Les dérèglements qui affectent depuis quelques années le climat à l’échelle planétaire, sont
sans doute à l’origine de ces catastrophes en cascade. « Nous avions insisté (NDLR : dans les
conclusions de leur dernier rapport publié en 2007) sur le fait que, dans un monde qui se
réchauffe, il est très probable d’observer davantage de vagues de chaleur et d’inondations »,
évoque ainsi Jean-Pascal Van Ypersele. Une explication qui remporte également le soutien
d’Omar Baddour : « les événements extrêmes sont une des manière dont les changements
climatiques deviennent dramatiquement perceptibles », affirme-t-il.
Une accusation à l’encontre du changement climatique, que de nombreux scientifiques
préfèrent nuancer en raison notamment d’un manque de recul vis-à-vis de ces événements
catastrophiques. S’ils les jugent « cohérents avec les conclusions établies par le GIEC »,
certains climatologues interrogés par l’AFP (NDLR : Agence France Presse) refusent pourtant
d’imputer totalement les situations que connaissent la Russie, le Pakistan ou l’Europe de l’Est,
à la hausse des températures ou aux gaz à effet de serre. « Un été est bien trop court pour le
juger. Je m’exprime avec nuance et ne peux dire avec certitude que ces phénomènes
climatiques et le réchauffement de la planète sont liés. […] Le GIEC ne peut pas affirmer que
la vague de chaleur en Russie ou les inondations au Pakistan n’auraient pas eu, il y a 200 ans,
avant la Révolution industrielle (NDLR : période où l’homme a commencé à rejeter des
grandes quantités de gaz polluants) », concède pour sa part, Jean-Pascal Van Ypersele.
La nature également à l’œuvre
Tous ces événements exceptionnels peuvent ainsi résulter du cours normal des choses et
n’être que l’œuvre de la nature elle-même. « On ne peut exclure que ces phénomènes soient
totalement naturels. Il existe une petite probabilité pour qu’il en soit ainsi, mais nous sommes
bien incapables de la quantifier », tempère ainsi le vice-président du GIEC. Les trombes
d’eaux qui déferlent sur le Pakistan peuvent ainsi être imputées à La Nina, la petite sœur d’El
Nino provoquée par un refroidissement de la température à la surface de l’océan Pacifique.
« D’une manière générale, El Nino entraîne une sécheresse dans le sous-continent indien et
au Sahel : avec La Nina, c’est le contraire », explique Omar Baddour.
Reste que les catastrophes naturelles exceptionnelles qui ravagent depuis quelques années la
Terre, sont « totalement cohérentes avec les rapports du GIEC », selon le climatologue
anglais Andrew Waston. Une situation qui fera peut-être réagir les dirigeants de la planète et
les incitera à prendre les mesures adéquates pour s’attaquer au changement climatique. Mais
avec toutes les données scientifiques établies, les nombreux rapports du GIEC et tous les
autres documents, ces derniers ont déjà toutes les cartes en main pour sauver la planète. Reste
désormais à mettre carte sur table.
Crédit photo : Flickr – U.S. Geological Survey