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Bruxelles, le 2 juillet 2004
L'économie de la zone euro gagne en force
Des données récentes tendent à montrer que la reprise de l'activité dans la
zone euro repose désormais sur des bases solides. La croissance du PIB
s'est révélée plus vigoureuse que prévu au premier trimestre. Après avoir
envoyé des signaux quelque peu mitigés durant les premiers mois de
l'année, les indicateurs d'enquête pointent de nouveau vers le haut, sous
l'effet d'un regain de confiance des entreprises. Certaines des incertitudes
qui pesaient sur la confiance ont été levées, et la croissance annuelle du PIB
pour 2004 devrait être supérieure au taux de 1,7 % annoncé par la
Commission dans ses prévisions de printemps.
Si l'année 2004 est susceptible de réserver de bonnes surprises, certains doutes
planent sur les perspectives pour l'an prochain. Tout d'abord, le caractère durable de
la reprise dépendra de la fermeté de la demande intérieure, dont le redémarrage est
encore incertain. Ensuite, l'évolution des prix du pétrole pourrait être une source de
préoccupations. La hausse observée au second trimestre de cette année a toutefois
été relativement modérée dans une perspective historique et devrait en principe être
temporaire. On a également des raisons de penser que grâce au cadre de l'UEM,
qui est axé sur la stabilité, l'économie est désormais mieux à même d'absorber les
chocs pétroliers que dans le passé. C'est pourquoi les prix du pétrole ne devraient
pas trop entraver la reprise de l'activité dans la zone euro. Néanmoins, une nouvelle
envolée des prix du pétrole, en particulier si elle s'inscrit dans la durée, pourrait
porter plus gravement atteinte à l'économie.
Le rapport comprend également un examen à mi-parcours de la politique budgétaire
dans la zone euro, qui montre que les perspectives dans ce domaine pour 2004 et
2005 ne sont guère réjouissantes. Après trois années de dérapages budgétaires, la
Commission annonce, dans ses prévisions de printemps, que le déficit budgétaire
dans la zone euro restera globalement inchangé en 2004 et, si les politiques
actuelles sont maintenues, en 2005 également. En outre, des données récentes
tendent à montrer que les déficits pour 2004 risquent d'être plus élevés que prévu
dans plusieurs États membres. Dans l'hypothèse de politiques inchangées, six États
membres accuseraient des déficits supérieurs à la valeur de référence de 3 % en
2004 et/ou 2005. Les États membres en situation de déficit excessif seraient donc
bien avisés de mettre pleinement en œuvre les mesures qu'ils ont annoncées, afin
de mettre fin à cette situation d'ici à 2005. Certains autres États membres devront
consentir des efforts supplémentaires pour faire en sorte que leur déficit ne dépasse
pas le seuil de 3 % du PIB.
Enfin, le rapport contient également une section analysant la convergence des
cycles conjoncturels dans la zone euro, qui revêt une importance capitale pour le
fonctionnement de l'UEM. Un décalage conjoncturel excessif peut en effet entraver
la conduite de la politique monétaire unique et a souvent constitué un vif motif
d'inquiétude avant le lancement de l'euro. L'analyse contenue dans le rapport montre
que ces craintes étaient largement exagérées.