
La question posée dans ce « papier » est la suivante : peut-on penser les institutions comme
une forme nouvelle de capital, avec ses processus d’accumulation/désaccumulation et leurs
conséquences sur le système productif? Ceci dans la perspective d’une contribution à la
construction future d’une théorie générale des institutions et de son articulation avec les
théories du développement.
1-PROBLÉMATIQUE GÉNÉRALE.
Nous sommes partis des cinq observations suivantes.
1-L’insatisfaction ressentie par de nombreux auteurs
, concernant le concept de capital
social, qui contiendrait à la fois des éléments de liens sociaux et des éléments institutionnels,
en instance de différenciation.
2-L’absence d’une théorie générale des institutions, signalée par R.Boyer R.
, malgré de plus
en plus de travaux et une meilleure connaissance de l’organisation du savoir.
3-Le travail de D.Rodrik et A.Subramanian
établissant la primauté des institutions par
rapport au commerce international et à la géographie, dans lequel, les institutions s’articulent
avec du capital technique, humain et naturel.
4-L’Incapacité des théories du développement et de la croissance à prendre en compte
toutes les formes de capital en action dans les processus de production. Même si il existe
des tentatives en ce sens (notamment la théorie des quatre capitaux de la BM
).
5-Enfin l’observation que les institutions pouvaient faire l’objet d’un processus
d’accumulation/désaccumulation s’apparentant à une forme réelle de capital.
Cela nous a conduits à nous interroger sur les questions suivantes :
1-Peut-on penser les institutions comme une forme nouvelle de capital, avec ses processus
d’accumulation/désaccumulation et leurs conséquences sur le système productif?
2-Comment fonctionne ce capital, existe-t-il des règles relatives à son efficience ?
3-Enfin que pourrait apporter ce concept de capital institutionnel à la théorie du
développement ?
2-LES INSTITUTIONS, COMPOSANTES D’UN PROCESSUS D’ACCUMULATION .
Une conférence organisée le 23 Novembre 2005 par la Banque Mondiale et l’Université de
Paris Dauphine portait le titre suivant : « Réguler les industries de réseau : Assurer le capital
institutionnel et humain ». Même si le débat n’a pas réellement porté sur la pertinence du
concept de capital institutionnel, en tant que tel, il n’en reste pas moins que cette
terminologie émerge comme cadre conceptuel d’une réalité qui s’organise comme un facteur
de production.
« La littérature empirique a maintenant solidement documenté et validé la relation globale
entre institutions et développement. Sur cet acquis, l’attention est désormais concentrée sur
Ponthieux S.(2003) : Le concept de capital social, analyse critique Contribution au 10ème Colloque
de l’ACN, Paris, 21-23 janvier 2004.
Boyer R. (2003) : Les institutions dans la théorie de la régulation WP N°2003-08 Cepremap.
Rodrik D. et Subramanian A.(2003) : La primauté des institutions Finance et Développement Juin.
Ekins P. et Medhurst J (2006) : The European Structural Funds and Sustainable Development A
Methodology and Indicator Framework for Evaluation. Evaluation 2006-12 (pp 474-495) : Downloaded
from http://evi.sagepub.com.