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E X P R E S S I O N F R A N Ç A I S E : T. D .
Cours de Mme Descamps, 2005
I. Etymologie
1. Bouleverser
Apparu en 1557. Deux racines : « boule » et « verser »
Boule : apparu au XIIIe siècle et vient du latin bulla (la bulle, la boule creuse)
Verser : 1080 (dans la chanson de Roland). Vient du latin versari, qui vient de vertere qui veut dire « tourner »
=> tourner une boule creuse => qui a la tête sens dessus dessous => chamboulement des idées et des sentiments
(métaphore)
2. Révolution
Fin XIIe siècle. Déjà employé au IVe siècle par Saint Augustin, mais pour évoquer la révolution des astres. Vient
de revolvere, « rouler en arrière ». Evolution du mot non certaine vers le sens de « choc ».
3. Transformer, transférer
Trans- : au-delà, à travers. Transalpin (1546), transatlantique (1823), transcontinental, transocéanique,
transpacifique (1872)
Transformer : former au-delà
Transférer : ferer au-delà (latin) = porter au-delà, transporter
4. Extensible
Ex- : hors de (dans ce cas précis)
Tendere (latin) : tendre
=> tout ce qui est capable d’être tendu hors de ses limites
in extenso : dans toute son étendue, dans toutes ses limites hors de lui-même
5. Mode
Modus (latin) : la manière => le mode, la mode
6. Prévisible
Praevidere : voir d’avance
II. Grammaire
1. Suffixes permettant la formation des adjectifs
-able : du latin abilem, ce qui est capable de, ce qui peut être. Ex. : remplaçable = ce qui peut être remplacé
-aire : du latin arium, qui a la qualité de, qui appartient à. Ex. : moléculaire = qui a la qualité de la molécule
-al : du latin alem, idem. Ex. : radical, colonial
-el : idem. Ex. : résiduel, émotionnel
-ier : de arium, idem. Ex. hospitalier
-if : de ivum. Ex. duratif, excessif, palliatif
-ique : de icum. Ex. : atomique, ironique, pathétique
-âtre : de astrum, atténue ou donne une couleur péjorative. Ex. : bleuâtre, acariâtre
-u : de utum, pourvu de, qui a la qualité de. Ex. : barbu, charnu
2. La formation des adverbes
Adverbe : mot invariable qui modifie le sens d’un verbe, d’un adjectif, d’une proposition, ou d’un autre adverbe.
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Suffixe permettant la formation des adverbe : -ment, de mente en latin qui vient de mens, « esprit » puis
« manière » dans les langues romanes
L’adverbe se forme à partir de l’adjectif :
Adjectif fini par ant : plaisant => plaisamment
Adjectif fini par ent : violent => violemment
Adjectif fini par ai, -é, -i et u : aisé =
Langue : instrument de communication propre à une communauté humaine (institution). « La langue est le langage
moins la parole » (Saussure)
Parole : usage qu’un sujet fait de sa langue (performance individuelle).
3. Le langage et la culture
L'autonomie du langage par rapport au réel ou à la nature permet d'y voir "le fait culturel par excellence" (Lévi-
Strauss). "Le langage est l'instrument essentiel par lequel nous assimilons la culture de notre groupe." : c'est le
système culturel qui permet d'apprendre tous les autres.
Le langage humain (comme ensemble des systèmes des signes) a donc une histoire, il n'est pas fixé par l'espèce. Il
n'existe concrètement que dans la diversité des langues et des paroles, dans lesquelles il ne cesse d'inventer des
significations nouvelles. Puisque chaque langue et chaque culture développent des significations propres, on peut
considérer que le langage transporte avec lui les valeurs d'une civilisation, ses jugements et ses préjugés (voir
Nietzsche, Généalogie de la morale, dissertation III, § 5 [Nietzsche]). É. Benveniste a pu dire que "nous pensons
un univers que notre langue a d’abord modelé". Faut-il en conclure au relativisme et à l'incommunicabilité entre
les mondes linguistiques ? Non pas, si l'on comprend que "le fait de parole précède toujours" (Saussure), et que la
créativité de la parole permet de modifier les possibilités de signification d'une langue, c'est-à-dire d'en repousser
les limites. La parole rend la langue vivante et libère ainsi la pensée de ses pesanteurs (Descartes voit dans la
parole, toujours inventive, la marque de la présence en l'homme de la liberté et de la raison).
