FranceMutualite_552

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N° 552
Mai 2015
REVUE MENSUELLE (10 N°) fondée en 1959 par
L’ASSOCIATION NATIONALE DE LA PRESSE MUTUALISTE
255, rue de Vaugirard – 75719 PARIS CEDEX 15 – Tél. : 01 40 43 61 27
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Directeur de la publication : Gérard Quittard
Coordination éditoriale : Laurence Hamon
Rédactrice en chef : Sylvie Irissou
Secrétaire de rédaction : Jérémie Echard
Secrétariat : Christine Jorez
Contact technique : Cyril Dehay – Tél. : 01 44 49 61 00
Ont collaboré à ce numéro :
Réalisé par la CIEM
67, rue Blomet
75015 Paris
Numéro de CPPAP :
0518 G 83108
Numéro ISSN :
0015 – 9670
Dépôt légal :
mai 2015
Catherine Chausseray, Michel Coladon, Isabelle Coston, Delphine Delarue,
Vanessa Pageot-Françoise, Aliisa Waltari
SOMMAIRE
PRESSE
Les 50 derniers articles ou dossiers de « France-Mutualité »
......................................................
3
SYSTÈME DE SOINS
Comment est-on remboursé de ses soins à l’étranger ? (Catherine Chausseray) ............ 5
Solidaire et responsable, votre contrat santé (Vanessa Pageot-Françoise)
Brèves
...................
7
...................................................................................................................................................................................................................................
9
MÉDECINE
L’incontinence par urgenturie : ça se soigne (Isabelle Coston)
............................................................
12
................................................................................................
15
...................................................................................................
17
...............................................................................................................................................................................................................................
19
PRÉVENTION
Bronzage artificiel : halte à l’intox ! (Aliisa Waltari)
Eviter les petits maux en avion (Michel Coladon)
SANTÉ
Brèves
ENVIRONNEMENT
Fruits et légumes : la chasse aux pesticides est ouverte (Delphine Delarue)
..............
21
Les articles de ce numéro peuvent être repris dans le cadre des 50 % de la surface
imprimée des revues mutualistes obligatoirement consacrés à l ’information générale.
Mai 2015 – N° 552 –
2
PRESSE
Les 50 derniers articles ou dossiers
de « France-Mutualité »
Afin de vous aider dans l’élaboration du sommaire de votre revue,
« France-Mutualité » publie chaque mois la liste de ses cinquante derniers
articles ou dossiers, brèves comprises. Vous pouvez télécharger ces
articles sur Mutweb, l’Extranet fédéral : à partir de l’onglet « Réseaux »,
« Presse mutualiste », et « Collection “France-Mutualité” ».
Titre
Numéro 551 – Avril 2015
Quand le patient refuse les soins
Brèves et filets (5)
Rubrique
Nombre
de signes
Système de soins
Système de soins
6 449
4 821
Médecine
Médecine
Prévention
Prévention
Santé
Vie pratique
6 497
6 678
4 189
6 967
5 437
6 655
Système de soins
Système de soins
5 441
5 563
Santé mentale : comment soutenir les jeunes en souffrance ? Santé
Brèves et filets (6)
Santé
Concilier grossesse et maladie chronique
Médecine
Herpès labial : un virus présent pour la vie
Médecine
Contraception : une méthode pour chaque femme
Prévention
La tétine : pour ou contre ?
Education
Emprunter après un cancer : le droit à l’oubli enfin reconnu Vie pratique
Numéro 549 – Février 2015
Centres, maisons et pôles de santé : quelles différences ? Système de soins
Prise de rendez-vous en ligne : où en est-on ?
Système de soins
6 198
6 544
5 614
6 991
7 755
5 844
4 448
Brèves et filets (5)
Brèves et filets (5)
Apnées du sommeil : ces malades qui s’ignorent
Alimentation et activité physique : les bases du bien-être
et de la santé
Vrai-faux : les pieds, ces malmenés
Parler de sexualité à son adolescent
Numéro 548 – Janvier 2015
Se soigner la nuit et le week-end
Les relations entre nutrition et santé passées au crible
Naissance d’un médicament : du labo au patient
L’arthrose, une maladie rhumatismale fréquente
Maux de tête chez l’enfant : faut-il s’inquiéter ?
Système de soins
Santé
Médecine
Prévention
5 391
4 866
7 353
5 457
Forme
Education
6 481
6 265
Système de soins
Médecine
Médecine
Santé
Santé
7 296
5 524
6 995
5 686
6 756
Infarctus du myocarde : les femmes aussi
DMLA, une maladie de plus en plus répandue
Fruits et légumes : halte aux idées reçues
Déjouer le piège des sucres cachés
Brèves et filets (5)
Conduire à tout âge, c’est possible
Numéro 550 – Mars 2015
Complémentaire santé obligatoire : ce qui va changer
Brèves et filets (6)
5 075
6 709
Mai 2015 – N° 552 –
3
Titre
Rubrique
Brèves et filets (6)
Santé
Seniors : quand la digestion et le transit ralentissent
Bien-être
Numéro 547 – Décembre 2014
Rémunération des médecins : un système à rénover
Protection sociale
Brèves et filets (6)
Protection sociale
Bien suivre son traitement pour éviter les complications
Santé
Cancer du sein : un risque multiplié par deux pour les filles Santé
du Distilbène
Violences contre les femmes : « On ne voit souvent
Santé
que la partie émergée de l’iceberg »
Brèves et filets (6)
Santé
Numéro 547 – Décembre 2014
Futures mamans, préservez la beauté de vos jambes
Prévention
Hyperacousie : une maladie qui fait de plus en plus de bruit Prévention
Acrophobie : en finir avec la peur de l’altitude
Bien-être
Proche d’un malade psychique, ne restez pas seul
Bien-être
Troubles des apprentissages : une scolarité « dys-fficile » Bien-être
Numéro 546 – Septembre 2014
Education thérapeutique du patient :
Santé
apprendre à vivre avec sa maladie
Internet et pornographie :
Famille
quel impact sur la sexualité des ados ?
Droits et devoirs des familles monoparentales
Famille
Daniel, la vie en vert
Environnement
Numéro 545 – Juin-juillet 2014
De nouvelles règles pour les mutuelles en 2015
Protection sociale
Economie sociale et solidaire :
Economie sociale
une pépinière pour « entreprendre autrement »
Octobre rose : dix années de mobilisation
Santé
pour vaincre le cancer du sein
Nombre
de signes
7 118
4 457
7 340
5 400
6 570
5 550
9 450
4 930
4 930
4 690
5 830
5 080
6 160
10 800
5 600
7 450
5 370
7 700
7 600
6 400
Mai 2015 – N° 552 –
4
SYSTÈME DE SOINS
Calibrage
Texte principal : 4 249 signes
Encadré : 304 signes
Comment est-on remboursé de ses soins
à l’étranger ?
