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Fiche CESE 4275/2008 EN-VS/AZ/nr .../...
Au nom du Comité économique et social européen, je suis très heureux de vous accueillir à la
conférence intitulée "Avantages et bienfaits de l'Euro - l'heure du bilan".
Cette conférence vient à point nommé puisqu'il s'agit de la première manifestation qui
commémore, en 2008, le dixième anniversaire de l'Union économique et monétaire.
Je suis convaincu que l'utilisation de la monnaie unique tout au long de cette décennie a
confirmé les avantages manifestes que l'euro, en tant que symbole d'une identité européenne
partagée, représente pour la zone euro et l'Union européenne.
Si, il y a dix ans, lorsque la fixation irrévocable des taux de change a donné naissance à l'UEM,
quelqu'un avait prédit que nous ferions aujourd'hui le bilan d'une décennie qui a apporté aux
citoyens de l'Union européenne une période de stabilité sans précédent marquée par une
croissance durable, des taux d'intérêt réels atteignant des niveaux historiquement bas et un taux
de chômage moyen de 7% dans la zone Euro, ce quelqu'un aurait été considéré comme un
"incurable optimiste".
Mais aujourd'hui, nous avons atteint l'ensemble de ces résultats et pouvons en être fiers. Et il ne
faudrait pas que les problèmes et les défis actuels nous fassent oublier la grande réussite
qu'incarnent l'UEM et l'Euro. Certains parmi vous feront peut-être observer que nous aurions pu
faire mieux encore, mais je pense que ce que nous avons accompli nous autorise à célébrer ce
dixième anniversaire avec fierté.
Ne nous voilons cependant pas la face; les défis sont là et l'heure n'est pas à l'autosatisfaction.
Le monde subit une crise financière internationale. Nous ne connaissons pas encore l'envergure
de cette crise. Mais ce que nous savons, c'est qu'elle n'est pas née en Europe, bien que notre
économie en subisse également les répercussions. Et nous savons également que l'Europe en
aurait été plus gravement affectée si elle n'avait pas mis en place l'UEM.
Donc, l'heure n'est pas à l'autosatisfaction. Non seulement nous sommes touchés par une crise
financière, mais qui plus est, l'inflation dépasse le seuil des 3%. Cela met la Banque centrale
européenne dans une position délicate car elle doit définir une politique des taux d'intérêt apte à
garantir la stabilité des prix à moyen terme, tout en intervenant, aux côtés d'autres banques
centrales, sur le marché du crédit afin d'éviter l'aggravation des turbulences financières.
Non, l'heure n'est pas à l'autosatisfaction. Nous sommes également en présence d'un Euro dont
la valeur dépasse $1.50, ce qui affecte douloureusement nos industries à vocation exportatrice.
Et pour rendre encore plus difficile la tâche des responsables politiques, nombre de citoyens
européens estiment que les difficultés que connaissent leurs économies nationales respectives
sont imputables à l'Euro et ils croient que l'adoption de la monnaie unique a restreint leur
pouvoir d'achat. Il s'agit d'un problème très grave pour l'intégration européenne et nous
l'aborderons au cours de la présente conférence.