Analyse monétaire.
Introduction : les paradoxes de la monnaie.
I] Les paradoxes quant à l’essence de la monnaie.
3 réponses : Celle des économistes (approche fonctionnaliste)
Celle des anthropologues (approche symbolique)
Celle des sociologues
1) L’approche des économistes
Ils mettent l’accent sur la fonction de la monnaie.
Pour les économistes : la monnaie remplie 3 fonctions :
Unité de compte
Réserve de valeur
Moyen de payement
1) Unité de compte :
La monnaie en tant qu’unité de compte apparaît comme le bien dans lequel, tous les
autres biens expriment leur valeur.
Le prix monétaire est l’expression monétaire de la valeur d’un bien.
Le recours à l’unité de compte permet de réduire le nombre de rapports d’échanges qui
sont théoriquement possible dans une économie qui fonctionnerait sans monnaie. En effet
n’importe quel bien pourrait exprimer la valeur d’un autre bien.
Le nombre d’échange possible est représenté parla formule :
n !
_____
(n-2) !
Exemple : une économie avec 1000 biens différents représente 499500 échanges possibles.
Grâce à la monnaie, le nombre d’échange possible n’est plus que de (n-1).
La monnaie permet de : Faciliter les transactions.
Réduire le coût des transactions.
Smith soutient que la spécialisation implique la monnaie en tant qu’unité de compte.
La monnaie n’est pas à l’origine de la valeur des biens, elles l’expriment, c’est tout.
La monnaie en tant qu’unité de compte sert d’instrument de mesure, différent des
instruments de mesures physiques qui eux ne varient pas, comme par exemple un mètre ; alors
que la monnaie elle varie (inflation = augmentation généralisée et durable de la monnaie)
Exemple :
Quand une table passe de 3oo à 600 euros il existe deux explications :
- Il est plus difficile de produire des tables qu’avant (manque de matière
première m-o…)
- Les conditions sont les mêmes mais il y a de l’inflation (création de trop de
monnaie pour par exemple éviter une crise bancaire)
NB : Nous ne connaissons pourtant pas la bonne lecture.
Exemple : En T0, une paire de chaussure coûte 80€
En T0, une tablette de chocolat coûte 10€.
En T1, la paire de chaussure coûte 100€
En T1, la plaquette de chocolat coûte 10€
On peut donc dire que le prix relatif des chaussures a augmenté, cad
que les chaussures sont devenue plus rares. Prix relatif = 100/10=10
En T1’, la paire de chaussure vaut 100€
En T1’, la tablette de chocolat vaut 12€50
On peut donc dire que le prix relatif des chaussures ou de la tablette
n’a pas changé, donc ici, la cause est purement monétaire.
La monnaie en tant qu’unité de comptes peut être totalement abstraite comme par exemple un
CCP,= économie de troc étalonné, c'est-à-dire une économie de troc où on échange des
biens contre des biens, et étalonné car tout les biens ont leurs valeurs exprimée en unité de
bien.
Dans l’ancien régime :
L’unité de compte abstraite était le livre tournois qui devait être libellé en écus.
1 livre = 10 écus
si le remboursement de 1000 livres se passe 5ans après et qu’un livre est tjrs égal a 10 écus, alors le créancier voudra bien
se faire rembourser 10 000 écus.
S’il y a inflation et que 1 livre = 20 écus, alors le créancier ne voudra que se faire rembourser en écus et non en livre.
Dans l’ancien régime, l’état créait de l’inflation pour rembourser en écus.
2) la monnaie en tant que moyen de payement.
Cela signifie que nous somme dans une économie ou les biens ne peuvent plus
s’échanger directement les uns contre les autres car il y a une nécessité de passer par
l’intermédiaire de la monnaie. Elle va intervenir comme une contrepartie obligatoire de
toute transaction. La monnaie en tant que moyen de paiement devient une notion importante
car les crises de surproduction sont désormais possibles car à une offre de bien ne
correspond pas immédiatement une demande de bien, ce qui n’est pas le cas dans une
économie de troc ou une offre de bien correspond forcément à une demande de biens. Une
crise de surproduction est possible à partir du moment où on cherche à avoir un comportement
de thésaurisation.
La monnaie comme moyen de paiement procure des avantages à l’économie bien
supérieur aux inconvénients car elle permet d e mettre fin aux problèmes des doubles
coïncidences qui surgissent dans une économie de troc :
Pour qu’un échange soit possible, il faut que les désirs du vendeur d’un bien
correspondent à ceux du demandeur de ce bien.
