1980 : 1,8% ; 1981 : 2% ; 1982 : 3,5% ; 1983 : 5,6% ; 1984 ; 4,5%, tandis que le déficit
externe atteint 2,7% du PIB en 1984. L’Administration Clinton engage, à partir de 1993,
une réduction du déficit public en arrêtant les baisses d’impôts et en contrôlant les dépenses.
Le retour des déficits jumeaux sous l’Administration Bush Junior.
Actuellement, le problème des déficits jumeaux se pose à nouveau car aux déficits courants
accumulés par les USA pendant les 1990’s, s’ajoute un important déficit budgétaire depuis le
début de l’administration Bush.
Le déficit des paiements courants ne cesse en effet de s’élever depuis 2001. Il est passé de
420Mds $ en 2001 à 460Mds $ en 2002, il est actuellement de 5% du PIB et il pourrait
atteindre les 6% du PIB en 2006. Le déficit budgétaire, lui approche 4% du PIB.
Cette situation est aggravée par la hausse des dépenses militaires pour la guerre en Irak (le
budget militaire américain est, pour 2003, de 400Mds $, c’est-à-dire l’équivalent de celui,
cumulé, de l’ensemble des autres Etats de la planète) , ainsi que par la baisse des impôts. Le
président Bush a en effet décidé début 2003, toujours selon une logique de « supply sider »,
de baisser les impôts en éliminant l’imposition des dividendes perçus par les particuliers, en
baissant les taux des tranches imposables et en supprimant en grande partie l’impôt sur les
successions. Ce plan, dit de « croissance et d’emploi » prévoit 670 milliards $ d’allègement
d’impôts d’ici 2013.
Cette situation d’augmentation des déficits (financés par le reste du monde) a été rendue
possible grâce à la position particulièrement favorable dont jouissent les Américains. Le
dollar, en effet, rend possible la hausse quasi infinie des déficits et permet de financer ces
déficits, puisque les USA ont le privilège exclusif d’emprunter dans leur propre devise et la
possibilité de dévaluer leur dette.
Les inquiétudes face aux déficits jumeaux actuels.
Ce retour des « twin deficits » pose plusieurs problèmes.
Sur le plan interne, d’abord. En laissant filer les déficits, l’administration Bush prive le
Congrès de toute marge de manœuvre pour déterminer les dépenses de l’Etat des prochaines
années. De plus le poids de la dette risque de devenir insupportable pour la société US à partir
de 2010, quand la génération du « baby boom » partira en retraite.
Sur le plan externe, ensuite. Se pose d’abord un problème structurel, puisque la croissance
US repose sur des déficits et possède de ce fait une base très artificielle. Le deuxième
problème est celui de la soutenabilité de la dette et il est dû à la dégradation de la position
monétaire internationale des USA. La dette externe des USA augmente en effet de 2Mds de $
par jour depuis quelques années, ce qui signifie qu’ils ont un énorme besoin de financement
de leur déficit chaque jour. Le poids de la dette atteint 20% du PIB en 2001 et pourrait
représenter 40% du PIB en 2007d’après le FMI. Selon Christian de Boissieu, les marchés ont
commencé à s’inquiéter de la non-soutenabilité des déficits jumeaux US au printemps 2002
et, « au-delà d’un certain niveau, l’appréhension concernant les déséquilibres l’emporte sur
l’optimisme quant aux performances de l’économie. ». Ainsi le apports de capitaux au titre
des investissements directs et des achats d’actions (motivés par la florissante « nouvelle
économie ») se sont presque taris pour les 1ers et ont fortement diminué pour les seconds.
A tous ces problèmes s’ajoute l’appréciation de l’Euro ces derniers mois et sa tendance à
s’imposer de plus en plus comme monnaie d’échange pour les transactions internationales, ce
qui rend plus difficile l’émission de $ pour financer le déficit courant US.
Cette politique s’accompagne du maintien du $ à un bas niveau afin de faciliter la reprise de
l’activité et le financement budgétaires. Mais, étant donné la relative mauvaise santé de la
demande internationale, le risque est plutôt (et c’est ce que craignent les pays de l’UE) que les
Etats-Unis exportent une tendance déflationniste, via la baisse du dollar.