contre la piroplasmose du chien protège uniquement contre les formes rénales de piro. Le vétérinaire praticien doit être capable de reconnaitre ces différents types de vaccins pour ne pas exclure une maladie du différentiel sous prétexte que l’animal est bien vacciné mais aussi pour prévenir le propriétaire des limites de protection du vaccin utilisé. Pour la majorité des propriétaires, toute vaccination est synonyme de protection totale. Il devra, aussi, être attentif au fait que lors de la mise en place d’une campagne de vaccination, il est utile de vacciner seulement les animaux exposés au risque infectieux. I. Le principe de base de la vaccination Il est bon de rappeler que le système immunitaire est spécifique (il adapte sa réponse à l’antigène présent) et a de la mémoire. Cette réponse mémoire est plus rapide et plus efficace que la réponse primaire. Ce sont ces caractéristiques de la réponse mémoire que l’on met à profit lors de la vaccination : le système immunitaire va bloquer la dissémination de l’agent pathogène dans Vaccinologie –Les bases immunologiques de la vaccination – page 110 l’organisme. Sans la mémoire, la réponse prendrait 3 semaines à se mettre en place et aura laissé tout le temps nécessaire au pathogène pour se propager. II. L’induction d’une réponse vaccinale protectrice Il faut répondre à un certains nombres de question pour savoir si l’on peut développer un vaccin : Une réponse protectrice naturelle existe-t-elle contre l’agent pathogène dont on veut faire le vaccin ? Il existe deux types d’infections : Les infections aiguës : - Si elles sont associées à la mort de l’individu, cela signe souvent le fait que la multiplication de l’agent pathogène est trop rapide pour que la mise en place de la réponse immunitaire. Ca ne veut pas forcément dire qu’il n’y a pas eu de réponse immunitaire, seulement elle a été trop faible. On peut développer un vaccin dans ce genre de cas, car la réponse immunitaire est efficace mais trop tardive. - Si elles sont associées à la guérison de l’animal dans certains cas, cela montre que le système immunitaire est apte à combattre l’infection. On peut donc envisager aussi de produire un vaccin dans ce genre de cas. Les infections chroniques et/ou latentes : L’agent pathogène est dans ce cas capable de s’installer dans l’organisme et de s’y maintenir alors que la réponse immunitaire a eu le temps de se mettre en place. Il est donc en général plus dur de mettre en place un vaccin car l'agent pathogène échappe au système immunitaire. Il faut aussi évaluer la durée de la mémoire immunitaire pour valider l’utilisation et l’efficacité d’un vaccin. Elle est variable en fonction de l'antigène. Exemple : la rougeole induit une immunité à vie, le vaccin se justifie donc dans ce genre de cas. Pour les gastro (ou la piro), l’immunité qui se met en place est de courte durée, ceci complique donc la mise au point d’un vaccin efficace sur plusieurs mois(on choppe la gastro tous les 3 mois, yeepi). Pour améliorer l’efficacité des vaccins, il est indispensable d’isoler les facteurs de virulence des micro-organismes et la connaissance de ces facteurs devient de plus en plus nécessaire pour l’élaboration des vaccins du futur. Remarque : Pourquoi les labos délaissent les vaccins anti-viraux au profit des vaccins antibactériens ? Les vaccins anti-viraux sont encore les plus nombreux et ont été les premiers développés parce qu’ils étaient la seule solution pour se protéger des virus. A l’inverse, les antibiotiques très efficaces dans la lutte contre les bactéries, sont responsables du faible nombre de vaccins anti-bactérien. Il faut noter que ces dernières années avec l’augmentation des antibiorésistances, les industries pharmaceutiques ont retrouvé un intérêt à développer ce type de vaccin. Quels sont les antigènes cibles de la réponse protectrice ? Il existe aussi deux cas de figure : Vaccinologie –Les bases immunologiques de la vaccination – page 210 Soit l’antigène est connu Exemple : le vaccin anti-tétanique dont la cible est la toxine tétanique Le vaccin contre la grippe, où les anticorps dirigés contre l’hemaglutinine et la neuraminidase sont les anticorps neutralisants. Ce qui n’est pas sans poser de problèmes puisque ces Ag connaissent une très grande variabilité. Dans ce cas, on peut produire des vaccins. Soit l’antigène est inconnu