4. Les fonctions du langage : communication et expression
Le langage semble avoir pour fonction primordiale la communication entre les hommes. En ce sens, parler c'est
communiquer, c'est-à-dire transmettre des informations. Mais ne peut-on pas parler sans comprendre, ou même
"pour ne rien dire" ?
Cela nous montre que, d'une part, la langage a une dimension essentielle non pas dans le contenu communiqué,
dans l'information échangée, mais dans le fait même de communiquer, c'est-dire d'ouvrir un monde commun et
humain [Arendt]. On dira en ce sens que le langage est constitutif de l'humanité elle-même, réseau d'échanges et
de partages multiples. Le langage est alors un lien social.
D'autre part, cela indique dans le langage une opposition profonde entre l'expression, qui cherche à rendre la
profondeur de la subjectivité, sans se soucier d'abord du destinataire, et la communication, qui tend avant tout à
l'objectivité claire et univoque (éviter les malentendus). C'est finalement d'un terme à l'autre de cette opposition
entre la poésie et la prose qu'oscille le langage quotidien [Sartre].
5. Le langage et la pensée : problèmes.
Définir le langage comme moyen d'expression ou de communication suppose que la pensée lui préexiste, et qu'il
ne vient qu'après-coup tenter de l'exprimer ou de la communiquer. Deux problèmes se posent alors. D'une part, la
langage parvient-il vraiment à remplir son rôle ? Le langage est-il pour la pensée un intermédiaire transparent et
fidèle, ou est-il un obstacle et un travestissement ? D'autre part, le langage n'est-il vraiment qu'un instrument
d'extériorisation de l'intériorité ? N'intervient-il pas dans la constitution me de cette intériorité, c'est-à-dire de
la pensée ?
6. Pas de distinction réelle entre le langage et la pensée.
Platon définit la pensée comme "un discours que l'âme se tient à elle-même". Mais en ce cas, c'est bien "par et
dans les mots que nous pensons" (Hegel). La pensée véritable n'existe pas hors du langage, on ne peut pas penser
sans langage. C'est grâce à la forme objective que lui donnent les mots, que la pensée peut être présente à la
conscience du sujet. Il n’y a pas de distinction réelle entre le langage et la pensée. De fait, chercher ses mots, c'est
chercher sa pensée, que l'on n'a pas encore. "les mots manquent pour la dire, manque aussi la pensée.
[…] Privée de la garde du mot, la pensée s'étiole et meurt" (Clément Rosset). Plus généralement, pour savoir
quelque chose de ce qu'on éprouve, de ce qu'on vit, pour réussir à le penser, il faut réussir à le formuler.
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C'est pourquoi Hegel entend démystifier le prestige indu de l'ineffable (ce qui ne peut être raconté, ce qui nous
dépasse et qu’on ne peut exprimer), dans lequel il ne voit que "la pensée obscure, la pensée à l'état de fermentation,
et qui ne devient claire que lorsqu'elle trouve le mot." L'ineffable est une pure matière sans forme. Il ne se prouve
comme pensée qu'en franchissant l'épreuve de l'explicitation verbale. Il ne peut se délivrer de sa propre confusion
que par les "belles chaînes du langage" (Valéry). Bref, pas de vérité ni de conscience véritables sans le langage.
Mais qu’en est-il du statut du nourrisson ?
7. Les périls du langage et la nécessité de la philosophie.
Cette dépendance de la pensée à l'égard du langage n'est pas toutefois sans l'exposer à de nombreux dangers.
Malgré leur diversité, ceux-ci ne sont finalement que des variations sur un seul et même danger, qui est toujours
de voir le langage se substituer à la pensée et l'effacer comme telle. En effet, "si la pensée n’est rien sans la parole
qu’un possible sans réalité, il arrive que la parole subsiste seule comme un corps que son âme a quitté." (Louis
Lavelle). Cela arrive dès que l'on croit qu'il suffit de parler pour penser, c'est-à-dire dès que la pensée renonce à
ses exigences. On s'expose alors au verbalisme, c'est-à-dire à l'automatisme des mots associés. Les mots y
fonctionnent tous seuls, et nous entraînent à leur suite. Mais alors c’est la langue qui parle en nous, plus que nous
en la langue ! La langue, c'est-à-dire les préjugés, les lieux communs, les clichés, les phrases toutes faites. Contre
quoi, il n'y a d'autre solution que la volonté de penser à nouveau ce qu'on dit, c'est-à-dire de "peser ce qui vient à
l’esprit" (Alain). Tâche nécessaire car libératrice, mais tâche infinie, puisque "nous n’avons jamais fini de savoir
ce que nous disons" (Alain). En ce sens, la philosophie n'a pas tant pour mission de proposer des contenus
nouveaux, mais plutôt de formuler plus clairement ce qu’une raison "commune mais saine" (Kant) sait déjà
confusément.
