Débuts du Comité de Dialogue Musulmans-Chrétiens

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Débuts du Comité de Dialogue Musulmans-Chrétiens
ISLAMOCHRISTIANA, la revue du P.I.S.A.I., Rome, No28 de 2002, parle de notre Comité :
La revue Islamochristiana parle de nous : [23] Documents
CANADA
Réunion du Comité Provincial de liaison du Dialogue musulman-chrétien à Montréal
Samedi 22 septembre s'est tenue au Centre Afrika, au 1644 St-Hubert, Montréal, la réunion
inaugurale du Comité Provincial de liaison du Dialogue musulman-chrétien. Ce Comité, qui était en
préparation depuis des mois, répond à un besoin réel pour tous ceux qui sont engagés dans le dialogue.
Formé de chrétiens et de musulmans désireux de favoriser de meilleures relations entre les croyants
des deux groupes religieux, il tombe bien à point au lendemain des récents attentats aux Etats-Unis, et
des brimades injustifiées que certains musulmans ont subies par la suite.
Comme premier point à son programme, le Comité veut s'attaquer à l'éradication de toutes les
sources d'incompréhension entre les croyants chrétiens et musulmans.
Pour réaliser cet objectif, les membres du Comité mettront en œuvre tous les moyens à leur portée
afin d'aider les croyants, musulmans et chrétiens, à mieux se connaître et à vivre en harmonie les uns
avec les autres.
Ce Comité de liaison au niveau provincial sera le pendant du Comité National de Liaison, au sein
duquel le Québec est représenté par le Père <personnamew:ston>Bernard Tremblay.
Pour finir, le Comité procède au choix d'un exécutif, constitué d'un musulman, M. Ali Daher de
Brossard, et d'un catholique, M. Guy St-Michel de Québec qui alterneront à la présidence, tandis que
le Père B. Tremblay assurera le secrétariat.
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Autre texte, publié dans "Vivre en Église" du Diocèse de Montréal
Entre Les Chrétiens Et Les Musulmans Des Liens À Refaire
"Les événements du 11 sept. dernier ont mis à jour le fossé qui sépare le monde musulman de
l'Occident. Il est devenu subitement très clair que l'ignorance que chaque partie a de l'autre est un
obstacle majeur non seulement aux relations entre les deux mais aussi à la paix mondiale.
....diverses instances ont voulu appeler au respect et à la retenue...
Une initiative a pris forme, cette fois au Centre Afrika, où s'est tenue la réunion inaugurale du
Comité Provincial de Liaison pour le Dialogue Islamo-Chrétien. En préparation depuis des mois, ce
Comité répond à un besoin réel pour tous ceux qui sont engagés dans le dialogue,. Formé de
chrétiens et de musulmans désireux de favoriser de meilleures relations entre les croyants des
deux groupes religieux, il tombe bien à point au lendemain des récents attentats aux États-Unis, et
des brimades injustifiées que certains musulmans ont subies par la suite".
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C O M M U N I Q U É- du 4/11/2001 du "MONTRÉAL CATHOLIC TIMES"
"Dimanche le 4 novembre 2001 s’est tenue au Centre Afrika, 1644 St-Hubert, une réunion du
Comité Provincial de Liaison du Dialogue entre Chrétiens et Musulmans. Ce Comité formé de 11
membres concentre d’abord son action sur le rapprochement et la compréhension mutuelle entre
les membres chrétiens et musulmans de notre province Le Comité utilise surtout le Français dans
ses délibérations, mais on peut aussi parler en Anglais.
Dans les conjonctures actuelles Chrétiens et Musulmans doivent investir ensemble la scène
publique pour favoriser le respect entre tous les croyants du Québec. Le Comité concentre ses
efforts de façon prioritaire vers la réalisation de cet objectif. Que pouvons-nous faire en pratique? -
- Que les responsables religieux organisent des rencontres pour faire comprendre aux croyants
Musulmans et Chrétiens le sens de ces temps d’observance et de fête religieuse. Espérons qu'on
organisera plusieurs rencontres de familiarisation de ce genre. Les membres du Comité offrent leur
aide pour le choix des personnes-ressources et l’élaboration de suggestions pour des rencontres
de ce genre.