Mais en même temps l’offre de se demandeur doit correspondre aux désirs de
celui qui offre ce premier bien.
Exemple : Dans une économie de troc, il y a un surplus de mouton que l’on essaye d’échanger contre d’autre bien comme
par exemple une table. Le problème est qu’il faut trouver quelqu'un qui produit des tables mais qui aussi à besoin de
moutons. Il y a donc un coût de transaction et d’information. Il y a une double coïncidence.
CLOWER : « Dans une économie monétaire, la monnaie achète les biens, les biens achètent la monnaie mais les biens
n’achètent pas les biens ». En effet, on serait dans ce cas dans une économie de troc.
Avec la monnaie ce problème n’existe pas puisqu’avec la monnaie le bien est toujours
demandé par tous les agents économiques.
Ceci pose néanmoins un souci, à savoir pourquoi la monnaie est elle accepté comme contre
partie dans toute les transactions ?
C’est parce que les agents économiques pourront avec cette monnaie se procurer tout
les biens et services dont ils ont besoins. Ils sont donc persuadés que la monnaie à un pouvoir
d’achat.
Toutefois quelle est l’origine de ce PA ?
Le cas simple : la monnaie est représenter par un bien qui en lui-même à de la valeur.
Quelle est l’origine des monnaies fiduciaires ou scripturales ? Ce qui donne leur
valeur, c’est la confiance que l’on à dans le pouvoir d’achat qu’elle représente,
c'est-à-dire dans le système bancaire et surtout dans la banque centrale. Une crise
bancaire est alors l’effondrement de la confiance dans les institutions qui gèrent cette
monnaie.
Cette crise bancaire peut prendre la forme d’une « ruet bancaire », c'est-à-dire que des
personnes qui n’ont plus confiance dans la banque qui gèrent leur monnaie scripturale,
vont de manières rationnelles vider leur compte en banque et soit garder la monnaie de
manière scripturale ou alors la mettre dans une autre banque en laquelle ils ont encore
confiance.
Il y a plus grave lorsque les agents perdent confiance dans leur monnaie nationale ou
soient ils retournent au troc (ex en aout 98ou certain troquait dans la rue) ou bien les
transactions s’effectuent dans autre monnaie( Russie où transaction en dollars dans les
années 1990). Dire ne plus avoir confiance dans la monnaie c’est dire ne plus
avoir confiance en l’Etat.
Il y a eu l’instauration du cours légal en 1870, c’est une loi qui oblige chaque agent
économique à accepter la monnaie comme moyen de payement.
La monnaie scripturale elle n’a pas de cours légal, car elle est émise par des banques
privées.
3) La monnaie, réserve de valeur.
Cette réserve de valeur est admise depuis 1936 par Keynes grâce à son ouvrage : la
théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie.
La monnaie était alors un actif financier que les agents économiques voulaient détenir sous
cette forme dans leur patrimoine.
Les néoclassiques eux ne considèrent pas cette réserve de valeur car elle est
totalement irrationnelle. Pourquoi selon eux un agent économique possèderait-il dans son
patrimoine de la monnaie qui ne lui rapporte rien alors qu’il pourrait détenir des titres ?
Keynes répond que c’est à cause des risques financiers ou il distingue deux motifs :
Le motif de précaution : l’agent va détenir une réserve en monnaie pour faire face à
des dépenses imprévues.
Remarque : ce premier motif va dépendre des systèmes d’assurances dans l’économie. La fonction de réserve de
valeur sera d’autant plus faible qu’il existe des assurances (sécurité sociale…)
Le motif de spéculation : un agent économique va conserver son patrimoine sous
forme monétaire s’il anticipe une baisse de prix de titres financiers qui si il achetait
des titres l’exposerai à un risque de moins value. Il y a des situations ou l’incertitude
est telle que l’agent préfère ne pas s’engager dans une stratégie possible car il redoute
de commettre une erreur dans son choix.
Les néo classiques ne considèrent pas ces incertitudes comme valables car selon eux, il est
possible de revenir en arrière (revendre au même prix). Pour eux il n’y a que de l’improbable ;
les risques financiers peuvent toujours être quantifiés par un calcul de probabilité.
Keynes nous dit qu’il y a des situations pour lesquelles ce calcul n’est pas possible cad ou
l’incertitude ne peut pas être ramené à la probabilité dans les cas ou :
- La stratégie est à très long terme.
- Celui ou l’événement que l’on cherche à juger à un caractère exceptionnel
c'est-à-dire sans exemples passés.
