Discours de son excellence - Premier Ministère du Burkina Faso

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PREMIER MINISTERE
BURKINA FASO
Unité – Progrès – Justice
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CABINET
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Discours de son excellence
monsieur Beyon Luc Adolphe Tiao,
Premier ministre,
chef du gouvernement
a l’occasion de la revue annuelle conjointe du CSLP et du cadre
général d’organisation des appuis budgétaires en soutien a la mise en
œuvre du CSLP (CGAB- CSLP)
Ouagadougou, le 14 juin 2011
- Mesdames et Messieurs les membres de
la TROIKA ;
- Mesdames et Messieurs les
Représentants du secteur privé ;
- Mesdames et Messieurs les
Représentants de la société civile ;
- Honorables Députés ;
- Mesdames et Messieurs les membres du
comité national de pilotage du cadre
stratégique de lutte contre la pauvreté ;
- Honorables invités ;
- Mesdames et Messieurs ;
Je voudrais avant tout propos, saluer votre
présence massive à la présente cérémonie
d’ouverture de la revue annuelle du cadre
stratégique de lutte contre la pauvreté (CSLP).
J’y vois tout l’intérêt que vous ne cessez
d’accorder
Gouvernement
aux
pour
efforts
créer
continus
les
du
meilleures
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conditions
d’accès
aux
services
sociaux
essentiels, à l’emploi décent et aux activités
génératrices
de
revenus
populations burkinabé
en
faveur
notamment
les
des
plus
démunies.
Le contexte dans lequel se tient la présente
revue est tout particulier. En effet, à l’instar des
jeunes démocraties en construction, notre pays
vient de traverser la plus longue crise de son
histoire et dont les soubresauts restent encore
perceptibles.
Même
s’il
faut
convenir
qu’il
s’agit
d’un
phénomène de société ou tout simplement une
crise de croissance, il est à reconnaitre que les
origines de cette crise sont bien liées d’une part
à
notre système de gouvernance politique et
économique qui a été gangrené par des maux
que
nous
n’avons
pas
réussi
à
soigner
radicalement et d’autre part, par la persistance
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de la pauvreté et les effets néfastes de la vie
chère sur les conditions de vie des populations.
Cette crise a été naturellement alimentée par
des facteurs géopolitiques sous-régionaux très
pesants sur notre économie et les aléas d’une
conjoncture internationale dépressive depuis
quatre ans au moins.
Analysant cette situation, le président du Faso,
son Excellence le Président Blaise COMPAORE
après avoir lui-même donné les signaux forts de
son engagement à résoudre rapidement la crise,
a fixé des orientations claires au gouvernement
que j’ai l’honneur de diriger depuis le 21 avril,
dans le sens de travailler à ramener la paix
sociale en s’attaquant aux racines du mal.
Je voudrais remercier sincèrement toutes les
personnes-ressources de bonne volonté qui ont
œuvré pour le retour de la sérénité et de la paix.
Par la même occasion, je présente encore une
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fois mes regrets à tous ceux qui ont subi des
désagréments,
en
l’occurrence,
aux
fonctionnaires des missions diplomatiques et des
organisations
internationales.
Bien
sûr,
les
dommages engendrés par cette crise sont
importants et les coûts de réparation exorbitants
au regard de la modicité de nos ressources.
Toutefois, nous devons saisir l’opportunité que
nous offre une telle situation pour rebondir et
repartir sur de bons pieds. Des réformes
courageuses sont indispensables touchant à la
foi à la gouvernance politique, administrative et
économique qu’au secteur de la défense et de la
sécurité. Dans cette perspective, nous sommes
conscients que la reforme de notre système
judiciaire dans le sens de le rendre plus
indépendant, plus impartial, moins politisé,
moins procédurier mais efficace et juste et plus
proche des préoccupations des populations
s’impose.
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La crise que nous avons connue suscite depuis
un certain temps de nombreuses revendications
sectorielles de natures financières, souvent sans
commune mesure avec les ressources de l’Etat.
Si nous comprenons le bienfondé de certaines
d’entres
elles,
nous
avons
l’obligation
de
poursuivre la rigueur budgétaire pour ne pas
rompre les équilibres macro-économiques et
compromettre l’élan de développement pris par
notre pays, depuis ces dernières années.
Bref, c’est à ces prix que nous poserons les
bases d’un véritable développement durable,
inclusif et équitable.
En conséquence, la présente revue annuelle
conjointe du cadre stratégique de lutte contre la
pauvreté
(CSLP)
et
du
cadre
général
d’organisation des appuis budgétaires (CGABCSLP), est une belle occasion pour jeter un
regard rétrospectif sur la pertinence de notre
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schéma de développement au cours de la
décennie écoulée et pour nous déterminer à
aborder avec plus d’efficacité et de synergie, les
nouveaux défis de développement tels que
définis dans la stratégie de croissance accélérée
et de développement durable (SCADD) pour le
quinquennat à venir. La formulation de cette
stratégie, dois-je le rappeler a été soutenue par
une démarche largement participative.