2 visuels :
01_SoinsALEtranger
Vous partez à l’étranger pour des vacances ou y résidez plus
longtemps. Comment serez-vous remboursé si vous devez
recevoir des soins médicaux sur place ? Pour éviter les
mauvaises surprises, mieux vaut se renseigner avant de passer
la frontière.
Pour faire valoir vos droits à la protection sociale dans tous les pays de
l’Union européenne (UE), mais aussi en Islande, en Norvège, au
Liechtenstein et en Suisse, la carte européenne d’assurance maladie
(CEAM) est indispensable. Nominative, gratuite et valable deux ans, c’est
le sésame pour bénéficier dans le pays de séjour de la prise en charge
des soins médicaux selon la législation française en vigueur. Faites-en la
demande quinze jours au moins avant votre départ auprès de l’organisme
de Sécurité sociale (pour les affiliés CPAM) ou dans les points d’accueil
RSI de votre mutuelle (pour les artisans et les commerçants).
Court séjour dans l’Union européenne
« Seuls les soins imprévus et médicalement nécessaires sont couverts
(par exemple consultation d’un médecin ou hospitalisation en urgence
suite à un accident…). Il s’agit des traitements qui évitent à l’assuré de
rentrer en France pour se faire soigner et lui permettent de terminer son
séjour dans des conditions médicales sûres », est-il précisé sur Servicepublic.fr, le site de l’Administration française. Si vous programmez des
soins (chirurgie esthétique ou prothèses dentaires, par exemple), il faudra
demander une autorisation préalable à votre caisse d’assurance maladie.
Ceux qui ne possèdent pas la CEAM doivent régler la totalité des frais
médicaux et conserver les prescriptions et les factures, pour les adresser
ensuite à leur organisme d’assurance maladie, accompagné du formulaire
« soins reçus à l’étranger », afin de se faire rembourser à leur retour en
France.
Séjour temporaire en dehors de l’Europe
Si vous rencontrez un problème de santé lors d’un voyage hors de l’UE,
contactez les autorités consulaires françaises pour connaître les médecins
agréés et parlant français dans le pays. Il faut savoir que seuls les frais de
santé considérés comme urgents seront – éventuellement après examen
Mai 2015 – N° 552 –
5
des factures – pris en charge par l’Assurance maladie et qu’il vous faudra
de toute façon les avancer. De plus, le remboursement se fait dans la
limite des tarifs en vigueur en France. Or, dans certains pays comme les
Etats-Unis ou le Japon, le montant des soins peut être exorbitant. Il peut
même arriver que l’on vous « confisque » votre carte de crédit pour être
sûr que vous allez bien payer et que vous en avez les moyens !
Pour ne pas être pris au dépourvu en cas de pépin, consultez la fiche du
pays que vous comptez visiter sur le site du ministère des Affaires
étrangères et prenez une assurance voyage spécifique, car l’Assurance
maladie ne prend pas en charge le rapatriement sanitaire, même en cas
d’urgence (cela vaut aussi pour les séjours dans l’Union européenne).
Les agences de voyages, les compagnies d’assurances et les mutuelles
proposent ce type de garantie. Soyez très vigilant sur les termes du
contrat d’assurance ou d’assistance et repérez les « exclusions » qui
pourraient s’y glisser, par exemple certaines dépenses liées aux maladies
chroniques.
Long séjour à l’étranger
Vous partez à l’étranger pour une durée de plus de trois mois, pour y
travailler, étudier, chercher un emploi, vivre votre retraite… Les différentes
modalités de remboursement sont très variées, notamment en fonction du
pays concerné. Tant que vous restez au sein de l’Union européenne, la
CEAM vous garantit la prise en charge de vos soins médicaux, aux
mêmes conditions que pour un court séjour. En dehors de l’UE, vous
n’avez en général plus droit aux prestations françaises, car la couverture
par l’assurance maladie obligatoire est conditionnée au travail ou à la
résidence en France. Mais les règles particulières sont nombreuses :
selon les prestations, la durée, les statuts (salarié du privé, fonctionnaire
détaché, travailleur indépendant…). Pensez à bien informer de votre
départ les organismes gestionnaires de votre assurance maladie et de
votre complémentaire santé, ainsi que vos caisses de retraite et de
retraite complémentaire.
Catherine Chausseray
Encadré
Pour en savoir plus
• Assurance maladie : Ameli.fr.
• Régime social des indépendants : Rsi.fr.
• Mutualité sociale agricole : Msa.fr.
• Droits et démarches : Service-Public.fr.
• Ministère des Affaires étrangères : Diplomatie.gouv.fr.
• Centre des liaisons européennes et internationales de sécurité
sociale : Cleiss.fr.
Mai 2015 – N° 552 –
6
SYSTÈME DE SOINS
Calibrage
Texte principal : 4 047 signes
Encadré 1 : 540 signes
Encadré 2 : 465 signes
Solidaire et responsable, votre contrat santé
Le contrat responsable englobe tous les acteurs : l’assuré n’est
plus un simple « consommateur de soins », les mutuelles
respectent les plafonds de prise en charge et les professionnels
de santé sont encouragés à modérer leurs tarifs.
2 visuels :
02_ContratSolidaire
Responsable
Il est âgé d’à peine 11 ans et il est déjà responsable : c’est votre contrat
santé. Le contrat « solidaire et responsable », né en août 2004 avec la loi
relative à l’Assurance maladie, a pour ambition de limiter le déficit de la
Sécurité sociale. Comment ? En incitant les patients à suivre un parcours de
soins coordonnés *, autrement dit à choisir un médecin traitant et à passer
par son cabinet avant toute consultation d’un spécialiste, sous « peine » de
ne pas être totalement remboursé. L’assuré est ainsi responsabilisé en
même temps que son contrat. Quant aux complémentaires santé qui jouent
le jeu, elles gagnent un avantage fiscal, ces contrats étant taxés par le
gouvernement à 7 % au lieu de 14. Et le bilan est positif, puisque 94 % des
contrats, individuels comme collectifs, sont solidaires et responsables en
2011, selon les chiffres de Haut Conseil pour l’avenir de l’assurance maladie
(HCAAM), et 85 % des Français respectent le parcours de soins.
