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Numéro 39 Juin 1994
ISSN 02437090
Publication semestrielle du Centre d'Etudes Afro-américaines et
des Nouvelles Littératures en Anglais de la Sorbonne Nouvelle
5, rue de l'Ecole de Médecine, F 75006 Paris
In Memoriam
Ralph Ellison (1914 -1994)
Ralph Ellison occupe une place considérable dans nos cours et notre esprit.
Souvent enseigné dans nos classes et séminaires, Invisible Man a été inscrit au
programme de l’agrégation en 1984 et a fait l’objet, cette année-là, d’un recueil
d’articles préparé par divers membres du CETANLA (un numéro spécial de Delta,
presque aussitôt épuisé). Nous adressons à Mrs. Ellison l’expression de notre
profonde sympathie et de notre cordial souvenir.
Louis-Thomas Achille (31 août 1909 - 14 mai 1994)
en Martinique, cousin de Paulette Nardal, ami de Léopold Senghor et
collaborateur de la Revue du Monde Noir, il a été assistant de français à Howard
University de 1932 à 1943. Professeur agrégé au lycée du Parc, à Lyon depuis 1948, il
y fonda le Park Glee Club (qu’il anima pendant près de quarante ans) avant de
devenir professeur de Khâgne. Présent au premier congrès des intellectuels et
écrivains noirs à la Sorbonne en 1956, il avait participé avec éclat à la conférence sur
les Noirs américains et l’Europe de Février 1992. Nous adressons à sa famille
l’expression de notre vive amitié et de notre profonde reconnaissance
Nouvelles du Centre
Le Dr Lynn Weiss, de Washington University (St/Louis) a été attachée au Centre
comme chercheur dans le cadre des échanges post-doctoraux de septembre 1993 à
juin 1994. Elle a poursuivi, entre autres choses, la rédaction d’un ouvrage consacré à
Gertrude Stein et Richard Wright.
Du mardi 1 Fevrier au samedi 5 février 1994, au Palais du Luxembourg a eu lieu
un Colloque international consacré aux artistes afro-américains et l’Europe .
Patronné par le CETANLA, le CIRNA,(Paris VII), the Contemporary Transatlantic
Art Program (California College of Arts and Crafts), the W E.B. Du Bois Center for
African-American Research (Harvard University), the Collegium for African
American Research (Universität Hannover). il avait été organisé principalement par
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Maïca Sanconie (CETANLA, Université Paris III) et Raymond Saunders (California
College).
Les communicaitions suivantes ont été données :
- Europe and Africa: Conflicting Attractions ? : “African-American Artists and
Negritude in Europe” par Jacqueline Bernard (Cooper Union, New York) et Jocelyne
Rotily (Université Paris VII); “Breaking Away from European Hegemony: the ‘Black
Atlantic Tradition’ “ par Robert F. Thompson (Yale University).
- Europe: A Converging Point; Some Historical Moments; “William H. Johnson’s
Encounters with Northern European Expressionism” par Richard Powell (Duke
University)
- “Some Contemporary Visions of Europe”. Table ronde avec les artistes David
Hammons, Martin Puryear, Faith Ringgold, Raymond Saunders. Modérateur: Maïca
Sanconie.
-The Role of Artistic Decision-Makers within the America-Europe Art Network;
“Validity of African-American Museums and Galleries”, forum dirigé par Peter Seltz
(U C Berkeley) avec Linda Bryant (New York), Eddie Chambers (African and Asian
Visual Arts Archive, Bristol), Bonny Gabin (Fondation Draper, Paris), Thelma Golden
(Whitney Museum, New York), Josine Ianco Starrels (Art consultant, Los Angeles),
June Kelly (June Kelly Gallery, New York), Moira Roth (Mills College, Oakland), etc.
- The Artist versus the Network. “The Distinction of the African-American Artist
in the International Art Scene”. Table-ronde présidée par Alan Gordon (Sacramento),
avec les peintres et sculpteurs Dewey Crumpler, Sam Gilliam, Russel Gordon, David
Hammons, Mildred Howard , Clarence Morgan, Howardena Pindell, , Martin
Puryear, Faith Ringgold, Betye Saar, Raymond Saunders, John Scott, et Adrian Piper
(performance artist) et Lorna Simpson (photographe).