Pour certains, on a quand même réussi à developper des vaccins. Ce sont tous des vaccins vivants atténués. Exemple : la vaccine obtenue de façon empirique ou encore des vaccins contre la maladie de Carré et la Parvovirose. Pour les autres, on n'a pas réussi à developper de vaccin, et ceci est particulièrement vrai pour les vaccins anti-parasitaires. Exemple de la réponse humorale anti-trypanosomes Il existe deux types d’antigènes : variants et invariants. Les antigènes variants (comme le VSG = Variable Surface Glycoprotéine, plus de 1000 variants différents) ont des anticorps protecteurs, qui permettent l’élimination du parasite et limitent sa multiplication. Vu leur variabilité, ces antigènes sont aussi responsables de l’échappement à la réponse immunitaire de l’hôte. Il est donc impossible de mettre en place un vaccin car ils sont trop variables et nombreux, pourtant c'est bien contre ces protéines qu'il faut agir. Les antigènes invariants sont plus ou moins accessibles pour le système immunitaire. Il sont nombreux : protéines de structure, transporteurs…Mais les vaccins les utilisant sont inefficaces. On s’est interessé alors aux facteurs de virulence qui sont responsables des signes cliniques chez l’animal. Les vaccins développés consistent à induire une réponse immunitaire humorale contre ces facteurs mais n’empèchent pas l’infection mais améliorent grandement le score clinique de l’animal en cas de contraction de la maladie. Quel type de réponse immunitaire induire ? Th-1 si la multiplication est intracellulaire avec production de cellules cytotoxiques = réponse cellulaire. Th-2 si la multiplication est extracellulaire avec production d’anticorps = réponse humorale. Remarque : Depuis quelques années on s’intéresse à la réponse Th-17 qui se met en place dans certaines pathologies lors d’infections chroniques. Il faut savoir si on veut la production de cellules cytotoxiques ou d’anticorps. Il faut connaitre le type de cytokines induites : IFNγ (Th-1), IL-4 (Th-2), IL-5 (réponse mucosale). Il faut garder en tête que le système immunitaire ne peut pas faire au même endroit et au même moment une réponse th-1 et th-2 car les cytokines induites par la réponse th-1 inhibent les cytokines induites par la réponse th-2 et vice-versa. Lors d’erreur d’orientation du système immunitaire, cela induit une immunodéficience plus ou moins associée à une immunopathologie, il faut donc toujours se demander si l’agent est intra ou extra-cellulaire pour savoir quelle réponse induire. Vaccinologie –Les bases immunologiques de la vaccination – page 310 Les vaccins inactivés restent à l’extérieur de la cellule, ils sont donc efficace pour des agents qui ont une multiplication extracellulaire soit un réponse Th-2 induite. Les vaccins atténués sont efficaces contre les agents qui pénètrent dans la cellule, et induisent une réponse Th-1. (La majorité des pathogènes dont on a pas trouvé de vaccin sont dans ce cas.) Remarque : il est souvent délicat de produire des vaccins atténués (soit la souche est trop atténuée soit pas assez) et pourtant c’est la majorité des agents contre lesquels on veut lutter. Quel profil immunologique et quels effecteurs pour cette réponse ? Exemple de l’Herpès virus Canin de type 1 qui pose beaucoup de problème en élevage (mortinatalité, mortalité des chiots avant le sevrage). L’objectif de la vaccination n’est pas de protéger l’adulte (car asymtomatique et latent chez l’adulte) mais de protéger les chiots entre la naissance et le sevrage. Le système immunitaire des chiots est très inefficace donc ce n’est pas eux que l’on peut vacciner. L’immunité utilisée est l’immunité passive transmise par la mère aux petits via le colostrum. Il faut donc une concentration maximale d’anticorps maternels dans le colostrum. On veut une réponse humorale car seul les anticorps sont capables de passer la barrière digestive. Les Ac protègent contre les signes cliniques. Si le taux d'Ac est suffisant, il n'y a pas besoin de cellules cytotoxiques. On vaccine les femelles gravides (et pas gestantes bordeeeeel) avant les chaleurs et 10 jours avant la mise bas. Un vaccin inactivé suffit pour induire un réponse humorale et le vaccin utilisé est un vaccin composés de sous-unités virales. Remarque : de manière générale, les vaccins vivants atténués sont rarement utilisables chez les femelles