Spirale inflationniste de l’optique
Le gouvernement enclenche la vitesse supérieure en 2012 au congrès
de la Mutualité, où le président de la République annonce que ces
contrats devront respecter des planchers de prise en charge. Il faudra
attendre le 1 er avril 2015 pour que la mesure soit effective. C’est du côté
de l’optique que les nouvelles modalités de remboursement bousculent le
plus le système. Pour le ministère de la Santé, l’objectif est de « casser
une spirale inflationniste, certains distributeurs (opticiens, NDLR) calant
leurs prix sur la couverture des frais par les complémentaires ». En clair,
les complémentaires santé ne rembourseront plus les lunettes dont le
prix dépasse les maxima de prise en charge : entre 50 et 470 euros
pour des verres simples et entre 100 et 850 euros pour des verres
complexes, monture comprise dans les deux cas.
Des prises en charge timides
L’adhérent, lui, est gagnant du côté de l’hospitalisation, avec la prise en
charge intégrale, sans limitation de durée ni de niveau de garantie, du
forfait hospitalier, ce qui n’était pas le cas auparavant. Celui-ci est de
Mai 2015 – N° 552 –
7
18 euros par jour pour une hospitalisation supérieure à vingt-quatre heures
et couvre les frais d’hôtellerie et de restauration.
Pour les soins de ville, pas de grand chamboulement : le ticket modérateur
(ce qui reste à la charge de l’assuré après l’intervention de la Sécurité
sociale) est certes pris en charge, mais il ne concerne toujours pas les
médicaments remboursés à 15 ou 30 %, l’homéopathie, les soins non
reconnus par l’Assurance maladie, comme l’acupuncture ou l’ostéopathie,
ou encore les cures thermales. Et dans la logique de la « responsabilité »,
l’assuré doit participer à ses frais de santé. Restent ainsi à charge :
• 1 euro de participation forfaitaire sur les actes, les consultations, les
examens radiologiques et biologiques ;
• 0,50 euro de franchise médicale par boîte de médicament ou par acte
paramédical ;
• 2 euros par transport sanitaire hors urgence.
Des dépassements d’honoraires modérés
Le contrat responsable vise aussi les professionnels de santé, et plus
précisément les médecins qui pratiquent des dépassements d’honoraires,
« invités » à s’aligner sur le contrat d’accès aux soins (CAS). Celui-ci
impose aux signataires de ne pas pratiquer de dépassements pour les
bénéficiaires de l’aide à l’acquisition d’une complémentaire santé (ACS)
et de les limiter pour les autres assurés. Mais dans les faits, les médecins
sont libres de fixer leurs honoraires « avec tact et mesure ». C’est donc
– toujours – à l’assuré d’être vigilant, en comparant les tarifs et les devis des
professionnels de santé.
Vanessa Pageot-Françoise
* Le parcours de soins coordonnés ne concerne pas les mineurs ni les consultations en
gynécologie, en ophtalmologie, en neurologie et en psychiatrie.
Encadré 1
Un contrat collectif forcément responsable
Les contrats collectifs responsables et solidaires sont assortis d’exonérations
sociales et de déductions fiscales des cotisations tant pour la part
« employeur » que pour la part « salarié ». Au 1er janvier 2016, la plupart
des salariés du privé auront une mutuelle collective obligatoire. Tous les
contrats santé d’entreprise seront responsables et solidaires, sauf ceux qui
sont soumis à une convention collective nationale, pour lesquels une
renégociation des accords de branche est nécessaire.
Encadré 2
La Mutualité française reste vigilante
Si la Mutualité française salue « la volonté des pouvoirs publics de freiner la
hausse des tarifs en optique et des dépassements d’honoraires », elle
estime que les plafonds sont trop élevés. Pour réduire le reste à charge des
patients, elle souhaite aujourd’hui aller plus loin, en développant notamment
les réseaux de soins en optique et en dentaire et en rénovant le système
conventionnel avec les professionnels de santé.
Mai 2015 – N° 552 –
8
SYSTÈME DE SOINS
(brèves)
Calibrage : 928 signes
031_CMUC
CMUC : 5,2 millions de bénéficiaires
Selon le dernier rapport d’activité du fonds CMU, publié le 6 mai, le nombre
de bénéficiaires de la couverture maladie universelle complémentaire
(CMUC) est estimé à 5,2 millions de personnes tous régimes confondus
(soit une progression de 6,5 % sur l’année), dont près de 4,7 millions
pour le régime général. Des bénéficiaires qui, d’ici à cet été, devront, selon
Le Parisien, se soumettre à la vérification de leurs ressources et des
mouvements présents sur leurs comptes bancaires par la Caisse nationale
d’assurance maladie (Cnam). Chaque année, 10 % des assurés seront
ainsi contrôlés. Jusque-là, ils ne pouvaient l’être que par le Trésor public,
les douanes, Tracfin, les caisses de retraite et la Caisse d’allocations
familiales (CAF). La décision a été prise par Nicolas Revel, directeur de
la Cnam, après le constat d’anomalies sur les comptes d’un millier de
bénéficiaires contrôlés à titre expérimental.
032_Femmes
3Generations
Calibrage : 1 133 signes
033_Depistage
Prenatal
Calibrage : 1 001 signes
Santé : les femmes moins bien loties que les hommes
Selon une étude menée par Carenity.com, le premier réseau social de
patients en ligne, les femmes sont moins bien loties que les hommes en
matière de santé. Parmi les inégalités dénoncées : une exposition plus
importante aux maladies. Elles déclarent en moyenne plus de pathologies
chroniques que les hommes, soit 39 % contre 35 % pour ces derniers
en 2009 selon l’Insee. D’après le Baromètre santé 2010, elles sont en
outre deux fois plus sujettes à la dépression. Et ce n’est pas tout.
Accouchements, ménopause, règles, cancer du sang, contraception, IVG… :
« Une femme subit trois fois plus d’interventions et de bouleversements
physiques qu’un homme au cours de sa vie », indique l’étude. Autre
élément souligné : le fait que les médicaments soient plus adaptés au
métabolisme masculin, tout simplement parce que les essais cliniques sont
en grande majorité réalisés sur des hommes. Carenity.com explique aussi
que les coûts médicaux, qui sont les mêmes pour les deux sexes, sont
plus défavorables aux femmes, puisque leur salaire est en moyenne 20 %
inférieur à celui des hommes.
