MPSI Chapitre 25
SECOND PRINCIPE DE LA THERMODYNAMIQUE, ENTROPIE
25-1 Nécessité d'un second principe
25-1-1 Exemple de transformation irréversible
Dans une détente de Joule - Gay Lussac, rien n'empêcherait, d'après le premier principe, le gaz de
rester dans son compartiment initial, ou de revenir intégralement dans celui-ci après avoir occupé les deux
compartiments, ou de se répartir dans ces deux compartiments avec des pressions différentes, du moment
que l'énergie interne resterait égale à sa valeur initiale.
Si le gaz est formé de quelques molécules, il n'est. d'ailleurs pas impensable qu'au hasard de leurs
mouvements, elles se retrouvent momentanément toutes dans un seul compartiment. Mais, pour un gaz
formé ne serait-ce que de 100 molécules, et à fortiori avec quelques millimoles de molécules, la
transformation inverse devient tout à fait improbable.
Un second principe de la thermodynamique est donc nécessaire pour prévoir le sens de l'évolution
des systèmes macroscopiques.
25-1-2 Causes d'irréversibilité
L'exemple précédent met en évidence la tendance à l'uniformisation de la concentration des molécules
de gaz, et par conséquent de la pression. C'est un phénomène irréversible.
De même, l'uniformisation des températures et l'uniformisation des concentrations des différentes
espèces chimiques au sein d'une phase sont des phénomènes irréversibles.
Les frottements entre solides ou avec des fluides (viscosité) sont aussi des causes d'irréversibilité. De
même pour les réactions chimiques; elles conduisent à des états d'équilibre que le système ne saurait quitter
spontanément.
25-2 Deuxième principe de la thermodynamique
25-2-1 Énoncé du deuxième principe
Afin de caractériser le sens de l'évolution d'un système fermé, on définit une grandeur appelée
entropie. Parmi les énoncés possibles du deuxième principe, on retiendra le suivant :
Il existe pour tout système une fonction d'état extensive S non conservative, appelée entropie, telle
que :
La création d'entropie est nulle dans une transformation réversible.
La création d'entropie est positive dans une transformation irréversible.
La dérive partielle de l'entropie d'un système par rapport son énergie interne, les autres
paramètres extensifs étant maintenus constants, est positive.
On a donc :
dS : différentielle totale exacte dS = eS + iS
iS = 0 dans une transformation réversible iS > 0 dans une transformation irréversible
25-2-2 Évolution d'un système isolé
Si un système est isolé, après rupture de son équilibre par levée d'une contrainte interne : ouverture
d'une vanne, cloison rendue diathermane ou mobile, fermeture d'un interrupteur... on aura :
eS = 0 et iS > 0 soit dS > 0. L'entropie d'un système isolé ne peut que croître.
Lorsque l'équilibre sera à nouveau réalisé, toutes les variables d'état seront à nouveau constantes et,
en particulier, on aura dS = 0. S aura donc crû pour atteindre une valeur maximale à l'équilibre.
L'entropie d'un système isolé ne peut que croître. À l'équilibre, l'entropie du système est maximale.
Système isolé : hors d'équilibre dS > 0. À l'équilibre dS = 0