- L’augmentation du nombre de cas d'autisme est liée à l’élargissement des critères
diagnostiques et à la détection plus fréquente et plus précoce des cas. De plus, la fréquence du
diagnostic chez les adultes qui ne l’avaient pas été auparavant augmente.
- Les marchés de l’autisme augmentent : les formations, les outils d’évaluation et d’intervention,
les médicaments, les tests génétiques, etc. Les chercheurs obtiennent davantage de
financement pour travailler sur l'autisme. Les familles peuvent mobiliser les pouvoirs publics
autour de l'autisme devenu une question de santé publique.
- Transformations : des formes plus légères permettant d'expliquer l'autisme voient le jour : les
modèles génétiques, cognitifs et neurobiologiques.
L'hypothèse génétique
Il n'y aurait que 15 % des cas de maladie : plusieurs syndromes différents ont été identifiés
(xfragile, syndrome de Bourneville, d'Angelman, de Prader-Willie...).
Cela amène à se questionner sur la pertinence de parler d'autisme génétique à 90 %. Les
résultats proviennent souvent d'études sur les jumeaux. Des résultats obtenus en 2000 et 2001
avec des centaines de familles présentant deux enfants autistes indiquent un pourcentage de 10
à 15 fois supérieur à des jumeaux monozygotes (deux embryons dans un même oeuf). Il y aurait
davantage de risque de développement chez les jumeaux monozygotes.
L'environnement a un impact majeur sur le développement.
L'hypothèse neurobiologique
Les premiers résultats ont été obtenus sur une autopsie : les neurones étaient plus nombreux et
plus denses dans l'hippocampe. Puis, d'autres autopsies ont mis en évidence des anomalies dans
le cervelet ou les régions limbiques. L'hétérogénéité des cas ne permet aucune généralisation.
Avec l'imagerie fonctionnelle, des chercheurs ont montré que les régions activées lors de la
reconnaissance des visages n'étaient pas les mêmes pour les autistes et les non-autistes.
Cependant, ces résultats n'ont été obtenus qu'avec un très faible nombre de personnes qui
parlaient et qui n'avaient pas de déficience intellectuelle.
L'hypothèse neurobiologique la plus acceptée aujourd'hui porte sur la surconnectivité
intrarégionale et la sous-connectivité entre les régions cérébrales, ce qui se traduit par un
problème de cohérence centrale (difficulté d'analyser de multiples informations pour en tirer
une compréhension globale) mais une vision en détail très développée. Cette différence serait
liée à la formation de réseaux neuronaux différents chez les personnes autistes au cours de
développement (utérin).
Différents modèles cognitifs ont été proposés, notamment par Baron-Cohen et Frith :
- Modèle de la théorie de l'esprit;
- Modèle de la cohérence centrale;