8. La communication comme pouvoir (la sophistique) et, derechef, la nécessité de la philosophie.
Mais il est un péril peut-être plus grave encore, quand le langage est intentionnellement utilisé en vue d'anesthésier
la pensée et la volonté de l’interlocuteur : ce que s'efforce de faire la rhétorique, ou plus exactement la sophistique.
Les sophistes grecs faisaient le pari de persuader n'importe quel auditoire par le seul pouvoir de la parole,
indépendamment de leur expertise dans le domaine concerné. (« persuader » introduit des ressorts affectifs, toucher
au cœur, alors que « convaincre » fait appel a des ressorts raisonnés, rationnels, faire appel à la pensée et la logique
de l’interlocuteur). Les sophistes utilisent un pouvoir de persuasion grâce à l’envoûtement de la langue sur
l’interlocuteur. La rhétorique cherche donc la forme la plus séduisante, sans se soucier de la vérité de son contenu.
Elle veut persuader (usant de ressorts affectifs), celui qui sait veut convaincre (par la raison). La parole permet
alors d'agir sur autrui. D'où son danger politique (démagogie, propagande), puisqu'elle donne le pouvoir,
particulièrement dans les régimes mocratiques. Contre quoi Platon en appelle à un autre art de la parole : le
dialogue, permettant d’opposer deux interlocuteurs, d’appeler à la réponse, la confrontation d’idées et l’échange
d’arguments (d'où la confiance et le respect mutuels). La pensée, à nouveau, doit réinvestir le langage qui est de
sa responsabilité.
Maïeutique : accouchement des idées (cf. la méthode socratique)
La parole est politiquement dangereuse, d’autant plus dans les gimes démocratiques (qui laissent la parole).
Danger qui peut prendre l’apparence de la propagande ou la forme de la démagogie. Il faut que nous soyons
vigilants face à la parole politique, voir si cette parole n’est pas plutôt du côté de l’envoûtement, si elle n’est pas
le simple véhicule de préjugés, si elle n’est pas proprement démagogique, si elle ne relève pas de la propagande.
Alain Bentolila, professeur à la Sorbonne, s’est récemment penché sur le langage des banlieues. Pour lui ça n’est
pas une culture, mais il n’est pas dans le mépris de ce langage. Il met en avant le fait que ces jeunes ont un
vocabulaire de 400 mots, et que syntaxiquement on est souvent dans l’approximatif (ex : « Mon père, le chien, il
l’a mordu. »). Cela met en avant le danger dans lequel se trouvent ces jeunes, leur vulnérabilité face à d’autres qui
maîtrisent la parole. Ils ne sont pas armés face à un discours qui peut être un discours envoûtant. Pour lui, dire que
ce langage est créatif et novateur est démagogique. Il est nécessaire de réfléchir sur la langue, et de voir en elle ce
qu’elle a comme fonction sociale, c’est-dire le fait que la langue comporte un pouvoir et véhicule une
infériorisation.Dire que tous les langages sont égaux n’est pas juste : certains donnent les clés du monde, d’autres
non. Bentolila met en avant le fait que cette langue n’est pas choisie, mais subie, qu’elle vient d’un environnement.
Certaines façons de s’exprimer stigmatisent (marquent socialement), et peuvent amener l’autre à nous catégoriser.
Bentolila dénonce les médias qui prônent le parlé banlieue, qui en font l’éloge, puisque ces médias détiennent les
clés du langage maîtrisé (ils s’assurent de leur supériorité).
Pierre Bourdieu (lien), auteur de « La domination masculine », et « Ce que parler veut dire » (1982). Pour lui le
discours est le produit de deux éléments qui se rencontrent :
Une compétence technique et sociale
Un marché : un ensemble de règles qui vont orienter la parole et fixer les sanctions infligées à ceux qui
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manquent à la correction du langage à un certain moment (exclusion du groupe, mépris, …)
Tous les rapports de communication entre les êtres sont aussi des rapports de pouvoir. Sur le marché linguistique
il y a toujours eu des monopoles (domination par rapport aux autres) : les langues savantes, les langues secrètes,
par exemple. D’où l’idée de pouvoir symbolique. Détenir les clés de la langue c’est être en mesure de se faire
reconnaître par les autres, d’obtenir l’adhésion des autres, c’est-à-dire se faire méconnaître dans sa vérité de
pouvoir (rien n’est ouvertement dit). L’efficacité de ce pouvoir n’est pas dans la force mais dans la reconnaissance
(les autres pensent que la personne qui parle a la connaissance). Pour obtenir la reconnaissance il faut donc un
rapport de complicité, les autres sont d’accord pour en être imposés.
