Tribune internationale des compositeurs UNESCO 2011
Radio Polonaise S.A. Varsovie
MARCIN BORTNOWSKI
en 1972 à Żary, il a terminé l’Académie de musique à Wrocław, à la classe de
composition de Grażyna Pstrokońska-Nawratil (diplôme avec mention, 1997) ; en 1996 il
a pris part aux Rencontres internationales de jeunes compositeurs à Apeldoom (Pays-Bas)
prganisées par la Fondation Gaudeamus et, l’année suivante, aux ateliers de la musique
expérimentale et sur ordinateur, à l’Université de Genève. Il a soutenu la thèse à la faculté
de composition de l’Académie de musique à Varsovie.
A deux reprises il fut nommé lauréat du Concours de jeunes compositeurs Tadeusz
Baird : en 1995 il a reçu le Ier prix pour le Quatuor à cordes 2 (1995) et le IIe prix pour
le Quatuor à cordes 1 (1994) et, en 1997, son Music for... pour deux percussions et
deux accordéons (1997), lui a valu le IIe prix. La même année 1997 il a gagné le IIIe prix
au Concours national de composition à Gdańsk pour la Symphonie nº 1 (1997) et, en 2000,
sa Music in Lent pour accordéon et quatuor à cordes, écrite la même année, a gagné le Ier
prix au Concours international de composition Pan Accordion.
Marcin Bortnowski est professeur associé à la Faculté de composition, direction
d’orchestre, théorie de la musique et musicothérapie à l’Académie de musique à Wrocław.
Marcin Bortnowski I już nocy nie będzie (Et il n’y aura plus de nuit)
pour accordéon et orchestre de chambre (2010).
La raison d’écrire cette pièce fut la commande du 53e Festival international de
musique contemporaine « Automne de Varsovie ». J’ai accepté cette proposition avec joie
d’autant plus grande que non seulement l’appareil d’exécution me convenait beaucoup
(l’accordéon c’est l’instrument qui m’avait formé musicalement), mais encore à cause de
la personne qui allait occuper mes pensées lors du processus créatif Andrzej
Krzanowski, le compositeur à qui je dois ma formation musicale. Et pourtant cela ne
devait pas être une pièce en sa mémoire, elle ne devait pas non plus se férer directement
à sa musique. Cette pièce devait être la mienne, au sens auquel chaque compositeur
aspire : elle devait être originale.
Il m’est arrivé cependant lors de mon travail de composition une chose
surprenante : tout le processus créatif s’opérait, en quelque sorte, en dehors de moi-même.
Bien que c’était moi qui composait, la musique elle-même me conduisait. C’est très
difficile de l’expliquer d’une manière univoque. J’avais alors l’impression de me trouver
dans une situation inverse à celle que d’habitude : ce n’était pas moi qui formait la
musique c’était bien elle qui formait moi-même. J’ai mis aussi beaucoup de temps avant
que je ne trouve un titre qui aurait défini d’une certaine manière cette pièce. Car comment
définir une musique qui tout en provenant de moi « se créait » en dehors de moi ?
« Et il n’y aura plus de nuit » les paroles de l’Apocalypse de St Jean (22,5)
me sont venues d’elles-mêmes, tout comme la musique, pour définir la pièce. Tout cela
m’a paru merveilleux, surprenant et beau à la fois.
Interprètes : Klaudiusz Baran accordéon, Orchestre de chambre de la ville Tychy
AUKSO, dirigé par Marek Moś, le 19 septembre 2010, au Festival « Automne de
Varsovie », salle de concert de l’Université de musique Fryderyk Chopin.
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ALEKSANDER NOWAK
en 1979 à Gliwice, il est diplômé de l’Académie de musique Karol
Szymanowski à Katowice à la classe de composition d’Aleksander Lasoń, ainsi que de
University of Louisville, Etats-Unis, à la classe de composition de Steve Rouse. Il est
actuellement assistant à la chaire de composition de l’Académie de musique à Katowice.
Ses œuvres ont été présentées aux plusieurs festivals : Aksamitna Kurtyna 2
(Rideau de velours 2) à Lvov, New Music Festival à Louisville, Festival estival de
musique à Rycerka Górna, Festival de musique polonaise à Cracovie, Festival des
créations de l’Orchestre Symphonique National de la Radio Polonaise et au programme de
l’« Automne de Varsovie ». Son Fiddler’s Green and White Savannas Never More,
commandé par la Fondation des amis de l’« Automne de Varsovie », avec l’appuis de la
Fondation Ernst Siemens, fut présenté par la Radio Polonaise à la 54e Tribune
Internationale des Compositeurs à Paris en 2007.
Aleksander Nowak est lauréat du Prix du recteur de l’Université Louisville, il était
boursier de Moritz von Bonhard Fellowship, il a reçu le Prix du président de la ville de
Gliwice ainsi que la bourse du maréchal de la voïvodie de Silésie. Sa pièce Last Days of
Wanda B. fut nommée en 2008 au Prix des media publiques OPUS et, en 2010, le
compositeur a obtenu le prix de la Chaîne « Kultura » de la Télévision Polonaise.
Król Kosmosu znika (Le Roi du Cosmos disparaît), concerto pour
orchestre, fils et piano (2009).
J’ai connu, à l’école primaire, un gars qui prétendait être Roi du Cosmos. Il m’a
déclaré, très confidentiellement, que dans peu de temps un astronef viendra le chercher
sur la Terre pour qu’il prenne le pouvoir absolu sur l’univers. Après les vacances
suivantes il n’a pas réapparu à l’école et on n’a pas eu ni vent ni nouvelle de lui.
Jusqu’à présent...
Ce récit, qui contient certains éléments autobiographiques, doit servir
d’autocommentaire complet à cette pièce. Il me paraît superflu d’expliquer en détail mes
principes, mes intensions ainsi que leurs résultats, je dirais même que cela me paraîtrait
dangereux puisque détournerait l’attention de la musique, laquelle doit constituer ici
l’essence et dont la nature est certainement non-verbale.
Quant à la couche purement « technique » de la composition, c’est une sorte de
concerto, dans lequel, suivant la hiérarchie indiquée par le titre, c’est l’orchestre surtout
qui est concertant, des fils en seconde place (il s’agit d’une manière spéciale de préparer le
piano, consistant à produire le son des cordes par le frottement des fils de nylon lesquels
restent noués aux cordes) et, en dernière place, le piano, dont l’emplacement de prestige
sur l’estrade et, en même temps, l’emploi fort réduit de la sonorité traditionnelle de cet
instrument, pourrait devenir le symbole du Roi qui disparaît.
Aleksander Nowak
Interprètes : Oksana Rapita, pianiste d’Ukraine, Orchestre Symphonique National
de la Radio Polonaise à Katowice, dirigé par Michał Klauza, le 8 mai 2010 à Wrocław, au
Festival « Musica Polonica Nova », dans la salle de concert de la Filharmonie Witold
Lutosławski.
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