MODULE UROLOGIE NEPHRO. PHYSIOLOGIE DU SYSTEME GENITAL DE L’HOMME. Dr LEROY. 05 MAI 2006. I) LA GAMETOGENESE. Chez l'homme, la gamétogénèse la série d'événements qui se déroulent dans les tubes séminifères du testicule et aboutissent à la formation des spermatozoïdes. Ce processus débute chez l'adolescent pubère (environ vers 14 ans) et se poursuit durant toute la vie. A) La méiose. Elle se produit au cours de la spermatogenèse et de l'ovogénèse, pour aboutir à la formation des cellules reproductrices, ou gamètes, mâles et femelles. La méiose se compose de deux divisions nucléaires successives sans réplication des chromosomes entre les divisions, contrairement à ce qui se passe dans la mitose. La méiose aboutie à la formation de quatre cellules filles comportant chacune la moitié du nombre de chromosomes normal d'une cellule non sexuelle. Ces cellules à 23 chromosomes (et non 23 paires) sont dites haploïdes. B) La méiose I. comme dans la mitose, les chromosomes se reconstituent au début de la division cellulaire (Prophase). Par contre, leur duplication est marquée par un appariement particulier les chromosomes homologues, paire par paire, réalisant les tétrades. Les chromosomes s'accolent sur toute leur longueur, faisant correspondre très exactement les gènes analogues de chaque chromosome. Le synapsis, formé par les tétrades, est fait d'une quantité égale à deux fois le stock normal d'ADN. Pendant cette phase, les chromosomes se croisent à un ou plusieurs endroits (enjambement ou crossing-over) ce qui permet l'échange de matériel génétique entre les chromosomes issus du père et ceux issus de la mère. Au cours de l'Anaphase I les centromères ne se divisent pas, les éléments du synapsis se préparant simplement, une tétrade donnant deux dyades. Les chromosomes réarrangés partent chacun vers un pôle de la cellule, les deux cellules filles résultant de cette première méiose sont à la fois haploïdes (Sha chromosomes réarrangés étant intact et provenant d'une paire de chromosomes de la cellule d'origine) et contiennent un stock d'ADN double (soit = à la quantité ADN d'une cellule diploïde). La méiose I est dite réductionnelle puisque le nombre de chromosomes passe de 2n à n. C) La méiose II. La deuxième division méiotique est identique à la mitose, à ceci près que les chromosomes ne se répliquent pas. Chaque cellule fille récupère donc une des deux chromatides du stade précédant, soit un nombre haploïde de chromosomes et une quantité d'ADN = à la moitié du stock d'une cellule normale. La méiose II est dite équationnelle, le nombre de chromosomes restant égal avant et après la division, n pour n. D) Fonction de la méiose. La méiose permet la création de variations génétiques par le crossing-over et la formation de cellules à 23 chromosomes, afin que la fusion des gamètes lors de la fécondation restitue des cellules à 23 paires de chromosomes. E) La spermatogenèse. Elle comporte des divisions mitotiques, méiotique, et la spermiogénèse. Ces différents stades s'effectuent dans la paroi épithéliale des canaux séminifères, à partir des cellules germinales, aux spermatogonies, pour aboutir à la formation des spermatozoïdes. Les cellules souches, ou spermatogonies, sont en contact avec la basale de l'épithélium des canaux séminifères, elles se divisent constamment, par mitose, donnant des spermatogonies A., réserve de cellules germinales, et des spermatogonies B. qui vont migrer dans l'épaisseur de l'épithélium en se transformant. La spermatogonie B., ou spermatocyte de premier ordre, subit la méiose I et donne deux spermatocytes de deuxième ordre, haploïdes. Les spermatocytes de deuxième ordre subissent la méiose II et donne les spermatides, haploïdes et d'ADN réduit. Ils sont positionnés juste sous la surface de l'épithélium, sous forme de petites cellules rondes, à noyau volumineux et condensé. Chaque spermatide comprend le nombre de chromosomes adéquats pour la fécondation mais n'est pas mobile. La spermiogénèse va transformer le spermatide, le corps cellulaires contenant essentiellement le noyau, couvert de l'acrosome, qui contient des enzymes nécessaires à la pénétration du spermatozoïde