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La revue Nouveau Dialogue, du Centre Spiritualités et Religions, publiait dans son
numéro de janvier 2002 le témoignage de 2 membres de Québec, Guy St-Michel et Khalil abdulhadi, qui mentionnent au passage leur implication dans le Comité Provincial de dialogue.
"Depuis sa formation, disent-ils, le comité interreligieux de l’Université Laval, a été en contact
avec le comité interreligion, participant à certaines de ses activités et profitant du passage de ses
conférenciers pour les faire venir à Québec pour des conférences et colloques", e.g. Mgr
Michael Fitzgerald, Jean Fontaine, Jean-Marie Gaudeul, Andrew Lane.
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Interview du Nouvel Informateur Catholique sur le Comité de Dialogue, février 2002
Des chrétiens et des musulmans du Québec veulent créer des liens
Le 4 août 2001, un mois à peine avant les attentats terroristes qui ont secoué New York et
Washington, un petit groupe de chrétiens et de musulmans se retrouvaient au Centre Afrika de
Montréal pour s’interroger sur l’utilité de fonder un Comité provincial de liaison pour le dialogue
entre musulmans et chrétiens.
Les événements mondiaux ont eu vite fait de confirmer leur intuition: plus que jamais, un tel comité a
toutes les raisons d’exister pour promouvoir un rapprochement et une meilleure compréhension
mutuelle.
Le 4 novembre, les membres du nouveau comité établissaient donc la priorité numéro un de leur
regroupement: travailler ensemble à faire grandir le respect entre les croyants chrétiens et
musulmans au Québec.
«Il s’agit avant tout d’un dialogue de témoignage et d’action, explique le Père
<personnamew:ston>Bernard Tremblay, l’un des initiateurs du projet. Nous n’avons pas pour but de
grandes discussions théologiques; nous voulons laisser de côté nos encombrantes différences
doctrinales pour chercher, si possible, à faire ensemble de petits gestes qui nous rapprochent,
puisque nous sommes tous membres de la grande famille humaine universelle.»
Préparation
Ce n’est qu’en 1991 que le Père Tremblay, un Missionnaire d’Afrique, a commencé à s’intéresser plus
activement à l’islam. Au cours de ses 25 années passées en Zambie (1960-1985), il avait plutôt
travaillé auprès d’animistes et de frères protestants; ses efforts de dialogue et la nécessaire
«tolérance» qui devait l’animer l’ont alors préparé, dit-il, à la rencontre avec les musulmans.
«En 1991, se souvient-il, mon Supérieur provincial a pris conscience qu’ici au Canada on ne
travaillait pas suffisamment à créer des liens avec la communauté musulmane. Selon les directives
de notre maison-mère à Rome, il m’a demandé de m’occuper de ce volet-là.»
Allaient suivre pour lui des sessions internationales, une tournée dans les pays où les Missionnaires
d’Afrique oeuvrent auprès des musulmans, une formation sur l’islam donnée à Rome et de multiples
rencontres avec les personnes déjà engagées dans le dialogue interreligieux au Canada.
En 1995, à la suggestion du Cardinal Jean-Claude Turcotte, on demande au Père Tremblay de faire
partie du Comité national de liaison pour le dialogue entre musulmans et chrétiens qui se réunit à
Toronto et auquel se greffe le nouveau comité québécois.
Au Canada
Mais qui sont au juste les musulmans qui vivent au Canada? «On réalise que les immigrants
musulmans sont souvent des gens qui possèdent une bonne formation intellectuelle —50% d’entre
eux sont des universitaires», précise le missionnaire.
Les plus engagés dans le dialogue interreligieux sont les Libanais —«habitués à vivre dans une
culture où ils côtoient des chrétiens»—, les Iraniens qui ont fui le régime oppressif de l’ayatollah
Khomeini, les Maghrébins venus d’Algérie, de Tunisie et du Maroc.
«Il est plus difficile de susciter l’intérêt des Africains à la rencontre interreligieuse, constate le Père
Tremblay, parce que, pour eux, il n’y a pas de problème. En Guinée par exemple, ils ont vécu dans un
contexte où les enfants d’une même famille devenaient soit musulman, catholique ou protestant
selon l’école qu’ils fréquentaient. Et cela n’affectait en rien l’unité familiale.