- Honorables invités,
- Mesdames et Messieurs,
La
poursuite
économiques
importants
des
courageuses
et
institutionnelles
efforts
consentis
réformes
et
les
par
le
Gouvernement à travers la mise en œuvre
successive de deux cadres stratégiques de lutte
contre la pauvreté (CSLP) couvrant les périodes
respectives
(2000-2003)
et
(2004
-2006)
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prolongée en 2010, ont permis à l’économie
nationale d’enregistrer une croissance régulière
de l’ordre de 5% en moyenne par an contre une
poussée démographique de 3,1% l’an en dépit
des
crises
économiques
alimentaires,
bien
énergétiques
prononcées
qui
et
est
caractérisée par la fin de la décennie sous revue.
Les indicateurs sociaux se sont nettement
améliorés. Dans le domaine particulier de
l’accès à l’eau potable, le Burkina Faso est en
passe de relever le défi, ce qui lui a valu une
distinction des Nations Unies. L’environnement
des affaires est de plus en plus incitatif ; notre
pays s’est inscrit dans la famille des meilleurs
réformateurs
selon
les
différents
rapports
« Doing Business Better » de la société financière
internationale.
Par
ailleurs,
il
importe
de
souligner que l’espace de dialogue de politique
s’est aussi renforcé avec :
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- la
tenue
régulière
des
rencontres
de
concertation Gouvernement/Secteur privé et
avec la mise en place en 2009 du conseil
présidentiel de l’investissement (CPI) ;
- le renforcement de l’interface Etat-Secteur
privé – Société civile ;
- l’institutionnalisation et la tenue régulière
des réunions de dialogue de politique de
haut niveau entre le Gouvernement et les
partenaires techniques et financiers (PTF) ;
Les résultats de la dernière enquête intégrale sur
les conditions de vie des ménages réalisée en
2009/2010, indiquent un recul de l’incidence
globale
de
la
comparativement
pauvreté
à
2003.
de
3,5
L’indice
points
de
développement humain (IDH) au Burkina Faso,
s’est aussi légèrement amélioré selon le dernier
rapport mondial sur le développement humain
du PNUD, publié en 2010.
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Tous ces progrès donnent bien sûr des motifs de
satisfaction sur le bien-fondé de nos politiques
publiques. Toutefois, la pauvreté touche encore
plus de quatre burkinabé sur dix. De même, les
tendances observées dans la mise en œuvre des
objectifs du millénaire pour le développement
(OMD), interpellent sur l’urgence à fournir
d’avantage
d’efforts
pour
les
atteindre
pleinement.
Le Gouvernement en s’inscrivant résolument
dans la perspective de relever ces défis, a
élaboré avec l’implication de tous les acteurs, la
stratégie
de
croissance
accélérée
et
de
développement durable (SCADD). Ce nouveau
cadre de référence de développement, du pays
sera assorti pour son opérationnalisation, d’une
matrice de performances. Celle-ci servira à la
fois
d’instrument
l’Assemblée
de
Nationale,
négociation
lors
des
avec
sessions
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budgétaires et de dialogue avec les différents
partenaires techniques et financiers, lors de la
formulation et de la mise en œuvre de leurs
stratégies-pays
ou
cadres
programmatiques
respectifs.
L’occasion de cette revue annuelle est le lieu
privilégié pour moi, pour rassurer l’ensemble de
nos partenaires techniques et financiers sur le
fait que le seul et unique cadre de référence
demeure la SCADD et l’instrument des futurs
dialogues
périodiques,
performances.
responsabilité
Toutefois,
du
la
il
matrice
est
Gouvernement
de
de
des
la
tenir
compte des nombreuses aspirations exprimées
par les populations au cours de la campagne
présidentiel de novembre 2010, parce que
convaincues de la justesse du programme
politique du Président du Faso, Son Excellence
Monsieur
Blaise
COMPAORE,
« Bâtir,
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Ensemble, un Burkina émergent ». La prise en
compte du programme présidentiel ne fait pas
doublon avec la SCADD dont du reste, il
complète plusieurs aspects.
L’établissement du programme d’action du
Gouvernement
pour
l’émergence
et
le
développement durable (PAGEDD), y trouve
toute sa pleine justification. Il s’agit d’un tableau
de bord et d’un instrument de veille pour le
Gouvernement sur la suite à donner dans le
cadre
des
politiques
sectorielles
à
ces
aspirations, somme toute légitimes.
- Honorables invités,
- Mesdames et Messieurs,
La mise en œuvre de la stratégie de croissance
accélérée et de développement durable, nous
impose un cadre de partenariat multi-acteur
plus actif et la responsabilisation plus accrue
des collectivités territoriales.
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Le dispositif institutionnel, adopté par le
Gouvernement le 13 avril 2011, repose sur ce
partenariat multi-acteurs et sur les meilleures
pratiques de la mise en œuvre du dispositif du
CSLP. A travers ce nouveau dispositif, le
Gouvernement entend d’une part, mettre
l’accent
sur
le
rôle
déterminant
des
collectivités territoriales dan la mise en œuvre
de la SCADD et des politiques sectorielles y
afférentes. Aussi, devrions-nous revisiter notre
politique de décentralisation afin de la rendre
plus ambitieuse dans la perspective d’une plus
grande responsabilisation
des collectivités
territoriales dans la mise en œuvre de leur
programme de développement. D’autre part,
nous
devons
favoriser
budget-programme
nouvelle
dynamique
afin
de
l’implantation
du
d’insuffler
une
programmation,
d’évaluation, d’allocation des ressources et de
mise en œuvre des actions de développement.
