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Impact de l’expansion économique et commerciale de la Chine sur
la croissance, l’emploi et la pauvreté au Burkina Faso : une analyse
en Equilibre général calculable avec microsimulation.
PROJET DE RECHERCHE
Soumis au
Partnership for Economic Policy
Par
SAWADOGO Boureima
NANA Tégawendé Juliette
ZERBO Kassoum
NATAMA Hama Maimouna
BAMA Fidèle
TAPSOBA Emma
BURKINA Faso
Mars 2013
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Résumé :
Cette étude propose d’étudier l’impact de l’expansion économique et
commerciale de la Chine sur la pauvreté, la distribution de revenu, la croissance
et l’emploi au Burkina Faso. Dans le cadre des politiques de réduction de la
pauvreté, le Burkina Faso a élaboré deux Cadres de stratégie de lutte contre la
pauvreté (CSLP)(2000-2003 et 2004-2006). Le dernier CSLP a été révisé en 2010 et
permis au gouvernement de se doter d’un nouveau référentiel de
développement, la Stratégie de croissance accélérée et de développement
durable (SCADD) pour la période 2011-2015. De l’ensemble des stratégies de
lutte contre la pauvreté, l’ouverture au commerce extérieur est un axe
prioritaire du gouvernement dans les différents CSLP.
En plus de nombreuse études ont montrées que l’ouverture au commerce
extérieur est bénéfique pour la croissance, le Burkina Faso et les autres pays à
faible revenu, sont encouragés à plus d’ouverture. Tout compte fait, le lien
ouverture commerciale, inégalité et pauvreté reste ambiguë. La montée de la
Chine dans l’ordre économique mondiale constitue un nouvel enjeu pour la
mondialisation. L’interrogation suite à la croissance fulgurante de la Chine est,
quels sont les effets de la croissance chinoise sur les pays à faible revenu
comme le Burkina Faso ?
L’étude a pour objectif d’utiliser le modèle d’équilibre général calculable avec
microsimulation afin d’analyser les effets de l’expansion économique et
commerciale de la Chine sur la pauvreté, la distribution des revenus des
ménages, l’emploi et la croissance. Utilisant un MEGC avec microsimulation, il
nous permettra de venir à bout des limites et ambigüités associées à
l’hypothèse de ménage représentif. Pour ce faire, nous utilisons les données
d’enquête ménage du Burkina Faso de 2009 et la MCS de 2009.
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I- Description du problème
Les pays africains entretiennent des relations commerciales traditionnelles avec
les pays développés, surtout avec les pays de l’Union européenne, le Canada,
et les Etats-Unis. Ces relations commerciales sont alimentées par de nombreux
accords bilatéraux et régionaux qui existent entre ces pays et les pays africains
dont le Burkina Faso. En somme, le partenariat économique qui lie le Burkina
Faso et ces nations développées date des indépendances et le résultat en
termes de développement reste insuffisant.
Depuis l’expansion de la Chine dans le commerce mondial, bon nombre de
pays africains dont le Burkina Faso ont commencé à diversifié leurs marchés vers
ce pays. L’émergence des relations économiques et commerciales de la Chine
avec le continent africain se matérialise par les investissements étrangers, le
commerce, l’aide et l’assistance technique que la Chine apporte aux pays
africains. La convergence des commerçants chinois vers les marchés de l’Union
économique et monétaire ouest africain (UEMOA) commence en 2000 avec la
rentrée en vigueur du Tarif extérieur commun (TEC). Les pays tiers acquittent,
depuis le 1er Janvier 2000 et quelques soit leur point d’entrée dans l’UEMOA, des
droits et taxes réduit.
La montée de la Chine dans le commerce international a éun événement
économique remarquable de la dernière décennie. L’économie chinoise a
accrue de 7.5% durant la période 1970 à 1990 et de plus de 10% par an entre
1999 et 2008 (Sahoo, P., 2012). Le taux de croissance moyen du produit intérieur
brut (PIB) chinois par tête est de 4% depuis 1981. La vitesse de la croissance de
l’économie chinoise est en parallèle avec son avancée dans le commerce
mondial. Sa part dans le commerce mondial des biens a augmenté de 1% en
1979 à 6.5% en 2005 et l’économie chinoise deviendra le potentiel exportateur
mondial les prochaines décennies due à l’augmentation de son Investissement
direct étranger (IDE), à la hauteur de son épargne domestique et à
l’amélioration de sa productivité (Hong, 2006). La percée de la Chine dans le
commerce international est poussée par son adhésion à l’Organisation
Mondiale du Commerce (OMC) en 2001. Ainsi, depuis 1979 le gouvernement
chinois s’est lancé dans une politique de libéralisation et de reformes de son
secteur industriel. Le développement industriel chinois a donné lieu à un besoin
pressant de matières premières pour faire fonctionner une industrie en plein
essor. Ce facteur constitue un des éléments fondateurs de la ruée de la Chine
vers l’Afrique qui regorge assez de ressources naturelles. Sur la période 2000-
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2010, la Chine a contribué pour 20% à la croissance mondiale, si on considère
les PIB en dollars courant, mais pour 30% si la mesure est effectuée en parité de
pouvoir d’achat. Le commerce constitue le principal canal de transmission des
effets de la croissance chinoise sur le reste du monde. Avec plus de 9% des
importations mondiales en 2011 contre 3,5% il y a dix ans, la Chine est une
source de plus en plus importante de la demande internationale (Lemoine et
Ünal, à paraître).
