la structure de l'image
Voir quoi? Si l'image peut avoir une vie propre, en dehors de la réalité qu'elle représente, elle n'en entretient pas moins avec celle-ci des
rapports. L'étude de ces rapports révélera différents niveaux de lecture ou types de codage.
L'image est un signe... En tant que représentation du réel, l'image est un signe, qui répond aux lois de la sémiologie et de la sémiotique.
Ces lois reposent sur l'établissement de liens entre le signe et la chose qu'il représente. Sémiologie et sémiotique se confondent. Trois
personnages principaux sont à associer à ces concepts.: Le premier, John Locke (1632-1704), un britanique, divise les sciences en trois
catégories: a) la physique ou philosophie naturelle; b) la pratique (la morale); c) la sémiotique ou connaissance des signes (la logique).
Le second est américain et philosobhe. Charles-Sanders Pierce (1839-1914) proppose une division des sciences narratives en trois
secteurs: a) l'esthétique; b) l'éthique; et c) la logique. Il dira que puisque la logique s'exprime par les signes, "on peut considérer la
logique comme la science des lois générales des signes, ... la science des lois nécessaires à la pensée et vu qu'elle se sert toujours des
signes, une sémiotique générale". Quand au troisième, il est suisse et linguiste. Ferdinand de Saussure (1837-1913), dans son "Cours
de linguistique générale" reconnaît que la langue doit être étudiée comme un système structurel évoluant au sein de la société il dira
ainsi que la sémiologie est la "Science qui étudie la vie des signes au sein de la vie sociale."
Saussure proposera donc pour le signe deux propriété soit le signifiant et le signifié (S/ant, S/é). Le signifiant sera ce à quoi le signe fait
référence (ce qu'il signifie) et le signifié sera le signe lui-même ou l'image acoustique. Plua près de nous, le sémiologue allemand Max
Bense (1971) accorde une nature tri-dimensionnelle au signe selon qu'il est en relation avec a) le référent (l'objet qu'il représente); b) le
signifié qu'il produit ou c) le signifiant qu'il est.
En tant que signe on regardera l'image comme un icône et l'on parlera du taux d'iconicité de cette image. Ainsi plus le taux d'iconicité de
l'image sera élevé plus on la dira près du modèle.
Typicité. Les sciences cognitives reconnaissent aux catégories le soin de rassembler les objets. Ainsi la catégorie des oiseaux
rassemble tous les types d'oiseaux. C'est une catégorie surordonnée. Il en va de même pour les arbres dont on reconnaître comme
catégorie sous-ordonnée la catégorie des feuillus de laquelle fait partie l'érable. On parlera de l'érable comme d'un exemplaire de la
classe (ou catégorie) des feuillus. La typicité d'un exemplaire est établie selon sa popularité pour figurer comme représentant d'une
classe. On doit à Rosch () des travaux visant ainsi à établir la typicité de différents exemplaires. Ces choix sont fortement culturels et
peuvent varier d'un milieu socio-culturel à un autre. Ainsi au Québec, l'érable, le sapin, le chêne sont des exemplaires typiques de la
catégorie des arbres. Pour établir la typicité d'un exemplaire, les recherches établissent le nom des exemplaires les plus cités dans une
population de sujets.
Le taux d'iconicité cherche à définir la proximité que le signe entretient avec l'objet qu'il représente. Le taux d'iconicité est la
"ressemblance" que l'image entretient avec le référent. Ainsi une photographie couleur sera plus proche du modèle qu'un dessin à la
ligne lequel l'emporte sur un pictogramme du même objet.
au service de la communication A quoi servent les signes. Ils sont là pour communiquer nous permettant la création de messages vers
un destinataire. Que ces signes soient iconiques, verbaux, gestuels, digitaux ou autres, ils sont porteurs de message plus ou moins
cohérents, plus ou moins signifiants. Il existe un grand nombre de théories de communication dû principalement à tout ce que recouvre
ce terme. Les trois principaux domaines couverts par la communication sont la communication interpersonnelle, la communication de
masse et les théories de l'information.
L'ancêtre de la communication comme science est la rhétorique qui chez les grecs, était l'art de persuader, la façon de mener le
discours. Les modèles de communication les plus simples fixent un émetteur et un récepteur, entre lesquels circule un message. Ces
modèles se raffineront progressivement pour révéler d'une part la nature du message, la présence, et l'attente de, feedback ou
rétroaction d'autre part. Puis force nous sera de constater que toute communication se réalise dans un contexte donné, qui finit par
devenir élément du discours lui auss. La communication est partout et certains remplacent la métaphore du télégraphe (Shannon 1975)
par celle de l'orchestre sans chef ni partition (Winkin, 1981). Car nous sommes toujours en train de communiquer, même lorsque nous
ne prononons aucune parole, notre simple présence, les vêtements que l'on porte, les attitudes corporelles que nous adoptons, les
parfums que nous portons... Et l'image? On comprendra aisément que dans ce processus, l'image devenue signe porte un message,
propre à sa nature, selon sa fonction. L'image tentera d'émouvoir, de persuader, de revendiquer, d'informer, de dénoncer.
lire l'image Lire une image est une opération de décodage. De nombreux codes existent pour réaliser cette opération constituant autant
de niveaux de lecture. On pourra donc lire l'image à plusieurs niveaux. Les deux niveaux principaux seront la dénotation et la
connotation. L'un se veut une simple description ou énumération des éléments présentés et agit sur un plan objectif alors que l'autre est
subjectif, dépend fortement du contexte et se mêle de l'interprétation du message véhiculé par cette image. Mais il y a d'autres codes ou
niveaux de lecture au XXe siècle, basés pour la plupart sur les progrès de la sémiologie et la sémantique. Ainsi Roland Barthes (1964)
verra dans une image publicitaire 3 niveaux: un message linguistique d'abord puis, un message iconique double référant aux plans de la