HEC E2
ECONOMIE APPROFONDIE
CONTRÔLE N° 1 - CORRECTION
1- Flexibilité des prix et équilibre dans le modèle macroéconomique classique (4 points)
Le modèle macroéconomique classique, tel qu’il est usuellement représenté, est fondé sur l’articulation de différents
marchés.
Si l’équilibre macroéconomique global est fondé sur la principe de la loi de Say, la flexibilité des prix intervient à
différents niveaux.
Elle caractérise d’abord les marchés des facteurs de production (travail et capital). La flexibilité des prix des facteurs
(salaire et taux d’intérêt) permet de déterminer la quantité de facteurs mis en œuvre et donc le montant global de la
production réalisée. Elle permet également d’assurer que l’équilibre sur le marché du travail est un équilibre de plein
emploi (l’ensemble de ceux qui veulent travailler au taux de salaire en vigueur le peuvent).
Sur le marché des biens, la flexibilité des prix permet de compenser les déséquilibres apparus sur un marché particu-
lier.
Enfin, si un choc extérieur vient remettre en cause l’équilibre existant la variation des prix permet de retrouver un
nouvel équilibre.
2- La demande de monnaie chez Keynes (3 points)
La demande de monnaie chez Keynes est fondée sur trois motifs :
Motif de transaction (analogue au motif de tention identifié par les économistes classiques) : la monnaie
est utilisée pour réaliser le règlement des échanges
Motif de précaution : les agents cherchent à se prémunir contre des variations inattendues de leur revenu
(ou des dépenses exceptionnelles)
La quantité de monnaie demandée par les agents pour ces deux motifs est proportionnelle à leur revenu.
Motif de spéculation : il correspond à la prise en compte de l’incertitude par les agents. La possession de li-
quidité permet de réduire l’inquiétude des agents.
La demande de monnaie en matière de spéculation dépend du taux d’intérêt et de ses variations anticipées
par les agents.
3- Graphique à 45 ° et multiplicateur (5 points)
Le graphique à 45° permet de déterminer les conditions de l’équilibre keynésien. Il permet surtout de mettre en évi-
dence le rôle de l’augmentation autonome des dépenses publiques afin d’atteindre un niveau de revenu plus éle
entraînant une hausse de l’emploi.
Il montre comment l’augmentation du revenu est plus que proportionnelle à l’augmentation des dépenses publiques
autonomes, ce qui permet une représentation graphique du principe du multiplicateur.
4- Quelle est la portée de la critique de l’économie classique par Keynes ? (8 points)
La critique de l’économie classique par Keynes se fonde, dans la Théorie Générale, sur deux grands axes.
Le premier porte sur l’analyse du marché du travail, plus précisément sur la construction de la courbe d’offre de
travail qui, selon Keynes, est fondée sur une faille logique autour de la prise en compte du salaire réel. Dans la pers-
pective de Keynes, ceci invalide le principe de détermination du niveau de l’emploi sur le marché du travail et la
vision classique du chômage liée à un salaire réel trop élevé (Pigou) doit être rejetée.
Le deuxième axe est une remise en cause de l’équilibre macroéconomique global proposé par la loi de Say (fonde-
ment de l’économie classique selon Keynes). L’épargne a un effet dépressif sur l’activité, contrairement aux voies
ouvertes par Smith et Say.
Sur cette base, deux grandes pistes sont ouvertes à l’interprétation : pour les uns, la critique de Keynes est une cri-
tique radicale qui ouvre nécessairement la voie à une vision de l’économie marquée par l’incertitude et l’instabilité
fondamentale au rebours de la vision classique. Dans cette perspective la monnaie joue un rôle essentiel dans
l’équilibre économique.
Pour d’autres la critique de Keynes doit être relativisée et remise en perspective : Keynes adhère à certains principes
économiques classiques (lien entre demande d’emploi et salaire réel) et sa vision permet de décrire une situation où
l’ajustement économique est difficile compte tenu de la rigidité de certains prix (rigidité à la baisse des salaires nomi-
naux). Keynes décrit alors un cas particulier où l’analyse classique ne peut s’appliquer sans remettre en cause
l’ensemble des mécanismes décrits par les économistes classiques.
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