Très animé, un “Open forum”, dirigé par Maria Diedrich (Universität Hannover),
Geneviève Fabre (Université Paris VII), Henry-Louis Gates, Jr. (Harvard University)
et Raymond Saunders a permis de traiter de la crise de la critique artistique, de l’art
et la conscience politique, des problèmes de conensus, etc.
A l’Institut d’Anglais Charles V, a eu lieu une session “African American Artists
on Video” avec Linda Freeman et Dominique Masson, comprenant la projection de
“Robert Colescott” (de Linda Freeman), “Jacob Lawrence”, “Faith Ringgold”,
“Martin Puryear in Saché” (de Dewey Crumpler), “Griots of Imagery: A Comment
on the Art of Romare Beardena and Charles White”, “A Conversation between Two
Artists: Raymond Saunders and Jacob Lawrence”(de Dewey Crumpler).
A cette occasion également, le 1er février au soir à la librairie Shakespeare & Co.,
et le 4 février après midi à l’Institut du Monde Anglophone, un hommage poétique à
Langston Hughes a été donné par Ted Joans, Hart LeRoy Bibbs, James Emanuel et
Jake Lamar. Une exposition Jean-Michel Basquiat réunissait au Musée de la SEITA 72
oeuvres, pour la plupart jamais exposées auparavant, dont 20 toiles provenant de
diverses collections privées.
Journée d’étude sur le roman afro-américain
Le symposium Ernest J. Gaines organisé par Claude Julien a eu lieu à l’ UFR
d’anglais-LEA de l’Université de Tours le 7 mai 1994. Des débats ont eu lieu avec la
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participation deYves Bonnemère, Sylvie Chavanel, Françoise Charras, Geneviève
Fabre, Claudine Raynaud, Lynn Weiss, Andrée Kekeh. Des communicaitons ont été
données, notamment par Claude Julien, Michel Fabre, Michelle Herpe. La traduction
par cette dernière d’ Une longue journée de Novembre, de Gaines vient de recevoir le
Prix Coindreau et sa traduction de A Lesson before Dying (Dites leur que je suis un
homme) a paru en français le 15 mai aux Editions Liana Lévi. De passage à Paris à
cette occasion, Ernest Gaines a rendu visite au CETANLA.
Aucun spécialiste du Commonwealth n’a été nommé à l’Institut du Monde
Anglophone de la Sorbonne Nouvelle, le professeur Jacques Leclaire continuant
d’assurer la partie correspondante du DEA dans ce domaine. A la suite de la journée
d’études de Tours, les participants a cette journée ont décidé de fonder le Cercle
Français d’Etudes Afro-Américaines, qui servira de lien entre les afro-américanistes
en assurant une partie des fonctions du CETANLA, en prévision du moment
celui-ci devra cesser ses activités.Le bureau suivant a été élu: Michel Fabre
(président), Claudine Raynaud (vice-président); Andrée Kekeh (trésorier); Lynn
Weiss (réprésentant aux Etats-Unis). Les statuts seront déposés à la Préfecture de
Police. Les membres afro-américanistes du CETANLA sont de droit membres du
CFEA (dont l’adresse est pour l’instant celle du CETANLA); aucune cotisation n’est
demandée, et AFRAM Newsletter continue d’être envoyé à ceux qui en font la
demande.
L’atelier de la Société Française pour l’étude des pays du Commonwealth a eu
lieu à la mi-mai 1994 lors du congrès de la SAES à l’Université de Valenciennes. Il
était dirigé par Cynthia Abrioux. Les communications données à cette occasion
paraîtront dans un prochain numéro de Commonwealth.