dans l'ovule, d'une pièce intermédiaire, sous le noyau, contenant de très nombreuses mitochondries, et d'un flagelle, pièces mobiles émanant du Centriole et permettant aux spermatozoïdes de se mouvoir par saccades dans le milieu liquidien. Les mitochondries fournissent au flagelle l'énergie nécessaire à son mouvement, à partir du fructose contenu dans le sperme, pour permettre aux spermatozoïdes de se déplacer à la vitesse de 4mm/min. II) LES CELLULES DE SOUTIEN. Elles composent l'épithélium des tubes séminifères, isolant les spermatocytes entre eux et surtout isolant les cellules sexuelles du sang. Cette barrière hémato testiculaires empêcher spermatozoïdes de passer dans le sang et, compte tenu de leurs différences génétiques, de provoquer une réaction immunitaire et la synthèse d'anticorps anti spermatozoïdes. Ce sont ces mêmes cellules de soutien qui élaborent le liquide testiculaire qui va transporter les spermatozoïdes dans les voies d'excrétion. III) LE SPERME. C'est un liquide blanchâtre contenant les spermatozoïdes et les sécrétions des glandes accessoires. Il contient des nutriments et diverses substances chimiques et bactériostatiques neutralisant les sécrétions vaginales, accroissant la mobilité des spermatozoïdes, et provoquant la coagulation du sperme après éjaculation, puis, dans un second temps, sa liquéfaction. La quantité de sperme émis lors d'une éjaculation est comprise entre 2 et 6 ml, chaque millilitre contenant 50 à 100 millions de spermatozoïdes. IV) LA REGULATION HORMONALE DE LA FONCTION DE REPRODUCTION CHEZ L’HOMME. Elle est le fait d'un axe hypothalamo hypophysaire et d'un axe hypophyso testiculaires. A) Axe hypothalamo hypophysaire. L'hypothalamus sécrète de la LH-RH, qui régit la libération de FSH et de LH par l'hypophyse. B) Axe hypophyso testiculaires. La FSH provoque la sécrétion par les cellules de soutien de l'andogène binding protein, qui se lie à la testostérone pour stimuler la spermatogenèse. La LH se lie aux cellules de Leydig et les stimule pour qu'elles sécrètent la testostérone, qui agit localement sur la spermatogenèse et sur l'organisme tout entier. C) Mécanismes de régulation. La testostérone inhibe la sécrétion de LH-RH. Les cellules de soutien sécrètent de l'Inhibine qui ralentit la spermatogenèse quand les spermatozoïdes sont produits en quantité suffisante. D) Action générale de la testostérone. Au stade embryonnaire, elle va provoquer la masculinisation de l'appareil urogénital. À la puberté, elle va provoquer le développement des caractères sexuels secondaires : o poussée de croissance : augmentation de la masse osseuse. Augmentation de la masse musculaire. Soudure des cartilages de conjugaison. o Action sur le larynx et les cordes vocales. o Augmentation de la sécrétion de sébum. o Apparition de la pilosité corporelle. Sur le plan général, la testostérone accélère le métabolisme de base et stimule l'hématopoïèse. Elle est à la base des pulsions sexuelles (libido) et du tempérament agressif ou combatif. V) REPONSE SEXUELLE DE L’HOMME. Les deux phases principales de la réponse sexuelle de l'homme sont les réactions et l'éjaculation. A) Érection. L'excitation sexuelle déclenche un réflexe parasympathique de dilatation des artères de la verge et de sécrétions des glandes bulbo urétrale dont les sécrétions lubrifient le gland. B) Éjaculation. Lorsque les influx nerveux afférent responsable de l'érection atteignent un seuil critique, un réflexe spinal se déclenche, provoquant des contractions péristaltiques des voies spermatiques et des glandes annexes, la constriction du sphincter lisse de l'urètre (bloquant l'urine dans la vessie et orientant le sperme vers l'extérieur), et une et de contraction rythmique des muscles péniens, ce qui provoque l'éjaculation. C) L'orgasme. Ces réactions locales sont accompagnées d'une contraction musculaire généralisée, d'une tachycardie et d'une augmentation de la tension artérielle. S'en suit une relaxation généralisée (musculaire et psychologique), une détumescence de la verge, et une période réfractaire (quelques minutes à quelques heures) pendant laquelle aucun autre orgasme ne sera possible.