La loi de Say et le principe de la demande effective. En économie, la

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La loi de Say et le principe de la demande effective.
En économie, la loi de Say – ou loi des débouchés – est un principe attribué à l'industriel et économiste français
Jean-Baptiste Say énonçant que la création d'un bien trouverait toujours un débouché, dans la mesure où le bien est de
qualité. La "loi de Say" a en particulier été contestée par John Maynard Keynes et sa "réfutation" est une des bases de
ses théories.
Keynes affirme que des agents peuvent avoir intérêt à conserver de la monnaie, notamment pour des motifs de
précaution, de spéculation et de transaction, affirmation qui prend toute son ampleur dans un contexte que Keynes
qualifie de "radicalement incertain" (c'est-à-dire que l'avenir est incertain et non-probabilisable). Dans ces conditions,
Keynes affirme que la création monétaire peut avoir, et a effectivement, un effet stimulant sur la production. Dans le
contexte de la crise de 1929, Keynes, économiste britannique (1883-1946), publie en 1936 un ouvrage intitulé Théorie
générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie. Il s’attaque au problème du sous-emploi qui règne en GrandeBretagne car il considère qu'à ce moment de la crise, aucun mécanisme ne peut rétablir une situation d’équilibre
durable. Il y propose une analyse nouvelle fondée sur une relance de la consommation, une baisse du taux d’intérêt, un
accroissement des dépenses publiques, toutes ces mesures nécessitant l’intervention de l’État. Pour Keynes, le niveau de
l’emploi est déterminé par le niveau de la production qui dépend lui-même de la demande effective, demande anticipée
par les producteurs.
La question est alors de savoir ce qui détermine la demande effective.
Après avoir reconnu John Maynard Keynes a pu donner de la loi de Say une interprétation erronée (I), voyons
la pertinence de son concept de demande effective et ce qui le détermine (II).
I. Une interprétation erronée de Say.
A. Ce que Say a vraiment dit.
En réalité, une telle affirmation est absente de l'œuvre de Say. Les citations exactes, extraites du Traité
d'économie politique de 1803 (livre I, chapitre XV, Des débouchés), sont les suivantes: « c’est la production qui ouvre
des débouchés aux produits », « l’achat d’un produit ne peut être fait qu’avec la valeur d’un autre », ou encore « un
produit terminé offre, dès cet instant, un débouché à d’autres produits pour tout le montant de sa valeur ».
En d'autre termes : le producteur d'un produit nouveau a maintenant quelque chose à offrir aux autres, il
devient solvable, et leur offre un nouveau débouché pour leurs propres produits parce qu'il ouvre des perspectives
d'échanges nouvelles. La différence est importante : Say n'affirme pas qu'un bien trouve toujours un débouché ou
autrement dit que produire est la condition suffisante pour trouver un débouché, il énonce que produire est une
condition nécessaire à la création d'un débouché (mais un débouché pour les autres producteurs).
La Loi de Say telle qu'elle est connue résulte surtout de l'interprétation erronée qu'en a donnée John Maynard
Keynes.
B. Les démonstrations de la « loi de Say ».
Plus il y a de biens produits, plus ces biens peuvent ouvrir une demande pour d'autres biens.
Inversement, une nouvelle demande sans production préalable n'offre en réalité aucune perspective d'échange,
donc aucun débouché nouveau ; elle ne peut pas stimuler la production et dans ces conditions, la croissance passe par la
stimulation de la production et non de la consommation.
Une conséquence centrale de la "loi de Say" est que la récession ne provient pas d'un problème de demande
ou de manque de monnaie. Une création monétaire, créatrice de demande, n'entraînerait que de l'inflation : sans
production correspondante, il n'y a pas de demande réelle, solvable, mais seulement réduction de la valeur de la
monnaie. La raisonnement précédent suppose que la monnaie est totalement neutre, c'est à dire qu'elle est un bien
sans valeur intrinsèque. Selon Say, personne n'a intérêt à conserver de la monnaie. On vend un produit, non pas
pour récupérer de la monnaie mais pour en acheter un autre (d'où la célèbre citation de Say : « les produits s'échangent
contre des produits »). La monnaie ne serait qu'un voile qui masque le caractère réel de l'économie (on parle de
dichotomie entre secteur réel et secteur monétaire). Tout se passerait comme si l'économie n'était qu'une série de
troc.
Un producteur qui vend un produit utilise sa recette pour acheter d'autres produits et crée ainsi une demande
d'un montant équivalent. Conclusion : toute offre crée sa propre demande ; une crise généralisée de surproduction
est donc impossible. Il peut seulement exister des crises sectorielles, parce que les producteurs peuvent mal estimer
leur demande (= la production des autres secteurs) et la production de leurs concurrents : il en résulte (presque
inévitablement) un déséquilibre entre deux groupes de biens, ceux produits en trop grande quantité et ceux
produits en quantité insuffisante, les premiers ne trouvant alors plus leur contrepartie à cause du manque des seconds,
jusqu'à ce que les moyens de productions se déplacent vers les biens manquants.
II. La demande effective : la part belle aux anticipations.
A. Ce qui détermine la demande effective.
B. Réfutation ou réappropriation ?
La "loi de Say" a en particulier été contestée par John Maynard Keynes et sa "réfutation" est une des bases de
ses théories. Keynes affirme que des agents peuvent avoir intérêt à conserver de la monnaie, notamment pour des
motifs de précaution, de spéculation et de transaction, affirmation qui prend toute son ampleur dans un contexte que
Keynes qualifie de « radicalement incertain » (c'est-à-dire que l'avenir est incertain et non-probabilisable). Dans ces
conditions, Keynes affirme que la création monétaire peut avoir, et a effectivement, un effet stimulant sur la
production.
On notera qu'à la base, le raisonnement est exactement celui de Say, la seule différence étant dans la
valeur attribuée à la monnaie (nulle pour Say, non nulle pour Keynes). Dès que l'on admet que la monnaie a une
valeur propre, la création monétaire devient une production comme une autre, un produit que des agents peuvent
souhaiter acquérir en offrant des biens nouveaux produits à cet effet, et la loi de Say s'applique directement : l'émission
de monnaie devient une production qui ouvre de nouveaux débouchés.
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