Dépistage prénatal et néonatal : la France en retard
Le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) de l’Institut de veille
sanitaire (INVS) a récemment déploré le fait que les dépistages prénatals
obligatoires ou vivement recommandés sont loin d’être systématiquement
pratiqués par les professionnels de santé. Ils permettent pourtant de
détecter certaines maladies infectieuses qui peuvent être transmises
Mai 2015 – N° 552 –
9
de la mère à l’enfant, comme la toxoplasmose, le VIH, l’hépatite B et la
syphilis. Cette absence de dépistage est plus fréquente lorsque les
futures mères sont suivies par un professionnel de santé autre qu’une
sage-femme et lorsque le nombre de visites prénatales est faible. Le
BEH rappelle en outre qu’en France, en ce qui concerne le dépistage
néonatal, seules cinq maladies sont prises en compte (la phénylcétonurie,
l’hypothyroïdie congénitale, la drépanocytose, l’hyperplasie congénitale
des surrénales et la mucoviscidose), alors que la plupart des autres pays
en dépistent vingt-neuf.
Calibrage : 1 165 signes
034_Depassements
Honoraires
035_Pressing
Dépassements d’honoraires : le montant total continue d’augmenter
Alors que le gouvernement et l’Assurance maladie semblent satisfaits
de la mise en place du contrat d’accès aux soins (CAS) et que le taux
moyen de dépassement d’honoraires a diminué d’un point l’an passé
(54,1 % du tarif de base de la Sécurité sociale), l’Observatoire citoyen
du reste à charge rappelle que le montant total de ces dépassements
continue d’augmenter. Celui-ci atteindrait en effet 2,8 milliards d’euros
en deux ans, soit une progression de 6,6 %. Selon l’observatoire, les
médecins de secteur 2 qui ont appliqué des dépassements d’honoraires
en 2012 (41,1 %) sont plus nombreux en 2014 (43 %). De plus, le CAS
aurait généré des « effets d’aubaine » pour certains signataires de
secteur 1, notamment ceux qui disposent du titre d’assistant d’hôpitaux
ou d’ancien chef de clinique : ils sont désormais autorisés à pratiquer
des dépassements d’honoraires, alors qu’ils appliquaient jusque-là les
tarifs de l’Assurance maladie. « De nombreux radiologues et anesthésistes
ont ainsi pu augmenter leurs honoraires, déjà élevés, grâce au contrat
d’accès aux soins », indique l’observatoire.
Calibrage : 902 signes
Pressings : attention à la qualité de l’air des logements voisins
Le ministère de l’Ecologie vient de lancer une campagne de mesure de la
qualité de l’air dans les logements situés à proximité des pressings. L’objectif
sera d’évaluer précisément les concentrations en perchloréthylène, ce
solvant cancérigène appelé à disparaître progressivement des commerces
de nettoyage à sec installés près des immeubles d’habitation ou des
centres commerciaux d’ici à 2022, mais encore utilisé par près de la
moitié de ces établissements. Les riverains devraient très bientôt recevoir
des plaquettes d’information leur indiquant la marche à suivre pour
bénéficier de ces diagnostics gratuits. Si les mesures révèlent la présence
de perchloréthylène dans les logements contrôlés, le préfet pourra
contraindre l’exploitant du pressing à respecter les valeurs guides
préconisées par le Haut Conseil à la santé publique.
Delphine Delarue
Mai 2015 – N° 552 –
10
MÉDECINE
Calibrage
Texte principal : 6 005 signes
Encadré : 535 signes
L’incontinence par urgenturie : ça se soigne
L’urgenturie, anciennement appelée impériosité urinaire, se
définit par un besoin urgent et irrépressible d’uriner. Deux à trois
millions de personnes sont concernées en France. Lorsque les
fuites sont inévitables, on parle d’incontinence par urgenturie. Un
trouble pour le moins handicapant, mais qui peut être traité avec
efficacité.
2 visuels :
04_Incontinence
Urgenturie
L’incontinence par urgenturie, caractérisée par une exacerbation de la
sensibilité de la vessie, est le plus souvent associée à une pollakiurie,
c’est-à-dire une augmentation de la fréquence mictionnelle. Normalement,
on compte six ou sept mictions par vingt-quatre heures, nuit incluse.
Une personne souffrant d’urgenturie peut uriner jusqu’à 25 ou 30 fois et
être contrainte de porter des protections. « L’incontinence par urgenturie
est certainement la forme la plus handicapante, affirme Emmanuel
Chartier-Kastler, professeur d’urologie à l’hôpital universitaire de la
Pitié-Salpêtrière (Paris), chargé du programme d’urologie fonctionnnelle.
Elle peut entraîner une désocialisation de la personne qui en est atteinte
et qui, par peur de ne pas trouver de toilettes à proximité, préfère rester
chez elle. »
« On a peu de statistiques, mais on peut considérer que 15 à 20 % de la
population est concernée par l’urgenturie, et les deux tiers sont des
femmes, indique le docteur Adrien Vidart, urologue à l’hôpital Foch (Hautsde-Seine) et membre du comité d’urologie de la femme de l’Association
française d’urologie (AFU). Tous les âges sont touchés, mais les
femmes en période post-ménopausique le sont plus particulièrement. »
Ce que confirme le professeur Chartier-Kastler : « C’est un symptôme
normal du vieillissement de la vessie. Pour des raisons physiologiques,
l’homme résiste en général mieux aux besoins pressants. Mais je vous
laisse imaginer les difficultés rencontrées par les personnes qui souffrent
d’une autre maladie pouvant gêner la marche, comme parkinson, et qui
n’ont pas la vélocité nécessaire pour atteindre les toilettes à temps.
Ceux-là sont doublement handicapés. »
Le « syndrome du paillasson » ou « de la clé dans la serrure »
On contrôle pendant un certain temps son besoin d’uriner, et il suffit que
l’on arrive devant sa porte pour que cette envie s’exacerbe encore. A peine
la clé introduite dans la serrure, voilà que les sphincters demandent à
lâcher… Ces exemples illustrent le rôle du facteur psychogène dans
Mai 2015 – N° 552 –
11
l’incontinence par urgenturie. « Il faut apprendre à différer le besoin »,
recommande le professeur Chartier-Kastler. Et le docteur Vidart d’ajouter :
« La peur de la fuite pousse certaines femmes à uriner très fréquemment,
un mécanisme psychologique s’installe, c’est un cercle vicieux. »
Cette forme d’incontinence urinaire peut être permanente ou intermittente.
Très fréquemment, elle va de pair avec une incontinence d’effort, provoquée,
comme son nom l’indique, par un effort (toux, activité physique…). On
parle alors d’incontinence mixte. Le généraliste ou le gynécologue, en
première ligne dans le dépistage, adresseront le patient à l’urologue,
spécialiste de l’appareil urinaire, qui établira un diagnostic précis et
prescrira le traitement le mieux adapté.
Identifier la cause
L’urgenturie peut survenir pour différentes raisons. « Le plus souvent, c’est
un symptôme d’infection urinaire, explique le professeur Chartier-Kastler.
