HUIT
ANNÉES
DE
MUSIQUE
AU
FESTIVAL
Parure
indispensable
de
notre
FESTIVAL,
la
musique
y
joue
sa
partie
avec
un
sens
de
l'oppor-
tunité
dont
on
chercherait
vainement
ailleurs
un
exemple
aussi
achevé.
Elle
n'est
asservie
à
aucune
formule,
refuse
tout
slogan,
mais
ayant
préservé
son
indépendance,
elle
s'entend
d'autant
mieux
à
tirer
parti
des
ressources
incomparables
que
lui
offrent
la
grande
cité
et
les
élites
qui,
fidèles
à
une
longue
tradition,
en
maintiennent
l'excellence.
C'est
assez
dire
que
d'une
année
à
la
suivante,
on
ne
retrouve
pas
la
série
stéréotypée
des
manifestations
qu'un
décret
irrévocable
aurait
réparties
en
autant
de
lieux
définitifs.
Chaque
saison
apporte
sa
découverte,
qu'il
s'agisse
des
œuvres,
des
interprètes
ou
du
site.
L'expérience
continue
que
représente
cette
quête,
comporte
des
risques
:
la
trouvaille
côtoie
la
déception.
Mais,
au
bilan
de
ces
huit
années
d'épreuves,
les
réussites
l'emportent
sur
les
échecs
et
laissent
bien
augurer
de
l'avenir
réservé
à
l'institution.
11
ne
saurait
être
question
ici
de
dresser
l'inventaire
de
tout
ce
qui
a
pu
être
entendu
au
long
de
cette
période.
Un
florilège
extrait
de
ce
foisonnement
suffira
à
mesurer
la
part
de
prestige
que
le
FESTIVAL
doit
à
l'art
musical.
Feuilletons
les
Programmes
purement
symphoniques.
Par
deux
fois,
le
nom
d'
ANDRÉ
CLUYTENS
y
est
mentionné
pour
l'ouverture
du
premier
FESTIVAL
au
Théâtre
Antique,
et
plus
récemment
à
l'occasion
d'un
concert
donné
en
l'Odéon.
GEORGES
SÉBASTIAN
fait
également
deux
apparitions
sur
la
colline
de
Fourvière.
L'an
dernier,
c'était
l'inoubliable
cycle
des
Neuf
Beethovéniennes
conduites
par
KARL
SCHURICHT
à
la
tête
de
la
PHILARMONIQUE
DE
VIENNE.
Entre
temps,
trois
chefs
alors
inconnus
des
Lyonnais
leur
avaient
été
révélés
:
GEORGES
JOCHUM
,
le
tout
jeune
Louis
DE
FROMENT,
et
le
prodigieux
SERGE
CELI.IBIDACHE
,
qui,
depuis
n'a
jamais
reparu
en
France.
Les
formations
de
chambre
connaissent
la
faveur
du
public.
Citons
les
exécutions
des
Brande-
bourgeois
par
l'Orchestre
de
MUNCHINGER
à
qui
revint
l'honneur
d'étrenner l'Odéon,
la
séance
tenue
par
l'Orchestre
de
la
SARRE,
dans
la
chapelle
du
Lycée
Ampère
Jean-Pierre
RAMPAI
,
tint
la
vedette
dans
divers
concertos
pour
flûte.
La
cour
de
l'Hôtel
Villeroy
a
maintes
fois
offert
son
hospitalité
intime
à
la
Musique
de
Chambre
:
ENNEMOND
TRILLAT
y
joua
des
musiques
"
royales
"
ou
"
retrouvées
"
en
compagnie
de
Janine
MICHF.AU
,
et
Gérard
SOUZAY
y
chanta
Schubert
et
Schumann.
D'autres
lieux
furent
sollicités
par
les
Solistes
:
le
Casino
de
Charbonnières
avec
Jeanne-Marie
DARRÉ
,
Victoria
DE
LOS
ANGELES
,
le
duo
Jeanne
GAUTHIER
-
Jacques
FÉVRIER
,
le
pianiste
hongrois
GEZA
ANDA
;
le
Palais
Saint-Pierre
avec
NINON
VALLIN
et
le
Trio
TRILLAT.
Le
Quatuor
figure
au
Palmarès,
représenté
par
l'équipe
chevronnée
de
CALVET
et
celle,
toute
nouvelle
en
son
temps,
de
"
PARRENIN
".
N'oublions
pas
Marian
ANDERSON
qui
chanta
aux
Célestins.
La
musique
spirituelle
fut
souvent
honorée
en
la
Primatiale
par
le
titulaire
des
Orgues
Edouard
COMMETTE
et
Jean
WITKOWSKI
y
dirigea
son
Orchestre
pour
la
Messe
en
si
de
BACH
.
Marcel
PAPONAUD
en
Saint-Bonaventure,
Marcel
PÉHU
en
Saint-Bonaventure
participèrent
aux
premiers
Festivals.
L'Oratorio,
sacré
ou
profane,
est
représenté
par
le
Roi
David
et
Noces
que
dirigea
Jean
VITKOWSKI
en
ce
même
Théâtre
Antique
Georges
PRÊTRE
devait,
l'an
passé,
animer
Jeanne
au
Bûcher
dans
la
version
théâtrale
que
dominait
la
présence
de
Claude
NOLLIER
.
Réussite
qui
suivait
celle
du
Martyre
de
Saint-Sébastien
magistralement
servie
par
ANDRÉ
CLUYTENS.
Cela
nous
amène
au
répertoire
lyrique.
Paul
CAMERLO
a
organisé
les
reprises
d'Orphée
et
de
Samson
et
la
création
de
Geneviève
de
Paris
avec
l'auteur
MARCEL
MIROUZE
au
pupitre.
Dans
le
domaine
dramatique,
la
musique
de
scène
est
venue
enrichir
les
spectacles
montés
par
Charles
GANTILLON
:
le
Songe
d'une
Nuit
d'Eté
(E.
TRILLAT),
Coriolan
(MARCEL
DELANNOY),
Prométhèe
enchaîné
(André
JOLIVET),
la
Princesse
d'Elide
(Rémo
BRUNI
)
et
les
Mystères
donnés
sur
le
parvis
de
Saint-Jean,
Jedermann
et
la
Jeanne
d'Arc
de
PÉGUY
avec
les
partitions
écrites
par
E.
TRILLAT
et
Robert
de
FRAGNY.
...Et
je
passe
sous
silence
la
musique
à
fins
chorégraphiques,
parfois
remarquable.
Laissons
ouverte
cette
liste
glorieuse
à
laquelle
vont
bientôt
s'ajouter
YAlceste
de
GLUCK
et
un
Concert
de
l'Orchestre
Philharmonique
de
Lyon
que
conduira
ROBERTO
BENZI.
ALBERT
GRAVIER
L'ODÉON
THÉÂTRE
DE
MUSIQUE
A
FOURVIERE
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