Selon Bourdieu, connaissance et reconnaissance des autres n’impliquent pas forcément la conscience : on n’a pas
forcément conscience de subir un pouvoir. Relation obscure d’adhésion quasi corporelle entre celui qui incarne le
pouvoir et ceux qui le subissent. Le vocabulaire de la domination est plein de métaphores corporelles : plier devant
quelqu’un, se montrer souple, faire des courbettes, se mettre à plat ventre devant quelqu’un, …
Bourdieu tente une analyse du politique grâce au langage. Selon lui, les mots exercent un pouvoir magique
puisqu’ils font croire des choses, font agir les autres. Le pouvoir politique se sert des mots pour faire croire, pour
faire agir la population.
Quelles sont les conditions sociales qui rendent possible l’efficacité magique des mots ? Selon Bourdieu le pouvoir
ne peut fonctionner que sur ceux qui sont disposés à les entendre et donc à les croire. En béarnais, « obéir » se dire
« crede » (croire). Dès lors que l’on est dans l’obéissance, on est dans la croyance. Ce principe de pouvoir des
mots résiderait en fait dans une complicité entre un porte-parole (corps biologique qui incarne un corps social) et
d’autres corps biologiques mais qui sont socialement façonnés à reconnaître les ordres du porte-parole. Ces
individus sont des corps parlés (il y en a un qui parle pour eux). Le porte-parole tient son pouvoir de l’existence
des autres.
« Esprit de corps » : être soudé, se serrer les coudes, quand un groupe n’a plus qu’un corps et un esprit.
Le travail du politique est essentiellement un travail sur les mots. Mettre un mot pour un autre c’est changer la
vision du monde social. Ex : « classe ouvrière » pallie d’autres expressions plus péjoratives et qui individualisent.
Classe ouvrière = groupe social cohérent. Les groupes et les classes sociales sont le produit d’une logique qui
permet à un seul individu de parler au nom de tout le groupe et donc de faire croire que le groupe existe. En
contrepartie, ce porte-parole reçoit le droit d’agir et de se prendre pour le groupe qu’il incarne. On peut l’envisager
comme une remise en cause de la politique, et Bourdieu dévoile les ressorts de l’autorité, du pouvoir. Il conclue
en disant que « la sociologie s’apparente assez à la comédie » puisqu’elle aussi dévoile les ressorts de l’autorité.
Exemple du « Malade Imaginaire » : l’autorité fonctionne grâce au langage. Bourdieu se demande ce qu’est un
pape, un président, etc…, si ce n’est quelqu’un qui se prend pour un pape, un président, etc… et qu’on prend au
sérieux.
III. Le langage et le genre : la domination masculine
Les femmes n’ont pas le droit de vote avant 1944.
Après la révolution française, la Déclaration des Droits de l’Homme a d’abord été écrite sans majuscule à
« Homme ». Les femmes en étaient donc exclues, droits conférés aux hommes et refusés aux femmes. Une femme
a essayé de rédiger la Déclaration des Droits de la Femme et de la Citoyenne, Olympe de Bourges. Elle fut
guillotinée pour hystérie, pour folie.
En 1804, Napoléon a frappé les femmes d’incapacité légale.
Révolution de 1848 : repousse l’octroi du droit de vote aux femmes.
2ème République : la femme ne peut pas appartenir ni prêter assistance à un club.
1851 : une loi interdit aux femmes de prendre part à des activités politiques et d’assister à des réunions qui abordent
des questions politiques.
En 1986, Laurent Fabius fait une circulaire disant qu’il est discriminatoire de n’employer que le masculin quand
on parle d’un ministre, d’un recteur, etc…
1990 : le Comité des Ministres de l’Europe recommande une élimination du sexisme dans le langage.
