9 Traitement de l`alcoolisation chronique

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Module 3 psychiatrie : l’alcoolisme Dr Senechal
31/05/2006
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1 Loi de 1951
Les alcooliques sont des buveurs excessifs dont la dépendance à l’égard de l’alcool
conduit à une consommation responsable d’un trouble mental ou physique
décelable et affectant le comportement, les relations sociales et familiales et le
statut économique du sujet. Ils doivent être soumis à un traitement.
C’est un problème majeur de santé publique.
3eme cause de mortalité en France.
5 millions d’alcooliques en France.
70000 décès par an.
 L’alcoolisme est une toxicomanie. C’est également une addiction.
 Une addiction comprend toutes les conduites de dépendances : alcoolisme,
tabagisme, jeu, nourriture (boulimie), canabis, travail, amour.
2 Définitions
L’abus d’alcool. C’est l’usage d’alcool provoquant des conséquences néfastes
significatives indiquées par au moins un des critères suivants sur une période de 12
mois :
Utilisation continue à l’origine d’un problème persistant ou répété,
Usage dans des situations dangereuses,
Problèmes médico-légaux répétés,
Usage en dépit de difficultés persistantes ou répétées.
Le DSM IV note que dans l’abus d’alcool il n’existe pas de dépendance.
La dépendance : concerne un sujet ayant perdu la liberté de s’abstenir (FOUQUET)
La dépendance psychique : elle est constante dans l’addiction. Elle correspond au
besoin d’exercer un comportement procurant un plaisir ou de diminuer une tension.
La dépendance physique : état de l’organisme caractérisé par l’exigence pour
maintenir un équilibre de la pratique régulière d’un comportement. Elle n’est pas
systématique. La survenue d’un syndrome de sevrage signe son existence.
La tolérance : est inclus dans le phénomène de dépendance. C’est un état de
l’organisme caractérisé par la nécessité de maintenir un équilibre d’augmenter le
comportement en question.
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---------------------------------------------------------------------------------------------------------L’alcoolo dépendance (selon CIM10) :
Besoin ou désir compulsif de boire,
Altération de la capacité des contrôles des consommations,
Syndrome physique de sevrage à l’arrêt de l’alcool et dont les symptômes sont
arrêtés par une reprise de consommation,
La tolérance : le fait d’augmenter les doses pour un même effet,
Désinvestissement progressif des autres plaisirs ou intérêts,
Poursuite de la consommation malgré les conséquences nocives.
Remarques :
 Il existe souvent une polytoxicomanie,
 C’est un problème de santé publique pris en charge par des politiques de
diminution des risques.
3 Les facteurs étiologiques
 Chocs affectifs, sociaux, professionnels…,
 Environnement socioculturel,
 Vulnérabilité génétique.
Etiologies supposées
 Les facteurs psychologiques :
 Immaturité affective : difficulté à assumer une émotion.
4 Les types d’alcoolisme (Iaire et IIaire)
 Alcoolisme primaire : 70% des cas, début précoce sur un terrain prédisposé.
 Alcoolisme secondaire :
 Trouble de la personnalité : anxiété, borderline, personnalité sensitive,
personnalité psychopathique,
 Trouble de l’humeur : trouble bipolaire (PMD), schizophrénie.
5 Les manifestations de l’intoxication
5.1
L’ivresse simple et l’ivresse pathologique
Ivresse simple :





Environ 0,8 g/l,
Excitation intellectuelle et motrice,
Humeur plutôt euphorique avec levée de l’inhibition,
Incoordination (démarche ébrieuse),
Coma à partir de 3 g
Ivresse pathologique :




 La résolution est fréquente
par un sommeil comateux +
réveil difficile + amnésie
Comportement très inadapté,
Passage à l’acte,
Hallucinations,
Délire,
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---------------------------------------------------------------------------------------------------------Remarque :
Le soignant doit faire attention à l’hypoglycémie.
5.2
Complications de l’intoxication aiguë
Traumatismes+++,
Complications médico-légales,
Hypoglycémie,
Déshydratation,
Hyponatrémie (surtout avec la
bière),
Hépatite alcoolique aiguë,
Pancréatite aiguë,
Epilepsie,
Pneumopathie d’inhalation.
5.3
Complications de l’intoxication chronique
(10 ans)
Signes d’imprégnation alcoolique chronique (ces signes ne sont pas
spécifiques) :
 Physiquement :
 Visage congestif,
 Conjonctives injectées,
 Parole bredouillée,
 Odeur aromatique de l’haleine,
 Tremblements fins des extrémités,
 Trémulations linguales,
 Sueurs.

Psychiquement :
 Instabilité thymique et caractérielle,
 Agressivité, possessivité,
 Diminution du sens des responsabilités,
 Désintérêt pour autrui,

Troubles intellectuels :
 Baisse de la mémoire,
 Baisse de l’attention,
 Baisse du jugement.

