Il touche l’humeur, le comportement. Peuvent survenir la crainte d’avoir une
maladie incurable et l’impression de ne plus avoir de raison de vivre.
Au niveau de l’humeur, on retrouve des ruminations matinales, un sentiment
d’incapacité, d’inutilité, de culpabilité et l’impression d’être incurable.
On peut parler d’anesthésie affective : « Je suis comme un morceau de bois » où
la personne donne l’impression d’être peu touchée par de grands événements
affectifs (deuils de proches). Les malades ne sont satisfaits par rien.
Dans son comportement, le patient ressent une altération des processus
cognitifs : « je n’imprime plus ». Il souffre également d’un ralentissement moteur
et d’une énorme fatigue pour les actes de la vie courante : s’habiller, sortir. Il
n’a envie de rien et préfère rester dans son lit, même s’il y dort mal. Il connaît
une perte de motivation qu’on prend souvent pour de la mauvaise volonté, ce qui
participe à sa souffrance si l’entourage ne comprend pas : « secoues-toi ! ».
Il faut aussi noter des perturbations somatiques qui peuvent être une perte de
poids, des céphalées, des troubles digestifs, des douleurs.
3 - Dépression endogène avec caractéristiques mélancoliques : c’est le stade le
plus grave. C’est la dépression qui dure le plus longtemps, qui est la plus difficile
à soigner. On remarque qu’elle apparaît toujours aux mêmes saisons.
Le malade éprouve une grande tristesse, trouve sa vie de plus en plus pénible
avec parfois un sentiment d’indignité.
Cette dépression se double de caractères psychotiques : non seulement des
idées d’indignité, de culpabilité, d’incurabilité, mais aussi des délires
hypocondriaques, par exemple la certitude d’être atteint de maladies incurables.
De plus, peuvent apparaître des notions de péché, de crime…
Ces états sont des urgences, qu’il est nécessaire de traiter avec une
hospitalisation, parfois sans consentement : outre les traitements régulateurs de
l’humeur, il faut ajouter des antidépresseurs. Pour certains patients, on utilise la
stimulation magnétique transcranienne et en dernier recours la sismothérapie.
(Autrefois appelés ‘électrochocs’ NDLR) qui est d’une remarquable efficacité.
III - LES MASQUES DE LA BIPOLARITE
Ce sont les formes atypiques de la maladie bipolaire.
1.La cyclothymie
Il s’agit de l’alternance de signes dépressifs et hypomaniaques.
Ce sont des personnes qui vont présenter des épisodes hypomaniaques d’au moins
4 jours en continu, avec des idées de grandeur, une réduction du besoin de
sommeil, une grande communicabilité (ils parlent tout le temps).
Ils vont avoir une hyperactivité professionnelle, sociale avec en conséquence des
dépenses et des conduites sexuelles inconséquentes.