l’espace. Ils n’arrivent pas à bien interpréter les diagonales et les obliques. La reconnaissance
droite/gauche dans leur champ visuel est difficile à intégrer.
Ces enfants présentent souvent des problèmes d’orientation spatiale.
Des déficits de perception tactile sont observés ; on trouve fréquemment une mauvaise
localisation du stimulus tactile chez l’enfant dyspraxique. Il a des difficultés à discriminer les
choses qui le touchent ou que lui-même touche. Pour lui, l’entrée tactile est floue (comme s’il
écrivait avec une moufle) ce qui rend imprécise la perception du corps et la planification
du geste puisque le cerveau décode un message vague.
Certains enfants dyspraxiques ont une hypersensibilité tactile (tactile defensive), ils
réagissent à certaines textures ou au toucher des autres. D’autres, au contraire, démontrent
une hyposensibilité et recherchent des expériences sensorielles (se balancer sans arrêt).
L’interprétation erronée de la perception temporelle est fréquente chez les dyspraxiques.
Ce n’est pas tant un mauvais traitement sémantique qui en est la cause (la connaissance du
vocabulaire relatif au temps : avant, après, pendant, etc.), quoiqu’il puisse advenir chez des
enfants dont la dyspraxie est associée à une dysphasie, mais c’est la dimension temporelle
(la durée) qui est affectée. Les enfants peuvent, par exemple n’avoir aucune idée du temps
qu’a pu prendre un trajet qu’ils viennent tout juste de parcourir, percevant l’écoulement
d’une dizaine de minutes là où plus d’une heure s’est écoulée.
Le déficit pourrait vraisemblablement résulter d’un mauvais jugement kinesthésique en
conjonction avec des interprétations erronées de l’information spatiale et des sensations
proprioceptives.
Finalement, les enfants dyspraxiques présentent un véritable déficit d’intégration
sensori-motrice affectant le schéma corporel. Celui-ci est souvent inadéquat, parce que
les informations visuospatiales, proprioceptives et vestibulaires sont imprécises et ne
permettent pas au cerveau de se construire une représentation adéquate du corps. Ils
reconnaissent mal leur droite et leur gauche. Nombre de leurs problèmes de coordination
sont reliés à une pauvreté du schéma corporel.
3. Le domaine scolaire
En conséquence de leurs déficits, ces enfants dyspraxiques se retrouvent en difficulté dans
les tâches scolaires. La pauvre coordination motrice se traduit par une mauvaise
coordination du crayon et interfère avec leur calligraphie. Si en plus ils ont du mal à
s’organiser dans l’espace, leurs productions écrites seront souvent mal organisées dans leurs
cahiers. Le tracé des lettres dont le système de symbolisation est parfaitement arbitraire
(deux traits horizontaux en haut à droite sur un trait vertical pour représenter un F) se
révèle particulièrement laborieux à apprendre surtout quand les lettres possèdent des
obliques (V, W, etc.).
La calligraphie est illisible ou souvent pénible à déchiffrer pour le professeur qui s’acharne
parfois à faire reprendre une tâche particulièrement difficile pour l’enfant. L’effort
supplémentaire que ce dernier doit fournir accapare ses ressources attentionnelles et diminue
son efficacité lors de l’écoute d’une dictée ou lors de l’exécution d’une composition écrite.
Les difficultés d’orientation spatiale pourraient également influencer leurs habiletés en
lecture. En effet, le décodage des lettres dont l’orientation est arbitraire (en haut, en bas, à
gauche, à droite dans les discriminations des lettres p, q, d, b par exemple) peut entraîner des
difficultés d’interprétation.