gravides car trop dangereux. Autre exemple de la vaccination contre FeLV : La problématique est différente, on veut protéger les adultes contre l'infection. L'agent pathogène est un rétrovirus qui entraine un infection chronique avec une évolution lente. L'expression clinique est très variable. On ne sait pas atténuer Vaccinologie –Les bases immunologiques de la vaccination – page 410 suffisamment les rétrovirus donc on a utilisé des vaccins inactivés mais l'efficacité est très limitée. On a donc examiné la réponse qui était efficace contre l'infection. Il existe différents cas de figure: - profil avirémique: les animaux sont naturellement résistants. Il y a une réplication virale locale puis élimination du virus. Les cellules cytotoxiques apparaissent très précocément (7 jours après l'infection) mais on ne sait pas combien de temps elles persistent. La réponse humorale est classique avec apparition des Ac environ un mois après l'infection et persistance toute la vie. - profil virémie transitoire: la virémie est de faible intensité et de courte durée. Le chat élimine aussi rapidement le virus. Les cellules cytotoxiques apparaissent aussi précocément (vers le 7ème jour) mais n'empêchent pas la virémie (14-42j). La réponse humorale est en revanche un peu plus tardive entre 28 et 42 jours. - profil virémie persistante: la réponse cytotoxique est beaucoup plus tardive ainsi que la réponse humorale ce qui laisse le temps au virus de se disseminer. L'installation du virus est définitive avec l'atteinte des noeuds lymphatiques. On peut ainsi émettre l'hypothèse que pour avoir une vraie réponse protectrice il faut qu'il y ait une combinaison de la réponse humorale et cytotoxique.La réponse cytotoxique permet de limiter la réplication précocément. La production d'Ac, même tardive devrait permettre de maintenir le virus en latence. On sait en plus que les Ac colostraux seuls semblent avoir un effet protecteur très important contre l'infection alors qu’il s’agit d’une réponse uniquement humorale. Les nouveaux vaccins induisent une réponse cytotoxique mais quasiment pas associée à une production d'Ac. Ils ne protègent donc pas contre l'infection mais à priori la charge virale sera très faible donc les animaux porteurs latents n'auront pas de signes cliniques. Attention, que ce soit les anciens ou nouveaux vaccins, si l'animal est déjà infecté, la vaccination n'aura pas d'influence sur l'apparition des symptômes. Quelles sont les cytokines dont on a besoin pour protéger l'individu ? Il existe plus de 50 cytokines.Pour chaque micro-organisme il y en a une qui sera la mieux adaptée. Exemple : contre la tuberculose il faut obtenir des cellules qui produisent une grande quantité d'IFNγ pour avoir une bonne réponse protectrice. En fonction du niveau de la réponse immunitaire que l'on va être capable d'induire, on aura ou non une protection contre l'infection ou une protection contre les signes cliniques graves. Comment obtenir la bonne réponse immunitaire ? Dans de nombreux cas, on a besoin d'une réponse Th-1 (intracellulaire, cytotoxique) et on ne sait pas induire cette réponse sans utiliser de vaccins vivants atténués. Il y a deux grandes voies pour contourner ce problème: - la combinaison de vaccins de nouvelle génération induisant une réponse immunitaire mixte - l'optimisation maximale des adjuvants qui ont un rôle majeur. En fonction des vaccins, la réponse immunitaire va se mettre en place plus ou moins vite. On cherche à produire des vaccins qui entrainent une réponse le plus rapidement possible et les adjuvants ont un rôle très importants. Exemple : Le vaccin actuel anti-grippal n’est pas assez rapide pour contenir la prochaine pandémie de grippe. D’où l’intérêt de trouver des vaccins induisant une réponse immunitaire toujours plus rapide. Vaccinologie –Les bases immunologiques de la vaccination – page 510 Dridri et Raraph Laxa et Tif (surnommés Steh et Chloé) Vaccinologie 21/04/09 15h-16h Séverine Les adjuvants Définition : ce sont des substances qui, utilisées en association avec l’antigène, induisent une réponse immunitaire plus forte que lorsque l’antigène est utilisé seul. Nécessité des adjuvants : On utilise et on développe de plus en plus de nouveaux vaccins peu immunogènes (inactivés, sous-unités, recombinants…), or le but de la vaccination est d’imiter au maximum la