Comité économique et social européen COMMUNIQUÉ DE PRESSE n° 01/2009 9 janvier 2009 La demande européenne de pétrole doit diminuer de plus de 50% d'ici 2050! Dans un avis élaboré à la demande de la commission "industrie, recherche et énergie" (ITRE) du Parlement européen, le CESE recommande une réduction considérable de la demande de pétrole en Europe, au fil des quarante prochaines années. L'objectif doit être de réduire la demande de pétrole de plus de 50% d'ici 2050. L'adoption de l'avis est prévue pour le 14 janvier 2009. "Les deux facteurs essentiels qui façonneront l'avenir du secteur pétrolier au cours des prochaines décennies sont l'accélération du changement climatique et les difficultés croissantes à obtenir un accès sûr à des réserves mondiales de pétrole en diminution" explique Derek Osborn, rapporteur de l'avis et membre de la section spécialisée "Transports, énergie, infrastructures, société de l'information" du CESE. Le seul moyen de sortir de la crise du changement climatique est de transformer rapidement la base énergétique mondiale, et de l'affranchir d'une dépendance excessive à l'égard des carburants fossiles. La demande mondiale de pétrole doit cesser de croître dans les prochaines années et amorcer une diminution progressive pour atteindre des niveaux nettement inférieurs d'ici 2050. Une transition majeure doit avoir lieu des carburants fossiles vers des sources d'énergie alternatives ainsi qu'une très nette amélioration de l'efficacité énergétique dans tous les secteurs. Le changement nécessaire est comparable, par son ampleur, à une nouvelle révolution industrielle. Derek Osborn ajoute: "L'Europe a pris un bon départ en adoptant le paquet changement climatique et énergie. Une mise en œuvre rapide et vigoureuse de ces mesures s'impose. Toutefois, le CESE est d'avis qu'il faudrait mettre sur pied un train de mesures supplémentaire pour pouvoir prétendre à une stratégie européenne adéquate et complète. La population doit mieux comprendre la nécessité de changements majeurs et jouer son rôle pour les mettre en œuvre. Les organisations de la société civile de tous types doivent contribuer à sensibiliser aux changements nécessaires et à les faire accepter par la population, en particulier ceux qui auront une incidence sur les modes de vie et les comportements. Ces changements devront être rapides et concertés afin de créer un modèle européen de transition vers une économie à faible consommation de carbone, attrayant et servant de référence pour le reste du monde. L'avis du CESE contient des propositions concrètes pour réduire la demande de pétrole européenne dans des secteurs clés comme les transports (par exemple, travailler à l'aménagement des villes, bourgades et autres implantations afin de réduire la longueur et la durée des trajets; privilégier systématiquement le train plutôt que l'avion, les transports publics plutôt que privés, les véhicules électriques ou fonctionnant à l'hydrogène plutôt que ceux dotés d'un moteur à combustion interne, la bicyclette et la marche à pied, chaque fois que possible), la construction et le bâtiment (par exemple, remplacer les combustibles fossiles à des fins de chauffage, de refroidissement ou de cuisson des aliments par l'électricité provenant de sources vertes), la production d'énergie (par exemple, développer aussi rapidement que possible des sources d'énergie renouvelables, équiper, dès que possible, les centrales utilisant le charbon et le pétrole en technologies de captage et de stockage du CO2). Pour pouvoir mettre en œuvre ces changements, il faut des mesures fiscales et réglementaires fortes qui orientent le processus, des investissements publics et privés majeurs, et un solide leadership aux niveaux politique, commercial et de la société civile pour créer une dynamique et des conditions favorables au changement. Le Parlement européen a demandé au CESE d'élaborer cet avis pour connaître la position de la société civile organisée d'Europe concernant les tendances à long terme de l'offre et de la demande de pétrole. La commission ITRE du Parlement doit adopter un rapport en la matière le 20 janvier. Le CESE invite le Parlement à élaborer son rapport dans la perspective du changement climatique et de la nécessité de réduire très nettement la consommation de pétrole au cours des prochaines années. EN Comité économique et social européen Derek Osborn ajoute “En réduisant notre consommation de pétrole importé et en nous tournant davantage vers les sources d'énergie alternatives européennes, nous serons moins vulnérables aux chocs pétroliers et aux interruptions ou contraintes d'approvisionnement en pétrole à long terme. Les cours atteints par le pétrole au premier semestre 2008 ont lancé l'avertissement. La diminution des prix ultérieure ne signifie pas que le problème à long terme soit résolu. Nous devons agir maintenant pour réduire la dépendance de notre société face à une ressource épuisable, qu'il sera de plus en plus difficile d'obtenir au cours des prochaines années.” Pour toute information complémentaire, vous pouvez contacter: Christian Weger au service de presse du CESE, 99 rue Belliard, B-1040 Bruxelles Téléphone: +32 2 546 9396/9586; portable: +32 475 75 32 02 Adresse électronique: [email protected] Site Internet: http://www.eesc.europa.eu/ Communiqués de presse: http://www.eesc.europa.eu/activities/press/cp/index_en.asp (anglais) http://www.eesc.europa.eu/activities/press/cp/index_fr.asp (français) Le Comité économique et social européen assure la représentation des différentes composantes à caractère économique et social de la société civile organisée. Institué par le traité de Rome en 1957, c'est un organe institutionnel consultatif. Grâce à sa mission de consultation, ses membres, et donc les organisations qu'ils représentent, peuvent participer au processus décisionnel de l'Union européenne. Il compte 344 membres, nommés par le Conseil.