Auteures : L. Van Ranst A.P. Prévost-Wright
Alliance française de Bruxelles-Europe, CELF - Mars 2015
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Invité : Jean-Pascal van Ypersele, vice-président du
GIEC
Date de diffusion
30/11/2014
Parcours pédagogique
Contenu : Comment mobiliser les responsables politiques et les citoyens sur la question du réchauffement
climatique ? Faire preuve de conviction et d’implication.
Thème de l’émission : environnement
Niveau : B2 / avan
Public : adultes
Diplomates, journalistes, personnes intéressées par la politique européenne
Liste des activités
Mise en route
- Lister et classer des gestes pour améliorer l’environnement.
- Revoir le lexique lié à l’environnement.
Compréhension de l’entretien
- Comprendre les informations générales et détaillées de l’émission.
Analyse du discours : s’exprimer avec conviction
- Tenir des propos engagés.
- Faire passer son engagement à l’oral.
- Communiquer à la télévision.
Production orale
- Imaginer des solutions au réchauffement climatique.
Production orale et écrite
- Organiser une journée sans viande.
- Rédiger un communiqué de presse.
- Débattre du végétarisme.
Ressources complémentaires de Courrier International : p. 8
Liens pour aller plus loin : p. 8
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1. Mise en route
Distribuer 5 petits papiers (de type post-it) à chaque apprenant.
Réalisez l’activité 1 : le changement climatique est un problème mondial. Que faut-il faire, selon vous, pour
améliorer la situation environnementale ? Notez vos idées et ensuite, par petits groupes, classez-les dans
différentes catégories.
Dire aux apprenants de se limiter à noter simplement leurs idées (une idée par papier). Leur laisser 5 à 10
minutes de réflexion.
Puis répartir la classe en groupes de deux ou trois apprenants pour la suite de l’activité. Leur demander alors
d’établir les catégories au sein desquelles ils classeront leurs idées.
Mettre en commun les différentes catégories déterminées par les groupes, comparer les propositions.
Faire enfin classer les idées notées sur les petits papiers dans les catégories respectives. Ensuite, demander aux
apprenants de lire les idées listées pour chacune des catégories.
Lever éventuellement les difficultés lexicales à cette étape.
Pistes de corrections / Corrigés :
Individu
Entreprises, institutions
État, régions, municipalités
- Arrêter de manger de la viande et
adopter un régime végétarien, voire
végétalien !
- Couper le chauffage la nuit et lorsque
nous ne sommes pas chez nous.
- Ne pas gaspiller l’eau : prendre une
douche plutôt qu’un bain.
- Éviter la voiture pour les petits
trajets.
- Se remettre au vélo !
- Isoler sa maison.
- Voter pour un parti qui prend en
compte les enjeux climatiques.
- Accorder une augmentation de
salaire au lieu d’une voiture de société
quand un employé a une promotion.
- Imposer le tri sélectif des déchets
dans son entreprise.
- Éviter d’imprimer dans la mesure du
possible.
- Encourager l’impression recto-verso
sur son lieu de travail.
- Imposer des quotas d’émission de
gaz à effet de serre pour les États.
- Rendre les centres-villes aux
piétons : aménager des espaces
piétonniers.
- Taxer les entreprises en fonction de
leur empreinte écologique.
- Mettre en place la gratuité des
transports en commun.
2. Compréhension de l’entretien
Former des binômes. Distribuer la fiche destinée aux apprenants.
Réalisez l’activité 2 : regardez et écoutez attentivement l’émission. Répondez aux questions.
Vérifier la bonne compréhension des questions avant de diffuser l’émission. Faire des pauses, rediffuser certains
passages si nécessaire.
Faire comparer les réponses au sein des binômes avant de mettre en commun.
Pistes de correction / Corrigés :
1. Jean Pascal van Ypersele est climatologue, professeur à l’Université de Louvain et vice-président du GIEC, le Groupe
d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat.
2. Le journaliste a servi un steak car il semblerait qu’en France, les vaches émettent autant de CO² que 15 millions de
voitures.
3. L’invité répond qu’il faut manger pour vivre, mais aussi essayer de réduire, de minimiser les émissions de gaz à effet de
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serre dans tous les domaines d’activité afin de garder une planète habitable. Le dernier rapport du GIEC met en avant les
choix à faire dans l’alimentaire car manger moins de viande protège mieux le climat que l’inverse.
4. Ce sont les rots et les pets de vaches qui provoquent d’importantes émanations de CO².
5. Les petits gestes citoyens ne suffisent pas si les politiciens ne prennent pas leurs responsabilités. Il faut un encadrement,
une facilitation. Il faut que les grandes entreprises, les décideurs politiques fassent le nécessaire en plus des citoyens.
6. Ils disent que le rapport est alarmant, et même de plus en plus alarmant selon Jean-Pascal van Ypersele. Le diagnostic
était déjà clair en 1990. Il est encore plus clair, plus précis, plus rigoureux aujourd’hui avec des milliers d’études sur
lesquelles se baser.
