Statistique, Développement et Droits de l‘Homme
Montreux, 4. – 8. 9. 2000
possible on one hand to draw the attention of the national and international community to social
progress, and on the other, to consolidate the democracy which forms the pillar of a State of social
rights and justice.
1. Introduction
La statistique constitue un élément essentiel du bien être social car la nécessité de rassembler
des données numériques se fait sentir dès que se sont organisées les sociétés humaines. De nos jours
encore, la statistique se trouve au cœur de toutes les activités économiques. En effet, la condition
préalable à tout développement durable repose sur un système d’information fiable et adapté aux
besoins des pays concernés. En tant qu’instrument de développement, la statistique joue plusieurs
rôles dans le processus de croissance et du développement économique. Grâce à des données
quantifiées, la statistique permet de construire des outils indispensables à la formulation des
politiques macro-économiques et sociales.
D’autre part, la diffusion des données statistiques peut contribuer à la transparence dans la
gestion des affaires publiques et aussi d’en apprécier les résultats des politiques gouvernementales.
L’amélioration de l’information statistique et l’accès d’une frange importante de la population à ces
informations permettront de soutenir la démocratisation des sociétés tout en instaurant le dialogue
entre les différents acteurs de la vie économique. Cela constitue un gage d’un développement
prenant en compte toute la dimension sociale du progrès économique.
2 . Statistique et croissance économique
2.1 La statistique en tant qu’instrument de diagnostic et de mesure d’une économie : le
concept d’indicateurs
Pour mesurer la performance d’une économie et procéder à une classification internationale
des pays, les statisticiens et les économistes font recours à une liste plus ou moins impressionnante
d’indicateurs construits à partir des données disparates recueillies à travers tous les secteurs de
l’économie. Ces informations quantifiées permettent de savoir les performances sectorielles en
particulier et de saisir de façon générale les caractéristiques globales de l’économie d’un pays.
Afin de procéder à une comparaison entre pays, les instruments de mesure utilisés reposent
largement dans leur conception sur l’outil statistique. Ces étalons de mesure ou indicateurs doivent
leur fiabilité à la qualité des informations statistiques. Ainsi la classification des pays selon les
catégories “faibles revenus”, “revenus intermédiaires”, “revenus élevés” reposant sur le PIB ou le
PNB peut être affectée par l’insuffisance et la qualité des données statistiques. En effet, dans
l’équation donnant l’expression du PIB (Y) par exemple (Y = C + G+ I + X – M), même si les
données sur les exportations (X), les importations (M), les investissements (I) et les dépenses
publiques (G) peuvent être obtenues avec une certaine précision selon la nature des déclarations
douanières et des entreprises ; la connaissance de la consommation privée ( C ) reposant sur des
enquêtes auprès des ménages n’est possible que grâce à la crédibilité des institutions statistiques des
pays concernés.
Le caractère plus ou moins informel des économies des pays du tiers monde (poids important
du secteur informel dans l’économie) est aussi un élément non négligeable qui hypothèque
considérablement la qualité des données statistiques des pays en voie de développement, et donc
compromet la fiabilité des indicateurs ainsi calculés.
L’élaboration de certains documents clés tels que le tableau économique de synthèse (TES),
outil approprié pour décrire et analyser les relations entre les différentes industries et les différents
secteurs de l’économie est fortement tributaire des données statistiques. Cela est un défi majeur
pour les PVD dans l’élaboration et la formulation des programmes de politique économique.