l’existence. Autrement dit, le _________, ça se travaille : « Et un but cohérent se réalise
surtout dans le travail ».
En ___________, ce texte de Russell n’a pas grand-chose à voir avec la liberté.
Pourtant, si l’on y réfléchit bien, il y a bien un lien entre le travail et la liberté. On
s’imagine souvent que la liberté consiste à agir au gré de ses caprices, sans réfléchir, sans
se donner de _____________. Mais cette conception de la liberté est fausse. Quelqu’un qui
est incapable de s’imposer des limites ne réalisera jamais aucun but important. Il sera
tiraillé entre plusieurs ___________, incapable de choisir entre eux. Et comme il ne
réfléchira pas avant d’agir, il échouera le plus souvent dans ses actions. La liberté véritable
consiste dans le fait d’être en mesure d’accomplir ses propres buts, ce qui suppose de se
concentrer sur des objectifs et d’agir de manière _____________, organisée, planifiée. Si on
agit ainsi, il n’est pas absolument certain qu’on arrivera à être heureux : un événement
imprévu peut nous empêcher de réaliser nos objectifs. Mais, comme l’explique Russell, un
tel comportement est en général une condition ___________ du bonheur, même si ce n’est
pas une condition suffisante. Une personne qui travaille sérieusement à la réalisation de
ses désirs a non seulement plus de chances de les réaliser qu’une autre, mais elle a en plus
la ___________de pouvoir réaliser elle-même ces objectifs au lieu de tout attendre de
facteurs extérieurs.
[Transition : récapitulation et objection] Ainsi, la liberté semble bien être un moyen
quasiment indispensable pour être heureux. Sans elle, nous agissons passivement, au gré
des circonstances, et nous n’avons presque aucune chance de voir nos désirs satisfaits.
Mais peut-on réduire la liberté à un moyen d’atteindre le bonheur ? Le désir d’être libre
n’est-il pas le désir le plus ___________, pour un être humain ? Et si c’est le cas, le bonheur
ne serait-il pas la même chose que la ____________ elle-même ?
III. La liberté est plus qu’une condition du bonheur : elle est le bonheur même
1. Développement de l’objection amorcée dans la transition
Nous avons vu que, pour Russell, le bonheur est en général le résultat d’une activité
cohérente. Mais le bonheur est-il seulement un résultat, quelque chose qui survient après l’action ?
Une fois que nous avons réalisé un désir, nous sommes satisfaits, mais nous n’éprouvons plus de
plaisir. C’est durant la réalisation du désir que nous éprouvons le plus de plaisir. Or, on voit mal
comment on pourrait éprouver du bonheur sans plaisir.
2. Thèse
Il semble donc qu’on doive considérer le bonheur, moins comme un résultat, que comme
l’activité par laquelle on est en train de réaliser un désir. Encore faut-il que cette activité soit libre.
3. Argument
En effet, nos activités sont libres si elles viennent de nous, si elles correspondent à nos
propres buts. En faisant de telles activités, nous sommes en accord avec nous-mêmes, et nous
éprouvons un sentiment de plaisir – même si nous devons pour cela surmonter des obstacles plus
ou moins pénibles. Inversement, nous ne pourrons pas être heureux si notre activité n’est pas libre,
car alors nous serons contraints de ne pas accomplir nos désirs, ce qui engendrera de la frustration.
4. Exemples – Certaines activités ont un intérêt en elles-mêmes. Ce sont surtout celles-là
qu’on peut qualifier de libres : on les accomplit pour le simple plaisir de les faire. On peut par
exemple avoir du plaisir à faire du sport, de la musique ou – aussi incroyable que cela puisse
paraître – de la philosophie, indépendamment des récompenses (victoires, prix, félicitations…) que
ces activités peuvent nous apporter.