«Le seul problème qui se dessine à l’horizon, c’est que des islamistes estimant que certains milieux
africains se sont attiédis au plan de la foi, veulent maintenant amener les jeunes étudier dans des
écoles islamiques égyptiennes pour en faire des propagandistes.»
Comme on le sait, et le Religieux montréalais le confirme, «normalement, dans l’islam, religion et
politique sont inséparables». C’est pourquoi, ajoute-t-il, beaucoup de musulmans qui arrivent ici,
«sont un peu mal à l’aise, étant habitués à vivre dans une situation ou ils sont majoritaires. Le
gouvernement n’est pas musulman ici, et les gens moins éduqués surtout ont de la difficulté à vivre
en situation de minorité».
Par ailleurs, a pu constater le Père Tremblay, les chrétiens d’Orient arrivés en terre canadienne sont
souvent amers face à l’islam, «ayant eux-mêmes vécu en milieu musulman comme des citoyens de
seconde classe, réellement défavorisés, entre autres au plan de l’emploi».
Montée de l’islam
Que nous assistions présentement à une montée de l’islam à travers le monde ne fait pas de doute
dans son esprit, bien qu’il n’y voit pas un phénomène préoccupant: «En 2000, sur les six milliards
d’êtres humains de la planète, presque deux milliards sont chrétiens et l’on prévoit une
augmentation de 30% d’ici 2025. Les musulmans étaient un milliard 240 millions et ce nombre devrait
augmenter de 44% d’ici 2025. Évidemment, ces chiffres sont approximatifs.»
Trois éléments expliquent la croissance de l’islam, selon le spécialiste: la démographie —«pour eux,
la famille est très importante et les enfants sont nombreux»; le fait qu’une personne née musulmane
«reste musulmane toute sa vie» et ne pourrait se convertir à une autre foi qu’au péril de sa vie; et
enfin, la quête spirituelle entreprise par plusieurs Occidentaux, qui amène certains d’entre eux à
adhérer à l’Islam.
«Il y a en Occident, à l’heure actuelle, un besoin de spiritualité. Ne connaissant pas leur propre
héritage religieux, bien des jeunes en quête de nouveauté et ressentant un vide spirituel, se tournent
vers d’autres religions.»
Vatican II
Selon le Père Tremblay, l’appel à la nouvelle évangélisation lancé par le Pape Jean-Paul II «n’a
vraiment rien à voir» avec cette montée de l’islam: «C’est la nature du christianisme d’être la Bonne
Nouvelle. Quand le pape parle de nouvelle évangélisation, il ne le fait pas d’abord en fonction des
autres religions, mais en fonction de la Bonne Nouvelle du Christ.»
Et l’un des volets essentiels de cette nouvelle évangélisation est justement le dialogue interreligieux,
précise le missionnaire, encore émerveillé par «la percée absolument époustouflante» enclenchée
dans ce domaine par le Concile Vatican II. La déclaration conciliaire «Nostra Aetate» rappelle en effet
que «l’Église regarde aussi avec estime les musulmans, qui adorent le Dieu Un, vivant et subsistant,
miséricordieux et tout-puissant, créateur du ciel et de la terre, qui a parlé aux hommes. Ils cherchent
à se soumettre de toute leur âme aux décrets de Dieu, même s’ils sont cachés, comme s’est soumis
à Dieu Abraham, auquel la foi islamique se réfère volontiers».
Dans le même texte, les Pères du Concile soulignent «les nombreuses dissensions et inimitiés» qui
ont marqué l’histoire des relations entre musulmans et chrétiens. Aussi les exhortent-ils «tous à
oublier le passé et à s’efforcer sincèrement à la compréhension mutuelle, ainsi qu’à protéger et à
promouvoir ensemble, pour tous les hommes, la justice sociale, les valeurs morales, la paix et la
liberté».
Tout le travail accompli par la suite par le Secrétariat pour le dialogue avec les non chrétiens, devenu
en 1988 le Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux, s’inscrit dans cette optique, se réjouit le
Père Tremblay.
Et aujourd’hui, au Québec, le Comité provincial de liaison pour le dialogue entre musulmans et
chrétiens veut faire sa petite part pour contribuer à la paix dans le monde et à l’unification du genre
humain.
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