Le 25 mai, M. Fabre, président de la SEPC, s’est associé aux protestations
d’organisations professionnelles et d’associations d’études africaines, notamment des
Etats-Unis, et a adressé aux autorités universitaires du Cameroun des Fax exprimant
notre inquiétude devant les mesures de suspension prises à l’endroit du professeur
Ambroise Kom, de l’Université de Yaoundé, et de dix autres professeurs, par le
décret no. 513/MFPRA/DEDC du 22 mars 1994. Le motif invoqué serait leur absence
de l’université entre les 17 et 22 mars.
Le CETANLA a eu le plaisir d’accueillir ce printemps plusieurs professeurs et
chercheurs étrangers, parmi lesquels Walter Jackson (University of North Carolina),
Alden Reimonenq (University of California), Jay Blochner (Université de Montréal),
Margaret Simons (Southern Illinois University in Edwardsville,qui travaille sur les
rapports entre Richard Wright et Simone de Beauvoir), Malgorzata Irek (Swiebodzin,
Pologne, qui étudie l’influence de Léo Frobénius sur les études africaines et afro-
américaines). Kenneth Janken (qui termine un long article sur “African-American
and Francophone Black ;Intellectuals: Contacts and Conversations, 1919-1930s ”) sera
des nôtres cet été.
Nous avons reçu le premier numéro de International Jazz Archives Journal,
auquel le CETANLA est associé. Au sommaire, parmi une dizaine d’articles nous
notons un long article suivi d’une bibliographie fournie, “Image-Making, Jazz and
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Paris” d’Ursula Broschke-Davis, “The Melancholy of Monk” de Francis Hofstein,
“The Case for a Pessimistic View of Jazz” de Mike Henessey. La publication est
semestrielle et chaque numéro coûte $ 15.00. S'adresser au rédacteur en chef:
Professor Nathan DavisInternational Jazz Archives JournalUniversity of Pittsburgh
International Academy of JazzRoom 514 WPUPittsburgh, PA 15260 USA
Le professeur Charles Martin (Queens College, New York) a publié “Coloring
Books: Black Writing on Europe”, sa communication au Colloque de Février 1992,
dans Mosaic, 26/4 (Fall 1993), pp. 55-67.
Le 18 mai, à l’Université Catholique de Louvain (campus de Courtrai), M. Fabre a
fait partie du jury de soutenance de Mme Kathleen de Loof, auteur d’une thèse
dirigée par la Professeur Vic Doyen, et intitulée Culture-B(e)aring Black Woman; a
Study of the Double Consciousness in Toni Morrison’s Fiction (425 p).
Le 18 juin, a été soutenue à l’Université de Dijon, par M. Jean Leclerc, une thèse
préparée sous la direction de Jean-Pierre Durix, intitulée La quête de l’identité
antillaise chez les écrivains anglophones de la Caraïbe; 1930-1955 (330 p)
Prochaines manifestations
A la suite de la Conférence de Février 1994, il a été décidé d’organiser une
Conférence sur La musique afro-américaine et l’Europe, qui se tiendrait au Palais
du Luxembourg et à l’Institut du Monde Anglophone pendant la première semaine
de février 1996. Le comité de sponsoring groupe déjà le CETANLA, le W E.B. Du
Bois Center for African-American Research (Harvard University), the Collegium for
African American Research (Universität Hannover); le comité d’organisation
comprend déjà Kristin Couper (Université Paris VII) Bernard Loupias (critique de
jazz), Michel Fabre (Paris III), Geneviève Fabre (Paris VII). Nous accueillons avec
reconnaissance toute nouvelle collaboration (le sponsoring impliquant une
participation financière).
AFRIQUE
Liliane Louvel. Nadine Gordimer. Presses universitaires de Nancy; Collection
”Univers anglo-américain”, 1994; 191 p. 100F.
Au delà de l’approche thématique et textuelle des principales oeuvres --dont cinq
romans et un recueil de nouvelles traduites en Français--, cette étude fournit au
lecteur le contexte socio-historique et l’arrière-plan biographique nécessaires à la
bonne compréhension d’une fiction hors du commun. Fiction souvent angoissée,
voire torturée, et qui revêt des allures apocalyptiques, mettant en premier plan la
peur de l’anéantissement, les difficultés de la communication entre les êtres et les
races. La prose de Gordimer est d’une violence généralement retenue mais parfois
explosive. Tels sont les grandes lignes, les points saillants d’un livre qui représente
une introduction, souvent poussée et nuancée, à l’écriture autant qu’au message d’un
écrivain courageux et profond.
