La valeur absolue (qui suit le signe) permet de quantifier l’intensité du lien entre le prix et la
demande.
Elle va nous permettre de répondre à cette question :
Une hausse du prix d’un bien (mazout de chauffage, compact disc) fait diminuer la
demande en « en volume » de ces biens. Mais comment évolue la « dépense » en
euros pour ce bien ? Est-il concevable que la dépense imputable aux CD diminue…
mais que la dépense de mazout augmente... ? Est-ce conforme à ce que nous avons vu
sur la demande des consommateurs ?
Supposons que 5 soit la valeur absolue de l’élasticité-prix des CD.
Alors, si le prix des CD augmente de 1 pourcent, la demande diminue en volume de 5
pourcents, ce qui est considérable : c’est plus que proportionnel à la hausse du prix !
.. Il y a en effet plusieurs possibilités de substitution aux CD, ce qui rend sa demande très
sensible au prix.
Il est dès lors compréhensible que la dépense (=Px . X) diminue.
Pour le mazout, l’élasticité-prix est de – 1/2, soit 1/2 en valeur absolue, ce qui est peu : les
prix influencent peu la demande de mazout.
Alors, si le prix du mazout augmente de 1 pourcent, la demande diminue en volume de 1/2
pourcent, ce qui est peu : c’est moins que proportionnel à la hausse du prix.
.. Il y a en effet, à court terme, peu de possibilités de substitution au mazout, ce qui rend sa
demande peu sensible au prix.
Il est dès lors compréhensible que la dépense (=Px . X) augmente : l’effet de la hausse de prix
domine !
Sur ce point de l’évolution, suite à une hausse de prix, de la dépense des consommateurs (=Px
. X), qui est une recette (ou un chiffre d’affaire) pour les firmes, nous savons donc :
Quand l’élasticité-prix, en valeur absolue, est supérieure à 1, une hausse de prix génère
une baisse de la dépense des consommateurs (ou de la recette des firmes), et
inversement pour une baisse de prix. (voir supra le cas des CD)
Quand l’élasticité-prix, en valeur absolue, est inférieure à 1, une hausse de prix génère
une hausse de la dépense des consommateurs (ou de la recette des firmes), et
inversement pour une baisse de prix. (voir supra le cas du mazout)
Remarque : pour une élasticité-prix de – 1, une modification des prix n’a pas d’incidence sur
les dépenses.