PROBLEMATIQUE Ensemble
Le management s’impose de plus en plus comme la ressource la plus rare, la plus précieuse
et l’outil le plus efficace pour conquérir la science, la technologie et le progrés économique.
Cette position, qui serait une tautologie pour les gourous de cette discipline, n’en constitue
pas moins une curiosité pour un observateur non averti; et pourtant ! l’évidence
s’accumulerait de jour en jour si l’on intégrait les performances économiques et
technologiques de ces derniéres decennies.
JEAN- JACQUES SERVANT SCHEIBERT explique la supériorité technologique et
économique des USA, dans les années cinquantes et soixantes, par le type de management
qui a subtilement intégré les intérêts, pourtant apparemment contradictoires, des travailleurs,
des cadres et des entrepreneurs et libéré toutes les potentialités créatrices, en propulsant au
sommet de la pyramide les compétences les plus prometteuses. C’etait l’ére ou l’on évoquait
avec passion le management Gap (écarts entre les pratiques et les politiques des firmes U.S
et celles de l’Europe). Les firmes US avaient leur gigantisme, la direction par objectif, la
planification stratégique et vouaient une passion sans limite à la recherche-développement,
au marketing et à la qualité totale. Aujourd’hui ce gap s’est considérablement réduit pour
devenir invisible à l’oeil nu. Nous disposons cependant d’une preuve et d’un exemple
concrêt: le Japon.
Le royaume du soleil levant, peu gâté par la nature, doit ses performances économiques
remarquables à son style de management: Kanban, cercles de qualité, Nemawashi, Seishin
kyooiku, emplois à vie et autres, conférent aux entreprises japonaises des avantages
compétitifs extraordinaires.
Une analyse minutieuse des conduites de politiques macro-économiques, montre que les
écarts dans les pratiques (sauf peut être pour la Grande Bretagne) sont mineures et
n’expliquent qu’une faible fraction des différences de performances internationales. Les
politiques budgétaires et/ou monétaires ne diffèrent pas trés sensiblement et les états ont
appris à doser judicieusement les degrés d’interventions, sans toutefois nier que les acteurs
économiques sont plus ou moins solidaires selon les pays.
Face à la stagnation, entre deux chocs énergétiques de 1973-74 et 1979-80, nous avons
assisté à une formidable période d’apprentissage rapide et d’uniformisation des politiques
économiques.
De 73 à 76, à l’inverse de certains pays qui se sont distingués par un changement fréquent
de stratégie(France, Italie, Grande Bretagne), ou en privilégiant l’emploi (pays scandinaves),
d’autres pays ont réagi en accordant une priorité à la lutte contre l’inflation et ont obtenu un
bien meilleur ajustement (Japon, USA, RFA).
Durant la seconde phase la conduite de la politique économique s’est caractérisée par une
plus grande homogenéïté d’approche. En un laps de temps ne dépassant guére les cinq
années, les décisions en matiére de macro-économie ont été pour la plupart uniformisées.
Il semblerait qu’à ce niveau - là, tout avantage compétitif est rapidement supplanté par des
pratiques analogues. Les politiques macro-économiques Keynesiennes et/ou monétaristes
sont connues et menées, avec quelques nuances, de la même façon par tous les pays