un nouvel outil complémentaire à visée thérapeutique

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Année 2015-2016 - Demande d’allocation doctorale
ED Santé, Sciences Biologiques et Chimie du Vivant (SSBCV) n°549
1. Informations administratives :
Nom de l’encadrant responsable de la thèse : ATANASOVA
Unité : 930
Equipe (si unité multi-équipes): Troubles Affectifs
Email de l’encadrant : [email protected]
Co-encadrant éventuel : -
2. Titre de la thèse : Rééducation olfactive et dépression : un nouvel outil complémentaire à
visée thérapeutique
3. Résumé :
La dépression est classée parmi les deux pathologies les plus invalidantes selon
l’Organisation Mondiale de la Santé. Outre les conséquences graves sur le plan professionnel et
personnel, la dépression a aussi un coût économique très élevé. Ce coût socio/affectif est amplifié
par la résistance aux antidépresseurs (30% des patients) entraînant une chronicisation de la
maladie et la précarisation des patients. Le dépistage précoce de cette pathologie et sa prise en
charge efficiente sont donc essentiels.
Des études récentes dans notre laboratoire ont démontré, d'une part, que la dépression est
caractérisée par une modification de la perception olfactive se traduisant par une diminution de la
perception des stimuli à valence positive et par une augmentation de la perception des stimuli à
valence négative (Naudin et al. 2012). D'autre part, nous avons mis en évidence la disparition de
certaines altérations sensorielles après rémission clinique par traitement antidépresseurs pour les
aspects hédonique et émotionnel (marqueurs d'état) et la persistance de certaines altérations après
rémission clinique pour les capacités cognitives (marqueurs de trait) (Naudin et al. 2013). Ces
résultats suggèrent donc, que les troubles olfactifs présents avant et après traitement
antidépresseur peuvent constituer des marqueurs témoignant de l'efficacité d'une thérapie ou d'une
éventuelle rechute.
Par ailleurs, chez l’animal, il a été observé que la neurogenèse au niveau du bulbe olfactif
est impliquée dans la pression et dans des effets comportementaux spécifiques tels que la
perception olfactive, le comportement maternel et le comportement sexuel (Gheusi et al. 2000 ;
Mak et al. 2007). Des altérations de ces comportements sont observées également dans certains
profils de dépression. De plus, il a été démontré, que les chances de survie des neurones
néoformés s’accroissent lorsque les animaux sont exposés à un environnement enrichi en odeurs
(Mouret et al. 2008). Une étude récente post-mortem chez l’homme comparant de tissus cérébraux
provenant d'individus sains à ceux de dépressifs suicidés a également montré que la migration et
la maturation de nouveaux neurones est affectée chez les sujets dépressifs (Maheu et al. 2015).
Partant de l’ensemble de ces observations, notre hypothèse est donc, qu’une rééducation
olfactive dans le sens d’une stimulation sensorielle pourrait améliorer le fonctionnement olfactif
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global des patients ce qui pourrait contribuer à une amélioration plus rapide de certains
symptômes observés dans la dépression. Dans ce contexte, l’objectif principal du présent projet de
recherche est de mettre en place un outil à visée thérapeutique au moyen d’une rééducation
olfactive.
Concernant le protocole expérimental, la rééducation olfactive sera réalisée pendant 8-10
semaines sous forme d’une stimulation olfactive quotidienne avec une dizaine d’odeurs. Afin
d’éviter une lassitude du sujet, la tâche à effectuer quant à la perception olfactive sera différente
d’une semaine à l’autre (identification des odeurs, discrimination, évaluation de l’intensité…).
Pour étudier une éventuelle accélération de l’amélioration de certains symptômes spécifiques de la
dépression, les résultats de deux groupes de patients seront comparés : patients avec et sans
stimulation olfactive. Les évaluations (performances olfactives, évaluation psychométriques et
mesures biologiques) seront effectuées avant le traitement antidépresseur, 1 mois après le
traitement (temps nécessaire pour la prolifération des neurones néoformés et leur intégration au
niveau du circuit olfactif) et 2-2,5 mois après le traitement antidépresseur (temps nécessaire à la
rémission clinique du patient). Des tests standardisés seront utilisés pour évaluer les performances
olfactives. Les paramètres cliniques seront évalués à l’aide d’échelles psychométriques utilisées
en routine clinique. Enfin, concernant les mesures biologiques des dosages du cortisol, des
principaux neurotransmetteurs (la sérotonine, la dopamine et la noradrénaline) et de certains de
leurs métabolites seront réalisés dans des prélèvements biologiques non invasifs (urine et/ou
salive).
L’ensemble des sultats obtenus pourrait nous renseigner quant à l’efficacité de la
rééducation olfactive. Nous pourrons également obtenir des indications concernant la résistance
de certains patients au traitement antidépresseur.
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