7. On peut notamment y lire que la concentration de CO² a atteint son niveau le plus élevé depuis 800 000 ans.
8. Paul Germain rapporte la remarque des détracteurs du GIEC selon laquelle il y a une augmentation de CO², mais que la
température reste stable et que le GIEC n’en parle pas.
9. Il dit que l’argument est mauvais parce que le climat se définit sur une période de 30 ans. Chacune des trois dernières
décennies a été plus chaude que la précédente. Le climat est presqu’un degré plus chaud qu’il y a 100 ans. Donc les
tendances sont très claires même s’il y a des fluctuations certaines années.
10. Une des solutions consiste à investir dans le renouvelable, mais l’efficacité énergétique est très importante aussi : il faut
trouver les moyens de moins gaspiller. Dans le domaine du climat, il faut se tourner vers l’adaptation car les changements
climatiques sont inévitables : il faut aider les populations à survivre.
11. Parce qu’ils considèrent que ces efforts ne servent à rien si les gros pollueurs comme les Américains et les Chinois n’en
font pas.
12. Paul Germain montre des images à Jean-Pascal van Ypersele pour illustrer la terrible pollution qui règne en Chine, à
Pékin. Ce sont les activités industrielles qui en sont la première cause. La Chine a annoncé récemment qu’elle commencerait
à diminuer ses émissions de CO² à partir de 2030, ce qui est une promesse toute nouvelle.
13. Pour l’invité, ce problème de pollution qui affecte la santé des Chinois montre qu’il est possible de s’attaquer aux
changements climatiques, de faire de la prévention en s’attaquant à des problèmes immédiats. De plus, selon lui, on peut
créer des emplois en augmentant l’efficacité énergétique et en réduisant les gaspillages d’énergie.
14. Avoir un accord équitable est nécessaire pour qu’il soit adopté puisque les gles en vigueur aux Nations-Unies pour la
convention Climat sont celles du consensus. Et il doit être ambitieux pour être en accord avec l’objectif de protection du
climat qui est de ne pas dépasser un réchauffement de 2 degrés.
15. L’invité pense devenir président car il y aura des élections l’année prochaine, il est engagé auprès du GIEC depuis 20
ans, et il travaille beaucoup pour expliquer le contenu des rapports du GIEC.
Informations complémentaires :
L’invité :
Jean-Pascal van Ypersele de Strihou est belge, Commandeur du Mérite wallon (distinction honorifique de la
Région wallonne) et docteur en sciences physiques de l’UCL (Université catholique de Louvain). Il est
climatologue et enseigne à l’UCL. Il a été élu Vice-président du GIEC en 2008.
Le GIEC :
Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) est un organisme intergouvernemental
créé en 1988. Il est ouvert à tous les pays membres de l’ONU et sa mission est de faire un constat sur les
changements climatiques. Il publie des rapports réguliers d’évaluation sur la santé de la planète. Le GIEC et l’ex-
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Vice-Président des États-Unis d’Amérique, Al Gore, ont reçu le Prix Nobel de la paix en 2007 pour leur
contribution dans le domaine des changements climatiques.
Le sommet climat de Lima en 2014 :
C’est dans le cadre de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC), qui
met en place un cadre global de l'effort intergouvernemental pour faire face au défi posé par les changements
climatiques, que s’est tenue à Lima du 1er au 14 décembre 2014 une conférence sur le climat sous la présidence
du gouvernement du Pérou.
La Conférence de Paris :
Elle est prévue en décembre 2015. Il est question de parvenir au premier accord mondial entre pays
industrialisés et pays en développement dans une action commune contre le chauffement climatique. Elle
entre dans le cadre de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques.
3. Analyse du discours / S’exprimer avec conviction
Activité 1 Tenir des propos engagés
Répartir la classe en groupes de 2 à 3 personnes.
Réalisez l’activité 1 : relevez les marques de l’engagement de Jean-Pascal van Ypersele
dans les extraits ci-
dessous.
Encourager les apprenants à observer le lexique, les constructions syntaxiques, les éventuelles pétitions.
Passer dans les différents groupes afin de stimuler la recherche.
Mettre en commun.
Pistes de corrections / Corrigés :
Extrait 1 - (L 21 à 29)
Paul Germain
Il faut expliquer le phénomène : ce sont les rots et les pets des vaches qui provoquent effectivement des émanations de
CO². Mais, est-ce que des petits gestes citoyens comme ça, ça compte ?
Jean-Pascal van Ypersele
Ça compte, mais ça ne suffit pas. Ça ne suffit pas parce qu’il faut aussi que les responsables politiques prennent leurs
responsabilités. Il faut un encadrement, une facilitation, des signaux économiques aussi qui facilitent les choix des citoyens.
Si les citoyens sont laissés à eux-mêmes, ils n’arriveront pas à protéger le climat tout seuls si les grandes entreprises, les
décideurs politiques ne font pas ce qu’il faut aussi.