Quantifier les risques se fait par un hasard sage en économie. Certains pensent qu’il faut
revoir ses techniques au profit d’un « hasard sauvage » ( voir livre « le virus B »).
Pour Keynes conserver son patrimoine sous forme de monnaie nous engage à moins de
risques futurs.
NB : La fonction de réserve de valeur n’est pas spécifique à la monnaie.
Parmi ces trois fonctions quelle est celle qui représente l’essence de la monnaie ?
Pas de réponse, toutefois celle de réserve de valeur n’est pas forcément celle qui représente le mieux l’essence car depuis
Keynes sont apparue de nombreux élément très proche de la monnaie (livret A). Toutefois en cas de crise financière c’est
cette réserve qui va devenir essentielle. Ainsi en cas de crise elle devient la fonction la plus importante.
Quant aux deux autres fonctions cela dépend de l’avis de chacun des économistes.
2) L’approche des anthropologues.
L’anthropologie étudie les institutions et les systèmes qui permettent la circulation
des biens et des personnes dans une société donnée.
Les 3 grandes modalités de circulation des biens dans une société:
Réciprocité.
Redistribution.
Echange économique sur des marchés.
Circulation par la réciprocité :
Elle intervient entre groupe symétrique (aucun rapport de pouvoir)
La circulation des biens va alors se faire au sein d’institutions dont la vocation première
n’est pas économique ou de rapport familiaux.
Circulation par la redistribution :
Repose sur la redistribution dans des groupes hiérarchisés. Il existe un centre hiérarchique qui
à donc la capacité de prélevé une partie des biens produit pour ensuite redistribuer ces produit
à un certain nombre d’individu de la société (exemple des corvées féodale).
Circulation par des échanges économiques sur des marchés :
Forme de circulation à laquelle se limite la science éco.
Pour conclure, les anthropologues prouvent que ces 3 modes de circulation cœxistent,
mais la monnaie n’aura pas la même fonction selon les modes de circulation.
Pour la réciprocité et la redistribution, la monnaie est présente mais pas pour des raisons
économique. Elle est symbolique, cad une fonction de compensation ou de substitution.
Exemple : - En cas de mort non naturelle sera mit en place une compensation monétaire pour prix de la victime.
- les dotes pour les mariages car la famille de la femme car il y a avait un manque à gagner en terme de travail.
Mais attention, la monnaie ne peut pas tout acheter.
Les monnaie primitives sont-elles seulement à un stade moins avancé de développement par
rapport à la monnaie traditionnelle ou sont elles réellement différentes par nature ?
Il y aurait donc une différence de degrés entre les monnaies, mais si les monnaies primitives
sont réellement différentes, alors l’aide au développement est inutile, il faut abolir leur
monnaie.
3) L’approche sociologique.
Pour Weber (1864-1920), la monnaie est une affaire d’état, car ce dernier s’est
approprié le monopole de création monétaire.
Cette thèse est fausse pour les économistes, les banques émettent aussi de la monnaie même si
elle est scripturale. Dire que l’Etat possède la monnaie fiduciaire est faux car la monnaie
fiduciaire est émise par la BCE ;or la BCE est totalement indépendante de l’Etat. Quant à la
monnaie scripturale elle est émise par des banque commercial privée (jusqu’en 1946, la
banque de France était privée).
La thèse de Weber reste pertinente si on considère que l’unification monétaire suit
toujours l’unification politique.
Autrement dit la réussite monétaire est la conséquence d’une réussite politique préalable.
Exemple : La France en 1266, St Louis impose une monnaie commune car il a réussi à réduire le pouvoir politique des
féodaux. En 1865 fut crée l’union latine : France, l’Italie, la Belgique et l’Allemagne décide d’émettre une monnaie
commune qui s’effondrera 10 ans plus tard car elle ne reposé pad sur une unification politique préalable.
Pour l’€uro, il n’y a pas eu d’unification politique, il y avait alors 2 thèses :
Thèse Allemande : L’unification monétaire ne pouvait être que l’aboutissement
d’une unification économique et politique.
Thèse Française : il faut mettre en place une monnaie commune pour entraîner
une unification économique, budgétaire et politique.
La thèse Française a été retenue pour deux raisons :
Les français ont accepté que la mise en place d’une monnaie commune soit
gérée comme le Mark par la banque centrale gérée sur le modèle allemand.
Les français ont accepté que l’Euro soit fort comme le Mark qui est
avantageux pour l’Allemagne mais pas pour nous car non adapté à notre
système.
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