Auteures : L. Van Ranst – A.P. Prévost-Wright
Alliance française de Bruxelles-Europe, CELF - Mars 2015
des milliers de... d'études sur lesquelles le rapport du GIEC se base, mais effectivement les signaux sont...au rouge.
M. van Ypersele reprend l’adjectif « alarmant » suggéré par Paul Germain, il le répète et le renforce (comme les 4
précédents / de plus en plus). Il insiste avec force sur le fait que la situation est beaucoup plus dramatique aujourd’hui (ce
dernier rapport est encore bien plus clair, bien plus précis aujourd'hui et bien plus rigoureux), qu’il repose sur des milliers
d’études. Et il conclut que les signaux sont au rouge !
Extrait 3 - (L 53 à 64)
Paul Germain
Alors, vos détracteurs disent : « il y a une augmentation de CO², c'est vrai, mais la température, elle, n'augmente plus et ça
le GIEC n'en parle pas ».
Jean-Pascal van Ypersele
C'est... c'est... c'est faux de... du début à la fin ! L'argument est mauvais, du début à la fin, parce que d'abord le climat, il se
définit sur 30 ans. Quand on regarde les tendances, mais chaque... chacune des trois dernières décennies a été
successivement plus chaude que la précédente. Le climat est en moyenne mondiale presque un degré plus chaud qu'il y a
100 ans. Donc les tendances sont très claires. Bien sûr, il y a des fluctuations : certaines années sont plus chaudes que
d'autres. Mais, le climat est clairement en train de se réchauffer et maintenant 97 % des scientifiques qui connaissent
vraiment le sujet sont bien d'accord : c'est à cause des émissions de gaz à effet de serre.
Ici Jean-Pascal van Ypersele semble s’étrangler d’indignation : les mots ont du mal à sortir de sa bouche (première phrase,
chaque / chacune), il se répète aussi (du début jusqu’à la fin). Il réfute vigoureusement la critique en recadrant le discours
climatique sur le long terme. On le sent en confiance : en bon scientifique, il admet les fluctuations des températures, mais il
affirme avec conviction (clairement) que le climat se réchauffe et que 97 % des scientifiques sérieux (qui connaissent
vraiment le sujet) sont bien d'accord : c'est à cause des émissions de gaz à effet de serre.
En conclusion, le discours est très engagé. L’invité souligne avec force ses conclusions et convictions scientifiques. Son
discours est clair, vigoureux et persuasif, de même que son langage.
Activité 2 – Faire passer son engagement à l’oral
Réalisez l’activité 2 : visionnez les passages correspondant aux extraits ci-dessus. Observez attentivement la
manière dont Jacques van Ypersele communique ses idées : l’intonation, la gestuelle, la mimique (les
mouvements des muscles du visage). Est-ce que ces différents éléments renforcent le discours ?
Diffuser à nouveau un extrait de l’émission (de 01’18 à 03’49). S’arrêter après chaque extrait afin que les
apprenants puissent observer l’invité et répondre aux indications de la consigne. Rediffuser l’un ou l’autre
passage si nécessaire.
Mettre les observations en commun.
Pistes de corrections / Corrigés :
Ce qui frappe quand on observe l’invité, c’est que le corps est très statique. Il bouge uniquement les mains : il les ouvre de
temps à autre, puis les referme rapidement et reste les mains jointes, les doigts entrecroisés ; dans le dernier extrait, il
accompagne son discours de petits gestes discrets, du bout des doigts. Il bouge très peu la tête, lève les sourcils, ou les
fronce en fonction de la teneur du discours notamment dans le troisième extrait.
Quant à l’intonation, elle varie très peu : même dans le dernier extrait où l’on perçoit une légère nervosité de l’invité au
mouvement des mains et dans les propos eux-mêmes, on ne relève pas le moindre éclat de voix ou altération de tonalité,
alors que l’on pourrait s’y attendre. Le débit et l’intonation restent parfaitement maîtrisés.
Ce qui étonne au terme de cette observation, c’est l’écart entre le verbal très engagé, vigoureux et le non verbal très
maîtrisé au point de paraître passif voire ennuyeux. Le téléspectateur pourrait être tenté de changer de chaîne et