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dès lors qu’il n’entretenait pas sa maitresse au sein du domicile conjugal. En 1975 a donc été
dépénalisé.
Le fait de ne pas rembourser une dette constitue la violation d’un droit individuel (ami, banque etc.).
Ce n’est pas en général une faute pénale. La prison pour dettes n’existe plus. Mais, parmi les dettes
civiles, quelques unes sont plus « essentielles » que les autres ; il s'agit des aliments (dettes
alimentaires : prestation compensatoire, entretien des enfants etc.) dus à des membres proches de la
famille qui sont dans le besoin. Ces dettes alimentaires sont plus importantes à la société car elles
sauvegardent la famille et qu’elles correspondent à un certain idéal moral très fort de solidarité
familiale.
Par exception, le non paiement d’une dette alimentaire (faute civile) est également une infraction
pénale. Il s'agit du délit « d’abandon matériel de famille ».
Durkheim disait des crimes qu’ils sont les comportements qui heurtent « les états forts de la
conscience sociale ». Les infractions évoluent donc dans le temps, selon l’évolution de cette
« conscience sociale ». Ainsi aujourd’hui, n’existe plus l’infraction « d’outrage aux bonnes mœurs ».
L’infraction évolue aussi dans l’espace. Ainsi, dans certains pays la bigamie est autorisée, dans
d’autres non. Dans certains pays, l’usage de certaines drogues a été dépénalisé. Dans tous les pays,
l’homicide volontaire constitue une infraction pénale. Cependant, certains pays ont fait voter des lois
dépénalisant l’homicide dans certains cas ; notamment quand la victime est atteinte d’une maladie
incurable et demande à mourir. Il s'agit de la dépénalisation de l’euthanasie.
2- La sanction pénale.
Il existe une multitude de sanctions pénales. Il est parfois interdit de paraître dans le lieu où l’on a
commis l’infraction, interdit de revoir la victime, de pratiquer une profession en lien avec l’infraction
(banquier qui aurait commis des malversations etc.), il existe la peine d’emprisonnement, l’obligation
de payer une amende, l’obligation de soins avec dans certains cas, menace d’emprisonnement, il
s'agit parfois d’un travail d’intérêt général au profit d’une commune ou d’une association habilitée
etc.
Quelles fonctions pour la sanction ?
La première fonction qu’on lui attribue est une fonction d’intimidation collective. Il y a aussi un
phénomène d’intimidation individuelle ; on espère ainsi que celui qui subit une peine n’aura pas
envie de récidiver.
D’aucuns diront que la prison est « l’école du crime » ; cependant notons que la prison n’est choisie
comme peine que dans un nombre de cas restreint. De même, il y a toujours un élément extérieur
qui vient fausser les statistiques, on ne peut ainsi pas réellement prévoir que la peine de prison
entrainera nécessairement la récidive.
Pour d’autres, la peine aurait une fonction « d’élimination ». En raison des normes fixées par la
Constitution il ne s’agit évidemment pas de l’élimination totale de la personne, mais plutôt de son
élimination provisoire ou partielle (notamment : interdiction d’exercice d’une profession,
interdiction de retour dans un certain lieu) de la vie sociale.
Enfin, on peut parler aussi des fonctions « d’amendement » pour la personne, de « réadaptation
sociale », de « paiement d’une dette » à l’égard de la société (TIG etc.).
II- Notions sommaires de procédure pénale.
Le procès pénal a pour but de déterminer si un individu qui est poursuivi est ou non coupable ; il
s’agira ensuite de déterminer la sanction la plus adaptée.
Le procès commence par une phase policière. L’enquête de police appartient à la procédure pénale.
S’en suit alors, en cas de déclanchement des poursuites, une phase judiciaire ; nécessitant parfois
une instruction (récolte des éléments à charge et à décharge), puis un jugement.
1- Les enquêtes de police.
La police va devoir constater d’elle-même, ou à la suite de plainte (vient de la victime) ou de
dénonciation (vient d’un tiers), l’existence de faits apparemment constitutifs d’une infraction. Elle se
livre à une enquête, va rechercher des éléments de faits, sous l’autorité d’un magistrat (le procureur