réponse induite par l’infection naturelle. Les antigènes inertes ne sont pas suffisamment immunogènes pour induire une réponse immunitaire protectrice, d’où la nécessité de ces adjuvants. L’utilisation d’adjuvant permet de recréer toute la série de signaux émis avant la réponse immunitaire (comme la libération de cytokines par exemple) lors d’une infection naturelle, ces signaux n’existant pas avec des vaccins sans adjuvants. Cependant, les adjuvants ont très mauvaise réputation : par exemple, les sels d’aluminium (adjuvants les plus couramment utilisés) provoqueraient la maladie d’Alzheimer chez l’Homme, des fibrosarcomes chez le chat. Difficulté d’utilisation des ces adjuvants : ils peuvent entraîner une réponse locale comme des abcès, une nécrose ou une hypersensibilité au point d'injection, et systémique comme de la fièvre (car les cytokines sont pyrétiques). Certains effets secondaires sont considérés comme acceptables, d'autres non. Certains adjuvants ont été reconnus comme cancérigènes, ils ont évidemment été retirés du marché. Ceci limite ainsi les recherches sur les adjuvants. Il s'agit donc de trouver un bon compromis bénéfice/risque et efficacité/toxicité dans l’utilisation des adjuvants. - - - - Mode d’action potentiel des adjuvants : le but des adjuvants est d’améliorer qualitativement et quantitativement toutes les étapes de la réponse immunitaire. Pour cela : Ils peuvent améliorer l’immunogénicité de l’antigène soit en favorisant la migration de l’Ag dans les formations lymphoïdes (adjuvants huileux), soit en facilitant la phagocytose par les cellules présentatrices d’Ag (CPA). Ceci est important lorsque l’on a un Ag n’induisant qu’une faible réponse immunitaire. Si l’on veut une réponse immunitaire spécifique efficace, l’Ag doit persister longtemps dans l’organisme. Les adjuvants vont donc augmenter la vitesse de mise en place de la réponse immunitaire ainsi que la durée de vie de l’antigène. Ceci est utile lorsque l’on injecte un vaccin inactivé qui est rapidement dégradé par les granulocytes neutrophiles avant la phagocytose. Ils peuvent aussi augmenter la qualité de la réponse humorale, en modifiant l’isotype ou bien en améliorant l’avidité et la spécificité des anticorps. Ils ont donc une action sur les lymphocytes B. Ils peuvent stimuler la réponse cytotoxique (LT). Ils peuvent induire une réponse immunitaire correcte avec une dose d’antigène moins importante, ce qui diminue le coût de production des vaccins (ce qui coûte le plus cher dans un vaccin c’est l’antigène et non l’adjuvant). Cela peut aussi être intéressant pour l’individu Vaccinologie –Les bases immunologiques de la vaccination – page 610 - vacciné car cela limite le nombre d’injections pour une primo vaccination (plus grand confort du patient, moins de contraintes pour le proprio mais aussi moins de boulot pour les piqueurs...) En médecine vétérinaire (controversé en médecine humaine), ils peuvent améliorer l’efficacité des vaccins plurivalents en limitant la compétition antigénique. Dans les recherches actuelles, on cherche à limiter au maximum les interférences et les compétitions entre valences dans les vaccins plurivalents. Remarque : il vaut mieux éviter de mélanger vaccins inactivés et vaccins atténués. Principaux adjuvants utilisés en médecine vétérinaire des chiens : il faut savoir qu’il est très rare que les industries donnent les noms et les formules des adjuvants qu’elles utilisent dans leurs vaccins (alors que ce n’est pas le cas en médecine humaine où tout est réglementé et doit être déclaré). Les plus courants et les plus utilisés sont les sels d’aluminium (seuls adjuvants autorisés en médecine humaine). Ils créent une trame dans laquelle l’antigène est bloqué, ce qui diminue sa vitesse de dégradation. L’antigène va donc être une grosse particule et les cellules présentatrices d’antigènes vont avoir une activité plus importante. De plus, ils induisent une forte réponse humorale de type Th-2. Ils sont par exemple utilisés pour les vaccins antitétanique et anti-rabique. Mais cela devient plus compliqué lorsqu’on désire une réponse de type Th-1 puisque les deux sont compétitrices. Attention, ces adjuvants ne sont pas très bien tolérés chez le chat. On utilise aussi des émulsions d’eau dans huile ou huile dans eau. Il y a formation d’une pâte visqueuse au niveau du point