Colloque Maladies psychiques et Isolement
Atelier sur l’isolement Social
Dany Troadec, SAVS Genêts d’Or
Nous ne travaillons pas spécifiquement autour de la maladie psychique,
mais nous sommes orientés autour du travail protégé et donc à destination des
ouvriers
Dans les parcours perso, on retrouve souvent l’hospitalisation : se pose la
question des conséquences sociales de la sortie des services hospitaliers. Nous
connaissons des difficultés de reconnaissance des partenaires (services
hospitaliers) parcours post-hospitalier.
Nous sommes démunis en tant que professionnels face à ça.
Docteur Pierre Bodenez
La situation du côté des soins et de la psychiatrie va en empirant : pénurie
de psychiatres mais pas de postes, certaines zones sont déjà « sinistrées » et
souvent 1 seul professionnel au lieu de 4. En 2020 il y aura un plus grand
nombre de zones sinistrées. Le secteur manque de personnels, 800 postes
vacants dans les hôpitaux actuellement.
Comment attirer les psychiatres dans le service public ?
Il y a de plus en plus de contraintes (en termes de productivité). Exemple du
Canada
Dans l’élaboration des politiques, s’effectue un transfert du sanitaire vers le
social qui se retrouve donc avec des problèmes sanitaires chez le public pris en
charge dû, en partie, au coût au niveau des hôpitaux. Il y a des problèmes dans le
social et dans le sanitaire et les patients restent avec leurs pathologies. Quelque
soit le dispositif, nous rencontrons les même problématiques. Cela nécessite plus
de création de postes et la formation d’infirmiers psychiatriques.
Ce schéma est inquiétant d’où la nécessité de former le personnel pas en
fonction du désir du médico-social mais de la réalité de la personne.
Autour de cette question, on retrouve principalement les SAVS : les
positions sont fortes.
Nous avons une injonction à intervenir dans les SAVS mais sil n’y a pas
de financements pour des postes de psychiatres cela n’est pas possible: il
importe donc de mettre en place une coordination et des conventions afin
d’assurer l’intervention dans les SAVS, à condition de trouver des psychiatres.
Le projet de loi pose la question de la productivité en psychiatrie (en
fonction du nombre d’actes sur 1 à 3 ans). Mais comment faire de la productivité
dans le domaine de la santé ?
Les SAVS s’inscrivent dans un dispositif jeune et encore mal maitrisé par
(les praticiens) psychiatres : qui en relève ?...
Les liens sont à construire et à tisser. De plus, les questions d’orientation
politiques posent problème.
Docteur Tayeb
(Le Dr Tayeb travaille à 90% au CHU et 10% au SAVS)
Se pose la question de la suspension en cas de problème, des directeurs ou
des médecins.
Les associations ont réclamé un dispositif mais il faut faire le lien avec ce
nouveau dispositif « patients parents de patients et psychiatres ».
L’organisation des SAVS Don Bosco se fait autour de la maladie psychique
avec des tentatives de créer des liens particuliers avec les médecins psychiatres.
Il y a un intérêt pour eux à comprendre comment ça s’articule et comment faire
du lien. Pour le moment cela se fait uniquement au niveau administratif.
Le positionnement des personnes est important dans les réseaux
Par rapport au psychiatre, des questions se posent : qui sont-ils ? Quoi dire
et ne pas dire (confidentialité) ?…Un mode réponse possible serait la mise en
place au niveau du réseau d’une « personne de confiance » pour
l’accompagnement.
Une certaine confiance est nécessaire pour l’accompagnement.
Il faut faire avec la réalité des personnes que l’on soigne et non en fonction
des désirs des services. La psychiatrie ne peut se faire qu’avec les partenaires
Dany Troadec, SAVS Genêts d’Or
Après le soin, comment préparer le retour à l’extérieur (de l’hôpital) ?
Docteur Pierre Bodenez
De l’extérieur, un hôpital psychiatrique est incompréhensible : à qui
s’adresser ? Comment créer du lien ?
Une profession de l’hôpital est court-circuitée dans les liens avec
l’extérieur : les assistantes de services sociaux, le lien se fait toujours par le
médecin. Il y a donc une incompréhension dans les attentes réciproques.
Il faut resituer les travailleurs sociaux de l’hôpital par rapport aux
travailleurs sociaux de l’extérieur. L’interpellation directe des médecins est
toujours problématique et peut créer des frustrations. Entre les travailleurs
sociaux, c’est plus simple.
La préparation de la sortie d’un patient se fait avec le travailleur social de
l’intérieur de l’hôpital.
Mme Kermorvan, UDAF
Ça fait écho à ce qu’on peut lire des problématiques du lien entre social,
sanitaire, affectif…
Il y a de la solitude dans les tentatives d’articulation. L’évolution des
missions d’accompagnement de la personne.
Depuis 2 ou 3 ans l’apparition des SAVS semble pouvoir répondre aux
difficultés d’accompagnement en mettant de la cohérence entre les différents
services dans la prise en charge.
Il y a un bon fonctionnement dans certains cas et c’est très bénéfique pour
la personne et pour la cohérence de « l’entourage ».
Réunir le médical et le social autour d’une même table est possible quand il
y a une ouverture du médecin psychiatre.
Pour certaines personnes, c’est plus difficile à mettre en place.
Pour certains cas il est difficile de mettre en place des choses. Certaines
personnes s’isolent à domicile : par manque de confiance dans les services
extérieurs ? Par peur de l’intrusion ?