Les relations entre la Chine et les pays d’Afrique et même sa stratégie
économique mondiale sont dictées par la nécessité de se procurer des matières
premières pour son industrie et le besoin d’un marché élargi pour ses produits
finis. La coopération commerciale entre la Chine et les pays d’Afrique est partie
des pays d’Afrique du Nord et on note aujourd’hui la présence remarquable de
la Chine dans tous les marchés africains. Négligeable dans les années 90, la part
de la chine dans le commerce des pays d’Afrique Subsahariennes avoisinait
17% en 2010 (FMI, 2011). Selon les estimations du Fond Monétaire International
(FMI), (2011), la chine représente désormais 16% de l’Investissement Direct
Etranger (IDE) de la région Afrique et importe environ 70% du pétrole d’Afrique
Subsaharienne.
La croissance fulgurante de la Chine dans le commerce international suscite
beaucoup de débats au plan politique et scientifique. Les interrogations ont
portées depuis longtemps sur les conséquences de la croissance chinoise sur les
économies développées et sur les pays voisins de la Chine. Les conséquences
de l’intégration de la Chine au commerce international sur les économies
d’Afrique Subsaharienne avaient attirées peu d’attention. Les pays d’Afrique
Subsaharienne subissent les conséquences de la croissance économique
chinoise à travers six canaux importants identifiés dans la littérature qui sont
entre autres, le commerce, l’investissement étranger, l’aide au développement,
la gouvernance globale, la migration et l’environnement (Kaplinsky, 2008).
La Chine exporte des produits manufacturés finis, des machines, surtout, les
produits électroniques sur les marchés africains et importe des matières
premières (le pétrole, le gaz, le coton) pour son industrie. Les impacts d’une telle
relation économique sont complexes pour les économies en développement,
surtout les économies d’Afrique Subsaharienne qui ne disposent pas une
industrie de pointe capable de supporter la concurrence. L’économie africaine
est donc vulnérable à la menace concurrentielle exercée par la Chine sur les
marchés tiers. Selon Kaplinsky (2008), l’intensité de l’importation des produits
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manufacturés et de textiles chinois en Afrique du Sud a contribuée à une baisse
drastique de l’emploi dans le secteur formel et montre que les mêmes
conséquences peuvent être appréhendées dans plusieurs autres pays
d’Afrique. De plus, la croissance de l’importation du textile chinois débute en
2003 et l’Afrique du Sud a perdu 55 000 emplois dans le secteur industriel à la fin
de 2005, et plus de dix entreprises de vêtement ont é fermé en Swaziland,
forçant la perte de 12000 emplois. Il y avait aussi 13000 emplois perdus à
Lesotho. Le bas prix du textile et des produits de consommation importés de la
Chine a aussi dévasté les industries de production des biens de consommation
dans plusieurs Etats du Nigéria (Shinn David H, 2006). L’intensité de l’importation
des produits manufacturiers Chinois sur le secteur industriel africain et
particulièrement burkinabè, fragile mérite plus d’attention.
La coopération Chine-Burkina date des indépendances. La Chine s’est
impliquée dans les projets de développement depuis 1965, mais la coopération
politique entre la Chine (Pékin) s’arrête en 1973, du faite de la manifestation du
gouvernement Burkinabè de tisser une coopération dynamique avec la Chine
(Taïwan). Si la coopération politique avec Pékin connaît des difficultés, la
rélation commerciale reste toujours florissante. Le commerce de produits chinois
a envahi le marché burkinabè, comme dans la plupart des pays de l’Afrique de
l’Ouest. Ainsi, au Burkina Faso le secteur informel est inondé de produits chinois à
moindre coût. Selon les perspectives économiques en Afrique de 2006, en 2004,
plus de 50% du coton burkinabè sont exportés vers la Chine. Au niveau de la
région Ouest africaine, entre 2000 et 2004 les importations chinoises de coton
ont contribuées pour 41% au taux de croissance des exportations agricoles de
l’ensemble des pays producteurs et elles ont contribuée à 2.5% au taux de
croissance des exportations totales et pour 1.1% au taux de croissance
économique des pays cotonniers (OCDE, 2006). Au niveau des pays, les impacts
macro-économiques les plus visibles sont au Benin, au Burkina Faso, au Mali et
au Togo, producteurs de coton. En effet, les importations chinoises de coton ont
contribuées pour 7% au taux de croissance économique de ces quatre pays.
Les prix imbattables des produits d’importation chinois constituent un problème
aux industries des pays en développement d’Afrique qui sont toujours au stade
de l’industrie naissante, incapable de supporter la concurrence, notamment
l’industrie à forte intensité de main-œuvres du textile et de l’habillement et dans
l’industrie de la chaussure. Le Burkina Faso est l’un des gros importateurs de
moyen de transport « made in China » et l’inondation des moteurs à deux roues
à prix bas à causer la faillite de la Société Industrielle de Fabrication
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