On connaît depuis longtemps déjà les lésions produites par l’administration des AAE et de leurs
agonistes, lésions décrites sous le nom d’excitotoxicité.
Ainsi l’administration systémique de glutamate entraîne une perte neuronale.
Les antagonistes NMDA sont efficaces pour réduire les effets de l’administration de glutamate.
Il faut souligner que la libération de glutamate a tendance à s’auto entretenir et même s’amplifier...
Ces propriétés toxiques des AAE sont à la base de certains syndromes cliniques lésionnels et sont
impliqués dans le vieillissement( Ainsi l’épilepsie, l’ischémie cérébrale, l’hypoglycémie cérébrale,
l’anoxie, les encéphalopathies...)
Nota : certains cas d’intoxication alimentaire sont en rapport avec les récepteurs aux AAE ; ainsi le
lathyrisme (paraplégie astique) dû à une légumineuse contenant un agoniste des rampa, le syndrome de
Guam ( Sclérose latérale amyotrophique ) dû à un agoniste des rAMPA et rNMDA...
Par ailleurs on pense que les fluctuations du Parkinson seraient en rapport avec une potentialisation des
neurones glutamaérgiques du striatum.
Ainsi donc la transmission par les acides aminés excitateurs est impliquée dans les processus
fondamentaux de la biologie des structures nerveuses.
Mais les applications cliniques de ces notions sont compromises par la toxicité des antagonistes
NMDA.
Documentation : Neurotransmetteurs par JM Meunier et A Shvaloff chez Masson.
LES ANTAGONISTES DU GLUTAMATE DANS LA MALADIE DE PARKINSON
Traduction libre et interprétative d’un article de Juin 98 paru dans « CNS Drugs «
par Alison J Cooper, Camille B Carroll and Ian J Mitchell,
University of Birmingham, England .
1 / Rôle du glutamate – Antagonistes des récepteurs NMDA.
Les limites du traitement de substitution par la L.Dopa ont enclin à chercher d’autres approches du
traitement de la maladie de Parkinson.
L’une des plus prometteuses de ces approches alternatives est l’utilisation des antagonistes des
récepteurs au glutamate.
Et ce en raison des mécanismes physiopathologiques de la MP.
Le Striatum, outre les influx dopaminergiques, reçoit de massifs influx glutamaérgiques venant
du cortex cérébral( Voir Schéma de la page 1 ).L’activité des neurones dopaminergiques du striatum
est déterminée en grande partie par l’équilibre entre ces deux sortes d’influx.
L’action de la voie dopaminergique venant de la substance noire est inhibitrice vers les récepteurs D2 :
en effet la perte d’innervation dopaminergique dans le striatum fait que ces neurones deviennent
anormalement hyperactifs en raison de l’excès d’apport de glutamate.
Cet excès de glutamate existe aussi dans les autres structures des ganglions de la base au cours de la
MP. L’hyperactivité des neurones striataux induit indirectement une hyperactivité des neurones du
noyau sous-thalamique. Ces neurones sont glutamaérgiques et cette hyperactivité dangereuse produit
un accroissement d’activité de leurs zones de terminaison, particulièrement le segment médian du
globus pallidus et la part reticulata de la substance noire.