Le problème majeur de l’opposition parlementaire en 1962, c’est
qu’elle est plurielle. L’unité est artificielle, n’étant unifiée qu’autour du
non au referendum, s’unissant à ce moment-là contre De Gaulle.
Dans le schéma politique, il y a là peu de possibilités pour s’unir. La
gauche est composée des communistes et des socialistes (SFIO). Le
PCF n’est par contre pas un parti de gouvernement.
Au centre se trouve le MRP (Mouvement des Républicains Populaires),
version française des démocrates chrétiens.
A l’extrême droite, on trouve une multitude de partis politiques, terreau
de l’OAS.
Ainsi, soit se dessine une coalition centre & gauche, soit toute la
gauche. Mais les socialistes sont violemment anticommunistes.
En 1963 débute une opération dite « Monsieur X », opération de
communication. L’Express, alors dirigé par JJSS et François Giroux,
publie une silhouette, celle de « Monsieur X ». L’opposition ne pourra
gagner en 1965 qu’à condition qu’elle s’unisse autour d’un candidat
crédible. Ce candidat, L’Express prétend en déterminer le portrait-
robot : jeune, avec une expérience ministérielle, maire d’une grande
ville, avoir l’habitude de gouverner avec les centristes. Derrière cette
image, on peut lire les traits de Gaston Deferre.
Toute la fin de l’année 1963 et le début de l’année 1964 va être la
recherche d’une coalition. Très rapidement, les choses prennent une
mauvaise tournure. On se bat sur un détail. Les socialistes veulent D et
S (démocratique et socialiste), les centristes D et S (démocratique et
social). On se bat aussi sur la laïcité : dans le programme électoral de
cette fédération, les socialistes veulent inscrire le respect de la laïcité.
En 1964, les négociations échouent ; Gaston Deferre annonce qu’il
renonce à se présenter.
Il faut donc se tourner vers l’autre coalition. Guy Mollet, secrétaire
général de la SFIO, ne peut pas négocier avec le PCF. Les socialistes
ont une solution : une petite fédération regroupant radicaux, socialistes
et clubs politiques (dont la convention des institutions républicaines
dirigée par François Mitterrand). Elle prend le nom de la
FGDS (Fédération de la Gauche Démocrate et Socialiste) : elle se
donne comme patron François Mitterrand, qui n’est pas membre de la
SFIO. Il devient l’interlocuteur présentable aux communistes.
L’opposition est en pleine tourmente mais commence à s’organiser. Se
profile déjà un schéma politique : une gauche unie avec des
communistes, schéma qui se perpétuera jusqu’en 1984
Section 2 : les candidats
- Charles De Gaulle : héros militaire et stratégique des deux guerres, envoyé à Londres
par Paul Reynaud, il est là-bas quand Pétain prend la tête du gouvernement. Héros de
la Résistance, il revient à la Libération. Incapable de faire l’unanimité au sein des
partis, il quitte le gouvernement en janvier 1946. Il connaît la traversée du désert. En
1958, il fait l’unanimité. Premier Président de la V° République, il a surmonté la crise
de 1962. Il a alors une forte popularité à l’approche des élections, même si en 1963, sa
côte de popularité est extrêmement affectée par une longue et dure grève des mineurs.