Signes biologiques :
 Gamma GT,
 Transaminase (ASAT, ALAT),
 Macrocytose (augmentation de volume des GR),
 Thrombopénie (diminution des plaquettes),
 Hyperlipidémie.
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6 Les complications de l’alcoolisation chronique
Il existe une inégalité interindividuelle au niveau de l’alcool.
6.1
















Hépatite,
Stéatose hépatique,
Cirrhose,
Carcinome hépatique,
Pancréatite aiguë et chronique,
Oesophagite,
Gastrite,
RGO,
6.2











Somatiques

Cancer œsophage,
Cancer des VADS,
HTA,
Dénutrition (sensibilité +++ aux
infections),
Anémie, leucopénie.
Neuropsychiques
Polynévrite sensitivo-motrice : généralement distale, bilatérale et douloureuse,
Névrite optique rétrobulbaire,
Hématome sous dural,
Méningite,
Epilepsie,
Démence,
Syndrome cérébéleux (cervelet : coordination équilibre),
Encéphalopathie carentielle,
Encéphalopathie de Gayet-Wernicke (carence en vitamine B1),
Syndrome confusionnel avec ataxie cérébéleuse,
Troubles oculo-moteurs : nystagnus (clignotement des paupières), paralysie
oculo-motrice,
Syndrome de KORSAKOV = chronicisation du syndrome de Gayet Wernicke :
 Troubles de la mémoire : mémoire immédiate conservée. Trouble de
la mémoire antérograde, la mémoire rétrograde persiste sauf dans les
cas très avancé,
 Désorientation temporo spatiale.
Dépression secondaire,
Délire alcoolique chronique,
Troubles du comportement.
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7 Les pathologies de sevrages
7.1
Le pré Délirium Tremens (ou Pré DT)
Le début du délire est souvent nocturne sous forme d’accès confuso onirique pouvant
durer quelques heures et se répéter plusieurs nuits de suite.
Tremblements distaux intenses, euthermie, déshydratation débutante sans AEG.
Evolution souvent favorable mais pouvant décompenser vers le DT.
Idée fixe post onirique.
Crise convulsive inaugurale.
7.2
Le Délirium Tremens (ou DT)
Etat confusionnel intense caractérisé par :
 Intensité des tremblements : mains et langue,
 Un délire onirique : onirisme,
 Hallucinations visuelles : effrayantes et plutôt zooxique.
Signes généraux : ils sont marqués :
 AEG,
 Hyperthermie,
 Sueur,
 Dysarthrie,




Déshydratation,
Désorientation temporo spatiale,
Trouble de l’équilibre,
Agitation.
Evolution favorable avec le traitement, pouvant être létale sans traitement.
8 Traitement de l’alcoolisation aiguë
Ivresse simple :
 Repos au calme,
 Surveillance,
 Apport d’eau.
Ivresse pathologique :
 Benzodiazépine si agitation (PO ou IM),
 Hospitalisation, sédation, hydratation,
 Contention si agitation+++,
 Si délire : neuroleptique,
 Si suspicion alcoolisme chronique : vitamines B1B6,
 Traitement préventif psy : information, discussion, orientation.
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9 Traitement de l’alcoolisation chronique
Recherche de complications somatiques : hypoglycémie, hématome sous dural.
Soins somatiques.
Pré DT et DT = URGENCES  hospitalisation :
 Chambre calme, faiblement éclairée,
 Réhydratation IV 2500ml/24h,
 Correction des troubles hydro-électrolytique,
 Valium, BZD,
 Recherche facteur déclenchant : infection,
traumatisme, toxique,
 Surveillance clinique et paraclinique,
 Apport vitamine B1B6 et pp.
Sevrage simple : hospitalisation 1 semaine avec BZD + hypnotique +
hydratation +++,
Post sevrage : suivi, traitement préventif, association, accueil psy 24/24, centre
de post cure alcoolique.
10Le syndrome confusionnel ou confusion mentale
C’est un trouble aiguë des fonctions supérieures, c’est réversible.
Cela traduit une souffrance cérébrale (cerveau) : urgence médico-psy  hospitalisation.
10.1
Symptomatologie
Il existe une triade pour définir le syndrome confusionnel :
A. ALTERATION DE LA CONSCIENCE :
Qui passe par l’obnubilation, la confusion, la stupeur voir le coma (tous ces stades ne
sont pas forcément atteint).
Retentissement sur tous les processus psychiques :
 La mémoire (atteinte constante) avec fixation quasi nulle,
 Désorientation temporo spatiale (constante),
 Attention et concentration : l a personne est distraite, la communication est
difficile voir impossible,
 Aspect cognitif : troubles du cours de la pensée, des facultés de synthèse, de
coordination des idées, de compréhension, de raisonnement et de jugement,
 Variabilité dans la journée, variation nycthémérale, l’aggravation est surtout
nocturne (vespérale).
B. ONIRISME :
Il est inconstant et très évocateur. On parle de délire aiguë avec mécanisme
hallucinatoire visuel à thème multiple et souvent effrayant (animaux).
L’adhésion est totale avec un comportement agité. Il en découle des actes ML. Ce délire
est non systématisé.
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---------------------------------------------------------------------------------------------------------C. SYNDROME PHYSIQUE
Agitation. Variabilité avec des périodes de prostrations. Hyperthermie variable.
Tachycardie, tremblements, sueurs, déshydratation, perturbation émotionnelle variable.
Anxiété, terreur, irritabilité, fureur.
Troubles du sommeil (constant), il existe une inversion du rythme nycthéméral.
Il peut exister un syndrome confusionnel dans le cas de la souffrance cérébrale (tumeur,
encéphalite, préDT, DT, méningite, crise épileptique).
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