La domination masculine dans le langage remonte au XVIIe siècle. Vangelas, grammairien, affirme en 1647 que
« la forme masculine a prépondérance sur le féminin parce que noble ». D’où, par exemple, « les légumes et les
fleurs sont frais » alors qu’avant on disait « fraiches ». Au Moyen-Âge, ça ne se passait pas comme ça. Par exemple
les annonces sur la place publique représentaient les deux sexes (iceux et icelles), on utilisait les termes : mairesse
(féminin de maire), commandante en chef, inventeure (puis inventrice), lieutenante au XVIe siècle, chirurgienne.
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La langue française aujourd’hui fait preuve d’un sexisme qui n’était pas présent entre le Moyen-Âge et le XVIIe
siècle. Introduction d’une hiérarchie basée sur la qualité des sexes.
On dit « Madame le directeur/le Ministre » par soucis de pureté dans la langue invoquée. La langue française a
longtemps été réfractaire à tout changement, et depuis une vingtaine d’années, la lutte des sexes intralinguistique
est en route. Il y a quinze ans, des professeurs et des politiques se sont interrogés sur le sexisme dans la langue
française, mais cette effervescence est retombée.
Nouvelles règles il y a une dizaine d’années mais qui ne sont pas encore appliquées, sans doute parce que très
souvent les fonctions sont occupées par des hommes. Masculinisation pour flatter l’ego de la femme, ou à l’inverse
parce que féminiser le titre semble dévaloriser la fonction. Le refus de la féminisation peut être vu comme un refus
à caractère idéologique.
A partir du mot masculin on peut former le féminin. Le masculin est le point de départ auquel on rajoute un suffixe
pour obtenir le féminin.
Pour désigner un groupe d’hommes et des femmes, de nouveaux mots ont été envisagés : « illes » ou « els ».
IV. L’évolution de la langue française
La langue comporte une notion d’officialité, de conquête. Le patois est une façon de parler une langue à l’intérieur
d’une petite communauté géographique.
1. L’origine du français
Au commencement du français il y a le francien, un dialecte du nord de la Gaule, parlé à Paris par le premier roi
de France (Hugues Capet). Il s’impose au rythme des conquêtes territoriales, des échanges commerciaux, et prend
la place d’autres dialectes.
Les langues celtiques, gauloises, romaines, germaniques, vont se refondre et se répartir en deux groupes selon que
l’on est au nord ou au sud de la Loire. Au nord : langue d’oïl. Au sud : langue d’oc. (Oïl et oc sont deux façons de
dire « oui »).
842 : texte français le plus ancien. « Les serments de Strasbourg »
1080 : date de la chanson de Roland, écrite en français
1539 : ordonnance de Villers-Cotterêts dans laquelle François Ier ordonne l’emploi du français dans les
ordonnances et les jugements.
1549 : Du Bellay écrit « La Défense et Illustration de la Langue Française ». (lien)
1624 : les étudiants sont autorisés à soutenir leur thèse universitaire en français.
1635 : création de l’Académie Française
1694 : premier dictionnaire de l’Académie
1714 : traité de Rastatt, le français devient la langue des diplomates (jusqu’au traité de Versailles)
1791 : le français est obligatoire dans la rédaction de tout acte public
1832 : la connaissance de l’orthographe est obligatoire pour accéder aux emplois publics
D’où vient le francien , ce dialecte de l’Ile-de-France ? Il vient du latin. Après la conquête de la Gaule par Jules
César, le latin s’est peu à peu substità la langue gauloise. Mais lors des invasions germaniques, un mélange
s’effectue entre le parlatin et le vocabulaire germanique. Cela donne le roman, ou l’ancien français. Le latin
reste tout de même la langue juridique, des universités et de l’Eglise.
2. Les emprunts
Toute langue a emprunté des mots à la langue voisine au cours de son histoire. Le français est une langue métisse.
Sur 20.000 mots usuels français, 40 sont gaulois, 10% sont d’origine germanique, 60 à 70% sont latins ou grecs,
et le reste provient de langues diverses (anglais, arabe, etc…). Les échanges linguistiques se sont faits au cours de
l’Histoire et au gré des modes. Au XVIe siècle, le lexique français prend forme, mais pendant la renaissance il y a
un engouement important pour tout ce qui vient de l’Italie, notamment dans le domaine de la table, des vêtements
(ex : escarpins), de l’architecture (ex : bicoque), des arts plastiques (ex : esquisse), de la musique (ex : maestro).
Cas des emprunts français/anglais
La première rencontre remonte au début du XIe siècle, mais véritable relation entre les deux langues depuis la
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