Cela peut aussi révéler la présence d’un calcul ou d’un polype de la vessie.
Un examen d’urine et une échographie permettront d’éliminer les causes
bénignes. Plus rare : une apparition progressive et installée de l’urgenturie
peut signaler une anomalie neurologique, par exemple parkinson chez
les 70-75 ans, sclérose en plaques… Parfois, elle est consécutive à une
opération chirurgicale ; dans ce cas, elle est temporaire. » Si aucune
cause n’est trouvée, on parle d’incontinence urinaire par urgenturie
idiopathique. Le diagnostic s’établit grâce un interrogatoire, à des examens
simples et à un catalogue mictionnel (lire l’encadré). Chez l’homme,
l’hyperplasie bénigne de la prostate est un déclencheur fréquent
d’incontinence urinaire par urgenturie.
Des traitements variés
« Traiter le plus tôt possible est très important, insiste le professeur
Chartier-Kastler. On obtient une bien meilleure réponse de l’organisme.
Si l’on traîne, des anomalies peuvent s’installer dans le muscle de la vessie,
de manière irréversible. »
La rééducation du périnée par un kinésithérapeute spécialisé, en
complément de la prise d’anticholinergiques par voie orale, est préconisée
chez les femmes. Ces médicaments, également efficaces pour soigner
l’hyperactivité vésicale chez les hommes, sont pourtant abandonnés à
moyen terme par la moitié des patients en raison d’effets secondaires.
« Ils sont cause de sécheresses oculaire et buccale, de constipation »,
observe le docteur Adrien Vidart. Les spécialistes tablent sur l’arrivée
d’un nouveau traitement, déjà prescrit avec succès ailleurs en Europe,
mais qui attend une autorisation de la Haute Autorité de santé (HAS)
pour être utilisé en France.
Autre méthode qui a fait ses preuves : la neurostimulation du nerf tibial
postérieur, qui consiste à poser une électrode sur la cheville pour
envoyer des messages en direction du cortex cérébral et rééquilibrer
ainsi le réflexe neurologique vésical. Eprouvée depuis plus de vingt ans
Mai 2015 – N° 552 –
12
par les urologues, la neuromodulation sacrée, appelée « pacemaker de
la vessie », est également une solution efficace. Ce traitement présente
l’avantage d’être réversible et adaptable. Les injections de toxine botulique,
à renouveler tous les six à neuf mois, donnent elles aussi de bons
résultats. En dernier recours, mais rarement et seulement chez des
patients qui n’ont pas de maladie neurologique avérée, l’agrandissement
chirurgical de la vessie peut être envisagé.
Isabelle Coston
Source : « Urgences urinaires : ne courez plus, des solutions existent », 7-12 avril 2014,
semaine nationale de la continence, dossier de presse de l’Association française d’urologie.
Encadré
Le calendrier mictionnel
Pour affiner son diagnostic, l’urologue demande au patient de tenir
un calendrier mictionnel sur lequel il notera les horaires des mictions,
leur volume, si elles sont spontanées ou dues à un effort, les fuites
urinaires, etc. Il l’interroge également sur la quantité et le type des
boissons absorbées. Les échelles de valeurs sont très différentes
selon les personnes. Ce calendrier permet de vérifier qu’il n’y a pas de
troubles du comportement, de dresser un bilan et de donner des
conseils d’hygiène de vie.
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PRÉVENTION
Calibrage
Texte principal : 4 553 signes
Encadré 1 : 821 signes
Encadré 2 : 858 signes
Bronzage artificiel : halte à l’intox !
2 visuels :
05_Bronzage
Artificiel
Les messages contradictoires en matière de cabines UV
persistent malgré les mises en garde des autorités sanitaires.
D’après certains professionnels du bronzage artificiel, ces
appareils permettraient de préparer la peau au soleil, de lutter
contre l’ostéoporose ou encore de prévenir la dépression
saisonnière… Petite mise au point pour démêler le vrai du faux et
préserver sa peau.
Les UV artificiels sont cancérigènes.
Vrai. Les ultraviolets (UV) diffusés dans les cabines de bronzage ont été
classés comme cancérigènes avérés pour l’homme (au même titre que
le tabac) en 2009 par le Centre international de recherche sur le cancer
(Circ), l’agence spécialisée sur le cancer de l’Organisation mondiale de
la santé (OMS).
Si l’on respecte les consignes de sécurité et les temps
d’exposition recommandés dans les centres de bronzage, c’est
sans danger pour la peau.
Faux. Les appareils de bronzage artificiel produisent des UVA à haute
dose qui pénètrent profondément dans le derme et l’épiderme et
peuvent ainsi provoquer des cancers de la peau. « Les dispositions
réglementaires visent à limiter l’exposition et les risques d’accident sans
pour autant éliminer le risque de cancer induit par cette pratique »,
précise la Direction générale de la santé (DGS). L’Institut national de
veille sanitaire (INVS) estime que 350 cas de mélanome et 76 décès
pourraient être attribués chaque année en France aux UV artificiels. D’ici
trente ans, si les pratiques ne changent pas, 500 à 2 000 personnes
pourraient décéder suite à l’usage des cabines de bronzage. Leur
utilisation régulière provoque en outre une accélération du vieillissement
de la peau et accroît les risques d’érythème, d’inflammation de la cornée,
voire de lésions cutanées et oculaires en cas de prise de médicaments
photosensibilisants, comme les antidépresseurs ou les somnifères.
Le bronzage en cabine prépare la peau au soleil.
Vrai et faux. Le rayonnement UV des cabines limite théoriquement les
risques de coups de soleil. Les ultraviolets diffusés par ces appareils
sont essentiellement des UVA et c’est surtout ce type d’UV qui va stimuler
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la fabrication de mélanine et donner le hâle protecteur, autrement dit le
bronzage. « Le problème, c’est que ces personnes déjà hâlées vont se
sentir totalement protégées, souligne le professeur Jean-Luc Schmutz,
chef du département de dermatologie aux hôpitaux de Brabois à
Vandœuvre-lès-Nancy. En vacances, elles auront tendance à s’exposer
beaucoup trop longtemps sans protection adéquate dès le premier jour
et risqueront ainsi, finalement, de véritables brûlures. » Des brûlures qui
pourront être à l’origine d’un mélanome, vingt ans plus tard.
Mais c’est aussi l’accumulation des ultraviolets qui pose souci, les UV
reçus en cabine s’additionnant à ceux reçus du soleil. « Nous avons tous
un capital solaire en fonction de notre type de peau, explique le professeur
Schmutz. Plus vous accumulez du rayonnement UV au cours de votre vie,
plus vous grignotez ce capital et plus vous risquez de développer un
carcinome autour de 50 ans. » C’est d’autant plus vrai si vous avez la peau
claire et si vous avez commencé à vous exposer jeune sans être protégé.