d’injection, ce qui augmente la durée de vie de l’antigène et stimule les CPA ce qui améliore la phagocytose. Il y a tout de même des inconvénients : l’injection est assez douloureuse et il a un risque d’apparition d’une petite réponse inflammatoire au point d’injection. Exemple : Eurican, Corifelin, Fevaxyn pentofel. Ces adjuvants sont bien tolérés chez le chat. On trouve aussi les saponines, qui sont des savons (responsables du vaccin contre la FCO qui mousse et qui ressort de la vache). On ne connaît pas leur mode d’action mais même si l’on utilise un vaccin inactivé, il y a induction d’une forte réponse de type Th-1 et cellules cytotoxiques. Les saponines sont utilisées pour les agents pathogènes intracellulaires comme les piroplasmes par exemple. Cependant, ces adjuvants sont un peu irritants (alors que Trnka, lui, est totalement irritant…). Le carbopol s’emploie chez le chat et le cheval. Ici, même principe que pour l’eau dans l’huile ou l’huile dans l’eau : il y a formation d’une résine dans laquelle se trouve l’antigène. Cela limite la dégradation de l’Ag et favorise la phagocytose, tout en n’étant que peu douloureux. Enfin, certains vaccins combinent plusieurs adjuvants. C’est le cas du vaccin appelé Fevaxyn pentofel, mais on n’a pas le nom de ces adjuvants. On sait seulement que l’utilisation de plusieurs adjuvants permet d’utiliser chaque adjuvant en quantité moindre, ce qui diminue les effets secondaires liés à chacun. Sev’ nous conseille donc de bien lire les notices des vaccins qu’on utilise et d’essayer d’avoir des renseignements précis sur les adjuvants par l’intermédiaire des commerciaux. Les adjuvants du futur (tadadaaaaaam) : énormément de recherches sont effectuées dans ce domaine. On sait comment ils fonctionnent et quels effets ils vont entraîner. On trouve tout d’abord les cytokines. On a donc le choix entre toute une pléiade de molécules. Petit rappel : pour qu’un vaccin soit efficace, il faut qu’il y ait une bonne Vaccinologie –Les bases immunologiques de la vaccination – page 710 présentation antigénique par les CPA et qu’il y ait une bonne induction de la réponse de type TH-1. On cherche à faire exprimer des cytokines qui orienteraient correctement la réponse immunitaire suite à la vaccination. Le 2ème type sont les agonistes des TLR (rappel : les TLR sont exprimés par les CPA et ont pour rôle d’induire une réponse inflammatoire avec des cytokines et d’indiquer aux CPA à quel Ag elles ont à faire). Ils sont en grand boom ( et pas que le vendredi soir) depuis la découverte des TLR. Les plus prometteurs sont les ligands spécifiques du TLR 9 et du TLR 4 qui entraînent tous deux une réponse de type Th-1. Ils ont été testés avec succès chez la souris et sont en cours d’essai chez les bovins. En médecine humaine, le MPL compte parmi les plus prometteurs. Il augmente de façon considérable l’efficacité vaccinale. Exemple de la vaccination contre la grippe équine : (parce que le cheval…) Attention, il ne s’agit pas des mêmes sérotypes que pour l’Homme ou les oiseaux. Nous allons comparer l’efficacité de plusieurs vaccins : Vaccin inactivé non adjuvé : le virus est chauffé pour être inactivé, il n’y a pas d’adjuvant. Il y a uniquement une réponse humorale (à IgG). Les anticorps produits disparaissent au bout de 3 mois et ne peuvent pas activer le complément. Il y a de plus absence de neutralisation virale in vitro, donc même avant 100 jours, il n’y pas de protection. Ce vaccin n’est pas suffisamment immunogène. Vaccin inactivé adjuvé aluminium (réponse de type Th-2) : on assiste à une réponse humorale avec des anticorps persistant plus de 6 mois, mais il n’y a toujours pas de réponse cytotoxique et au final, l'isotype induit est non protecteur puisque moins de 30% des animaux vaccinés sont protégés. Vaccin sous-unité : on utilise l’hémagglutinine (HA) comme antigène et l’ISCOM (= association de saponines où est pris l’antigène) comme adjuvant. Il y a une réponse humorale avec des IgGa et des IgGb, mais pas de réponse cytotoxique. Les anticorps sont de plus détectés pendant 1 an et tant qu’ils sont présents, le cheval est protégé à quasiment 100%. On a obtenu des isotypes protecteurs. Vaccin recombinant : on utilise un Canarypox (non réplicatif chez le cheval et possiblement non suffisamment immunogène) plus 2 hémagglutinines comme antigènes (provenant des 