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En outre, le processus de stabilisation des prix s'est maintenu en 2005, ce qui a permis que
l'Indice des prix à la consommation varie seulement de 3,7 pour cent par rapport à 2004 malgré les
hausses de salaires enregistrées dans différents secteurs de l'économie.
Cependant, le gouvernement de George W. Bush a adopté parallèlement, dès 2004, un train
de mesures contre Cuba dans le but de durcir les restrictions déjà imposées au tourisme et aux
investissements dans le pays, d'entraver les flux financiers et les voyages des citoyens des États-Unis
à destination de l'Île, et de limiter encore davantage les envois de fonds des émigrants et les échanges
commerciaux, scientifiques et culturels. Ces mesures ont pour objectif déclaré l'effondrement du
système politique et économique de Cuba.
La politique d'agression du gouvernement des États-Unis a causé un préjudice économique à
Cuba qui, accumulé, est évalué à plus de 86 milliards de dollars, chiffre qui n'inclut pas les préjudices
directs portés aux objectifs économiques et sociaux du pays, et évalués à plus de 54 milliards de
dollars, du fait des actions de sabotage et de terrorisme organisées et financées à partir des États-Unis.
Ce chiffre ne tient pas non plus compte de la valeur des produits dont la production a cessé ni des
préjudices découlant des conditions de crédit coûteuses qui sont imposées à Cuba. Pour la seule
année 2005, le préjudice économique direct causé aux Cubains par l'application de la politique de
blocus dépasse les 4 108 millions de dollars. Selon un rapport envoyé par le Bureau du contrôle des
avoirs étrangers (OFAC) au Congrès des États-Unis, le montant des avoirs gelés dans les banques des
États-Unis à cause du blocus s'est élevé à 268 300 000 dollars en 2005.
Les conséquences pour le commerce extérieur cubain ont été évaluées, pour 2005, à plus de
945 320 000 dollars, ce qui représente une augmentation de près de 15 pour cent par rapport à 2004.
De même, les conséquences financières du niveau de risque élevé attribué à Cuba en raison de sa
situation de pays victime d'un blocus ont représenté plus de 320 765 000 dollars, ce qui a nui à son
commerce extérieur, en raison des conditions de financement difficiles imposées.
L'agression économique, commerciale et financière touche aussi des États, des citoyens et des
entreprises de pays tiers en raison de l'application extraterritoriale des lois régissant le blocus de Cuba.
En 2005, l'OFAC, alléguant la violation de différents règlements relatifs au blocus, a infligé des
amendes à huit sociétés et établissements bancaires, et 38 pays au moins ont été touchés.
Le 13 février 2006, sont entrés en vigueur de nouveaux règlements de l'OFAC concernant le
régime en matière d'amendes applicables aux établissements bancaires qui enfreignent la législation
des États-Unis sur les sanctions infligées à différents pays, dont Cuba. Les auteurs de ces infractions
peuvent faire l'objet d'une enquête civile, d'une évaluation par l'OFAC du comportement en cause ou
d'une enquête pénale et de poursuites judiciaires. Ces nouvelles mesures ont empêché Cuba, entre
autres choses, de payer sa contribution au budget de deux organisations internationales dont le siège
est à Genève, à savoir l'Union internationale des télécommunications (UIT) et l'Organisation
météorologique mondiale (OMM), en raison du refus de la banque suisse UBS, qui gère les comptes
de ces deux organisations, d'accepter les virements en provenance de Cuba.
Le 10 juillet 2006, l'Administration Bush a présenté la deuxième version du Plan d'annexion
de Cuba dans le but de renforcer et d'approfondir l'impact négatif des mesures prévues dans le premier
rapport, approuvé le 20 mai 2004, de ce qui a été improprement appelé la "Commission d'aide pour
une Cuba libre".
La recommandation visant à appliquer le Titre III de la Loi Helms-Burton aux entrepreneurs
de pays tiers considérés comme favorisant le maintien du gouvernement cubain par leurs activités
donne la preuve de l'escalade irrationnelle dans l'application extraterritoriale de la politique de blocus
menée contre Cuba. La mise en œuvre du Titre III – qui préconise la tenue de procès devant des
tribunaux des États-Unis contre les entrepreneurs des pays tiers qui ont des relations commerciales