Bronzer en institut est moins dangereux que bronzer à la mer ou
à la montagne.
Faux. L’intensité de l’exposition au rayonnement solaire dépend de la
localisation géographique, de la latitude, de la période de l’année, de
l’heure de la journée et de la couverture nuageuse. Il y a donc plusieurs
paramètres à prendre en compte. « A titre de comparaison, l’intensité du
rayonnement émis par les cabines correspond à un soleil subtropical au
zénith sans utilisation de filtre UV de type crème solaire », indique le
ministère de la Santé sur son site Internet. En partant du principe que,
d’une manière générale, on utilise la protection adéquate lorsque l’on se
trouve à la mer ou à la montagne, le rayonnement en cabine est donc
plus agressif.
Le bronzage artificiel aide à prévenir l’ostéoporose et la
dépression saisonnière.
Faux. Les cabines de bronzage émettent surtout des UVA, or ce sont les
UVB qui permettent la synthèse de la vitamine D par l’organisme, puis la
bonne absorption du calcium par les os. « Les cabines UV sont même
plutôt nocives en ce qui concerne l’ostéoporose, ajoute le professeur
Schmutz. Avec les UVA, vous allez fabriquer du bronzage, et celui-ci
limitera l’action des UVB. » De même, le bronzage artificiel n’a aucun
effet sur la dépression saisonnière : seule la luminothérapie peut donner
des résultats.
Aliisa Waltari
Encadré 1
Le « tanning » : une alternative au bronzage artificiel
Bronzer sans UV et sans danger, c’est désormais possible grâce au
tanning. Cette douche autobronzante venue des Etats-Unis, qui se
pratique en institut, consiste à pulvériser des produits autobronzants sur
tout le corps afin d’obtenir un hâle homogène. Le principe actif utilisé,
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la dihydroxyacétone (DHA), permet à la kératine de la peau de se
colorer et ne représente pas de danger pour la santé. La séance en
cabine automatisée ou effectuée par l’esthéticienne grâce à un
aérographe utilisé coûte environ 10 euros pour le visage et une
trentaine d’euros pour le corps. Mais attention, la teinte s’estompe
rapidement (en cinq à sept jours) et, surtout, elle ne protège pas du
soleil. L’application d’une crème solaire avant toute exposition
demeure donc indispensable.
Encadré 2
Centres de bronzage : la réglementation se durcit
Dans le cadre de l’examen du projet de santé, les députés ont
confirmé, le 3 avril dernier, l’interdiction des cabines UV aux mineurs.
La publicité des appareils de bronzage sera également proscrite, tout
comme leur vente ou leur cession, même gratuite, pour un usage
personnel. Enfin, les professionnels des centres de bronzage devront
obligatoirement être formés aux risques de l’exposition aux UV sur la
santé. Les députés ont aussi prévu la possibilité de soumettre ces
établissements à un régime d’autorisation préalable, alors que,
aujourd’hui, une simple déclaration suffit. En février dernier, l’Académie
de médecine s’était une nouvelle fois prononcée pour l’interdiction pure
et simple des salons de bronzage, comme c’est déjà le cas au Brésil
depuis 2009 et en Australie depuis le 1 er janvier 2015.
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PRÉVENTION
Calibrage
Texte principal : 4 292 signes
Encadré : 748 signes
Eviter les petits maux en avion
Estomac retourné par les turbulences, bourdonnements d’oreille,
jambes lourdes : l’avion réserve son lot de petits maux dont on
peut, pourtant, se préserver.
3 visuels :
06_MauxAvion
Comme les roulis du bateau, les turbulences aériennes ravivent le mal
des transports, aussi appelé cinétose. Trois millions de Français en
souffrent. Les premiers symptômes du mal de l’air sont les maux de
tête, les nausées, les sueurs et les vertiges. Si vous y êtes sujet,
demandez, à la réservation, une place au centre de l’avion, plus stable.
Evitez de prendre un repas trop copieux et limitez votre consommation
d’alcool et de boissons gazeuses, qui favorisent les ballonnements
intestinaux, amplifiés par le changement de pression dans la cabine.
Gardez la tête droite
Pour chasser les nausées, il y a deux écoles : fermer les yeux et se
concentrer sur sa respiration profonde et lente, ou s’occuper l’esprit en
regardant un film ou en écoutant de la musique. Quoi qu’il en soit, il faut
garder la tête le plus immobile possible et éviter la lecture et l’écriture
(comme en voiture). A savoir : les personnes anxieuses et souffrant de
mal de l’air peuvent être nauséeuses avant même que l’avion n’ait
décollé. Si tel est votre cas, parlez-en à votre médecin, qui pourra
éventuellement vous prescrire un traitement préventif (anti-histaminique),
à prendre une heure avant le décollage.
Echappez à l’ankylose
Mal de dos, cervicales tendues, jambes lourdes… : la pressurisation de
la cabine, cumulée à la position assise plusieurs heures de suite,
favorise les tensions et l’engourdissement. Le voyage est de longue
durée ? Apportez un appui-tête pour vos cervicales. Si vous voulez
soulager vos lombaires, vous pouvez aussi intercaler une écharpe ou un
petit coussin entre le dossier et le bas du dos. Le meilleur remède reste
encore de bouger, de s’étirer et de se dégourdir les jambes. La classe
économique n’étant pas conçue comme un espace de gym, il s’agit surtout
de marcher dans l’allée centrale et de faire des petits mouvements de
chevilles en flexion-extension, une quinzaine toutes les deux heures.
Vous réactivez ainsi la « pompe musculaire » de vos jambes et favorisez
le retour veineux.
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Prévenez la thrombose veineuse
Casser l’immobilité du voyage est tout aussi important pour prévenir la
thrombose veineuse – la formation d’un caillot dans les veines. Selon
l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le risque est multiplié par
deux après quatre heures de voyage. Un voyageur sur 6 000 en souffre,
les facteurs aggravants étant l’obésité, les troubles sanguins
héréditaires, les contraceptifs oraux et la taille (plus de 1,90 mètre ou
moins de 1,60 mètre). Soyez prévoyant en portant des vêtements amples,
décroisez les jambes, retirez vos chaussures et, si vous faites partie des
personnes à risque, portez des bas de contention. Il faut bien penser
à s’hydrater, toutes les heures environ, l’air de la cabine étant
généralement très sec. Pour cette raison, mieux vaut ne pas porter des
lentilles oculaires ; emportez un collyre ou des « larmes artificielles ».