Rien ne peut se mettre en place dans le cas la personne recherche un
accompagnement mais les délais sont longs et la personne oublie. Il n’y a donc
pas de réponses adaptées ou insuffisantes cela ne peut pas se mettre en place
pour tout le monde.
Chaque personne doit rencontrer son médecin psychiatre pour affirmer son
désir d’accompagnement.
La mise en place d’un SAVS n’est pas toujours adaptée et suffisante.
Ce n’est pas une solution pour certains et peut même provoquer un retour
en arrière.
Docteur Tayeb
Les SAVS sont des services trop riches, trop chics
Ce sont des structures médico-sociales où il n’y a pas d’obligation de
répondre à la demande quand le nombre de place est complet. Nous avons la
possibilité de suivre 50 mesures d’accompagnement. Cela constitue un problème
au niveau de la psychiatrie.
C’est un problème pour les psychiatres et le facteur principalement limitant
de cet outil.
Ils sont donc réservés aux personnes qui en ont le plus besoin : les SAVS
sont élitistes.
Les nombreuses demandes sont étudiées et reçoivent une réponse positive
ou sont réorientées si l’accompagnement n’est pas envisageable.
Le secteur de la psychiatrie s’occupe de l’ensemble des patients
Comment orienter les moyens de manière pertinente ?
Il faut inscrire la demande dans le temps. Une non-demande peut-être
intelligente de la part du médecin qui accompagne. Les psychoses et la
schizophrénie s’inscrivent dans un temps infini. Dans certains cas, il est
nécessaire et important d’attendre afin d’éviter un risque pour la personne
d’échouer. Il ne s’agit pas de prendre le risque d’échec et de voir se fermer des
portes.
Ce type de réponse est mal perçu par l’entourage et les intervenants. Or ce
n’est pas toujours le moment ni l’endroit d’une prise en charge adaptée car cela
aboutirait à un échec certain.
Anne Guémas, SAVS
SAVS = autour de la psychiatrie et l’insertion sociale des personnes qui en
font la demande
Le lien avec le social se construit autour d’un projet.
La personne ou une tierce personne est demandeuse, adhère à l’inscription
sociale du parcours d’accompagnement. On essaye de s’assurer que la mise en
place d’un parcours social est en cohérence avec le suivi médical. Il faut
l’accord de la personne car c’est SON projet : elle doit en parler à son médecin
psychiatre.
Si un tiers social demande un accompagnement par le SAVS, le champ du
soin doit être interrogé sur la pertinence d’un SAVS pour la personne suivie.
Besoin d’autorisation et de confidentialité.
Pour une demande sociale, un SAVS n’est pas toujours adapté : le préalable
peut être le soin.
Il faut tendre au bénéfice du patient qui ne doit pas se disperser davantage :
regrouper autour de lui l’ensemble des partenaires. Mais les relations avec les
partenaires ne se décrètent pas.
Le bénéfice ou la plus value serait un lien et un échange d’informations
entre le sanitaire et le soin en vue de réhabiliter le sanitaire. Le médecin
intervient au niveau du soin au préalable.
D’où la recherche de rassembler le champ du soin, du social et du
judiciaire.
La reconnaissance des SAVS par le soin commence. Une complémentarité
doit s’exercer entre les champs du soin et du social, notamment dans la mise en
place des Agences Régionale de la Santé (ARS). Le champ du social ne doit pas
perdre son identité.
Il faut une complémentariet des prestations différentes pour trouver des
bénéfices dans chaque champ.
Erwan Le Coeur
En dehors du champ, quelqu’un veut-il intervenir ?
Monsieur Gouriou, psychiatre canadien
On est 10 ans en avance concernant la pénurie de psychiatres dans le public
et le privé
Dans la gestion de la crise, le problème a été réglé à la Nord américaine, ce
qui n’est pas transposable ici.
On a repris le modèle de l’OMS (place et pouvoir décisionnel)
Maladie = phase aigüe, aux médecins psychiatres (traitement)
Handicap = troubles fonctionnels du fait de la maladie, lieu de
l’articulation entre les psychiatres avec les équipes (qui prennent leur
place petit à petit du fait du manque de psychiatres).
Invalidité = conséquences sociales, créer des lieux de travail adapté
(le psychiatre intervient de moins en moins)
Dans le handicap, le psychiatre a un rôle avec l’équipe.
Pour le psychiatre, la formation doit être spécialisée : il est bon en
pharmacologie.
Quand l’équipe demande du soutien, c’est en accord avec le généraliste
Il y a une nouvelle répartition des tâches et des rôles
Des plans d’intervention ont été établis : il s’agit de recommandations de
travail avec l’équipe.
Quand il n’y a plus de psychiatre : accord avec un médecin pour les
urgences sous 3 voire 1 jour. Aujourd’hui c’est une infirmière qui fait le
planning du médecin ce qui implique une nouvelle répartition des rôles et des
tâches. Cela se fait en fonction d’un plan d’intervention et de recommandations.
Si le « client » n’est pas bien, il fait une nouvelle demande pour obtenir de
nouvelles recommandations.
Le système est différent entre le Québec et le Canada. Il faut 5 ans pour
qu’un nouveau système s’implante. En cas de surcharge, le fonctionnement est
difficile.
Docteur Pierre Bodenez
Les services de tutelle souhaiteraient plus de temps pour accompagner : les
SAVS sont les bienvenus pour la division du travail.
On a commencé par séparer les choses puis maintenant, on recherche une
vision plus globale.
Il y a aussi la réalité avec laquelle il faut travailler : il faut travailler avec le
système et les personnes en place.
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