hypothese de la reine rouge dans les interactions hotes

Colpin laurence
2eme doctorat Médecine vétérinaire
Année 2002 2003
1) Pourquoi la Reine rouge ?
La Reine rouge est en fait un personnage du célèbre roman “ Alice au pays des
merveilles ” (1865) de l’écrivain anglais Lewis Caroll .C’est lors du second
voyage d’Alice, “ Alice à Travers le Miroir ” (1872) que la Reine rouge apparaît.
Elle prend Alice par la main et elles courent ensembles extrêmement vite.
Lorsqu’elles s’arrêtent le paysage n’a pas bougé. La Reine explique alors qu’elles
se trouvent dans un pays très lent où il faut courir vite pour rester à la même
place !
Cette métaphore fut reprise pour la première fois dans les années 70 par Van
Valen. Il proposa ainsi une nouvelle vision de l’évolution des espèces : toutes les
espèces courent aussi vite que possible et celles qui n’arrivent pas à tenir le
rythme disparaissent.
2) Interaction hôte parasite et co-évolution.
Selon Van Valen, la force qui a permis l’évolution des espèces est due
essentiellement aux interactions entre les êtres vivants : chaque fois qu’une
espèce s’adapte à un facteur (quel qu’il soit), il modifie l’environnement biotique
pour les espèces qui l’entourent. Celles-ci sont donc contraintes de s’adapter.
Le parasitisme est un exemple flagrant de cette théorie.
Dans un système hôte parasite, les deux espèces, exercent l’une sur l’autre des
pressions sélectives.
Chaque fois que l’hôte s’adapte (ex : nouveau mécanisme d’attaque), le parasite
est contraint de s’adapter (ex : mécanisme capable de contourner l’intervention
hôte).
De tels ensembles “ sélection contre sélection ” sont appelés couramment
courses aux armements et peuvent être de deux types :
a) Au niveau de la rencontre stade infestant hôte
Tout caractère permettant au parasite d’augmenter la probabilité de
rencontre avec hôte est sélectionné dans le génome du parasite.
Tout caractère qui permet de diminuer la probabilité de rencontre
avec le parasite est sélectionné dans génome de l’hôte.
b) Au niveau de la compatibilité entre parasite et hôte.
Tout caractère permettant au parasite de diminuer la probabilité
d’être détruit ou endommagé est sélectionné dans le génome du
parasite.
Tout caractère permettant à l’hôte d’augmenter la probabilité de
destruction du parasite est sélectionné dans génome de l’hôte.
Mais cette représentation est très théorique car
La variabilité génétique ne permet pas toujours la sélection du caractère.
Présence d’une contrainte évolutive s’opposant à la sélection.
Rapport coût bénéfice de la sélection.
Le parasite n’est pas toujours confronté à une seule espèce d’hôte et l’hôte
a une seule espèce de parasite.
3) Exemples de co-évolution.
Parasitisme de ponte chez les oiseaux :
Etant proche du modèle théorique, celui-ci est généralement considéré comme un
des meilleurs exemples de co-évolution :
a) Spécificité des interactions qui n’implique le plus souvent qu’une seule
espèce hôte et une espèce parasite.
b) Spécificité des adaptations : les parasites exploitent leur hôte.
c) Spécificité des contre adaptations, permettant aux hôtes de résister.
Chez le coucou par exemple, les stratégies de parasitisme sont basées sur le
mimétisme. Cet oiseau profite de l’abandon momentané du nid par son
propriétaire, pour pondre en quelques secondes son œuf, pratiquement identique
aux œufs de l’hôte. L’œuf du coucou se développe très rapidement même si ceux
de l’hôte étaient déjà incubés, c’est généralement le premier à éclore. Le jeune
coucou montre une adaptation aussi remarquable que sa mère. Il possède une
fossette dans le dos, lui permettant de caller et d’éjecter les autres œufs éliminant
ainsi toute concurrence. Les parents adoptifs se consacrent dès lors à une seule
tâche : nourrir le coucou vorace ! Mais ceux-ci ne sont pas complètement
dépourvus de défense. La surveillance attentive du nid permet de diminuer le
risque de parasitisme. De plus, certains oiseaux possèdent un pouvoir de
discrimination entre leurs propres œufs et celui du coucou.
Coucou gris Mimétisme des oeufs
Ejection des oeufs
4) Bibliographie.
Livre
Le parasitisme, un équilibre dynamique, par P. CASSIER, G. BRUGEROLLE, C.
CAMBES, J. GRAIN, A. RAIBANT, édition Masson, page 268 à 277.
Les oiseaux des plaines et des forêts, édition France Loisir 1987, page 52 à 59.
Site Internet
http://www.lareinerouge.com/pourquoi.htm
http://www.anthropologie.unige.ch/évolution/sex00021.htm
http://www.cnrs.fr/Cnrspresse/n385/html/n385a05.htm
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