Préservez vos oreilles
Le voyage tire à sa fin, les aérodromophobes (phobiques de l’avion) sont
rassurés. Pourtant, l’atterrissage n’est pas anodin, car, en descente, la
pression de l’air dans l’oreille devient inférieure à la pression extérieure.
Cette différence de pression crée un vide, repoussant le tympan vers
l’intérieur, d’où la sensation d’oreilles bouchées. Les plus petits, qui ne
savent pas encore déglutir « sur commande », sont les plus gênés.
L’allaitement, le biberon ou un simple verre d’eau les aide. Pour les plus
grands, bâiller, avaler sa salive ou mâcher un chewing-gum suffit. Si la
gêne ne passe pas et s’amplifie avec des douleurs dans les sinus puis
dans les oreilles, c’est le signe d’une sinusite ou d’une otite : consultez
un médecin dès votre arrivée. Les porteurs de prothèses auditives, quant
à eux, doivent être vigilants et penser à les débrancher au décollage
comme à l’atterrissage pour ces mêmes questions de variations de
pression. Et si vous êtes enrhumé à la sortie de l’avion alors que vous
n’aviez aucun symptôme à l’embarquement, c’est peut-être un « cadeau »
de votre voisin qui n’a pas cessé d’éternuer, la promiscuité de l’avion et le
système de ventilation aidant…
Michel Coladon
Encadré
L’avion n’est pas pour eux
Vous aurez peu de chance de croiser, dans la cabine de l’avion, une
femme enceinte de plus de huit mois – le voyage ne lui est pas strictement
interdit, mais (fortement) déconseillé. Les nourrissons de moins de 7 jours,
trop fragiles, doivent eux aussi patienter. Quant aux amateurs de plongée,
il est important qu’ils respectent un délai entre la fin de la dernière plongée
et le retour en avion : douze heures pour une plongée de moins de
deux heures, vingt-quatre heures au-delà. Enfin, les personnes récemment
opérées doivent être prudentes et attendre plusieurs jours avant de
prendre l’avion, notamment en cas de chirurgie gastro-intestinale ou
oculaire, d’intervention neurochirurgicale ou de traumatisme abdominal.
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SANTÉ (brèves)
Calibrage : 804 signes
071_Vitaros
Une crème contre les troubles de l’érection
Seulement quinze minutes après son application, l’homme retrouve toute
sa vigueur : depuis le 1er juin, la crème Vitaros est disponible dans les
pharmacies, sur ordonnance. Appliquée sur la muqueuse de l’extrémité
du pénis, elle dilate les vaisseaux sanguins grâce à ses principes actifs,
ce qui déclenche l’érection. Contrairement à certains traitements déjà
connus, elle n’a pas d’effets indésirables (ni crampes, ni maux de tête,
ni problèmes de vision) et n’est pas incompatible avec la nourriture, l’alcool
ou d’autres médicaments. La boîte contient quatre doses. Facturée
10 euros, elle est remboursée à 15 % par l’Assurance maladie et à 100 %
pour les personnes opérées d’un cancer de la prostate, paraplégiques
ou souffrant d’un certain type de diabète.
Calibrage : 964 signes
072_Metier
Sedentaire
073_Pilule
Votre métier vous rend-il sédentaire ?
Qui, du juriste ou du journaliste, est le plus « vissé » à son siège ? Le
juriste, répond l’Institut de santé connectée Withings, à partir de données
collectées auprès de 3 500 personnes, toutes professions confondues et
dans toute la France. Parmi les juristes, 28 % sont ainsi sédentaires,
autant que les chauffeurs de taxi ou de camion, alors que, chez les
journalistes, ils ne sont que 9 %. Les chargés de clientèle (26 %), les
employés de bureau et les assistants (25 %) sont aussi les professions
considérées comme les plus « fixes ». A l’opposé, les métiers les plus
actifs sont les cuisiniers (6 %) et les ouvriers du bâtiment (8 %). Ces
conclusions se fondent sur le nombre de pas comptabilisés chaque jour.
Sont considérées comme sédentaires les personnes qui effectuent
moins de 4 000 pas quotidiens, la moyenne française se situant à 7 000,
alors que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) en recommande
10 000.
Calibrage : 1 183 signes
Pilules de troisième et quatrième générations :
des risques accrus de thrombose confirmés
Les pilules contraceptives de troisième et quatrième générations,
surveillées de près depuis 2012, avaient déjà créé la polémique. Leur
rôle dans l’augmentation du risque d’accident vasculaire cérébral (AVC),
d’embolie pulmonaire et de thrombose vient malheureusement d’être
confirmé par une étude britannique, menée sur la base de plus de
10 000 cas de thromboembolie veineuse chez des femmes âgées de 15
à 49 ans et publiée dans la revue The BMJ Today. Le risque est quatre
fois plus important pour les femmes prenant une pilule de troisième ou
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quatrième génération par rapport à celles qui ne prennent pas de
contraceptif. La formation de caillots sanguins dans les membres
inférieurs peut entraîner une thrombose veineuse ou une phlébite, voire
une embolie pulmonaire s’ils se logent dans les poumons. Les
anciennes pilules ne multiplient ce risque que par deux et sont donc
moins dangereuses. En 2013, l’Agence européenne du médicament
(EMA), à la suite d’une réévaluation, avait indiqué que les bénéfices des
pilules de troisième et quatrième générations restaient supérieurs aux
risques.
Calibrage : 849 signes
074_Cannabis
075_SEP
La consommation de cannabis chez les jeunes
est repartie à la hausse
Plus d’un jeune sur deux aurait expérimenté le cannabis avant l’âge de
17 ans et plus d’un sur dix en consomme régulièrement, selon la
dernière étude de l’Observatoire français des drogues et des
toxicomanies (OFDT). Cette pratique, qui augmente de façon inquiétante,
touche tous les milieux. En plus des effets néfastes, déjà connus, sur le
cerveau, l’usage du cannabis avant l’âge de la puberté aurait aussi un
impact important sur la croissance des ados. C’est ce que révèle une
étude de l’université de Rawalpindi (Pakistan), publiée par le quotidien
britannique The Telegraph, menée auprès de 437 jeunes garçons
fumeurs occasionnels ou réguliers de cannabis. Ces derniers montraient
un retard de croissance (10 centimètres) et de poids (4,6 kilos) par rapport
aux non-fumeurs.
