Question 336 : La toux chez l’adulte
Module 12. Uro-Néphro-Pneumologie
Service des maladies respiratoires et allergiques (Pr Lebargy)
La mise en évidence de BK par l’examen
bactériologique de l’expectoration, du liquide de
tubage gastrique ou des sécrétions bronchiques
obtenues par fibroscopie bronchique.
L’insuffisance cardiaque : trompeuse chez le sujet
âgé. Importance :
Du terrain cardiaque,
Du caractère de la toux sèche accentuée au primo-
décubitus ou à l’effort,
Des signes cliniques d’IVG inconstants
(tachycardie, galop, crépitants).
De la RT révélant souvent des signes discrets :
émoussement d’un cul de sac costo-
diaphragmatique, lignes de Kirley. Intérêt du test
diurétique
Les causes médicamenteuses (inhibiteur de
l’enzyme de conversion, bloquant) mais elles sont
souvent reconnues tardivement et s’inscrivent dans les
étiologies des toux chroniques
TOUX CHRONIQUES
(>2 mois)
Dans 90% des cas on retrouve une des causes
suivantes : syndrome d’écoulement nasal postérieur,
asthme, reflux gastro-oesophagien, et bronchite à
éosinophiles. Le diagnostic s’appuie sur l’anamnèse,
l’examen clinique et un bilan complémentaire simple
orienté par les informations cliniques : radiographie de
thorax de face, radiographie et/ou TDM des sinus de la
face, l’étude fonctionnelle respiratoire, éventuellement
fibroscopie et/ou pHmétrie œsophagienne.
Le syndrome d’écoulement nasal
postérieur (SENP)
la symptomatologie associe diversement une
sensation d’écoulement dans l’arrière gorge, un
hémmage, un mouchage, une muqueuse oropharyngée
quadrillée et la présence de mucus dans l’oropharynx.
Le reste de l’examen clinique est très souvent normal.
Le SENP témoigne en général d’une pathologie
sinusienne.
L’examen des fosses nasales, la radiographie des
sinus et/ou le scanner des sinus permettent de
démembrer les différentes étiologies :
Les sinusites chroniques bactériennes. L’absence
de suppuration sinusienne clinique ne permet pas
d’éliminer le diagnostic qui repose sur l’exploration
radiologique (opacité sinusienne, niveau liquide).
Les germes en causes sont essentiellement les
anaérobies et l’hémophilus. Le traitement repose sur
l’association de vaso-constricteurs, d’anti-
histaminiques de première génération et
d’antibiotiques adaptés aux germes.
L’association d’un SENP et d’une polypose naso-
sinusienne, doit faire rechercher un terrain atopique
et/ou un asthme et/ou une intolérance à l’aspirine.
Les traitements médicaux reposent sur les
corticoïdes locaux. Les échecs du traitement médical
et la gêne fonctionnelle majeure constituent les
principales indications de la chirurgie des polypes.
Les échecs des thérapeutiques classiques peuvent
conduire à la prescription d’aspirine ou d’AINS
après avoir vérifié l’absence d’intolérance à ces
médicaments.
En l’absence de cause identifiable, un traitement
par les atropiniques (Atrovent nasal®), les
corticoïdes locaux (Nasacort®, Rhinocort®,
Nasalide®, Flixonase®) et éventuellement les
antihistaminiques de première génération
(Primalan®, Polaramine® qui ont une action
anticholinergique) permettent habituellement de
supprimer le symptôme.
L’asthme
Il peut se traduire par des accès de toux quinteuse, se
majorant volontiers dans la deuxième partie de la nuit
ou à l’effort. L’examen clinique est le plus souvent
normal.
L’épreuve de provocation bronchique à la
méthacholine (positive si on observe une diminution
de VEMS de 20% pour des concentrations de MC < 2
mg/ml) possède une valeur prédictive négative de
100% et constitue donc un examen très utile pour
éliminer ce diagnostic. A l’inverse, un test positif n’est
pas synonyme d’asthme. En effet, la valeur prédictive
positive du test est comprise entre 60 et 80%, ce qui
justifie la recherche systématique d’une cause associée
à l’hyperréactivité bronchique.
Lorsque le diagnostic est retenu, le traitement est
celui de l’asthme classique (2 agoniste + corticoïdes
inhalés)
Le reflux gastro-oesophagien : c’est une des 3
causes de toux les plus fréquentes à tous les âges de la
vie.
Aucun caractère séméiologique de la toux n’oriente
vers un reflux. Le diagnostic est simple lorsque des
symptômes oesophagiens sont associés à la toux
(pyrosis, brûlures épigastriques ou rétrosternales,)
mais dans 75% des cas, il est totalement silencieux. Ce
diagnostic doit être systématiquement évoqué lorsque
le SENP, l’asthme, la bronchite éosinophile ont été
éliminés et que la radio de thorax est normale. Le
profil clinique des patients sujets à un RGO silencieux
est présenté dans le tableau 2.
La démarche diagnostique doit s’adapter aux
symptômes cliniques (cf cours de gastro):
S’il existe des symptômes de reflux (pyrosis)
associés à la toux, un traitement anti-reflux peut être
débuté sans réaliser d’investigation complémentaire
à condition que l’âge du patient soit < 50 ans et qu’il
n’y ait pas de signe clinique d’œsophagite sévère.
L’échec du traitement médical sur la toux conduirait
à réaliser une pHmétrie sous traitement.