2 souches majeures des virus de la grippe, conférant ainsi un spectre de protection plus large) et du Carbomer 974P (dérivé du carbopol) comme adjuvant. On assiste à une bonne protection clinique : il y a diminution de l’excrétion virale (donc la vaccination ne protège pas contre l’infection) et induction d’une forte réponse humorale contre les hémagglutinines (bons isotypes). Il n’y a par contre pas de réponse cytotoxique (absence de protéines virales NP et M). Le défaut de ces vaccins est qu’ils ne sont pas adaptés à la dérive antigénique que subit le virus de la grippe quand il passe d’un individu à l’autre. Remarque : si l’on vaccine avec HA, il faut impérativement mettre à jour le vaccin de veille sanitaire. Autre remarque : encore une fois, on ne connait pas exactement la durée de la protection vaccinale. Le labo recommande un rappel annuel mais Séverine est sceptique. Comment définir l’efficacité d’une vaccination ? (on parle de médecine rétrospective) Lors de la mise au point du vaccin Vaccinologie –Les bases immunologiques de la vaccination – page 810 - - on peut la définir par l’épreuve virulente : on utilise une population-test dont une moitié est vaccinée mais pas l’autre. Attention, on travaille sur une population réduite (Beagle de 6mois à 3ans), ce qui ne reflète pas les conditions naturelles (sanitaire, parasitisme, alimentation...). De plus, il y a une très grande variabilité liée à la race, à l’âge et à l’état général au sein (cyrille) d’une même espèce. Ce test est indispensable mais pas suffisant. De plus, on essaie de limiter ces tests par des tests in vitro (demande sociétale) recherche et quantification des effecteurs immunitaires. En général, un vaccin est commercialisé quand il y a eu des résultats intéressants dans ces conditions et que l’innocuité a été démontrée. A postériori sur les animaux vaccinés (hors expérimentation). On tente de créer un réseau de suivi des animaux vaccinés de tout âge, toute race…Ceci est très difficile à réaliser, il n’y a pas d’harmonisation de tests suffisante. De plus, il faut arriver à différencier les animaux vaccinés des animaux infectés, ce qui est assez compliqué, on a du mal à corréler les tests in vitro avec le niveau de protection et enfin la durée de l’immunité induite n’est jamais évaluée dans sa totalité, elle est souvent sous-estimée. Efficacité de la réponse vaccinale : Elle n’est jamais de 100% car il y toujours des échecs de vaccination, dus à la variabilité individuelle qui fait que certaines personnes répondent mieux aux vaccins que d’autres. Ce dont on est sûrs, c’est que le vaccin fonctionne bien si le système immunitaire est efficace. Il vaut donc mieux éviter de vacciner un animal avec des carences, un parasitisme ou ayant des surinfections. Au final, on ne vaccine que des animaux en bonne santé. Remarque : tous les vaccins dont on a parlé jusqu’à présent sont prophylactiques et non thérapeutiques (vaccin ≠ traitement) - - - Vaccins et effets secondaires : Vaccination : il est important de bien respecter les protocoles On ne peut pas nier que les adjuvants ont des effets indésirables : inflammations locales, fièvres Effets collatéraux (sortes de légendes sur les vaccins) : Réactions d’hypersensibilité de type I (c’est rare mais ça existe, comme Trnka…heureusement). L’animal commence par se gratter, à saliver, puis détresse respiratoire, coma et mort. Dans ces cas là, il faut essayer de changer de marque de vaccin. Fibrosarcomes chez le chat (entre les scapulas). Ils reviennent toujours même si on les enlève et finissent pas tuer l’animal. Comme ils apparaissent dans la zone d’injection des vaccins, on a pensé qu’ils seraient dus aux sels d’aluminium. Cependant, des études montrent qu’il n’y a pas de corrélation nette. Par contre, certains chats sont sensibles à certaines réactions inflammatoires. Maladies auto-immunes. Exemple : vaccin contre l’hépatite B chez l’homme, on a soupçonné les vaccins de plein de choses mais des études ont prouvé que ces rumeurs étaient infondées. Il arrive qu’un vaccin induise une mauvaise réponse immunitaire : Vaccin RSV : IgE à la place d’IgG Vaccin VIH : les anticorps faciliteraient la dissémination du virus Ne pas oublier que la vaccination est un acte biologique. Ce n'est donc jamais anodin! Vaccinologie –Les bases immunologiques de la vaccination – page 910