Calibrage : 487 signes
Le chiffre
Plus de 99 000 personnes en France sont atteintes d’une sclérose en
plaques (SEP), et 4 000 à 6 000 nouveaux cas sont déclarés chaque
année, dont deux tiers chez les femmes. Les premiers symptômes de
SEP apparaissent entre 25 et 35 ans. L’âge moyen lors du diagnostic
est de 30 ans, mais la maladie peut également toucher les enfants, et
même les nourrissons, ou au contraire se déclarer à un âge très avancé.
Ni contagieuse ni mortelle, elle évolue vers un handicap croissant.
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ENVIRONNEMENT
Calibrage
Texte principal : 4 166 signes
Encadré 1 : 801 signes
Encadré 2 : 1 026 signes
Fruits et légumes :
la chasse aux pesticides est ouverte
3 visuels :
08_Pesticides
Comme vient de le rappeler Greenpeace dans une synthèse
d’études scientifiques publiée récemment, les pesticides,
particulièrement présents dans les fruits et les légumes, ont
une influence sur la santé des êtres humains. Risques accrus de
troubles de développement chez l’enfant, conséquences sur la
fertilité masculine, cancers… : la liste est longue. Sachant que
ces denrées sont indispensables à l’équilibre alimentaire,
comment faire pour continuer à les consommer sans se mettre
en danger ?
« Personne n’échappe à l’exposition aux pesticides. » C’est la triste
conclusion d’un rapport présenté en mai par Greenpeace. Dans ce
document, l’ONG analyse les résultats de 160 études publiées entre 2007
et 2014 dans des revues scientifiques de référence et alerte une nouvelle
fois sur les dangers de ces substances toxiques pour la santé humaine.
Les produits phytosanitaires, en particulier les organophosphorés,
seraient très présents dans les fruits et les légumes issus de l’agriculture
conventionnelle. « De nombreuses études […] suggèrent que les
légumes, notamment à feuilles vertes, et les fruits, tels que les pommes
et les raisins, sont généralement les aliments qui contiennent les niveaux
de résidus de pesticides les plus élevés », indiquent les auteurs du
rapport. Bien que la plupart des Etats aient mis en place des limites
maximales de résidus (LMR) pour chaque produit, « certaines preuves
conséquentes indiquent que ces substances sont régulièrement
présentes sous formes de mélanges de nombreux résidus, et, dans de
nombreux cas, à des niveaux supérieurs aux LMR définies dans certains
pays ».
Effet cocktail
Et quand bien même, lorsque les seuils tolérés ne sont pas dépassés, c’est
plutôt l’accumulation de différents produits sur un même aliment qui pose
problème. « Les effets toxiques de ces cocktails sont particulièrement mal
compris, souligne Greenpeace, même s’il est reconnu que certaines
substances peuvent agir en synergie et créer ensemble un effet plus
important que celui de chaque composant pris individuellement. »
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Consommer des fruits et des légumes issus de l’agriculture conventionnelle
est donc loin d’être sans conséquences sur la santé, en particulier chez
les jeunes enfants, très vulnérables aux effets des produits toxiques, et
chez les femmes enceintes, certains pesticides étant connus pour
passer la barrière du placenta. Concrètement, l’exposition induit des
« risques accrus de troubles du développement et du comportement, de
détérioration des fonctions neurologiques, de déficience immunitaire,
voire de certains cancers », explique le rapport. Parmi les produits
incriminés, on trouve notamment le chlorpyrifos ou le malathion, deux
organophosphorés actuellement autorisés en Europe, mais interdits aux
Etats-Unis pour les particuliers. Autre conséquence : la baisse de la fertilité
masculine. Celle-ci a été constatée par l’Institut de veille sanitaire (INVS), à
l’occasion d’une étude publiée en 2014, dans les régions viticoles où l’on
utilise des produits phytosanitaires contenant des perturbateurs
endocriniens.
Seule solution : l’agriculture bio
Sachant que les fruits et légumes sont indispensables à l’équilibre
alimentaire, comment limiter ces risques ? Pour Greenpeace, les choses
sont claires : « L’agriculture biologique est la seule solution moderne
efficace pour l’agriculture de demain, car elle exclut l’utilisation de produits
chimiques toxiques et garantit aux populations une alimentation saine et
sûre. » La littérature nous montre en effet que l’urine des enfants nourris
avec des aliments bio présente des niveaux de résidus de pesticides
considérablement plus bas que celle des enfants consommateurs de
produits conventionnels. Autre option : laver minutieusement les fruits et
légumes à l’eau froide (ne pas les faire tremper) ou, encore mieux, les
éplucher, puisque c’est dans la peau que se concentre l’essentiel des
résidus. Malheureusement, c’est aussi là que l’on retrouve les
antioxydants, les fibres et les vitamines qui font tout l’intérêt de ces
aliments. Dans l’idéal, vous l’aurez compris, il vaut donc mieux manger
bio, de saison et de proximité.
Delphine Delarue
Encadré 1
Quels sont les fruits et légumes les plus pollués ?
Difficile de nos jours de trouver des fruits et légumes vierges de
résidus de pesticides… à moins de les cultiver soi-même ou de se
tourner vers les produits bio (et encore, la présence de traces – en très
faible quantité – demeure possible). Selon une étude publiée en 2012
par l’association Pan Europe (Pesticide Action Network) et basée sur
des données de l’Autorité européenne de sécurité des aliments
(EFSA), les fruits et légumes les plus contaminés sont aussi ceux
que l’on consomme le plus : la laitue, les tomates, le concombre, les
pommes, les poireaux, les épinards, les pêches, les fraises, les poires
ou encore le raisin. A l’inverse, parmi les moins pollués, on trouve
l’ananas, l’asperge, les aubergines, les champignons ou l’avocat.
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Encadré 2
Cultiver son petit jardin potager bio
« Faire un jardin potager, c’est très simple et ça permet d’avoir des
produits de qualité, sains et bons pour la santé », explique François
Letourneux, président de la Fête de la nature, dont l’édition 2015 vient
tout juste d’avoir lieu. Que vous réalisiez votre potager en jardin partagé,
privé ou sur votre balcon, pas besoin de connaissances particulières :
du terreau, des graines, des plants, un peu de chance et le tour est
joué ! Epinards, mâche, carottes, radis, herbes aromatiques (persil,
ciboulette, basilic), tomates-cerises, cassis ou groseilles… : on peut faire
pousser beaucoup de choses sur une petite surface. Et sans pesticides,
évidemment. « Quand ils utilisent des produits chimiques, les jardiniers
amateurs ont tendance à avoir la main lourde, précise François
Letourneux. Or, il n’y a aucun intérêt à cultiver soi-même si c’est pour
obtenir des légumes pollués ! Et puis, sans pesticides, on garde aussi
une part de surprise et on peut vraiment observer la nature. »
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