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Au-delà,
les
principales
missions
de
ce
nouveau dispositif s’articulent autour des
points ci-après :
- promouvoir la culture de la gestion axée sur
les résultats dans le cadre de la mise en
œuvre de la SCADD ;
- rechercher les passerelles indispensables à
une meilleure articulation entre le système
de suivi/évaluation de la stratégie et celui
des politiques sectorielles ;
- Renforcer
le
leadership
national
en
renforçant les capacités d’appropriation du
processus
d’élaboration,
de
suivi
et
d’évaluation de la stratégie et des politiques
sectorielles par les acteurs nationaux ;
- Favoriser le partenariat et la coordination
des donateurs en vue de l’efficacité de l’aide
et ;
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- Améliorer la participation des acteurs non
étatiques dans le cadre de la mise en œuvre
de la SCADD.
Il reste entendu que c’est chemin faisant que
les correctifs nécessaires pourront être
apportés au fonctionnement de ce dispositif.
- Honorables invités,
- Mesdames et Messieurs,
Au cours de la présente revue annuelle
conjointe du CSLP et du CGAB-CSLP qui tient
également lieu de lancement de la SCADD et
de son dispositif institutionnel, vous aurez à :
- examiner et d’adopter le bilan de la mise en
œuvre du PAP-CSLP 2010 ;
- examiner
le
projet
de
la
matrice
de
performance de la SCADD pour la période
2011-2013 ;
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- et à faire des recommandations et prendre
des engagements afin de permettre la mise
en œuvre et le suivi efficients de la SCADD.
Je ne m’autorise aucun doute sur la qualité des
débats qui suivront pour qu’au terme de cette
réunion, nous tirons les meilleures leçons de la
mise en œuvre du CSLP en 2010 et que nous
nous accordons sur la matrice de performances
pour le triennat à venir. Les populations
n’attendent plus seulement des discours mais du
concret. Alors, je vous invite à des propositions
concrètes pour donner à la SCADD une chance
réelle pour changer la vie de nos compatriotes
qui croient au gouvernement dans ce processus
de renaissance que nous vivons. La croissance
économique n’a de sens, d’une part que si elle
poursuit des objectifs d’équité et de justice
sociale et d’autre part que si son impact se
traduit effectivement par le recul réel de la
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pauvreté, l’élévation du niveau de vie de toutes
les
couches
sociales
et
la
réalisation
d’infrastructures sociales de base dans toutes les
villes et villages du Burkina Faso.
La croissance accélérée pour un développement
durable
ne peut se produire que dans un
contexte
d’une
saine
gouvernance.
Nous
sommes conscients que nous devrions exprimer
une volonté politique encore plus forte avec des
exigences de résultats dans le cours terme sur la
lutte contre la corruption, la fraude et toutes les
autres formes d’impunités qui participent à
l’effritement
de
l’autorité
de
l’Etat.
Le
gouvernement est déterminé à s’engager sur
cette voie que nous savons, parcheminée
d’embûches.
Terminant mon propos, je voudrais réitérer tout
ma gratitude à l’ensemble de nos partenaires
techniques et financiers, je préfère même le
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terme de partenaires au développement pour
leur constante disponibilité.
J’adresse
mes
encouragements
aux
démembrements de l’Etat qui à travers tout le
pays se sont mobilisés pour l’exécution des
programmes
d’action
du
CSLSP
Je
note
l’engagement des gouverneurs dont la mission
n’est pas toujours facile avec des ressources très
limitées. Nombre d’entre eux quitteront leur
fonction
mais
avec
la
conscience
d’avoir
accompli leurs devoirs.
Je félicite également les responsables des
collectivités
territoriales,
c'est-à-dire
les
présidents de régions et les maires dont
plusieurs d’entre eux ont pris des initiatives qui
ont contribué à atteindre des objectifs du CSLP.
Je salue les acteurs du secteur privé qui malgré
un environnement économique international
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parfois difficile, développent des initiatives pour
améliorer la croissance de l’économie nationale.
J’appréhende la morosité qui les a caractérisés
ces derniers mois du fait de la situation de crise
au plan national. Je les sais aussi capables de
faire face à cette situation. Le Gouvernement est
du reste à leurs côtés.
Enfin, j’apprécie le rôle de veille de la société
civile en matière de gouvernance politique,
économique et sociale. La contribution de cette
société à ces revues annuelles n’a cessé de
s’améliorer qualitativement.
L’engagement effectif de tous les acteurs ici
présents, sera déterminant pour la réussite de la
mise en œuvre de la SCADD.
C’est bien sur cet appel que je déclare ouverte
la revue annuelle conjointe 2011 du CSLP et du
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CGAB-CSLP qui consacre le passage du CSLP à
la SCADD.
Je vous remercie.
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