Guy Ossito Midiohouan. Du bon usage de la francophonie. Editions CNPMS (BP
135 Porto-Novo, Bénin, Fax 229 21 36 50). 1994, 235 p.
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Cet essai sur “l’idéologie francophone” constitue à bien des égards une mise à jour
et une mise au point. Son ton, bien différent du ronron des platitudes de la
“coopération”, en fait une mise en accusation en même temps qu’une défense de la
liberté de pensée. Les relations de la francophonie constituent le dernier système en
date des relations organisées entre la France et les nations du champ linguistique. On
trouve des accents de Mongo Beti qui dans Perpétue, écrivait que l’Afrique est
ravagée par “trois grands fléaux: la dictature, l’alcool, et la langue française”.
Midiohouan dénonce ‘l’idéologie francophone” comme un “dangereux dérivatif au
compte des intérêts de l’Empire français sur le continent africain; il demande aux
élites africaines de s’en détourner afin de promouvoir l’unité africaine à l’heure où
les peuples se mobilisent pour démocratiser les Etats. Qu’on ne s’y trompe pas: ce
recueil d'articles n’est ni une oeuvre de haine, ni une oeuvre polémique, mais plutôt
un refus de baisser les bras, de choisir entre la “francophonie” et la “francophobie”.
L’Afrique est d’abord “africanophone”, que le fondement de la francophonie n’est
pas culturel; elle répond à des intérêts politiques dont les liens culturels ne sont que
l’alibi; elle a été menée par la France pour préserver son hégémonie avec l’aide d’
hommes politiques africains, dont Senghor et Houphouet-Boigny; elle s’est
développée concurremment avec l’unité africaine et lui a fait échec. Parmi les
conclusions, nous lisons: “le francotropisme est un appauvrissement
incommensurable... la nouvelle pédagogie du français doit être fondée sur un
humanisme élargi ayant sa source et son aboutissement en Afrique”.
Guy Ossito Midiohouan. et Mathias Dossou. Bilan de la nouvelle d'expression
française en Afrique Noire. SPU. Campus d’Abomey-Calavi, Bénin. 1993. 88 p.
Cet ouvrage comprend une chronologie de la production, une liste des nouvelles
par pays et ordre alphabétique, les oeuvres primées dans le cadre du concours pour
la meilleure nouvelle, anthologies et recueils collectifs, articles et ouvrages sur la
nouvelle en Afrique, autres ouvrages sur la nouvelle.
Michel Fabre
Etats-Unis
Kenneth Robert Janken. Rayford W. Logan and the Dilemma of the African-
American Intellectual. Amherst, University of Massachusetts Press, 1993, 320 p.
La première partie du livre, “Growing up in the Nadir”, situe l’enfance et la
formation de Logan jusqu’en 1917. Sa formation est nettement celle d’un intellectuel
d‘élite- à Williams College, à Harvard. Il se situe alors dans la droite ligne des
conceptions de W.E.B. Du Bois concernant les responsabilités de “the talented
tenth”. Il met son esprit, caustique autant que pénétrant, et son renom au service des
siens. Le second chapitre, “Mr. Wilson’s War and Mr. Logan’s War”, qui couvre la
période 1917-1924, révèle Logan durant ce qui reste sa première apogée, lorsqu’il
accompagne Du Bois en France pour porter la “question noire” devant la Société des
Nations à la conférence de la paix à Versailles. Les recherches soigneuses de Janken
établissent que Logan devrait désormais figurer, dans les ouvrages d’histoire, au
nombre de ceux des panafricanistes” convaincus. C’est à nos yeux l’une des parties
les plus intéressantes de cet ouvrage, peut-être parce que Logan prend alors toute la
mesure des liens intercontinentaux concernant ce qui sera bientôt appelé “la diaspora
noire”, notamment lorsqu’il tente de concilier les points de vue de Blaise Diagne et
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