A) Pourquoi le High-Yield a-t-il le vent en poupe ?
Grâce aux LTRO et à l’amélioration des chiffres macro-économiques aux Etats-Unis, tous les
segments de la dette corporate sont en forte hausse en 2012.
Jusqu’à présent, les résultats des entreprises ont été satisfaisants, en majorité en ligne avec les
attentes des analystes. Par ailleurs, la politique financière prudente des émetteurs au cours des deux
dernières années (priorité donnée au désendettement et à l’allongement de la maturité moyenne de
leur dette) leur permet d’être bien préparés en cas de ralentissement économique plus prononcé.
Suite à l’amélioration de la situation des dettes souveraines européennes, les spreads sur le High-
Yield se sont contractés générant des gains en capital substantiels depuis le début de l’année. Le
niveau des spreads offre encore une rémunération attractive, notamment au regard du taux de défaut
modéré attendu. Moody’s estime un taux de défaut de 4% sur les émissions corporate européennes
High-Yield pour l’année 2012.
B) Pourquoi faut-il rester prudent ?
Même si le risque systémique a diminué suite aux opérations de LTRO de la BCE et à la
restructuration de dette grecque, des risques importants continuent de peser l’économie européenne.
Le principal risque est l’atonie de la croissance en général et plus particulièrement les effets des
récessions sévères dans lesquelles se trouvent les pays périphériques du continent. Les politiques
d’austérité mises en place par la plupart des gouvernements, bien que nécessaires et bénéfiques à
long terme, renforcent les effets dépressifs du phénomène de deleveraging de l’économie enclenché
depuis la crise financière de 2008.
D’autres risques exogènes doivent être également pris en compte tels que le renchérissement du prix
du pétrole (tensions en Iran), le ralentissement de la croissance chinoise et les doutes sur la vigueur
de la reprise américaine.
Il faut également se méfier de l’engouement des investisseurs pour la classe d’actif. Dans un contexte
de taux bas, les investisseurs poursuivent leur recherche de rendement, sans toujours analyser en
profondeur les mérites propres de leur investissement. Ces comportements ont tendance à favoriser
les adjudications d’émetteurs peu convaincants, offrant des rendements attractifs mais présentant un
risque de perte en capital.
C) Comment investir dans cette classe d’actif ?
Dans ce contexte, ANAXIS privilégie une approche de gestion très sélective reposant sur une
approche bottom-up fondamentale. Nos gérants attachent une importance particulière à l’analyse
détaillée des business models, des comptes de résultats et des cash-flows. Les analyses des bilans
des sociétés et de la structure de leur endettement sont insuffisantes pour garantir les créanciers dans
un contexte de forte volatilité de l’économie.
Aujourd’hui, par cette approche, nous identifions de la valeur principalement dans le haut du High-
Yield. En excluant les financières et les secteurs trop cycliques, il est possible de construire un
portefeuille offrant un rendement (yield to maturity) d’environ 5.5 % à 6% tout en maintenant une
duration moyenne de 2.5 à 3 années.