Exposé du Professeur Naci Görür Université Technique d’Istanbul (ITU) Le présent exposé commencera par un bref résumé des recherches effectuées en Mer Marmara après le tremblement de terre de 1999. Les dernières campagnes des navires océanographiques Urania (septembre-octotbre 2009) et Le Suroit (4 novembre-15 décembre 2009) seront ensuite présentées. L’objectif principal de ces campagnes était de déterminer des emplacements pour les stations d’observation sous-marines fixes permettant de mesurer en continu les caractéristiques physiques et chimiques des fluides (eau et le gaz) circulant le long des failles en Mer de Marmara. L’installation de ces stations est importante pour Istanbul et la région de Marmara, toute entière menacée grand tremblement de terre. Les séismes résultent de la rupture des masses rocheuses, sous l’effet de l’énergie tectonique qui s’est accumulée du fait des déplacements relatifs le long d’un plan de faille. La déformation des roches modifie les caractéristiques physiques et chimiques des fluides qui remontent jusqu’en fond de mer en utilisant les plans de failles. En suivant et mesurant régulièrement ces variations, il pourrait être possible d’obtenir des indices préalables sur les tremblements de terre à venir. Un tel travail implique des stations d’observation sous-marines. Le travail des stations d’observation sous-marines a été mené dans le cadre du projet ESONET (European Seafloor Observatory Network) relevant du 6 ème Programme Cadre de l’UE. Outre l’UE, ce travail est soutenu notamment par l’İTÜ, le BÜ, le 9 Eylül, le CNR, l’ISMAR, le CNRS et l’Ifremer. Mis en place après le tsunami qui a frappé l’Asie du Sud-Est en 2004, le programme ESONET vise à développer des observatoires sous-marins le long des marges européennes. Un des objectifs affichés est de contribuer à la protection de ses Etats membres contre des fléaux naturels en Méditerranée tels que séisme, tsunami, éruption volcanique et avalanche. Des travaux avec des sonars et autres méthodes acoustiques ont été effectués dans les zones d’émission de gaz. Des piézomètres et des sismomètres ont été installés avec l’Urania en divers sites de la Mer de Marmara, ainsi qu’une station d’observation sous-marine pilote à l’entrée du golfe d’Izmit. Cette zone est le dernier point que la fracture sismique a atteint en Marmara et sera un des premiers endroits où le futur tremblement de terre en Marmara sera ressenti en premier lieu. Résultats des recherches Le système de failles en mer de Marmara a le potentiel de produire un séisme majeur. Ce système a été surchargé d’énergie tectonique suite aux tremblements de terre de 1999. Cette énergie force la plaque qui se trouve sous la mer à se casser. La plaque se cassera tôt ou tard, provoquant un tremblement de terre majeur. Les mesures nécessaires doivent être prises pour tenir compte de cette réalité naturelle.