La réponse est très directe : l’invité valorise les petits gestes citoyens, mais souligne et répète que c’est insuffisant. Il utilise
par trois fois l’expression « il faut » renforcée par « aussi » : la lutte contre le réchauffement climatique est l’affaire de tous.
Mais les décideurs/responsables politiques doivent encadrer, faciliter, baliser les choix des citoyens. Cette idée est soulignée
deux fois en début de réponse (phrase injonctive) et en fin de réponse (hypothèse négative).
Extrait 2 - (L 31 à 38)
Paul Germain
Et alors, le dernier rapport du GIEC dont vous parliez, on pourrait le qualifier de... d’alarmant ?
Jean-Pascal van Ypersele
D'alarmant comme les 4... comme les 4 précédents. De plus en plus alarmant parce que le diagnostic était déjà clair dans le
premier rapport du GIEC en 1990, il est encore bien plus clair, bien plus précis aujourd'hui et bien plus rigoureux. Ce sont
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des milliers de... d'études sur lesquelles le rapport du GIEC se base, mais effectivement les signaux sont...au rouge.
M. van Ypersele reprend l’adjectif « alarmant » suggéré par Paul Germain, il le répète et le renforce (comme les 4
précédents / de plus en plus). Il insiste avec force sur le fait que la situation est beaucoup plus dramatique aujourd’hui (ce
dernier rapport est encore bien plus clair, bien plus précis aujourd'hui et bien plus rigoureux), qu’il repose sur des milliers
d’études. Et il conclut que les signaux sont au rouge !
Extrait 3 - (L 53 à 64)
Paul Germain
Alors, vos détracteurs disent : « il y a une augmentation de CO², c'est vrai, mais la température, elle, n'augmente plus et ça
le GIEC n'en parle pas ».
Jean-Pascal van Ypersele
C'est... c'est... c'est faux de... du début à la fin ! L'argument est mauvais, du début à la fin, parce que d'abord le climat, il se
définit sur 30 ans. Quand on regarde les tendances, mais chaque... chacune des trois dernières décennies a été
successivement plus chaude que la précédente. Le climat est en moyenne mondiale presque un degré plus chaud qu'il y a
100 ans. Donc les tendances sont très claires. Bien sûr, il y a des fluctuations : certaines années sont plus chaudes que
d'autres. Mais, le climat est clairement en train de se réchauffer et maintenant 97 % des scientifiques qui connaissent
vraiment le sujet sont bien d'accord : c'est à cause des émissions de gaz à effet de serre.
Ici Jean-Pascal van Ypersele semble s’étrangler d’indignation : les mots ont du mal à sortir de sa bouche (première phrase,
chaque / chacune), il se répète aussi (du début jusqu’à la fin). Il réfute vigoureusement la critique en recadrant le discours
climatique sur le long terme. On le sent en confiance : en bon scientifique, il admet les fluctuations des températures, mais il
affirme avec conviction (clairement) que le climat se réchauffe et que 97 % des scientifiques sérieux (qui connaissent
vraiment le sujet) sont bien d'accord : c'est à cause des émissions de gaz à effet de serre.
En conclusion, le discours est très engagé. L’invité souligne avec force ses conclusions et convictions scientifiques. Son
discours est clair, vigoureux et persuasif, de même que son langage.
Activité 2 Faire passer son engagement à l’oral
Réalisez l’activité 2 : visionnez les passages correspondant aux extraits ci-dessus. Observez attentivement la
manière dont Jacques van Ypersele communique ses idées : l’intonation, la gestuelle, la mimique (les
mouvements des muscles du visage). Est-ce que ces différents éléments renforcent le discours ?
Diffuser à nouveau un extrait de l’émission (de 01’18 à 03’49). S’arrêter après chaque extrait afin que les
apprenants puissent observer l’invité et pondre aux indications de la consigne. Rediffuser l’un ou l’autre
passage si nécessaire.
Mettre les observations en commun.
Pistes de corrections / Corrigés :
Ce qui frappe quand on observe l’invité, c’est que le corps est très statique. Il bouge uniquement les mains : il les ouvre de
temps à autre, puis les referme rapidement et reste les mains jointes, les doigts entrecroisés ; dans le dernier extrait, il
accompagne son discours de petits gestes discrets, du bout des doigts. Il bouge très peu la tête, lève les sourcils, ou les
fronce en fonction de la teneur du discours notamment dans le troisième extrait.
Quant à l’intonation, elle varie très peu : même dans le dernier extrait où l’on perçoit une légère nervosité de l’invité au
mouvement des mains et dans les propos eux-mêmes, on ne relève pas le moindre éclat de voix ou altération de tonalité,
alors que l’on pourrait s’y attendre. Le débit et l’intonation restent parfaitement maîtrisés.
Ce qui étonne au terme de cette observation, c’est l’écart entre le verbal très engagé, vigoureux et le non verbal très
maîtrisé au point de paraître passif voire ennuyeux. Le téléspectateur pourrait être tenté de changer de chaîne et
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